(clos) High life knocking at my door ☾ Exxus

High life knocking at my door

▬ ft. Exxus

Printemps 2020.
2ans.

Souffle. Respire. Ça va passer, ça finit toujours par passer.
Tu sais quoi prendre, tu connais ça.
Tu as mal tous les jours, ou presque.
Le moindre stress, la moindre contrariété.
Qu'est-ce qui serait différant, cette fois-ci ?

Ses pattes s'accrochent à sa table, les griffes crissent contre la roche sans être capable de la rayer. Iel se laisse choir au sol, ses postérieurs chassés d'un côté, ses antérieurs écartés de par et d'autre de sa gueule qu'iel tient ouverte pour mieux respirer.
D'air. Iel à besoin d'air.
Le point est douloureux, centré, diffuse dans tout son ventre cette maudite douleur. La lumière verte du Raptor avait su faire taire en partie les maux qui le prenaient mais ne l'en exemptait pour autant. Cela faisait longtemps qu'iel n'avait ressenti pareil peine, pourtant.
Cela devenait fréquent, depuis quelques jours.
Isrâ se suspectait malade, comme iel l'avait déjà tant été.

Un ulcère de l'estomac, peut-être. quelque chose qu'iel soignerait de ces plantes dont iel se bourre alors, avant que la nausée de lea reprenne.
Une gastro. Cela pouvait aussi être ça. L'hiver était passé mais la maladie restait présente, profitant de sa frêle constitution pour prendre son corps comme l'envahisseur.
Iel devait se surveiller, noter ses états dans sa mémoire faite pour penser. Faire attention, à ce que cet état ne se dégrade pas. Isrâ désirait rester en vie, iel avait encore des choses à prouver à ce monde qui l'entoure. Une place à se faire, avant que l'oubli ne prenne son nom.
Ses pupilles tremblent, quand ses iris se chassent sur le côté. Iel inspecte les étagères, alors que son dos se voute et qu’affluât en sa bouche la salive annonciatrice de ce spasme qui viendrait bientôt secourir son estomac.
Mmfh.
Iel n'en oubliait pas moins toutes ces petites fioles, entreposées ici et là. Le danger que représentait leur conception, ce goût du risque qu'iel avait à en avoir fait autant et en aussi peu de temps, pour des essais finalement peu concluant. Mais les vapeurs dégagées par les décoctions, elles, auraient pu avoir raison de son état.

Les symptômes peuvent être de causes variées.
Jamais Isrâ ne suspecte la grossesse, malgré l'étreinte partagé d'un mâle avec iel.

L'envahisseur est évoqué comme un virus, non pas une vie qui grandirait dans ce corps qui n'aurait su l'y accueillir, s'il n'y avait eu derrière un don des dieux pour lea toucher iel, directement.
Iel sait, du moins se pense stérile. Quand les sœurs avaient eu chaleurs deux fois et qu'iel était resté sans, quand sa différence morphologique et anatomique se retrouvait comme une différence dans les ouvrages qu'iel avait bien eu chance de feuilleter.
Iel est aussi trop jeune, pour y penser, dans son adolescence qui avance. Iel n'aura retenu sa bêtise, avec le paon bleu.
Il avait fallu qu'iel se sente intellectuellement supérieur au mâle à qui iel avait tout permis, pensant glaner tout avantage et tant de services.
Quel regret aurait-iel.

Soudain iel se lève, repousse de ses frêles épaules le lierre de son entrée, se rue au derrière d'un buisson. Iel y rend ses plantes, quand l’écœure sa propre odeur de rose.
La soif lea guette, maintenant, quand son souffle se cadence dans des halètements rapides qui font se coucher ses oreilles en signe de malaise.
Et quand l'envie de se réfugier au fond de son antre lea guette, iel se force à marcher vers un point d'eau clair.

Teint blafard, que son reflet dans une source claire.
Iel cache ses yeux de ses mèches rouges sang, trempe là son museau.
Iel boit doucement, soulage sa gorge irrité, lave sa gueule de sa propre bile.
Puis se redresse, délicatement, mêlant dans un fin ruissellement les poils de son encolure à ceux tout aussi longs de son dos.

