Mother Daughter time l Prio Red

Les champs mystiques avaient plusieurs avantages. Le premier, c'était d'être très proches du Dédale et du Sanctuaire. Le second, c'était d'être à peu près dénué de prédateurs. Le troisième, que la présence presque permanente de loups affairais aux champs les rendaient plutôt safe, comme endroit. Le quatrième, que surveiller une gosse hyperactive sans craindre de la perdre était beaucoup plus simple que dans une forêt ou des montagnes ou à peu près n'importe quel autre endroit, et qu'un petit vol pour repérer les herbes qui bougeaient suffisait à retrouver le fruit de son coeur.

C'est pour cette raison qu'Eva avait choisi ce lieu pour emmener Ruine faire un tour, aujourd'hui. Parce qu'elle était quand même relativement fatiguée, mais qu'il fallait bien que la piote se décharge un peu de toute cette énergie de dingue. Eva ne supportait pas de les voir enfermés à longueur de temps, et Ruine plus que les autres semblait apprécier de se retrouver en extérieur. L'aviaire ne pouvait que la comprendre, elle qui supportait de plus en plus difficilement de dormir en ce lieu étriqué, et que seule la présence de ses proches l'y appelait encore chaque nuit.

Elle s'assit à l'orée des champs, jetant un regard espiègle à Ruine.

Tu peux aller où tu veux !

Qu'est-ce qu'il ne fallait pas dire !

Entre filles

★ Ruine
★ Femelle, Nahku.
★ Aucun Glowstick.

Ruine allait bientôt avoir 4 mois. Et bien que cela ne signifiait pas grand chose à ses yeux, il fallait s'y faire : elle avait déjà changé. Pas mentalement ceci dit, elle restait l'intenable bestiole qui attaquait sans raison, léchait les gens, et n'avait aucun filtre quant à ses propos. Mais physiquement, elle avait grandit. Pas mal à vrai dire. Aussi bien verticalement qu'horizontalement. Elle ressemblait, à vrai dire, d'avantage à un début de hamster qu'à une louve aviaire.

Si ses pattes avaient poussé, elles étaient toujours aussi dodues qu'à sa naissance. De bonnes joues, bien joufflues, targuaient son poil en d'adorables boules toutes douces. Ses ailes s'étaient développées, et de simples moignons duveteux apparaissaient de vrais plumes, encore fragiles. Sa queue, elle qui pensait ne pas en avoir à la naissance, avait finalement poussée, en de longs firmaments aviaires.
Et son bidon d'enfant hyper-active, lui aussi, semblait se développer. Quand celui de naissance de ses frères avait disparu pour laisser place à un petit corps en bonne santé, le sien, lui, semblait prendre ses aises entre ses cuisses.

Bon, il fallait le dire, Ruine était une goulue.
Et en d'autres termes, elle était bien grassouillette.

Alors quand maman Eva l'avait emmené se promener plus loin, elle était certaine d'une chose. C'était pour la foutre au régime. Au sport. Elle qui courait déjà partout, la voila forcer à faire le double effort. Chienne de vie.

Elle posa ses fesses près de l'adulte, si fine, si à l'aise dans son corps et dans les airs ; et lui posa un regard humide, emplit de questions et de chagrin.

- Pourquoi chuis grosse maman ?

Les pensées d'Eva flottaient loin, très très loin des considérations de sa fille. Elle était focalisée sur les champs qu'elle était ravie d'avoir atteint et dans lesquels les premiers épis commençaient à sortir, parant les carrés de terre d'une belle couche d'émeraude clair. Son corps allait au soleil, qu'elle aimait à tenter d'attendre lorsqu'elle étendait ses ailes pour jouer dans les courants. Son coeur allait à sa fille, qu'elle s'imaginait courir dans les champs.

Jusqu'à ce que la question la déstabilise complètement et l'oblige à dévisager la petite.

