Allez Désou, montre moi ton serpent - Désastre

*bip titre trop grossier*
Désastre (loup) - 10PV

▬ ft. Holly

Été 2020.
1an et 4mois.

Elle est silencieuse et ne cherche à mener de discussion, alors qu'il s'applique à soigner ses hématomes et ses quelques plaies. Il n'y a rien de grave, rien qui l'empêchera d'à nouveau se battre contre lui.
Il la sent, cette détermination.
Plus il s'applique dans son devoir, plus elle gagne en intensité...
Tant est si bien qu'elle s'impatiente, prend sa relève et applique des soins sur les zones qu'il n'a encore consulté. Elle veut aller vite, retourner au centre de l'arène pour cette fois-ci y briller. D'avance il sait qu'il ne devra s'attendre à pareil prestation.
C'est quelque chose de grandiose, qu'elle lui annonçait.

Elle n'avait plus peur de lui faire mal, maintenant. Il en est certain.

Aussi la laisse-t-il faire de son côté, quand l'arnica trouve place sur les muscles qu'il a touché, ces zones qu'il estime douloureuses sans avoir besoin de lui demander si c'était bel et bien le cas.

[Désastre poursuit les soins de Holly - PC ING ]

Puis il cesse, range les baumes et les plantes qu'il a sorti dans cette pochette qu'il délaisse de côté. Il s'ébroue, fait quelques pas qui laissent sur le sol poussiéreux les traces traces d'un reste d’onguent qui colle à ses coussinets.
Il se positionne. Hérisse son échine et ne la quitte plus de ses yeux rouges, ceux qui ne fixent pas les siens si bleus mais la saisissent toute entière. Sa gueule et ses crocs, ses pattes et ses griffes, ses muscles qui roulent sous son pelage.

Il observe la guerrière.
Se positionne en combattant.

Viens, glapirait sa posture qui appelle à la revanche.

Le membre 'Jolitemps' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'PC ING - Soin' :
Allez Désou, montre moi ton serpent - Désastre - Page 2 Reussite1

Allez Désou, montre moi ton serpent - Désastre - Page 2 Reussite3

Les soins à peine terminés, Holly se redressa.
Les blessures piquaient un peu, elle s'en serait rendue compte, si tout son esprit n'était occupé par cette envie, non, ce besoin si puissant de revanche.
Ses oreilles se tournent sur son crâne lorsqu'elle l'entendit refermer le pot de baume. Plus vite. Lorsqu'elle le vit ranger son matériel dans sa pochette. Plus vite. Lorsqu'elle le sentit se relever, s'ébrouer, faire quelques pas. Et là, es-tu prêt, Désastre ?

Lorsque ses yeux d'un rouge vif se posent dans les siens, si froids, elle ne put empêcher un large sourire de fendre son visage, Holly.
Elle eut une pensée pour ces loups qui, lorsqu'ils la voyaient, la pensaient fleur délicate, femelle sensible aux couleurs clairs et aux joues rougissantes lorsque son regard saisissait la silhouette de l'être aimé. Ces loups qui ne grattaient qu'à la surface et qui n'avait jamais eu l'occasion de voir, plus loin, toute la sauvagerie de ses sentiments, l'adrénaline qui pulsait avec violence dans ses veines et ce brasier, ardent, qui brûlait dans son être.
Il n'y avait pas plus grand plaisir qu'un combat mené contre un adversaire redoutable.
Et il l'était, redoutable, Désastre. Enfant de Pepper formé par celle même Pepper, il avait cette force dans le sang, mais aussi par l'enseignement reçu.

Qu'il éclabousse de rouge son blanc pelage.
Qu'il disperse dans la poussière les pétales de ses roses.
Elle s'en moquait.

Un battement de cœur.
Ses pattes qui bougent dans la poussière, alors qu'elle bouge, qu'elle marque un demi-cercle autour de lui, le fixant du regard comme l'on fixe une proie que l'on ne peut laisser s'enfuir. Son sourire s'élargit. Quel bonheur, que de se battre contre cet adversaire là.

Un grondement, du fond de sa gueule.
Ses postérieurs qui prennent appui sur le sol, qui fléchissent et qui la lancent en avant, vers lui, crocs dévoilés, prête à en découdre.
Les flancs, il lui faut viser les flancs, à défaut de pouvoir planter les crocs dans le cou ou dans la nuque.
Autour d'eux, il n'y avait plus rien.

