Mavis [TERMINE]

Ce n'était pas l'heure de baisser les bras non, il lui en restait 4 à trouver avant de manger alors c'était une motivation de plus pour elle. Elle s'éloigna plus à l'Est cette fois-ci et tomba une fois de plus sur l'un de ces œufs à piques similaire à un cactus. Heureusement qu'elle avait lavé son drap et qu'elle le portait sur elle, bien qu'il soit encore humide il lui éviterait de se faire piquer.. Quoi que.. Elle pouvait tenter de trouver une autre solution pour cette fois et laisser son drap propre. Le laver tout le temps finirait par le fatiguer et il perdrait de sa belle couleur et de sa douceur. Comment pouvait-elle procéder autrement.. En le faisant rouler ? Non il ne roulait pas celui là.. Mais peut-être que si elle trouvait le moyen de le faire rouler..

Elle chercha quelque chose de plat, fouillant dans les prés, dans les buissons et même dans les forêts. Elle tomba sur un vieille arbre mort part terre et gratta son écorce pour lui retirer une partie et en faire une planche. Ce serait très bien ! Pas très solide.. Mais avec quelques fixations ça pourrait bien marcher. Elle attrapa le gros morceau d'écorce dans sa gueule et le traîna jusqu'à l'oeuf. Là elle se mit à chercher des choses rondes comme.. Des fruits, ou alors des glands ce n'est pas ce qu'il manquait. Elle alla chercha des bouts de bois et se mit à tailler leurs extrémités, puis elle les planta dans les choses rondes et les stabilisas sur la planche avec des feuilles et des tiges de fleurs. Elle fit un essai à vide en poussant simplement la planche pour vérifier qu'elle roule et même si ce n'était pas très lisse, elle arrivait quand même à avancer. Bon.. Mavis déplaça l'oeuf à l'aide d'un bâton et de ses dents jusque dans l'écorce et elle poussa doucement pour ne pas qu'il roule trop et tombe. Elle posa des cailloux au bout de la planche pour interrompre la course de l'oeuf dans le cas où il voudrait s'échapper puis reprit le travail. Elle poussa encore, évitant les obstacles, parfois surélevant la planche pour éviter des trous ou pour débloquer les roues. Elle fit le trajet jusqu'à la tanière et là, elle retira les cailloux et fit pencher l'écorce pour que l'oeuf glisse jusque dans la tanière. Hop ! Le tour est joué. Plus que 3 … C'était un peu comme de la luge finalement mais avec des roulettes. Ca lui inspirait un jeu amusant, avec du matériel et un travail mieux terminé ça pourrait faire un bon divertissement chez les siens, durant une soirée alcoolisée faire des courses de planches, ou même du surf sur la mère ! Elle essaierait avec Ska' il sera partant lui, pour sûr, c'est l'être le plus joueur et déterminé qu'elle connaisse.

Et de dix-sept.

[505 mots]

A peine l'oeuf dans l'trou qu'elle était déjà repartie en chercher un autre, et elle tomba droit sur l'oeuf qu'elle détestait le plus : l'oeuf pourri. Il y en avait combien des comme ça ? Arh si elle peut l'éviter celui là.. Bon s'en était quand même un alors elle devait l'amener avec les autres, restait plus qu'à le laver comme le précédent. Ou pas.. Pas question de salir son drap encore une fois avec cette horreur. Elle décida donc d'aller rechercher du Lilas là où elle en avait vu ainsi que de grandes feuilles. Elle ramena tous ses ingrédients près du précieux et se mit au travail.

Elle commença par creuser avec ses pattes dans la terre puis elle essora l'eau restante de son drap dans le trou qu'elle avait formé. Elle malaxa la terre et en fit de la boue collante, elle y ajouta des petites pétales de Lilas et malaxa une nouvelle fois pour faire une pâte. Elle utilisa un bâton pour faire rouler l'oeuf jusque dans son trou pleins de boue et recouvrit l'oeuf entier avec à tel point qu'il ne ressemblait plus qu'à une chose ronde dégoulinante. L'odeur avait fortement diminuée et Mavis sourit avec soulagement, son plan avait marché. Elle le laissa sécher un peu au soleil et guetta les nuages sombres qui partaient vers l'Ouest. Le soleil allait bientôt être caché.

