Lewis

Hum non, pas assez intéressant pour Lewis qui chercha ailleurs de quoi compléter sa chasse.

Alternons donc une fois sur deux, entre l’aventure d’Alys au pays des merveilles et celle de Lewis, la fausse pirate. Imagions un instant, la mauve, dans les mers des caraïbes, dotée d’un tricorne et d’un bateau qui prenait bien rapidement l’eau. AH ça y est vous visualisez ? Lewis dans la peau du célèbre Capitaine Jack Sparrow. Presque aussi imprévisible que lui, aussi dérangée sur les bords. Lewis voguerait sur les mers, cherchant toujours des aventures plus farfelues les une que autres, cherchant à percer les légendes et résoudre les mystères. En revanche les choses se seraient passées nettement plus différemment. Elizabeth n’aurait sûrement pas été sauvé, et William, ce cher William peut-être pas aidé de la même manière. Quoique. Près tout, si il avait un bon prix à proposer pourquoi pas ? Quel pirate ne résisterait à l’appât du gain après tout ? Allons, même le plus raisonnable des hommes céderait, si cela pouvait lui garantir sa liberté. Parce que la liberté vous changeait, la liberté vous permettait d’être la bête que vous voudriez être. La liberté, faisait de vous un individu libre, un individu imprévisible et donc foutrement dangereux. Alors la liberté avait un prix des plus élevée, parce qu’elle s’achetait difficilement. Combien se disaient libres alors qu’ils étaient enchaînés ? Combien se prétendaient libres alors qu’ils étaient noyés sous les responsabilités ? Bien trop. De pauvres fous, d’âmes errantes et égarées.

N’empêche que boire du rhum à longueur de journée avait quelque chose d’incroyablement jouissif. Une bouteille de rhum par-ci. L’océan par-là. La méchante Céto représentative de Davy Jones. Elles qui imposaient des pactes, une fausse liberté en échange du prix du sang et de la raison. Embroches le coeur qu’ils devraient dire. Embroches-le. Lewis ne l’aurait pas embroché. C’était bien trop de responsabilité et l’immortalité un bien petit prix. Parce que, quel apport avait l’immortalité ? Elle faisait de vous des loups seuls, parce qu’au final, tous ceux que vous connaissiez mourraient alors que vous surviviez. L’immortalité avait un goût amer, un sens de l’ironie certains. Vous ne mouriez pas extérieurement, mais à l’intérieur vous étiez rongé, parce que vous n’aviez plus rien. Hum.. Au final cela aurait peut-être convenu à Lewis. Elle qui avait si peu d’attaches, qui se sentait si libre de tous liens. Après tout, à quoi bon craindre la vie lorsqu’elle ne vous offrait rien de plus que le néant ? Rien. Absolument rien. Embrochons le coeur alors !

L’oeuf suivant était orangé et incroyablement chaud. Lewis retira son bandana pour l’envelopper, avant de le tirer jusqu’à la marre au crocodile, là où il y aurait suffisamment d’eau pour refroidir ce maudit oeuf. Là où la chaleur perdrait toutes ses vertus. Un nuage de fumée s’échappa, alors que l’oeuf tombe dans l’eau, Lewis plongea sa tête, avant de le toucher de sa patte mauve où il disparut comme les précédents, parce que tel était sa destinée. Bientôt son sang de pirate lui permettrait de respirer sans mal dans l’eau, à moins qu’elle ne trouve une solution pour contrer une malédiction.

Lui roulait. Il fallait l'attraper et vite.

Ridicule.

Ridicule. Encore une fois.

Bon celui-ci était dans la boîte. Le suivant maintenant.

On cumule les baies de force.

Bon relançons les dés.

Enfin le dernier, Lewis priait pour ne pas tomber sur un 500 mots.

Il pesait son poids celui-ci quand même. L'oeuf coronavirus là !

Lewis espérait tomber sur d'autres oeufs aussi faciles à saisir.

Une baie, rigolote celle-ci permettant de voler un oeuf. Mais Lewis n'était pas comme ça enfin.

Reprenons donc l’histoire de cher Alys, ayant atterrit au pays des merveilles avec pour seule compagnie, sa plume magique et sa cigarette au coin de la gueule. Rien de plus. Rien de moins. De quoi gagner la guerre qui s’annonçait. Voilà ainsi que le loup tomba sur deux étranges créatures au regard lugubre, des jumeaux. Des jumeaux douteux. Les oreilles du loup se couchèrent, alors que les deux garçons s’approchaient de lui, bien décidé à lui raconter des histoire étrange. Recrachant une bouffée de fumée, l’ancien alpha accepta de les écouter, parce qu’il n’avait plus que ça à faire de toute façon, jusqu’au moment où il pourrait ressortir. Les garçons parlèrent donc, de coquillages dévorés, une histoire barbante et complètement délirante, qui pourtant parvint à arracher un sourire au loup noir. N’étais-ce pas son univers après tout ? Un univers de folie. Le temps aux côtés de ces deux entités passa bien vite, peut-être trop ? L’Etelkrus remua sa queue recourbée, alors que ses yeux furent attiré par un lapin blanc tapotant sa montre. Il devait prendre congé. Néanmoins les jumeaux insistèrent pour l’accompagner, à sa prochaine étape, la chenille. Une chenille si intéressante, qui intéressa immédiatement Alys, qui vint fumer à ses côtés sous le regard ébahi des animaux délirants. C’était bien loin de la réalité, de la souffrance, des responsabilités.

Lewis elle, bondit sur la plate-forme, hésitant un instant avant de se saisir de l’oeuf, son regard perdu vers l’horizon. Poe croassa, avant de bondir dans l’herbe. Les yeux mauves de la pirate se perdirent vers les cieux.

« — Penses-tu que mourir soit la fin Poe ? Penses-tu qu’il y a une vie dans l’au-delà ? Ou est-ce que nous errons, pauvres âmes égarées, dans l’attente et le tournant de la  mort ? Est-ce là notre destiné que de ne vivre à jamais, juste pour souffrir un peu plus ? Souffrir de la mort des autres, souffrir de notre propre mort ?   »
« — Tu te poses beaucoup de question, Faiseuse-de-grenouilles, penses-tu que ton paternel se tourmentait autant ? »

L’ancienne Raeder sourit à la remarque, sa queue recourbée balayant le sol.

« — Non. Il aurait dit aux questions d’aller de faire voir, comme il l’a fait avec son frère. Parce que les questions sont pour ceux qui sont perdus et que nous ne le sommes pas encore. »

Aurait-il pensé de même encore aujourd’hui ce cher Alys ? Lui, mutilé dès son enfance, par ce solitaire brun à la tignasse rougeâtre. Une âme dérangée aux griffes acérées qui savourait la douleur chez les autres, qui s’en amusait et s’excitait de cela. Un monstre comme trop avaient connu. Presque aussi cruelle que la Corneille Noire, peut-être moins dangereux. Parce que la Corneille elle, agissait sans faire de distinction entre grand et petit, la Corneille dévorait ses ennemis pour se rendre plus forte. Parce que c’était dans sa nature. Dans ses traditions. C’était comme cela que le monde lui avait été appris et pas autrement. Dans le sang et la violence. Le sang et le chaos.