Lewis

D'un coup, un p'tit éclair frappa la poule d'eau qui redevint louve, seule car Attrape-La-Poussière avait disparu. Roh, dommage ! Il avait probablement pas survécu à la chute dans le ravin...

Bon en attendant passons aux choses sérieuses.

Bon bon bon. C'était moins drôle l'aventure seule, en l'absence d’Attrape-La-Poussière et de son air grognon. Devait pas avoir beaucoup de fréquentations dans le monde réel. De même que la Dominatrice. Devraient peut-être se rencontrer tous les deux, avec leur absence d’humour peut-être qu’ils s’amuseraient. M’enfin, ce genre de bestioles, Lewis les avait suffisamment fréquenté, rien ne valait une bonne aventure avec Poe. La louve se stoppa, son regard s’arrêtant sur sa grenouille.

« — POEEEEEEEEEE ! »

La pirate serra fort l’amphibien contre elle, toute contente de retrouver son ami qui tenta de se dégager (le sentiment n’était visiblement pas partagé en ce qui concernait les retrouvailles).

« — Lâches-moi, tu m’étouffes. »
« — Tu m’as manqué t’sais ! J’étais avec Attrape-La-Poussière mais j’crois que je l’ai poussé trop haut du ravin. »

Au moins Poe pouvait être rassuré, jamais il ne subirait le même sort. Après tout, il était l’un de ses seul ami, son compagnon de toujours, quand bien même c’était une partie farfelue de son esprit. Une compagnie qu’elle s’était créée depuis son plus jeune âge, lorsqu’Hypoxie avait lâchement prit la fuite pour féconder un autre Etelkrus. La catin des mers qu’ils auraient dû l’appeler. À engendrer sans cesse une progéniture avec le premier venu. Dire qu’avant de changer d’apparence, c’était sous un autre nom que les autres la connaissaient. Angelica. Angelica, la pirate, soeur d’Illidan et de nombreux autres loups. Pirate qui n’a su trouver sa place nulle part, que ce soit chez les bandits, que chez les Nakhus, trop égoïste pour se comprendre elle-même, elle avait préféré fuir. Comme une lâche. Volstein avait eu beau la décrire joliment, Lewis n’oubliait pas qui était sa mère. Un traître à son sang. Une menteuse. Une lâche. Et la lâcheté, cela donnait envie à la mauve de dégobiller. Presque autant que la naïveté. Parce que les lâches mourraient toujours cruellement, parce que les naïfs n’étaient jamais prêts à accueillir la mort et étaient toujours surpris par cette dernière. C’était des naïfs et des lâches dont-il fallait se méfier, car on ne savait jamais à quel moment ils feraient quelque chose, d’absolument stupides.

Pour Angelica, la stupidité avait été de se laissé brûler au soleil, après avoir été trop lâche pour affronter le jugement des siens. Trop lâche pour être une mère. Lewis avait était privé de cette enfance dont tous se vantaient, aux côtés de parents aimants, d’une fratrie solidaire. Ses parents à elle, soit trop faible pour survivre, soit trop lâche pour assumer leur responsabilité. Sa fratrie, une soeur qui avait délaissé la chance offerte par les Etelkrus, de pouvoir grandir loin de la malédiction, qui avait préféré fuir ailleurs pour explorer. Là où elle ne trouverait que la mort. Puis un frère. Un aîné qui avait mis à mort leur père, le vidant de son sang d’une morsure bien placée à la gorge. Un frère qui avait lui aussi choisi la voie de la piraterie, sombrant dans les griffes de Céto.

Rahlal. Quelle famille quand même ! La plate-forme n’était pas très haute pour une louve, même de la taille de Lewis, qui parvint à bondir dessus pour récupérer sa première prise.

Oh oui des grenouilles. Des grenouilles partout qui venaient… AH.