Une fois la boue à peu près sèche sur l'oeuf elle le fit rouler avec sa patte jusque dans la tanière où elle le posa dans le fond avec les autres. Il n'était pas très beau mais bon au moins il ne puait pas et ne risquait pas d'attirer des voleurs. Elle s'étira un coup et bailla, puis elle décida de partir à l'opposé de l'orage c'est à dire à l'Est, comme tout à l'heure. Elle irait cette fois-ci un peu plus loin et emprunterait un nouveau sentier.
Elle se mit à siffler avec joie, reprenant un autre air de pirate en variant les tonalités de son souffle :

Marchant par-dessus les tempêtes,
Courant dans la vague et le vent
Chassant les blanches goélettes
C’est nous ceux du gaillard d’avant
C’est nous qui sommes les corsaires
Brigands tout comme étaient nos pères

Oh ! Hisse …
Hé oh
Miséricorde
Pour nous tenir au bout d’une corde
Faudra d’abord nous attraper
Faudra d’abord nous aborder
Oh ! Hisse …

Oh, Pavillon noir
Oh ! Hisse …
Oh, Pavillon haut
Tant que le vent pousse la frégate
Y’a du bon temps pour les pirates
Tant que la mer est par-dessous
C’est le corsaire qui tient le bon bout
Oh ! Hisse …
Oh, Pavillon noir
Oh ! Hisse …
Oh, Pavillon haut

Tant pis pour les yeux de ta mère
Tant pis pour la reine et le roi
Tant mieux si tu deviens corsaire
Jésus était un hors-la loi
Viens donc, fréquenter les étoiles
Dormir dans le ventre des voiles ...

[513 mots]

Elle secoua sa mèche pour la remettre en arrière et remis son bandeau au dessus de sa tête, ce serait plus simple de trouver des œufs avec ses deux yeux non ?

Effectivement, elle voyait beaucoup mieux comme ça. Elle put même voir un œuf étrange au loin, un œuf qu'elle n'avait encore jamais vu. Il était bleu avec des symboles dessus, ça ressemblait à un instrument de musique.. Mavis n'était pas très douée en musique, elle ne connaissait que quelques chansons de pirates mais rien de plus. En quelques foulées elle s'approcha de l'oeuf et l'observa sous toutes ses formes. Elle voulut l'attraper mais il se mit à émettre un puissant son qui lui coucha les oreilles bien vite sur la tête. Tout son corps en avait ressenti les vibrations ! Son cœur s'en était presque décroché de sa poitrine et elle crut faire une crise cardiaque. Heureusement qu'elle n'avait pas 15 ans car elle y serait passée sans détour. Etait-ce un instrument de musique ? Le bruit paraissait régulier, comme si on venait de faire vibrer des cordes. Les oiseaux s'envolèrent autour d'elle et elle put même voir des écureuils s'enfuir dans les fourrées. Elle allait devoir être plus délicate si elle ne voulait pas attirer l'attention.. Mais comment faire pour qu'il ne bouge pas et se taise? Peut-être qu'il fallait simplement étouffer le bruit.. Le mettre dans de l'eau ou dans de la terre serait une bonne idée. Elle regagna sa cachette secrète et y récupéra le sac-panier de fortune qu'elle avait confectionné plus tôt dans la journée. Elle se mit à gratter la terre avec ses pattes et à en remplir le fond. Là, elle poussa l'oeuf dedans et grimaça en entendant une nouvelle fois sa cacophonie assourdissante. Elle le recouvrit avec encore un peu de terre puis referma et ressera bien le sac pour éviter qu'il ne bouge trop dedans. Elle le porta délicatement au bout de ses mâchoires et avança d'un pas lent et discret jusqu'au repère.