*bip titre trop grossier*
Désastre (Loup) - 10PV (13PV)

▬ ft. Holly

Été 2020.
1an et 4mois.

Rouge contre bleu, les regards se toisent puis les pattes se font mouvements.
Ils sont deux jeunes âmes qui trouvent place au cœur de l'arène qu'ils ont fait siennes, ils se cherchent en silence dans le tumulte qui habite leur corps. Il y a chez la louve un rire silencieux qui déchire en deux son visage, quand le sien reste si morne. Impassible et insensible, le combat ne soulevait dans ses yeux que quelques écarts de vivacité, quand les commissures restaient si neutres.
Elle bouge, l'Epée Etelkrus.
Elle décrit autour de lui un arc-de-cercle et lui ne reste pas immobile face à son attention. Il lui laisse cependant l'honneur de ce premier pas, avant que ses épaules ne bougent et que sa tête s'aligne avec le reste de son corps. Le corps est félin et les muscles puissants, sa gueule reste positionnée dans sa direction.
Il est focus sur elle, elle devient son objectif.

Il n'était de ceux qui aurait pu sous-estimer une adversaire, pour son sexe, pour sa carrure, pour ce qu'elle portée posée sur son crâne. Parce que jamais il n'aurait pu se fier au simple physique, le fils de Pepper. Il était bien au-delà des simples apparences, Désastre, lorsque la sienne pourtant collait à la grise personnalité.
Il savait reconnaître un adversaire à sa démarche, aux muscles sous son pelage, à la qualité de son entrainement et à l'énergie dont il faisait preuve face à lui.
Il saurait lui offrir ce qu'on attendait, en permanence, de lui.

Il se battrait comme on attendait d'un enfant-soldat devenu adulte qu'il sache se battre.
Avec plus d'expérience qu'il n'aurait pu en avoir.
Il est plus jeune qu'elle et pourtant possède le même temps d'entrainement, lui qui commença dès qu'il fut capable de marcher, lui qui débuta dès qu'il fut capable de comprendre ce qu'on lui demandait.
Lui qui oublia dès lors d'être enfant pour déjà devenir soldat formaté, du haut de ses deux mois révolus. Ce même soldat qu'on appelait pour jouer à la bagarre, l'entretenant dans des jeux violents ; il mourut bien vite l'ersatz d'innocence qu'on aurait pu sauver en lui.

Il accélère sa cadence, quand l'oreille valide entend le grognement de l'adversaire.
Il n'y répond pas, Désastre est un loup silencieux. Il ne grognait que pour menacer un adversaire qu'il aurait su plus puissant que lui, quelqu'un qu'il aurait voulu repousser, faire reculer, plutôt que frapper.
Ils étaient, ici, au-même niveau, et seuls ses crocs auraient su faire valoir de communication.
Elle attaque.
Le premier assaut lui est légitime, à elle qui déborde de hargne.
Ses postérieurs poussent contre le sol et elle développe son explosivité, elle part en course contre lui et ouvre la gueule. Elle lui vient frontalement.

Peut-être un peu trop.
Sans doute beaucoup trop.

Elle oublie qu'ils ont eu même maîtresse d'arme, qu'elle est forte mais lui rapide. Elle oublie que sur ce flanc qu'elle vise, il y a déjà des cicatrices refermées d'un loup traqué et d'une mère acharnée.
Et pour ce flanc qui déjà aura tant pris, lui aura appris de ses erreurs, il aura su ce qu'il n'avait pas fait pour le protéger. Il n'y aura pas de coup, pour le frapper aujourd'hui.
Elle venait sur zone où il avait trop eu l'habitude d'encaisser, et maintenant il savait.
De front, on ne peut plus avoir ce côté là.

Ainsi se dérobe-t-il, disciple de Kiro faisant là honneur de sa souplesse. Son corps se contorsionne et il se projette de côté, cabre son dos et laisse un creux se dessiner là où elle vise. Les crocs claquent dans le vide, arrachent quelques poils qu'elle peut garder dans la bouche comme elle peut laisser dans le sol.
Un pas chassé, encore un autre. C'est en deux bonds qu'il creuse la distance et que les yeux rouges, ceux qui brillent, la fixent avec une intensité nouvelle.