Changement de rêve. Lewis n’était pas prête à ça, pas après avoir rêvé de si belles grenouilles. Enfin, c’était… c’était étrange ça comme sensation. La poule remua ses pattes, agita ses p’tites ailes, et remua son p’tit arrière plumé avant de poser ses yeux sur un lapin qui avait des oreilles biens tombantes.

Le suivant empestait. Presque autant qu’un pirate sorti des abysses. OH ! Il ressemblait à Abysse d’ailleurs, au niveau des couleurs et peut-être de l’aspect dégoulinant. Ahah, si drôle cette comparaison ! Même Poe approuva d’un coassement, alors que la pirate s’amusait à sautiller autour de la coquille verdâtre. Pouah, celui qui avait pondu ça, devait puer presque autant ! Fallait bien se parfumer pour sentir pareil quand même.

La louve ne pouvait s’empêchait de regrette de n’avoir pu gouter Attrape-La-Poussière. Si ça se trouve Mister grandes oreilles n’avait pas survécu… Au moins, le lapin il allait pas lui en chier un foin ! D’ailleurs ça ne mangeait pas du foin un pimpin ? Oh, la remarque était plutôt amusante. Ouais ça c’était bien Lewis à s’amuser toute seule lorsque l’ennuie la menaçait, et encore, là elle parlait, mais viendrait le moment où elle commencerait à faire des trucs un peu dangereux… Comme lancer des cailloux sur Limule-Garou… Ou jouer avec Celle-Qui-Se-Tient-Tranquille-Dans-La-Mort. Ouais, ça c’était des activités d’enfer quand même ! La louve lui manquait d’ailleurs. Une rencontre s’imposait, histoire qu’elles se retrouvent après ces années d’absence. Des années longues, où Lewis s’était retrouvée parmi les banals mortels, où elle avait délaissé les pirates pour les continentaux car ils semblaient intéressants. Semblaient… Le seraient-ils réellement ou tout cela aura été vain ? Qui sait après tout ? Peut-être que les Nakhus lui apporterait ce qu’elle n’avait jamais su trouver depuis le commencement. Une famille. Des liens de confiances.

Lewis trouvait cela surfait la confiance, jugeant ceux qui l’accordaient trop facilement. Parce que la confiance, faisait oublier la peur, la peur dirigeait les instincts. La confiance, cela condamnait les loups, parce qu’au final dans les situations épineuses, ils ne savaient plus ce que faisait la peur et mourraient bêtement. Ou pire encore, condamnaient d’autres qui les sauveraient car eux n’auraient oublié la peur.

« — Bon, on va pas camper là, tu le chopes ton oeuf ou t’attends qu’un autre blaireau vienne le faire pour toi ? »

La mauve pencha sa tête sur le côté.

« — Tu crois que ça contient quoi un oeuf pareil ? Un bébé Abysse ? Un oeuf pourri ? Non parce que franchement niveau odeur, même les marées ça n’empeste pas autant, c’est pour dire quand même ! »
« — Arrêtes de causer et chopes-le ! »

La pirate leva les yeux au ciel, une patte sur sa truffe alors que l’autre venant attraper l’oeuf dégoulinant pour le reprocher d’elle. Bon au moins ça c’était fait. L’oeuf vert disparut lui aussi, permettant à la louve de respirer à nouveau. C’était pas gagné cette histoire si tous les oeufs puaient autant quand même !

Reprenons donc l’histoire du saint citron.

« — Mais ça n’a aucun rapport avec le sujet là ! »
« — Psit Lewis, n’interromps pas la narratrice. »

Ce fruit jaune, très odorant et parfumé, issu du citronnier. Doté d’une chair fortement juteuse, on dit que le citron est incroyablement riche en vitamine C, lui octroyant une bonne conservation ET permettant de bien conserver d’autres aliments. Pratique non ? Malheureusement, l’histoire du citron est restée très longtemps inconnue, certains chercheurs présument qu’il est originaire de Chine, d’autres de Méditerranée. Le citronnier était très appréciée au Moyen Age pour son aspect décoratif surtout, ainsi on le trouvait très facilement dans les jardins, mais certains se risquaient à sens servir comme assaisonnements, pour les légumes, ainsi que pour la conservation de la viande (bah ouais le frigo et le congélateur c’était inconnu à l’époque). Les variétés du citron sont multiples, certaines se vendent incroyablement chères, comme le citron-caviar, utilisé dans les restaurants étoilés.