Lorsqu'elle le déposa à terre elle le fit glisser avec la terre jusque dans le trou et le boucha rapidement. Arh ! Que cette chose était bruyante ! C'était bien la première fois que ses oreilles supportait un bruit aussi fort, même lorsqu'elle utilisait ses armes à feu le bruit n'était pas aussi désagréable. Elle eu un frisson rien qu'à imaginer être surprise une nouvelle fois par un bruit pareil. Elle s'ébroua pour reprendre ses esprits et se remit à la chasse, plus qu'un avant de prendre une pause déjeuner ! L'idée de manger des baies et des poissons la fit saliver.. Et pourquoi pas même des fraises ? Elles étaient plus rares mais qui sait, peut-être que si elle avait encore un peu de chance elle tomberait sur quelques unes. C'est donc avec l'eau à la bouche qu'elle se motiva à trottiner dans une direction inconnue, là où l'orage ne menaçait pas de tomber sur sa tête. Elle était motivée plus que jamais, bientôt elle pourrait voir ses efforts récompensés.

Et de dix-neuf !

[504 mots]

La truffe pointée vers l'horizon et la tête droite, elle avançait fièrement. Une odeur devenue bien trop familière lui prit les narines et elle souffla d'un air las. Pas encore cet œuf.. C'était le troisième de son espèce et à force elle n'allait plus pouvoir utiliser son odorat, il serait réduit à l'état de pourriture lui aussi. Elle suivit l'odeur non sans une grimace de dégoût, abaissant son bandana sur son nez pour essayer de la supporter. Elle tomba facilement sur le coupable et le dévisagea avec mépris. Pourquoi existaient-ils ceux là ? A bout de patience et de nerf, elle le poussa et le fit rouler jusqu'au point d'eau le plus proche, et il s'agissait d'une petite flaque. Elle creusa pour agrandir la flaque et y former une petite montagne de boue puis elle fit rouler l'oeuf jusqu'au centre et le recouvrit. L'odeur ne semblait plus vouloir s'évanouir, son nez et sa gorge en étaient définitivement imprégnés pendant plusieurs heures. Quelle poisse ! Même les poissons secs sentaient mieux que ça.

Elle attendit un peu histoire que l'odeur se noie dans la boue qu'elle venait de former puis elle le fit rouler encore sans scrupule, ne se souciant même pas de le casser. Elle maugréa quelques insultes pour elle même et l'amena jusqu'au repère pour le mettre avec les autres. Etait-il malade ou en phase de décomposition ? Peut-être qu'il était simplement comme ça, qu'il provenait des marais les plus sales et les plus gluant que la terre puisse avoir. Elle se mit à imaginer quel genre d'espèce pourrait mettre au monde ce genre de bestiole et visualisa les crapauds et les crocodiles. Ils étaient les seuls à mettre au monde des œufs et à vivre dans des endroits aussi sales. Il est connu que 99% des crocodiles meurent jeunes, mangés par divers prédateurs, comme les hérons, des varans, des mangoustes, des serpents, des poissons voire d'autres crocodiles adultes alors pourquoi devrait-elle s'acharner à vouloir les sauver ? Les trois qu'elle venait de sauver feront très certainement partis de cette catégorie. Et puis ils sont censés faire partie d'une pondaison de 40 à 60 œufs donc leur taux de survie était encore plus faible. Il est dit que quand ils sont encore dans l'œuf, les nouveau-nés peuvent émettre des petits signaux sonores. Les embryons de caille, par exemple, piaillent. Les petits reptiles, eux, produisent des couinements brefs.. Mavis pencha sa tête près du trou où se logeaient désormais 20 (presque) beaux œufs et essaya de percevoir de petits cris. Elle n'entendit curieusement que le bruissement des feuilles au dessus d'elle et dans les buissons alentours. Bon, tant pis. Elle haussa les épaules et reboucha le trou pour s'assurer que personne ne puisse deviner leur présence. Elle souffla un bon coup et se mit à courir jusqu'au lac. Là, elle s'y baigna entièrement la tête y compris pour prendre un bon bain. Ouf ! Elle en avait bien besoin, ses narines surtout.

Et de vingt !

[523 mots]

Elle se laissa flotter un bon moment dans l'eau pour se dégourdir les muscles et se détendre, n'observant que le ciel et les bosquets alentours.