Tu ne m'auras pas si frontalement.
Parle le regard de celui qui aurait pu se jouer d'elle en cet instant présent.

Autour d'elle c'est lui qui danse désormais, marche d'une cadence rapide qui s'effrenne sur la fin.
Et soudain surgit-il dans son dos, dérape sur le sol, son ventre si proche de celui-ci. Il ouvre la gueule, sur ce postérieur droit qu'il pense attraper.
Et s'il l'attrape, il la tirerait au sol.
Et si elle est au sol, il réattaquerait encore.

De ta ruse, sauras-tu te jouer de mon agilité, Holly ?

Elle ne l'aurait pas si facilement, Désastre.
Digne disciple de Kiro, il se mouvait avec agilité et rapidité, dans des gestes que son propre corps peinait à suivre. Sur ce terrain là, elle ne l'aurait pas, elle le savait : Il lui fallait jouer autrement, plus intelligemment. Elle n'était pas disciple d'Aka ni dotée d'une imposante musculature qui lui permettait de foncer dans le tas et espérer abîmer l'adversaire en s'en tirant indemne, comme aurait pu le faire Alexandrine.
Non, elle, elle portait l'orange de la Renarde. La ruse était son domaine.
Du moins, l'espérait-elle.

De ces pensées, elle eut rapidement la confirmation, lorsque ses crocs claquèrent dans le vide, arrachant seulement quelques poils gris. Elle les recracha avant de se remettre à bouger. Il n'y avait pas le temps de s'attarder sur la frustration de ce premier échec, si l'on pouvait le considérer ainsi. Il fallait déjà envisager la suite, prendre en compte ce prédateur aux yeux rouges qui la prenait désormais en chasse.
Un souffle chaud, à l'arrière. Il approchait, Désastre.
Holly ne pourrait éviter ce contact là, elle n'était pas assez rapide. Pas encore.

Pourtant, elle s'amusait et lui réservait une petite surprise, à lui qui n'avait toujours pas compris ce qu'elle pouvait faire de ses pattes.
Avant qu'il ne l'attrape, le postérieur n'est plus, roulant en une multitude de perles nacrées. Il en aurait peut-être dans la gueule. Il en avalerait peut-être, aussi, mais ce n'était pas grave. Elle était prête à en assumer les conséquences, Holly.
Ce n'était pas maintenant, qu'il la ferait tomber.

Pour l'emporter, elle était prête à tous les sacrifices.

Son corps se retourne vers lui, en une fraction de seconde. Si il se retrouvait surpris par cette feinte, si l'on pouvait la nommer ainsi, ce serait entre ses deux épaules, qu'elle logerait ses crocs.

*bip titre trop grossier*

▬ ft. Holly

Été 2020.
1an et 4mois.

La gueule s'ouvre et s'apprête à se refermer sur cette patte. Ses yeux remontent le long de sa cuisse, surprend les flancs, guette le regard.
Un œil se plisse, l'orange du glowstick est éclatant et ébloui une moitié de regard. Il lui suffit d'un clignement, pour rétablir la luminosité, pour qu'entre ses crocs filent des perles et que se dérobe la patte, disparaissant en cette métamorphose étrange. Il ne bouge pas, Désastre, il sait qu'il peut glisser et tomber, il sait qu'il peut finir immobilisé par ces perles qui courent au sol.
Celle qui se coince là, au fond de sa gorge, quand les autres ont filées, le force pourtant à soudain arquer le cou pour la déloger, contractant ses flancs pour exercer cette pression qui fait sortir bave et perle. Il n'a pas le temps de se redresser que déjà elle est là.
Perché au-dessus de lui, il sent la présence et le coup qui arrive.

Son ombre le recouvre.
Son cœur bat plus vite et la pression monte dans des artères.

Ses pupilles se dilatent, la douleur est imminente.