Heiin-

Un instant de flottement, alors qu'elle regardait le corps de sa progéniture. Oui, bien sûr elle avait remarqué que cette dernière était un peu rondelette, mais bon, on ne prive pas un enfant de nourriture, il faut bien qu'il mange à sa faim, et la petite boule de plumes passait son temps à courir partout ; c'était assez étonnant d'ailleurs qu'avec la croissance et les dépenses d'énergie elle gonfle autant. Mais, d'un autre côté, elle se souvenait de la peur dans les yeux de Via quand cette dernière voyait approcher Ruine.

Pleine de sollicitude, surtout en se rendant compte de la détresse qui emplissait le coeur de sa fille, Eva se coucha à ses côtés et lui lécha le museau.

Allons, chacun se développe différemment, il ne faut pas te comparer aux autres comme ça. Peut-être que tu bouges tellement que ton corps a peur de manquer d'énergie, alors il fait des réserves !

Elle gloussa en lui chatouillant les côtes et son petit bidon qui ainsi paraissait.

Chaque corps est différent, et a des besoins différents. Peut-être le passage à une nourriture solide te permettra d'acquérir des apports plus équilibrés par rapport à tes besoins. Et sinon, un corps se façonne, tu peux toujours le travailler pour qu'il te convienne. Malheureusement, on est pas tous égaux là dessus.

Elle se pencha en avant et lui murmura à l'oreille :

Regarde Ajani, il est énorme ! Tu l'imagines essayer de grimper aux arbres, ou de bondir vers le ciel ?

Ca n'était pas très gentil, mais au pire ce dernier lui en parlerait, au mieux cela rassurerait Ruine.

Si ton corps ne te convient pas, nous pouvons travailler ensemble pour changer ça. Mais moi je te trouve très belle, Ruine. Tu es magnifique, et je t'aime. Je t'aimerai toujours.

C'était autant pour elle que pour sa fille qu'elle disait ça, le coeur au bord des yeux alors qu'elle contemplait la chair de sa chair.

Entre filles

★ Ruine
★ Femelle, Nahku.
★ Aucun Glowstick.

Elle reçu pour réponse encouragement et léchouille. Fermant les yeux pour prendre avec bien plus de plaisir le coup de langue affectueux, elle écouta avec attention sa mère, enfin l'une d'entre elles. Pourtant, parler du passage à la nourriture solide l'inquiéta un peu. Allait elle vraiment cesser de boire du lait ? Il était vrai que OctaMom avait les mamelles douloureuses, et commençait à leur refuser l'accès. Ses frères semblaient bien plus prêts qu'elle à abandonner ce précieux liquide, si gras, si doux, si sucré.

- D'accord...

Elle pencha la tête, regardant le corps si fragile, si élancé, de sa mère oiseau. Allait elle être comme elle ? Ou comme Ajani ? Pourquoi avoir des ailes, si elle était incapable de voler ? Est-ce que ça aussi, ça lui était interdit ?

- Pourquoi t'as des grandes ailes et pas moi ?

Elle étira les appendices qu'elle possédait. Petites, encore fragiles, mi duvet mi réelles plumes. Incapables de la transporter, elles lui permettait, à défaut de rien, de ventiler lorsqu'elle avait trop chaud. Ou de donner des coups à ses frères, les poussant loin des précieuses mamelles.

- Et pourquoi moi j'en ai et pas Cendre ou Momon ? Pourquoi ils ont une queue comme maman Octa, et moi j'en ai pas ?

Enfin, si, elle en avait une. Une d'oiseau, en fait. Un petit bulbe de duvet qui commençait, lui aussi, à se couvrir de longues plumes colorées. Mais cela ne lui convenait pas. Elle ne pouvait pas la remuer pour montrer son excitation comme eux, ni faire d'appel aux jeux avec. Probablement aurait elle une utilité plus tard, mais dans l'instant, Ruine était déçue de ce petit corps mi loup, mi oiseau.
Elle contempla l'horizon, pensive. Tant de questions. Si peu de temps.