Ses prunelles vermillons s'arrêtèrent sur des corbeaux qui se disputaient pas très loin du lac, ils croassaient dans des tons graves les uns sur les autres et se chamaillaient comme si il y avait un bout de viande à départager. Intriguée, Mavis nagea doucement en remuant des pattes, sa queue flotta à la surface de l'eau comme un serpent de mer. Elle se laissa couler entièrement et disparut dans l'eau puis d'un coup elle remonta à la surface et sortit de l'eau. Son corps dégoulina et sa chevelure tomba comme une cascade glacée sur les bords de son visage. D'un coup de patte, elle fit remonter sa mèche et la recala correctement derrière son bandana.

Elle s'orienta vers le vacarme des volatiles sombres d'un pas lent pour ne pas les effrayer et s'arrêta au bord d'un précipice. Son regard s'abaissa vers le fond du ravin et elle aperçut un œuf particulièrement lumineux, comme si il était entièrement fait d'or. La bouche légèrement entrouverte, elle dévora le précieux trésor avec ses prunelles brillantes et son cœur s'emballa dans sa poitrine. C'était le plus bel œuf qu'elle voyait ! Il devait sûrement valoir une fortune celui là, de quoi enrichir les coffres entier des pirates et leur redonner de la fierté. Elle serra les crocs et d'un regard ambitieux, elle se mit à chercher une méthode pour récupérer le trésor convoité. Il allait falloir qu'elle descende mais aussi qu'elle remonte.. Alors il lui fallait quelque chose pour grimper. Du bois ! Elle se précipita à grandes foulées jusqu'à la forêt et laissa derrière elle de petites flaques d'eau et des éclaboussures. Elle chercha des branches, des écorces et toutes autres choses assez solides qui pourrait faire office de rampes. Elle fit de nombreux allers-retours jusqu'au ravin pour les déposer et ne fit même pas attention à toute la terre qu'elle se mettait dans le poil et sur le visage. Une fois satisfaite, elle fit glisser le tas de branches en bas et une fois le tas assez gros pour qu'elle y accède sans se blesser, elle sauta dessus puis dans un enchaînement de bonds, elle atterrit finalement près du précieux œuf d'or.
Elle lui tourna autour de nombreuses secondes avec admiration avant de l'attraper enfin, puis elle tenta de grimper à nouveau mais sa patte glissa et s'enfonça entre deux branches. Elle poussa un petit couinement et revint sur la terre ferme. Elle s'était légèrement égratigné la patte.. Mais rien de grave heureusement. Elle déposa l'oeuf avec une délicatesse peu commune sur un côté et, hésitante, elle finit par le lâcher des yeux et se mettre à creuser. Ses pattes raclèrent le sol et elle balança une montagne de terre sur le tas de branche pour le grossir un peu plus. Elle était désormais recouverte de boue et de terre jusqu'aux flancs et même sur le cou, mais elle s'en foutait royalement elle car elle n'était pas une princesse, elle était une pirate, une dure de dure.

Elle retourna chercher l'oeuf et réessaya de grimper avec plus de précaution. La terre qu'elle avait rajouté semblait avoir maintenu le tout assez pour qu'elle puisse enchaîner quelques bonds et revenir en haut. Heureuse de sa réussite, elle menaça les corbeaux de quelques grondements et s'élança loin d'eux avec le précieux œuf en bouche.

Et de vingt et un !

[584 mots]