Quand ses yeux d'ambres croisent ceux vairons d'un disciple, le cœur loupe un battement qui s'envole dans les méandres d'une surprise là affichée.
Aux yeux de sa famille, iel se cachait dans sa grotte, pour qu'on ne surprenne moindre faiblesse de sa part.
Il en allait de même devant ce mâle. Quoi qu'iel ait pu profité, il n'aurait pu avoir sa confiance.
Iel en avait simplement usage.

Alors comme sait-iel si bien le faire, Isrâ cache la douleur et le mal qui l'habite. C'est un art travaillé depuis l'enfance, un art qu'iel affiche dans ses yeux en amende qui se plisse et jauge l'individu.
Ce n'était guère le moment, de faire profite de sa présence à un autre.
Lea disciple de Mido songeait d'ailleurs au fait que c'est sans doute les mêmes primaires raisons, qui le poussait aujourd'hui à lea retrouver.
Voilà donc qu'iel se redresse, que se lève haute sa queue, que son ventre se contracte comme pour retenir le mal.

Peut-être allait-il là, lui déposer quelques plantes dont l'odeur du sumac aurait raison de sa nausée cachée.

« Me reviens-tu tant serviable qu'intéressé ? »

Il avait dû suivre l'odeur des roses, peut-être même avait-il fait crocher par son chez-iel. Ses yeux se plissent et son museau se lève.
L'air se fait inquisiteur.

Isrâ ne pouvait démordre d'une quelconque faiblesse face à lui.

Lui, Exxus, se portait fort bien.
Les Nakhus ne lui manquaient plus tant que cela, quand bien même errait toujours, dans sa mémoire, le souvenir d'Eva, et il jouissait désormais de l'Île aux roses, restaurées par des loups... Qui n'étaient pas lui. C'était ça, d'être Roi. Cela lui conférait des avantages auxquels les autres ne pouvaient prétendre : Ils s'agitaient, petits ouvriers, courant de terre en terre, brisant des barrages et replantant des fleurs là où il n'y en avait plus. Pendant que lui, qui leur était supérieur, s'octroyait le luxe de ne rien faire. A part bien sûr se prélasser, chasser sa propre nourriture, puisqu'il n'avait malheureusement personne pour le faire pour lui, et prendre soin de sa personne. Parfois, au détour d'un chemin, il trouvait une jolie louve assez réceptive à ses avances pour se laisser aller à une étreinte. Ce n'était arrivé qu'une fois, si l'on oubliait l'erreur, le thon de la première expérience, mais cela faisait déjà naître chez lui un sentiment très positif.
On tenait là la définition du bonheur, selon Exxus.

Qu'allait-il faire, aujourd'hui ? En voilà, une bonne question.
Plusieurs options s'offraient à lui : Il pouvait profiter de cette belle journée pour se balader dans les roses et, ainsi, imprégner son pelage impeccable de leur odeur agréable. Il pouvait se trouver un coin tranquille pour s'occuper de sa fourrure en lui accordant quelques masques de soins, élaborés par ses soins... Ou alors, il pouvait repartir à la recherche d'Isrâ pour passer un autre bon moment en sa compagnie. Après tout, la louve rouge était bien loin de le laisser insensible. Et ce, malgré sa curieuse absence de chaleurs. A croire que son odeur de rose suffisait à éveiller ses sens.
Un sourire vint étirer les coins de ses babines à cette pensée. Cela semblait-être un bon programme.

Alors, la truffe en l'air, il se mit à la chercher comme il avait pu chercher sa mère.
C'était étrange, d'ailleurs, mais il se demandait presque si il n'allait pas reconsidérer ses choix et laisser la, certes belle, mais vieille Anianka pour sa fille, encore si jeune et jolie. Il s'arrêta, à ce questionnement. Cela dépendrait de leur future rencontre, de sa capacité à lui plaire, encore et encore. Il était si difficile de n'en choisir qu'une pour régner à ses côtés, tant il aimait les femmes.
Surtout celles qui faisait preuve de caractère, apparemment.