En ce qui concerne l’importation (parce que ça n’arrive pas tout seul dans nos supermarchés), il s’avère que l’Inde est le principal pays importateur de cet agrume. En France chaque années, une personne consommerait 2,2 KG de citron par an, plutôt pas mal ! La production française serait d’ailleurs issue majoritairement des Alpes-maritimes.

Le citron a de multiples usages. Dans la cuisine, le jus peut assaisonner différents plats, comme le poissons ou même les poêlées de légumes. Il remplace également le vinaigre dans les salades, à la base d’une boisson connue (la citronnade), utilisé en pâtisserie pour la fameuse tarte au citron meringuée ou encore en marmelade. De plus pour la santé, le citron a de nombreuses vertus, éliminant la fatigue, aiderait à la digestion ou encore rendrait les dents blanches. Les fonctionnalités sont diverses et variées. Toutefois, n’oubliant pas que le citron est un précieux allié pour le nettoyage combine à un peu de vinaigre blanc.

Conclusion de tout cela, consommons beaucoup de citrons, afin de nous épargner les petits tracas de la vie selon les études scientifiques. Toutefois, le citron n’est pas à l’abri des nuisibles, ennemi de l’acarien de bourgeons et souvent sujet à des malformations qui le rendent alors inutilisable. Dans l’art, le citron a été au coeur de nombreuses natures mortes, de Zurbarán ou même de ce cher Van Gogh. Le citron fascine, de par ses bienfaits que par sa couleur clinquante. Un bon allié à toujours avoir dans son frigo !

Bon ça suffit maintenant, reprenons l’histoire avec le saint oeuf électrique, n’est-il pas magnifique ? Il ressemble à Ely ceci dit, celui qui avait peint Poe de bleue. La grenouille s’en souvient d’ailleurs et croasse. Le toucher sans se prendre une décharge n’aurait rien à voir avec la chance, il fallait se fier à l’apparence. Surement étaient-ils inoffensifs ?

Lewis entreprit donc de bondir sur l’oeuf pour l’envelopper de ses pattes alors qu’à ses côtés venait d’apparaître une superbe petite baie rouge en forme de fraise. Si c’était pas la classe ça.

« — Regardes Poe, il chatouille cet oeuf, j’suis sûre que sous une autre apparence on aurait fini rôti ! Comme Poe numéro seize ! »

Foudroyé par la foudre.

RIP Poe seizième du nom.

Non Lewis. On a dit pas de carapaces, continues à chercher sans foutre la merde dans les autres équipes.

Voici donc qu’en 125 mots grâce à l’oeuf de Susu, il fallait choper cet oeuf tout léger qui commençait à prendre son envol comme un malpropre. Tss ! Lewis mangea sa baie qui était mine de rien assez bonne avant de bondir sur l’oeuf qui commençait à décoller. Son poids de loup fut un atout, bien plus légère qu’une poule, lui permettant de maintenir l’oeuf au sol jusqu’à ce que celui-ci disparaisse dans un p’tit « pop » mystérieux, parti rejoindre ses frères dans l’au-delà des oeufs.

Bon c’était toujours ça de pris et on ne crachait pas sur du travail expédié rapidement, même si cela faisait de vous de grosses larves. Non chers amis ! Tout travail mérite salaire et le simple fait que Lewis soit occupée à bondir partout constituait en un salaire. Majestueux même.

Yeahhh ! Un oeuf à dé ! Maintenant à l'attaque Lewis, chopes moi ça.

La mauve bondit droit sur le chocodile.

Ah ouais décidément... Une telle malchance était tout bonnement affligeante ma chère Lewis, risible même.