Tant de questions ! Etait-elle comme ça, quand elle était petite, curieuse de tout et surtout de rien ? Oui, probablement. Peut-être pas sur ses ailes et sur son corps, cependant, l'évidence de ce qu'elle allait devenir évoluant autour d'elle. Mais comment Ruine pouvait-elle avoir cette foi aveugle alors qu'unique comme elle était rien ne pourrait lui servir de modèle... Ou aveugler son coeur ? Le sourire d'Eva ne vacille ni ne s'assombrit alors qu'elle glisse sa truffe entre ses rémiges et ses scapulaires, avant de les relever pour les rendre plus facile à observer.

C'est de compréhension, qu'elle manquait, de laquelle naîtrait la confiance.

Je n'avais pas de grandes ailes non plus, quand j'avais ton âge. Tu es un oiseau, Ruine, autant qu'un loup. Tu règneras dans les cieux comme tu chasseras au sol. Regarde, cette aile...

Une à une, elle désigna les ailes qu'elle citait :

Cette première rangée, ce sont les sus-alaires. Cette seconde, les tectrices primaires. Celles là, les rémiges primaires, celles là les secondaires.

Elle se pencha en avant et colla son front contre celui de la petite en une étreinte éphémère, avant d'étendre sa propre aile, copie parfaite à plus grande échelle de celle de sa fille.

Un jour, elles seront aussi grandes que les miennes.

Eva agite sa propre queue d'oiseau.

Tu en as une de rectrices faite, propre à t'emmener chevaucher les vents. C'est une bonne chose. Ton contrôle dans les airs en sera plus précis, et affirmé. Quant au pourquoi, je ne peux te le dire.

Elle se penche en avant, et parle d'un ton plus bas.

Et je doute que quelqu'un le puisse, car il est des choses qui ne s'expliquent pas, et celle-ci en fait partie. Ainsi tu vis, fille-de-mon-coeur, et ainsi tu t'épanouiras je te le promets.

Entre filles

★ Ruine
★ Femelle, Nahku.
★ Aucun Glowstick.

Oh. Alors comme ça, maman non plus n'avait pas eu de magnifiques ailes à la naissance ? Ruine se sentit soudainement soulagé, une ode chaleureuse lui montant au museau. C'était comme si un énorme poids s'était évaporé loin de son petit cœur déjà bien malmené par sa carcasse. Bon MamEva avait commencé un véritable cours sur les noms de plumes, et Ruine n'en retint aucun ; mais qu'importe. Elle mima un oui du museau à chaque petits détails, comme si elle parvenait à en comprendre la substance et l'utilité pour plus tard.

- Merci maman.

Elle se campa sur ses pattes arrières, cherchant, avec appui sur l'épaule maternelle, de quoi lui lécher la joue.

- Moi aussi je t'aime.

Puis, elle se reposa à terre, dans un petit flop de gras et de poussière, s'avançant vers le jardin que lui offrait sa mère comme terrain de jeu. Elle se sentait de bonne humeur désormais, et n'avait plus qu'une envie ; se jetait dans l'herbe et jouer comme jamais.

- Bon... Bah jvais jouer maman !

Et elle galopa parmi les fleurs et les buissons, reniflant, cherchant des yeux de quoi éveiller sa curiosité. De quoi titiller son instinct de prédateur, aussi féroce soit-il. Allait elle être un lion aujourd'hui, comme Ajani ? Rugissant parmi les fourrés, traquant papillons et cigales ? Ou bien une reine, gouvernant un royaume de fourmis et de baies, décidant de leur donner, pauvres péons qu'elle étaient, de quoi survivre ? Ou un terrible monstre, détruisant d'un coup de bâton les ruches proches ?

Elle secoua son petit corps.
Ouais nan.
Pas les ruches.
Mauvaise expérience.

Allons donc pour le royaume. Plus qu'à le définir, à faire fuir les opposants et autres détracteurs. A mener la guerre de son cri et de ses crocs, à rallier sous sa bannière de plumes insectes et fleurs. Puis, à gouverner. Déjà avec sagesse et bonté ; puis avec beaucoup, mais alors beaucoup de tyrannie quand l'ennui frapperai. Elle avait déjà quelques idées de châtiments. Pousser les chenilles dans l'eau de la rivière -la noyade pour les druides usant de la magie de transformation ! Le croquage de corps pour les papillons volant plus haut qu'elle - car rien n'est plus grand que votre reine. La décapitation pour les scarabées récalcitrants à charger la termitière - pas de fuite pour sa brave armée, juste la victoire ou la mort !