Sur le chemin du retour elle reconnut une énième fois l'odeur nauséabonde d'un des œufs qu'elle détestait le plus — pour ne pas dire « celui » qu'elle détestait le plus car c'était effectivement le cas — et un bruit rauque s'échappa de sa gorge. Ah non ! Pourquoi celui là encore ? Même si elle l'aperçut du coin de l'oeuf elle préféra l'éviter pour le moment et consacrer du temps à celui qu'elle avait encore en bouche. Lui au moins, il était vraiment précieux. Elle l'amena jusqu'au repère et l'ajouta à son butin avec satisfaction. Ce n'était pas un tas de rubis, de joyaux ou de perles mais il y en avait un en or désormais et les autres — à part ceux pourris — avaient tous une particularité qui les rendaient précieux aux yeux de la pirate. Elle se contentait d'un rien pour en faire un trésor et c'est ce qui faisait tout son bonheur. Le sourire aux babines, elle reboucha le trou et se retourna vers les plaines. Son visage redevint sombre lorsqu'elle repensa à l'oeuf pourri. Devait-elle aller le chercher ? Elle hésitait, après tout elle pouvait faire comme si elle ne l'avait pas vu celui là, personne ne le saurait. Elle retourna donc au lac mine de rien, sifflotant entre ses babines serrées puis une fois arrivée sur place, elle s'allongea sur le bord tout près de l'eau et observa la surface de l'eau et les mouvements qui la faisait vibrer. Les crocodiles étaient partis ailleurs il n'y avait donc qu'elle et c'était bien plus agréable, au moins elle ne risquait rien.

D'un geste de la patte, elle sortit un poisson de l'eau et l'acheva d'un gros coup sur sa tête. Sa queue se déroula et son exterminé vint plonger dans l'eau comme un fil de pèche. C'était sa petite méthode personnelle, grâce à sa queue elle pouvait deviner les mouvements de poissons et les attraper sans difficulté. Elle en sortit un deuxième, puis une troisième et commença à les déguster sans aucune grâce. Elle s'en foutait pleins sur les babines mais au vu de toute la boue qu'elle avait déjà sur le visage ça lui importait peu. Elle dévora les trois poissons en quelques bouchées puis se cura les crocs avec leurs arrêtes. Elle lâcha un grand rôt et se félicita d'avoir battu son record, puis elle se laissa doucement glisser dans l'eau pour se nettoyer. Le bain terminé, elle sortit de la même manière que la fois précédente et retourna vers l'oeuf qu'elle détestait.

C'est avec mépris qu'elle le dévisagea, haute sur patte et le regard noir. Elle culpabilisait à l'idée de le laisser là alors qu'il pourrait agrandir son butin. Maudite chose répugnante ! Elle le fit rouler jusqu'au lac et fit couler dans l'eau sans réagir. Après quelques secondes où elle hésita et où elle maugréa de nouvelles injures, elle replongea et alla le chercher.

Et de vingt deux !

[518 mots]

Elle le ramena en le refaisant rouler jusqu'au repère et le posa près des autres œufs pourris qu'elle avait classé à part. Puis elle eut un frisson et leva les yeux au ciel. L'orage serait là d'un instant à l'autre, elle devait se dépêcher.

[Lancé de dé FOR - 2PC]

Les premières gouttes commençaient à tomber du ciel lorsqu'elle trouva un autre œuf brunâtre. Elle le fit rouler avec ses pattes car il était bien trop lourd pour qu'elle le porte et l'ajouta aux autres dans sa tanière.

Et de vingt trois !

Elle se hâta dans sa course et s'orienta vers un coin où la terre survolait parfois le sol comme si cet endroit était magique. Mavis observa le décors avec émerveillement et joua même avec les quelques cailloux qui lévitaient. Puis en vagabondant dans ce lieu étrange ses prunelles s'arrêtèrent sur un œuf perché sur l'une des plateformes. Elle était haute mais.. L'oeuf était si beau que Mavis ne pouvait pas le laisser là, c'était un défis pour elle sachant qu'elle n'aimait pas la hauteur et les choses instables.. Elle se mit à réfléchir puis elle tenta de déplacer les autres plateformes.. Chose vaine car elles étaient bien trop lourde pour elle seule. Soufflant, elle tourna en rond pour essayer de trouver une solution puis se mit à chercher le plus grand bâton qu'elle pouvait trouver. Une fois son objet en gueule, elle tenta de faire glisser l'oeuf puis d'un coup, elle s'arrêta en constatant qu'il risquerait de se briser sur le sol. Elle lâcha son bâton et alla chercher le plus de branches qu'elle pouvait dénicher. Elle fit un grand nid en dessous la plateforme et y ajouta de nombreuses feuilles pour le ramolir. Satisfaite de son amortisseur, elle reprit le bâton et joua sur ses pattes arrières pour tenter de le faire rouler. La tâche était difficile car il se déplaçait vers le centre et il devenait de plus en plus hors d'atteinte..
Manquant de patience, elle s'arrêta quelques secondes et avala quelques gorgées de rhum qu'elle gardait dans sa gourde. Un court instant la terre se mit à tournoyer autour d'elle et elle oublia même la pluie qui se faisait plus violente. Puis elle reprit le bâton, titubant légèrement, et donna un coup plus fort pour le faire rouler jusqu'à l'autre bout. L'oeuf bougea et s'arrêta juste au de la plateforme et elle manqua de tomber en se déplaçant. Ah ! Pas facile de marcher sur deux pattes, mais l'alcool l'aidait dans ces moments là.