Tout se passe en un volte-face. Une fraction de seconde, entre les perles dans sa gueule, celle qu'il recrache et d'autres qu'il avale, et cette morsure entre ses deux omoplates.
Profonde et acharnée.
Il relève les épaules sous la douleur que lui incombe ses crocs dans sa chair, redresse la gueule et glapit de douleur parce qu'elle lui fait mal et que l'intensité le surprend. Elle laisse sur le pelage court et lisse de son dos une marque bien nette de sa dentition et dont la profondeur des canines enfoncées fait couler de fins filets de sang qui épousent son ventre et goutte à goutte sur le sol.
L'odeur métallique flatte son odorat, il respire et s'agite, l'instinct prédateur qui parfois prend le pas sur celui combattif.

Elle avait réussi son coup, le prochain lui appartenait.
Car pour cette patte en moins, stratégie réussie pour lui échapper, elle fut sans doute contrainte de se jeter contre lui sans penser à sa réception.
Celle que saisit Désastre.
C'est lui, qui la ferait retrouver le sol.

Parce que c'est à lui, de décoller du sol ses deux antérieurs pour se redresser comme un cheval qui se cabre. Elle peut encore le maintenir, elle peut forcer la plaie en y laissant ses dents plantés qu'il n'en a rien à foutre, quand c'est en arrière qu'il se laisse alors tomber.
Sous son dos il l'écraserait, dans un choc ayant pour but de couper sa respiration. Il est à peine plus grand qu'elle, mais bien plus massif et lourd qu'elle, poids de mâle tout en muscle qui peserait sur sa fine structure. Il la ferait lâcher prise, si tant et si bien qu'elle la tenait encore.
Il la laisserait choir là, celle sur trois pattes, celle qui aurait plus de mal pour se relever.

Il pourrait la surplomber de sa hauteur, un bref instant.
Elle, qui avait enfin compris, que ça ne servait à rien de chercher à l'épargner, elle qui irradiait son rachis d'une forte douleur par son attaque faite avec force.
Elle lui rappelle les morsures maternelles.

D'une patte il écraserait sa gueule pour l'éloigner de la sienne qui plongerait vers l'antérieur situé en diagonale de son postérieur disparu. C'est celle-là qu'il lui fallait viser, pour qu'elle ne puisse plus compenser l’équilibre controlatérales.
Il le pense. Il n'a de glowstick orange, mais il comprend comment fonctionne les corps.

Si proche d'elle, risque l'attaque pour goûter son sang.
Pour la beauté de deux corps qui s'étreignent dans la violence du duel.

Ses crocs percèrent la chair et elle sentit le goût du sang contre sa langue.
Cette fois, son cœur ne se serra pas, pas même lorsque Désastre glapit. Par ce qu'elle l'avait enfin compris, qu'il ne souhaitait ni de sa pitié ni même être ménagé. Il brûlait dans son regard de sang cette même envie de combattre, qui le faisait enchaîner déplacements et tentatives de coup.
Lui aussi, allait lui faire mal. Elle le savait et s'en moquait bien. Ce serait à celui qui supporterait mieux la fatigue et la douleur.

Ce n'était pas seulement contre Désastre, qu'elle se battait aujourd'hui, Holly, mais contre sa propre faiblesse : Contre ces limites, qu'elle avait pensé si proches, se pensant fragile, lorsque rien n'allait, avant de trouver la force de se relever et d'avancer.
Là aussi, elle se relèverait, peut importe les coups qu'il pourrait lui porter : Il lui faudrait la blesser ou la sonner sérieusement, pour qu'elle ne puisse plus combattre.
Pouvait-on encore parler d'entraînement, à ce stade là ?
Non, c'était un défi.

Il bougea encore, Désastre, préparant sûrement quelque chose. Mais Holly ne le lâcha pas, gardant ses crocs accrochés dans sa peau, soufflant dans son poil gris, même lorsqu'il se cabra, même lorsque son corps, bien plus léger que celui du mâle gris, suivit le mouvement, se retrouvant jeté en arrière, sur le dos, violemment, Désastre l'écrasant de sa masse.
Elle du, malheureusement, lâcher pour reprendre son souffle, malgré la patte sur sa gueule.

Lorsqu'il mordit sa patte, son corps se contracta, s'agita. Ça faisait mal.
Il le lui paierait. Furieuse, elle bougea de plus belle, sous lui, secouant la tête, le regard fou, l'adrénaline pulsant encore plus fort alors que montait à ses narines la fragrance de son propre sang. Sa gueule s'ouvrit, dévoilant ses crocs rougis, dans l'optique de se refermer sur cette patte qui la maintenait.