Au moins tu ne te laissais pas faire, même si de petites dents en chocolat semblaient apprécier le goût de ta cuisse.

T'étais vraiment nulle Lewis quand même, j'sais pas un minimum d'efforts, une petite réussite critique on cracherait pas dessus, sinon là, les carottes sont cuites.

Dit donc, le chocodile c'était pas n'importe quoi. Finalement le chocolat abandonna la bataille en disparaissant, permettant à Lewis de récupérer son cinquième oeuf.

Yeahhh

Oh yeah, malgré es nombreux problèmes, il était dans la poche finalement celui-ci quand même. La grande classe. La classe suprême même, maintenant que le premier palier était atteint. En plus de cela, un gentil lutin avait fait popé une groseille qui semblait toute juteuse, à garder en cas de problème d’extrême nécessite qui ferait appel à la force de la p’tite Lewis. En attendant cette dernier était emplie de jouant, bondissant dans cet univers onirique, chantonnant gaiement en croisant les lapins et poules en chocolats qui l’observaient avec un air douteux. Bah quoi ? Ils n’avaient jamais vu une louve mauve un peu trop guillerettes au vue des circonstances ? Pauvres d’eux, ils avaient décidément raté beaucoup de choses dans leur vie. Nocera-la-vilaine pourrait en témoigner. Elle qui appréciait tant la pirate. Toussotement. Étouffement.

Arrêtons nous là et revenons donc au prochain oeuf. À peine Lewis sans saisit, qu’un aigle apparut, s’intéressant de bien trop près à elle, ainsi qu’à Poe qui coassa, ses yeux dignes du loup dans les cartoon. Aïe caramba.

Comment diable s’en irait sorti son diable de père ? Lui qui fumait constamment, tel la chenille d’Alice au pays des merveilles. Oh ! C’était assez drôle de l’imaginer dans le rôle d’Alice, faisant de lui Alys. Obligé de vaincre la reine de coeur pour permettre à la reine blanche de reprendre son trône, accompagné d’un lapin blanc, d’un dodo stupide, d’un chat au sourire bien trop étiré, d’une chenille, d’un chapelier et d’un loir. Quelle aventure cela serait ! Une aventure riche en émotions où déjà Alys serait tombé dans le trou, à la recherche de matériaux pour fabriquer des capuchons, tombant dans un long, très long tunnel, empli d’objets divers qui flottaient tout autour de lui. En serait-il effrayé ? Craindrait-il l’atterrissage ? Non, Alys atterrirait sans nul doute sur le sol, cherchant à ouvrir les portes condamnées, jurant en voyant ses efforts vains avant de finalement s’intéresser à la table de verre, trop grande pour lui, sur laquelle reposait une clé. Celle qui ouvrirait la petite porte cachée derrière le rideau.

C’est là que ses yeux vairons se poseraient sur le gâteau avec marqué dessus «  mangez-moi ». Hésitant, Alys en aurait quand même pris une bouchée, avant de devenir bien trop grand pour cette pièce. Sa cigarette restant toutefois aussi petite qu’auparavant… Quelle tristesse. Calomnie même. Néanmoins, il se serait saisi de la clé avant de boire la fiole rose, qui sentait un arôme suave, presque aussi bon que Ori. Hum. Alys en prit une gorgée, avant de devenir minuscule, la taille parfaite pour passer la porte qu’il ouvrit grâce à la clé. Parfait. Le loup s’engagea donc dans ce monde merveilleux qu’étais le pays des merveilles où des créatures étranges s’amusaient à se poursuivre, des fleurs dotées d’un visage qui le jugeait, lui, le traître à sa meute venu explorer de nouvelles contrées.

Lewis se retourna soudainement, jappant en direction de l’aigle avant d’incliner avant de son corps et de bondir vers le volatile qui visiblement ne s’y attendait pas. Apeuré, l’oiseau de proie s’enfuit, laissant la louve avec sa prise, toute contente d’avoir vaincue cet ennemi.