Il fronça les sourcils en se souvenant de quelque chose : On n'obtenait pas Isrâ comme cela.
Du moins, si il souhaitait encore profiter de son corps, il lui faudrait ramener d'autres plantes, comme la dernière fois. Et si l'idée de travaillait lui déplaisait fortement... ce n'était pas le cas pour celle qui consistait en ses retrouvailles avec elle.
Il retourna donc l'Île aux roses, chargeant sur ses épaules musclées ce qu'il fallait, et plus encore, pour satisfaire sa belle et s'attirer ses éloges.

La voilà qui apparaissait enfin, d'ailleurs.
Son sourire se fit plus grand, plus confiant. Elle lui plaisait plus encore que dans les souvenirs qu'il gardait d'elle. Pourtant, elle n'avait pas changé, non, elle gardait cette expression pédante et cette odeur de rose, presque entêtante. Elle restait Isrâ, sa petite Reine.
Il déposa son précieux chargement à ses pattes, fier de lui, puis effleura sa joue de sa truffe, doucement.

- On peut dire cela, jolie Reine.

C'était toujours ce petit surnom qui revenait, preuve de l'importance qu'elle avait su gagner à ses yeux. Elle était belle, Isrâ et il aurait pu passer sa journée à la regarder, à savourer sa présence.
Hélas, l'on ne faisait pas patienter les louves comme elle. Elle valait mieux que cela.

High life knocking at my door

▬ ft. Exxus

Printemps 2020.
2ans.

Il s’approche confiant, son buste jeté en avant, son port de tête haut. Les yeux d'ambre le regarde s'approcher, sans craindre quoi que ce soit.
Tsk.
De quoi aurait-iel pu avoir peur ? Il n'était qu'un adolescent stupide, laissant ses hormones et ses envies dominer son esprit, lui offrant toute l'opportunité de se faire dominer et utiliser. Voilà que tel un bon chien, dont il portait déjà le harnais, il vint déposer si servile à ses pattes des plantes et des fleurs.
Ignorant le contact de son museau contre sa joue, dont il rebrousse les longs poils dans un contact qui se veut si doux mais dont iel ne tire satisfaction, déjà Isrâ observait le présent à son regard.
Ses yeux préfèrent scruter les plantes plutôt que le loup si proche d'iel.
Les étudier.
Soupirer, dans un si léger feulement du bout des lèvres.

Ainsi avait-iel vu juste, le mâle lui revenait tout intéressé, ne se lassant déjà plus d'iel. Tant qu'Exxus ne prenait pas l'habitude de lui revenir trop fréquemment, cela lui irait sans doute. Le voir une fois toutes les deux semaine et demi resteraient acceptables, s'il savait lui apporter tout ce dont iel avait besoin, et qui lui épargnerait quelques allers et retours jusqu'à l'atoll, si loin pour sa faible endurance ! Il fallait traverser les terres, c'était à chaque fois une demi-journée qui s'envolait dans un voyage pour quelques plantes.
Du moins, encore fallait-il qu'il ne soit pas trop sot, et se donne la peine de s'y rendre.
Ce n'était cette fois-ci pas le cas.
D'où le soupir ainsi poussé.

« ...Penses-tu que ce présent me plaise ? Il ne suffit pas de ramasser premières fleurs ici venues pour me conquérir. Il faut se donner la peine de chercher celles que je veux et non celles qui y ressemblent, là où on les trouve vraiment.
Je pensais que tu le savais. Je pensais que je le méritais. »

Du cerfeuil musqué au lieu de la cigüe tacheté, portant le même agencement de petites fleurs blanches sans en avoir même odeur, n'évoluant pas non plus dans le même climat. Comme le lierre grimpant, qui se faisait alors liseron de l'île aux roses, iel en était certain.
Restait la queue de chat à la place du ricin, qui encore pourrait trouver utilité au vu de sa toxicité. Iel regroupe avec attention le présent dans un petit bouquet qu'iel ne sent pas.
Sa babine se fronce dans un sourire un peu mesquin.

« N'y a-t-il pour toi que les apparences qui comptent, Exxus ? »

Pour ainsi les confondre, lui rapporter ces plantes qu'iel était en mesure d'iel même cueillir. Qu'on ne lea prenne pas pour faible à ce point. Iel connaissait les plantes qui se trouvaient aussi, leur jeunesse, aussi. Il était bêtise de les cueillir, quand la végétation à peine reprenait ses esprits.