Un dernier coup de bâton et l'oeuf finit par tomber directement dans son nid de fortune. Mavis cracha le bout de bois et retomba lourdement sur ses pattes avant avec soulagement. Elle observa l'oeuf quelques secondes puis l'attrapa et se dirigea vers sa cachette de fortune. La pluie se mit à tomber en grandes cordes et le soleil disparut derrière la masse sombre de nuages qui le couvrait.Oh la pluie ne la dérangeait pas, elle aimait l'eau donc c'était même un avantage pour la louve poisson. En revanche le tonnerre se rapprochait et ça, elle n'aimait pas du tout. Toute son enfance elle avait appris à nager comme les poissons dans les fonds marins et ils fuyaient l'orage lorsqu'il était au dessus de l'eau, alors elle avait attrapé cette peur comme eux avec le temps. Elle déposa l'oeuf avec les autres et coucha ses oreilles lorsqu'un éclair retentit un peu plus fort.

Et de vingt quatre !

[513 mots]

C'est désormais en courant avec affolement qu'elle se mit à chasser les œufs. Elle se fixa un total de 30 pour s'arrêter car l'orage allait devenir bien trop violent pour elle et elle ne supporterait pas plus longtemps de rester en dessous. Elle galopa dans les plaines, entre les arbres et près des rochers en quête d'un autre œuf et pria pour qu'elle en trouve plus vite. De grandes lumières jaillissaient et éclairaient les alentours en quelques secondes, suivies d'un bruit assourdissant qui faisait fuir toutes créatures alentours et trembler la terre. Mavis n'avait qu'une envie, c'était d'aller s'enterrer avec ses œufs dans sa cachette.. Mais elle devait finir ! Pas question qu'elle en reste là à cause d'un orage.

Elle aperçut au loin un œuf posé près d'un rocher et d'un buisson. Elle s'y précipita et voulut l'attraper sans découvrir sa particularité mais la froideur lui paralysa les nerfs et elle le relâcha bien vite en passant sa langue sur ses crocs. Grimaçant en sentant la douleur lui paralyser la bouche, elle toucher l'oeuf et comprit qu'il était complètent glaçé. Ah ! Mais il allait mourir ! Elle rassembla quelques branches et grâce à la poudre de ses armes et le frottement de deux cailloux elle alluma un petit feu près de l'oeuf. Elle se coucha pour le réchauffer et se mit à frotter ses pattes dessus pour accélérer le processus. La queue enroulée contre elle, elle n'était pas bien rassurée car la pluie tombait toujours plus et son feu s'éteignait rapidement..  Après quelques minutes celui-ci s'éteignit mais heureusement l'oeuf n'était plus aussi froid. Elle aurait bien utilisé son drap mais il était tout trempé avec la pluie et ses récentes baignades.. Elle utilisa son bandana et l'enroula autour de l'oeuf pour pouvoir le transporter. Ses crocs lui faisaient encore mal alors elle ne pouvait pas prendre le risque de le prendre par la gueule. Elle se dépêcha de le ramener jusqu'au trou où il serait à l’abri de la pluie et du froid avec les autres et elle le cala près de celui qui était rouge et qui émanait une tiède aura autour de lui. Au moins ces deux là pourraient se neutraliser. Si seulement il pouvait exister des œufs qui sentent un bon parfum.. Ce serait pratique pour les pourris. Elle reboucha le trou et repartit dans une autre direction. Le vent commençait à se lever et elle en avait des frissons, elle pouvait tomber malade à trop prendre l'air et à être trempée comme ça il fallait qu'elle se sèche si elle voulait continuer. Elle s'ébroua contre son gré et s'abrita un instant sous le couvert d'un arbre. Son branchage était si grand qu'elle ne recevait plus aucune goutte de pluie ! Elle s'était positionnée juste derrière le tronc pour éviter que le vent ne la mouille et elle observa avec angoisse le décors se tordre sous la puissance de la tempête grandissante.