Une patte contre une patte.

*bip titre trop grossier*

▬ ft. Holly

Été 2020.
1an et 4mois.

Sa gueule s'est refermée sur sa patte, elle est au sol et lui debout. Il repousse toujours sa tête, pour ne pas qu'elle attrape la sienne ou pire encore.
Il y a son cou, a portée de museau. Et si le poil y est aussi doux qu'épais à cet endroit, remontant sur ses joues imberbes pour encadrer son visage, il ne suffirait à le protéger des dents de la louve si c'est là qu'elle décidait de l'attraper pour immédiatement le faire cesser.

De ses crocs il sert sa patte, la marque de ses dents. Doucement son corps s'affaisse sur elle, il la bloque au sol et s'impose meneur de cette situation. Peut-être a-t-elle une côte fêlée suite au choc, que son corps qui s'appuie lui réveillerait. Lui c'est à sa patte, qu'il porte pour le moment attention.
Dans une prise qui se resserre, encore.
Et la voilà qui s'agite.
De plus en plus fort, de plus en plus furieusement, elle est vive et il a beau presser sa patte contre sa gueule que ça ne suffit plus à la maintenir loin de lui. Elle se dégage, enfin, il perd sa prise et elle se retourne contre lui.
Entre ses crocs il y a maintenant sa patte en lui.

Ils se maintiennent mutuellement, l'antérieur de l'un dans la gueule de l'autre.

Désastre n'hésite pas à mordre plus fort, avance sa tête et la prend en fond de gueule, là où les molaires broient. La pression s'accentue, au fur et à mesure que la contraction de sa mâchoire se fait autour de sa patte, comme s'il comptait l'y refermer entièrement.
Bien sûr, qu'il n'irait pas jusque là.
Car la douleur dans la sienne, de patte, l’inonde et le fait mêler grondement et gémissement dans une plainte qui filtre entre ses crocs toujours fermés. Et plus elle lui inflige de souffrance, plus il en offre aussi.
C'est à celui qui cèderait le premier.

Si ce n'était pas une patte elle-même, qui rompait avant eux.

C'est cette pensée qui traverse Désastre alors qu'il pousse sa prise, et que la douleur lui semble devenir bien moins soutenable.
Alors soudain il lâche cet antérieur pour se retourner vers Holly dans un mouvement qui dévoile toute la souplesse de son rachis et la capacité qu'à son corps à ce tordre. Il claque des crocs sur sa mâchoire supérieure pour la forcer à le lâcher, laissant peut-être les éraflures de ses canines pas bien loin de son museau dans une blessure superficielle, uniquement présente pour surprendre et regagner sa liberté.

Désastre veut se battre, mais ne veut pas d'une patte cassée.
Il a besoin de rester fonctionnel et elle aussi.
Les plaies se soigneraient de quelques agrafes et bandages, quand la fracture imposerait des semaines d'arrêt. Il n'est pas dupe, il connait les limites de sa mâchoire.

Le voilà déjà qui d'un bond en arrière, reste sur trois pattes, cet antérieur blessé relevé et la plaie du dos qui le tiraille. L'étoile jaune dans l’œil droit brille un peu plus, il la toise le regard plein de conflit et cherche nouvelle opportunité de la frapper, alors que sous ses dents claquent une bille prise dans le bandeau blanc attaché à sa patte arrière, pour oublier sa douleur sans pour autant la voir disparaitre.
Il jauge.
Il réfléchit.

S'il ne se transformait pas d'ici-là, dans ce Serpent à Plume qui lui revenait et qui n'attendait qu'à se placer stratégiquement dans leur confrontation.
Epuisant à faire venir, pourtant bien plus fort et résistant, doté d'ailes qui contre les perles trouveraient peut-être avantage. Il doit doser et être sûr de tel risque, Désastre, sans doute serait-il moins vif après sa métamorphose et que la louve en profiterait pour lui placer une attaque qui aurait pu valoir comme décisive.
Sa langue passe sur ses babines.
Il baisse la tête.

Voilà qu'il se remet en mouvement, la piège dans une spirale dont elle est l'aboutissement, dans une mobilité un peu boitante par cet antérieur qui se rappelle à lui.