Ces fleurs et ces feuilles étaient aussi fraichement né qu'iel et lui, fallait-il encore leur laisser chance d'évoluer dans la vie.

Sa joie fut de bien courte durée. Son sourire laissa place à des sourcils froncés.
Elle était si froide, si agacée, Isrâ, se moquant de sa présence quand lui était en recherche d'attention. C'était toujours compliqué, les relations avec les autres... Et il devait bien avouer ressentir, là, son cœur se serrer désagréablement dans sa poitrine. Les mots prononcés n'arrangèrent rien, bien au contraire, le faisant souffler et lever les yeux au ciel, grognon.

- J'ai compris, c'est bon.

Il avait compris et ne... savait pas quoi faire.
Exxus n'appréciait pas du tout le ton qu'elle prenait là avec lui. Elle le voyait comme chien, alors qu'il était Roi et donc, techniquement, pas à son service... Et en même temps, qu'en serait-il si jamais il protestait ? Si il se refusait à lui ramener ses foutues plantes ? Déjà, c'en serait fini de leurs étreintes mais en plus... Il ne la verrait peut-être plus.
Ça l'embêtait. Ça l'embêtait beaucoup.

Sûr de lui, il décida de jouer la carte du culot.
Reprenant son sourire confiant, il se rapprocha d'elle, effleurant son flanc de sa longue queue en passant.

- Je ferai des efforts pour la prochaine fois. Si tu en fait aussi.

Son regard croisa le sien, malicieux.

- En attendant, ces fleurs sentent bon.

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▬ ft. Exxus

Printemps 2020.
2ans.

Tiens donc.
De quelques mots bien placés s'ébréchaient la confiance, celle qu'il lui affichait avec tant de force quelques instants plus tôt. Qu'il était amusant d'ainsi le regarder se déconfire de la sorte ! Isrâ esquissa un petit sourire en coin, léger sur ses babines.
Iel n'en avait que faire, du fait qu'il se vexe de la sorte, yeux lever au ciel et soupir agacé. Il n'avait pas à être aussi sot, à ne lui venir qu'avec du vent passant dans la tête.

Pourtant voilà qu'il regagne cette assurance qui ferait sa légende, se rapproche à nouveau d'iel.
Jamais il n'abandonne.
De son long fouet qu'il laisse promener sur son flanc, il lea dépasse. Iel contracte un peu le ventre, ravale la douleur et reste de pleine fierté apparente.

Les mots lea font rire.

« Ahah ! Pourquoi devais-je en faire ? Il y aura bien un autre mâle pour te remplacer dans cette tâche. Peut-être même une femelle, pour te voler cette place. »

La fin de sa phrase n'est point anodine.
Iel le sent comme un individu plein d'égo, tant porté sur la chose qu'il devait traiter les femelles avec un certain dédain, ne les voyant sans doute que comme bonne à satisfaire ses quelques (enfin...fréquentes...) pulsions.
Alors se faire ainsi remplacé par une louve, le prendrait-il correctement ? La lumière se ravive en une pointe dans les yeux ambres.

Et iel rapproche de son museau ces fleurs pour mieux détourner la tête de lui, plisses ses yeux en deux fentes qui luisent, implacables et sauvages.

« Mais elles sont inutiles. »

Le sous-entendu était placé.
Iel le remplacerait, s'il s'avouait déjà un attaché dysfonctionnel, partant en quête de quelqu'un de plus conciliant, de moins embêtant. Iel trouverait, dans une assurance propre.
Du coin de l’œil ses iris le retrouve.

Iel ne ferait de concession, pour lui, qui ne possédait à son égard pas même l'ombre d'un attachement qui aurait pu palpiter quelque part dans son cœur.
A la réserve d'appartenir à sa famille, on ne méritait effort de sa part.