Et de vingt cinq !

[521 mots]

Elle fit un nouveau feu près d'elle et se coucha en boule entre lui et le gigantesque tronc d'arbre qui l'abritait. Elle tenta de ne plus s'inquiéter par la tempête en repensant à sa famille. Ils commençaient à lui manquer.. Elle revit le visage de Ska' qui souriait puis celui de son père, de ses sœurs Mary et Ann toujours à manigancer une bêtise. Et celui de Barth qui préférait rester à l'écart de tout un peu comme elle. Ses pensées coulèrent comme l'eau sur le sol et la chaleur du feu se ressentait désagréablement sur son pelage, elle n'avait pas l'habitude de se sécher comme ça.. Mais elle n'avait pas vraiment le choix. Elle repensa à sa mère et la nostalgie lui arracha une moue attristée. Elle n'avait pas eu l'occasion de la voir souvent et elle l'avait perdu si vite.. Ils n'en parlaient pas dans leur famille et faisaient comme si rien ne s'était passé mais Mavis ressentait du regret et de la culpabilité. Elle aurait tant voulu la connaître plus et profiter d'elle ! Elle souffla et essora sa longue chevelure pour l'attacher en un chignon grossier qu'elle entoura avec son bandana. Elle détacha ses ceintures, étendit son drap pour qu'il sèche aussi et puis plaça sa tête entre ses pattes d'un air las. Voilà qu'elle se mettait à déprimer ! Elle avala quelques gorgées de rhum et laissa ses prunelles choir sur la danse des flammes en face d'elle. Elle était comme hypnotisée par cette grande lumière chaude, ou peut-être était-ce le rhum ? En tout cas elle sentait cette même chaleur se répandre dans son sang.

Lorsqu'elle tourna les yeux sur le côté elle releva le museau en observant un nouvel œuf, ou plutôt un autre comme celui qu'elle venait de réchauffer. Ne voulait pas retomber dans le piège elle le tâta d'abord avec la patte pour s'assurer qu'il ne soit pas froid, mais c'était le cas. Elle le fit rouler près du feu avec elle et le blottit contre son flanc. Ils se réchaufferaient ensemble comme ça. Les minutes passèrent et le vent commençait à devenir très violent et elle sursauta même lorsqu'un éclair tomba juste en face d'elle. Rester sous un arbre n'était pas la meilleure idée, surtout que l'orage était au dessus d'elle désormais.. Elle éteignit le feu et attrapa l'oeuf qu'elle couvrit dans son drap désormais sec. Elle remit ses ceintures et rangea ses armes soigneusement puis elle se hâta de traverser la tempête pour le ramener avec les autres.

Foutue tempête de merde, Céto si c'est toi c'est vraiment pas marrant alors arrête tes gamineries. Lâcha-t-elle en grinçant des dents alors que le vent lui fouettait le corps.

Lorsqu'elle arriva tout ce qu'elle avait utilisé pour boucher le trou s'était envolé et un œuf avait même roulé en dehors du trou. Elle retira le drap et plaça celui qu'elle venait de trouver dans le trou et attrapa celui qui s'échappait pour l'enfoncer avec les autres bien au fond. Elle déplaça quelques cailloux pour boucher l'entrée et s'assurer que cette fois-ci le vent ne puisse pas les faire bouger.

Et de vingt six !

[564 mots]