Elle gémit, resserant l'étau de sa mâchoire sur la patte de Désastre un peu plus fort, quand lui broie la sienne.
C'était un cercle vicieux : La souffrance de l'un entraînait celle de l'autre, dans ce réflexe primitif de serrer les crocs, en réponse à cette douleur grandissante.
Mais pouvait-elle résister à ce petit jeu, la patte ? Le défi était intéressant mais... Ils avaient un travail, tous les deux, à côté. Désastre se devait de rester debout pour ses patients, lorsqu'elle se devait de marcher lors de ses chasses et patrouilles. Pourtant, elle se refusait à lâcher la première, par peur que lui continue et parvienne, ainsi, à prendre le dessus.
Sans la prise de décision du mâle gris, ils seraient sûrement sortis de cette épreuve plus blessés que prévu.

Holly n'eut d'autres choix que de lâcher prise, lorsque les crocs de Désastre claquèrent contre son museau, marquant de rouge la peau si fine, quand bien même la blessure était plus que superficielle.
Si lui parvint à se dégager d'un bond, pour elle, ce fut un peu plus difficile. Elle n'allait pas mentir : La patte mordue la faisait souffrir. Il fallait bien s'y appuyer, pourtant, malgré la douleur, au moins le temps de récupérer les perles dispersées au sol.
Récupérer sa quatrième patte, même si celle ci était blessée mais dans une bien moindre mesure, fut un soulagement immense.

Le corps montrait des signes de fatigue, mais il n'était pas encore question de céder. Désastre était toujours debout et lui, avait eu le temps d'apaiser ses douleurs. Elle, devrait faire avec les siennes.
Son regard de glace revint attraper sa silhouette grise. Il semblait préparer quelque chose, tout en se mouvant autour d'elle. Avait-il une stratégie particulière ? Souhaitait-il redevenir serpent, celui dont elle craignait de toucher les points vitaux ?

Oui.
Elle venait de saisir l'éclat jaune dans son œil.
Il lui fallait faire vite, tant qu'il était encore loup, tant qu'il avait besoin d'un minimum de concentration afin de faire appel à son pouvoir.

Allez, réfléchis.

Holly le savait, maintenant, qu'elle ne pouvait pas seulement lui foncer dessus. Plus rapide qu'elle, il aurait vite fait de faire un bond sur le côté. Non, il lui faudrait encore faire appel à la ruse, jusqu'à ce qu'il comprenne tous ses leurres et qu'elle soit forcée d'en inventer de nouveaux.
Alors la démarche se ralentit, un peu. Pas trop non plus, juste de quoi le laisser penser -et ce n'était pas faux-, à la fatigue grandissante. Qu'il pense avoir une brèche, pouvoir la prendre de vitesse.
Si il tombait dans le piège, ses crocs ne trouveraient que des perles protégeant sa peau et elle se retournerait contre lui, profitant de sa proximité.

Son regard, lui, ne le lâcherait pas.
Elle n'avait plus qu'à voir si petit poisson mordait à l'hameçon.

*bip titre trop grossier*

▬ ft. Holly

Été 2020.
1an et 4mois.

Le temps qu'elle récupère ses perles dispersées au sol et regagne sa quatrième patte, l'effet de sa bille médicinale fait effet. Il sent la souffrance ne plus en être une, mais la tension rester aux abords des plaies. Cela devient plus supportable, il est prêt à encaisser encore sans oublier les premières séquelles de ce combat.
Alors autour d'elle il tourne.
Et sa spirale se resserre, petit à petit.

Son regard inexpressif fixe avec une folle intensité la louve au centre de la trajectoire qu'il empruntait progressivement, il ne cherche aucunement à saisir ses yeux ou son expression pour préférer rester sur son corps aussi amoché que le sien. Il cherche les spasmes de douleur qui secoue ses flancs, évalue son états, cherche les membres les plus en détresse pour les choisir comme objectifs. Il les catégorise comme fragile, désormais les fixe et s'y focalise.
Il peut encore chercher à toucher la patte. Il peut rechercher la cage thoracique, pour revenir sur le premier choc infligé. Il peut se jouer de son pouvoir et traquer son malus en allant mordre la patte qu'elle avait déjà transformé en perle.
Il a comprit que s'il les gardait, elle ne pourrait correctement se réassembler, elle semblait douloureuse par la façon dont elle prenait aplomb sur celle-ci.