Elle ne l'épargnait toujours pas.
C'était dommage.
Car au fond de son être grognait à nouveau la colère, celle qu'il tâchait de garder enfouie pour ne pas vriller, pour ne pas lui faire de mal. Par ce que les paroles d'Eva avaient sonné juste dans sa tête et qu'Exxus essayait réellement de faire des efforts pour devenir un individu meilleur et, surtout, obtenir l'attention et l'amour de ses pairs. Mais avec Isrâ, cela ne fonctionnait pas. Chacune de ses paroles était un coup de plus donné dans cette barricade qu'il cherchait à maintenir, dans son ego bien trop sensible.
Tant pis.

- Bon courage pour trouver un mâle aussi efficace que moi qui acceptera de répondre aux caprices d'un être qui n'a même pas de chaleurs. Et même une femelle.

Il souffla, faussement déçu.

- C'est tellement dommage... Surtout quand tu sais à quel point je peux être efficace. Alors que tu ramassais tes plantes une par une, je te les ramenais quand même par brassées... Enfin, tant pis ! Je n'aurai qu'à me trouver quelqu'un d'autre !

Quel jeu d'acteur ! Quel talent ! Il était merveilleux, en vérité ! A coup sûr, Isrâ ne pourrait se passer de lui et de son ~~cul aux dés~~ savoir faire fort enviable.
Ce serait à celui qui céderait le premier.

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▬ ft. Exxus

Printemps 2020.
2ans.

Il se vexe, et Isrâ ne soupçonne l'instabilité de celui qu'iel pensait fait de bêtises et de faiblesses. A ses mots iel joue encore, se moque. Iel s'impose dans un genre de m'as-tu-vu face à lui, joue de ses mots.
Iel ne cherchait à le conserver.
D'une certaine manière, iel pensait qu'il lui reviendrait sans doute, même s'il partait ici fâché. L'idée de le voir lui revenir en rampant, ou peut-être comme si rien ne s'était passé, était édifiante.
A en décrocher sourire sur un côté de son visage, quand se plissait ses yeux en amende de façon bien impudente.
Iel s’assoie devant lui, sa queue en panache passant sur ses antérieurs qu'iel caresse dans de légers mouvements.

« Je consens à tel défi, peu cher. »

Iel les voyait, ses solitaires et ses ex-Lazulis pleins de bontés dans le cœur. Il suffirait de s'en approche, de quérir leur aide, et voilà qu'iel aurait nouvelle manœuvre à disposition.
Il ne sait pas, Exxus. A quel point il est remplaçable pour iel.
A quel point jamais iel ne compterait sur lui.

Son museau se fronce, Isrâ fait la moue.

Quel dommage, en effet. Iel se disait la même chose, regrettant déjà d'avoir tenu tel comportement face à ce mâle qu'iel ne pourrait jamais remplacer, et contre qui iel aurait dû aller se blottir en murmurant des excuses et en se faisant soudain friponne. Quel sourire sur ses babines, quand iel relève celui-ci avec tout l’orgueil et la superbe dont iel dispose.
Il n'y a qu'un faux pas dans cette parade assise, quand la douleur lea saisit et la fait se courber, marquant son visage de soucis et d'affliction alors que par réflexe l'une de ses pattes se délogeait de sa queue pour se crisper sur le bas de son ventre.
Son regard bascule en coin et sa babine se relève sur un croc, lui faisant prendre un air provocant.
Qu'il ne se fasse des idées quand à son abattement !
Il n'était plus cet enfant malade !

Alors Isrâ se relève soudain, tournant sur iel même dans un mouvement fluide. Iel se devait de rentrer, prendre d'autres remèdes.

« Je suppose que nous ne nous reverrons plus, Exxus, je te laisse aller quérir le cœur d'une autre.
Et puisque je n'étais venu là que pour me rafraichir d'un peu d'eau, je te laisse à tes remarquables ambitions. »

Comme s'il aurait eu un jour quelconque importance, pour iel. Levant haut sa queue tel un chat qui salue, rejetant quelques mèches rouges en arrière, iel souffle discrètement et serre ses crocs, le frôle et le dépasse.
Son usage fut de si courte durée, la déception lea marquait quelque peu.
Dire qu'iel l'avait pensé prometteur.
Soit.
C'est vers son antre qu'iel se dirigeait maintenant, l'oubliant dans son dos autant qu'iel luttait pour ne pas là, tout de suite, se plier en deux.
Malheureuse santé.
Isrâ l'aurait maudite.