Ça allait être génial. Elle irait ptete même faire la guerre à Momon, qui dormait sûrement dans un coin. Ou un Raison, qui s'occupait de ses poules.

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'Hasard' :
Mother Daughter time l Prio Red Hwfu

Elle glousse et sourit avant de répondre aux attentions de sa fille par d'autres de même ampleur. Son coeur fond et s'emplit de cet amour qui la fait chavirer à chaque fois qu'elle passe du temps avec eux. Ruine. Momon. Cendres. Que d'âme si belles et si douces... Qui enjolivaient son quotidien comme rien d'autre. Enfin, Ajani peut-être, ne l'oublions pas. Et ses amis évidemment. Sobieski et Nocera. Kerguelen. Via. Raison. Crystal. Tant de loups qu'elle aimait, du plus profond de son coeur. Et tant d'autres, bien évidemment. Tous les Nakhus, sur qui elle veillerait sans faille.

Mais ses enfants, surtout. Son coeur. Ses soleils.

Sa vie.

La louve se releva en observant la petite Ruine s'enfuir pour jouer dans les hautes herbes. Elle semblait... Aller un peu mieux. Son pas était plus léger, en tout cas, et c'était une bonne chose. Rassurante, pour sa mère qui ne savait pas si elle était capable de trouver les mots pour apaiser les maux de ses plus jeunes. Et si elle faisait une bêtise ? C'est si impactant, à cet âge...

Eva chassa ces craintes. Elle bénéficiait d'un moment privilégié avec sa petite boule de poils (et de plumes !), elle n'allait pas le gâcher de considérations si sombres. Elle sourit avant de suivre sa fille à pas silencieux, à moitié cachée dans les hautes herbes, la pistant délicatement.

Elle croyait pourvoir se débarrasser de sa mère comme ça ? Elle aussi voulait jouer ! Elle la repéra occupée à chasser (mener ?) des insectes et s'avança à petits pas silencieux avant de bondir et se jeter sur elle pour la faire rouler entre ses pattes, lui chatouillant le ventre :

Raaaah ! Je suis un méchant Monstre Chatouille bleeeeeh !

Et voilà qu'elle agitait ses longues pattes pour effleurer ses côtes et chatouiller sa truffe.

Entre filles

★ Ruine
★ Femelle, Nahku.
★ Aucun Glowstick.

Allez, nobles insectes ! Suivez votre reine, votre meneuse, votre héros ! Glorifiez la ! Bénissez la ! Ployez deva-. Elle s'arrêta un instant dans son jeu, pleine de ferveur et d'indolence, scrutant l'horizon avec curiosité. A l'instant, un délicat fumet lui avait titillé les narines. Une odeur à la fois délicieuse et dangereuse, inconnue. Une partie de son cerveau lui ordonnait de reculer, qu'il s'agissait là d'un piège ou d'une quelconque menace. Mais l'autre, celle guidant à la fois son éveil enfantin et son estomac, qu'il s'agissait peut être là d'un déjeuner en perspective.

Alors, doucement elle s'approcha, abandonnant ses pas très loyaux sujets à leur propre vie. Elle poussa les hautes herbes, délicatement, cherchant à mimer les adultes chassant. Comment faisaient-ils déjà ? Surveiller là où on pose les pattes. Doucement, effleurer la terre. Toujours dans le sens du vent pour que sa propre odeur ne porte pas. S'abaisser. Ne pas hésiter à attendre, même si c'était long et lourd, que la proie ne regarde plus dans sa direction.

Et puis.
Quelque chose l'attrapa par derrière. Elle hurla, tandis qu'elle fut retourné contre son gré par une silhouette gigantesque... de maman. Haletante, elle la contempla mimer un monstre, effarée. Ses grands yeux ronds étaient écarquillés par la peur, son corps fébrile, tremblant, laissant son poil et ses plumes se gonfler d'outrage.