Loin de le contrarier, l'expression lui tira un sourire amusé.
Peu cher, il ne s'attendait pas à entendre cela de la gueule d'Isrâ. La colère venait de retomber comme un soufflé, et ses espoirs avec. Il ne profiterait pas plus de sa présence aujourd'hui, voir même plus tard... Pas tant qu'il ne se soumettrait pas. Hélas, ce n'était pas à lui, de s'écraser. Il était, de loin, des deux, le plus important, celui portant dans ses veines le meilleur sang.
Il était Exxus, tout simplement.
Pourtant, une fois l'amusement passée, il ressentait de nouveau une certaine amertume.
C'était si difficile, de créer des liens. Comment fallait-il s'y prendre ?

L'expression singulière d'Isrâ le tira de ses réflexions et il haussa les sourcils, intrigué.
L'autre loup semblait souffrir... Que lui arrivait-il ? La surprise passée, Exxus y vit là une opportunité de ne pas la laisser partir tout de suite, malgré cet air arrogant auquel il avait le droit. Isrâ ne l'impressionnait pas plus que cela, avec sa petite taille et sa carrure mince.
Exxus se rapprocha, sans hésiter, oubliant les mots prononcés par son congénère.

- Tu as mal ?

Quelle question idiote, même lui devait bien le reconnaître.
Mais non, évidemment, Isrâ s’entraînait pour un concours de grimaces.
Exxus bomba le torse.

- Soit. Vois tu Isrâ, je suis quelqu'un de merveilleux. En tant que tel, je te propose mon aide précieuse. Et ce, gratuitement. Ne suis-je pas génial ? Ne dis rien, je te sais estomaqué par ma grande bonté. J'espère que tu n'oublieras pas tout ce que je fais pour toi.

Il se sentait super-héros génial, chargé de sauver la veuve et l'orphelin sous le regard admirateur de milliers de loups. Il les voyait, d'ailleurs, là, là et là, se perdant dans une hallucination qui n'avait, en vérité, ni queue ni tête. Oubliant qu'il se trouvait, en vérité, dans un champ de fleurs avec Isrâ comme seule compagnie.
Il remua sa longue queue, satisfait.

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▬ ft. Exxus

Printemps 2020.
2ans.

« C'est un état que je supporte mieux que quiconque. »

La réponse est sifflée entre ses crocs aiguisés, dans un ton affuté comme un rasoir. C'est presque craché avec fierté, alors qu'iel affiche un dédain immense sur sa gueule.
Parce qu'iel avait toujours connue la douleur, parce qu'iel l'avait domestiqué. C'est depuis sa naissance, que le ventre souffrait, que l'intestin lui faisait comprendre sa douleur, que son corps tout entier soulignait la fragilité de sa santé. Iel était l'enfant dernier né d'une grande portée, le cinquième élément.
Lea plus faible, que la hargne aujourd'hui rendrait plus fort.
De tous, iel développait le caractère le plus périlleux, dans cet absence de pitié et d'amicalité, dans une froideur grandissante.
Dans son amertume, qui grandissait comme un poison, au fur et à mesure qu'iel en faisait spécialité.
Ses babines frémissent, encore une fois.
Le jeu de cache-cache de ses crocs se fait plus fréquent que la mobilité de ses commissures, devant lui.

Qu'il ne croit pas qu'iel est faible.
Cette douleur, aujourd'hui, était plus forte que celle de hier, certes. Elle se situait aussi plus bas, dans une zone d'ordinaire éteinte. Et peut-être demain souffrirait-iel plus encore. Mais iel la connaissait si bien, pour ne savoir la supporter.
Paradoxal, lorsqu'on savait qu'Isrâ couinait au moindre coup reçu par Père, durant l'un de leur entrainement. Mais c'était un mal moins connu, différent. Ce n'était pas ce mal qu'iel ressentait avec tant de régularité.

Iel ne pose ses yeux d'ambres sur le mâle à ses côtés, qui bombe le torse et jabote.

Pourtant tu ris, Isrâ, quand il cesse de pérorer ainsi.

Quel mâle prétentieux, proposant acte gratuit mais trouvant récompense dans ses propres paroles, par l’orgueil qu'il gagnait par ses éloges auto-proclamées.
Il trouverait satisfaction plutôt qu'altruisme, iel savait d'avance que celui-ci le lui rappellerait, ce dit acte gratuit.
Pourtant...

« Très bien. Tu me creuseras donc un point d'eau clair à côté de mon antre, pendant que je trouverais un peu de repos. »

Sa langue claque, l'ordre est donné. Un sourire narquois embrase ses babines alors qu'iel reprend sa marche, chassant l'air de sa longue queue en panache.
Isrâ se demandait s'il en serait réellement capable, ou s'il reviendrait sur telle décision.
La curiosité est une qualité qu'iel savait saisir.

Sans un regard en coin, iel joint son antre, se laissant ou non suivre par ce prétentiard d'Exxus.

Mhh. Exxus haussa un sourcil, un peu sceptique. Elle n'avait pas l'air de si bien le supporter que cela, cet état.

- Permet moi d'en douter.

Celui qui supportait le mieux la douleur... C'était lui, le grand Roi Exxus ! Capable de se taper le petit doigt de patte dans un rocher, lorsqu'il avait trop la tête dans le cul le matin pour faire attention à il marchait, sans chouiner. On ne faisait d'être plus fort, plus courageux que lui, en vérité.

Le rire de Isrâ le tira de ses songes.
Se moquait-elle de lui ? Outrage.
Au dessus de ses yeux, les sourcils du mâle se froncèrent de mécontentement. D'autant plus que, dans ses paroles, il n'y avait pas l'ombre d'un remerciement, pas même de la gratitude. Ah, c'était donc ça, la récompense de sa généreuse prise d'initiative ? Eh bien aide il n'y aurait plus ! Elle venait, encore, de le vexer, Exxus. Il la toisa d'un air hautain, lorsqu'elle partit en direction de son antre.

- Je ne suis pas ton chien, Isrâ. Je ne puis tolérer cet air que tu arbores avec moi, ni même ce claquement de langue. Débrouille toi.

Il passait du tout au tout, Exxus, se montrant presque incohérent dans ses réactions... Mais ça ne le dérangeait pas plus que cela. Il valait mieux que cela.
Sans attendre la réponse de Isrâ, il partit de son côté, la tête haute.

High life knocking at my door

▬ ft. Exxus

Printemps 2020.
2ans.

Oh, voilà que sur son minois vient le mécontentement. Ne lui a-t-on pas dit que c'est air qui ne lui sied point ? Que des traits ainsi tirés accentueraient la venue de ses rides, et marquerait prématurément son visage de rides disgracieuses ? Ce n'était point digne, pour un disciple de la tigresse, que d'ainsi risquer de se rendre vilain.
Isrâ souffle par le nez, plissant les yeux d'un air hautain quand Exxus se parait de la même façon. Ah ! Ielles n'étaient fait pour s'etendre. Iel en venait à se demander comment iel avait pu quérir ses services et lui autoriser telle récompense, mieux valait que ce soit chose qui ne se sache point.

A fréquenter tel individu, on risquait de lea penser enclin à la sottise.
Quoi qu'il en soit l'aide ne tenait plus. Soit, ce n'était point comme si iel l'aurait réellement attendu. Au moins avait-iel essayer, jouant avec les limites de ce mâle.
D'avoir réussi à le froisser lui tirait une certaine satisfaction, dont iel se cachait à peine d'un sourire en coin.

« Alors je te dis adieu, Exxus. »

Tu ne me sers à rien, tu ne deviendrais qu'une perte de temps et je ne m'abaisse à cela.
Iel ne profitait d'une compagnie pour profiter d'une compagnie, la solitude n'était pas un mal dont iel était atteint.
Les autres n'étaient pas une occupation mais outil à sa disposition. En perdre un n'était guère important, tant que sur ces terres fleuriraient les âmes. Iel trouverait quelqu'un d'autre, iel ne s'en faisait pas pour cela.
La queue haute et le dos vouté iel partit dans le sens opposé, décidant d'oublier ce misérable qui se prenait roi pour se consacrer à activités beaucoup plus importantes.
Comme dormir, par exemple.

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