- MAIS MAMAAAAAAN !

Elle se dégagea avec véhémence des pattes, boudeuse. L'odeur était partie. La proie aussi. Elle avait loupé son heure de gloire. Peut être aurait elle gardé un bout pour maman Eva, mais c'était trop tard. Humpf. Elle fit grise mine, lançant un regard assassin à sa mère.

- Tu vas voir !

Et dans un sourire un peu mesquin, elle lui sauta dessus, chahutant de tout son poids sur le pauvre corps oiseau. Et il était bon de noter que malgrè sa petitesse, elle restait lourde pour son âge, et avait de quoi donner du fil à retordre à sa daronne. Mais c'était de bonne guerre, non ?

Quand jouer à la bagarre, se mordre les plumes et les oreilles, et se chatouiller devint lassant, elle se posa sur le sol, respirant bruyamment pour retrouver ses esprits, se calmer.

- Y'avait une odeur là bas... Chuis sûre c'est une proie. On va voir ? Allez, dis oui, steuplé steuplé steuplé steuplé !

Elle avait bondit sur ses pattes encore tremblantes de l'effort fournit, tout sourire, tirant presque les pattes de sa mère dans la direction escomptée. Elle voulait chasser. Elle voulait rendre fière sa si douce maman. Et rendre jalouse se fratrie aussi, forcement.

Les cris de sa fille éveillent en son sein une joie qu'elle ne peut contenir et leurs éclats se mélangent, sombre indignation pour l'une, rire éclatant pour l'autre. L'attaque est une réussite, et Eva y met tout son coeur. Et elle en a besoin ! Parce que sa petite fille est bien plus forte que ce à quoi elle s'attendait, lui labourant les flancs et les épaules avec une vigueur peu commune. Oof ! Où donc a-t-elle pris tout ça, dans le lait de Via ? La louve ne s'y attarde pas, mais sait qu'elle comptera ses bleus ce soir.

Aux paroles de sa fille ses oreilles se redresse. Une odeur, qu'elle ne connait pas ? Il doit y en avoir beaucoup encore, même si elle passe son temps à fouiner, mais ça n'est tout de même pas à négliger. Elle lève le museau pour tenter d'en saisir une effluve, mais rien ne vient - le vent a peut-être tourné depuis, ou elles se sont éloigné de la trace. Eva ne se fait pas prier, tirée en avant par la petite louve à la force insoupçonnée. Elle claudique sur trois pattes, courant à demi pour tenir l'allure, curieuse et amusée à la fois. Le vent tourne de nouveau et elle lève haut la truffe, curieuse. Elle... Sent bien quelque chose. Quelque chose de diffus et délicat, très sombre et musqué, aussi. Ancien. Si ça ne sent pas la poussière, c'est tout comme.

Elle n'a jamais senti une odeur pareille. Les oreilles penchées sur le côté, elle hésite. Est-ce comme la libellule géante et les mammouths, un monstre venu d'un autre temps ? Une curiosité de la nature, une chose qui ne devrait pas, ou plus exister. Etait-ce une curiosité à prendre, comme le premier, ou un danger potentiel comme le second ? Eva, la mine soucieuse, observa Ruine. Cette dernière ne se souciait de rien, et c'était très bien comme ça. L'aviaire sourit. Ce serait peut-être une première proie à chasser ou effrayer, qui sait ? Elle se pencha en avant :

Shh, fais moins de bruit. Si on veut voir ce que c'est, il faut y aller doucement. Viens. Tapis toi dans les herbes, et fais toi aussi légère que le vent, ma belle. Comme ça.

Joignant le geste à la parole, elle se tapit et semble réduire en volume, perdant plus de la moitié de sa taille pour disparaître de la vue de proies ou prédateurs. Les herbes lui chatouillaient la truffe, et elle avait replié ses longues ailes sur son corps, les tenant fermement collées à ce dernier.

Et elle se mit à avancer à longues foulées souples mais précises, le regard fixé droit devant elle.

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