Désastre en prend note, pour plus tard ou pour un autre jour.
Il apprend à la connaître, cette adversaire redoutable qu'il reconnait comme digne apprentie de Pepper.

Holly marche et traverse la spirale imagée de sa trajectoire. Elle se déplace sur ses pattes fragilisées, ralentit l'allure. Et lui... Lui ne peut la sous-estimer, pas encore, toujours pas.
Elle restait à ses yeux une bête dangereuse qui aurait pu avoir raison de lui, s'il n'y prêtait pas suffisamment d'attention. Pour la force dont elle savait faire preuve, ces coups qu'elle lui avait donné avec davantage de puissance que les siens. La façon dont elle aurait pu lui briser la patte, lui qui avait lâché le premier la sienne.
Elle était Épée Etelkru.
Et cet état à jamais de se rappeler à elle.

Pourtant feint-il de se rapprocher.
De ce pas qui s’accélère, y va crescendo. Il vient droit sur elle et il ouvre la gueule.
Et l'éclat jaune le saisit.
Et les ailes se détendent, quand le corps lui s'allonge.

Revoilà à nouveau les plumes rouges et verts-de-gris, les écailles pointues et les crochets qui luisent lorsqu'il ouvre la gueule pour siffler. Il garde sur lui les plaies équivalentes, il goutte un sang bien plus métallique que le rouge qui arbore sur le sol des allures de rouge pétrole.
Il est épuisé, Désastre.
Cette seconde métamorphose est de trop et il le sait, pourtant c'est ainsi qu'il enroule sa queue autour d'elle pour lui empêcher la fuite et vient vers elle.

Son corps, prêt à s'enrouler autour d'elle.
Sa gueule, prête à taper cette désormais petite louve.

Il se redresse et se repositionne, affiche son ventre.
Tapera le prochain coup.

Elle sentait son regard rouge la suivre, l'accrocher, scruter chacun de ses mouvements. Profiterait-il de cette ouverture ? Se laisserait-il prendre par le piège ?
Holly le sentit venir vers elle et se garda bien de montrer la moindre expression satisfaite. Il ne fallait lui donner aucun doute qui pourrait le faire revenir sur sa décision : Elle était prête à l'accueillir comme il se devait.
Pourtant, l'éclat jaune dans l'oeil de son adversaire devint plus présent. A cet instant, elle sut qu'elle s'était plantée, que pour cette fois, le disciple de Kiro s'était montré plus malin que celle de Dairo. C'était quelque chose qu'elle aurait du prévoir, pourtant, en le voyant briller la première fois.

Le loup devint serpent ailé.
Et le serpent ailé la prit au piège, lui empêchant toute fuite.

Ce n'était pas embêtant : Avec deux pattes blessées, ce n'était pas comme si elle allait pouvoir aller très loin, de toutes manières. Elle commençait à s'épuiser et, elle le sentait, elle ne pourrait donner beaucoup plus sans prendre le risque de se blesser. Si c'était quelque chose qui l'importait peu personnellement, prise qu'elle était dans ce combat si prenant, ce ne serait sûrement pas du goût de ses supérieurs hiérarchiques, de devoir lui accorder du repos supplémentaire, à elle qui en avait déjà eu besoin après le lion, puis après avoir sombré.
C'était une faiblesse, une folie, qu'elle ne se permettait et ne se permettrait plus.

Ce serait le dernier assaut. Tant pis, si elle s'écroulait là : Ce combat là avait été l'un des meilleurs, voir le meilleur qu'elle avait mené de sa courte existence. Désastre représentait un adversaire redoutable à qui elle reconnaissait bien des qualités.
Pour cela, il obtenait son respect et son estime.

Le serpent se redressa, prêt à attaquer, dévoilant son ventre, déployant ses ailes.
Consumée par cette rage et cette détermination qui ne s'éteignaient pas, Holly prit une impulsion, la dernière, ignorant la douleur de sa patte blessée -Elle aura mal plus tard-. Elle fut rapide, elle qui n'était pourtant pas disciple de Kiro, se glissant sous la tête avant qu'elle ne la touche, ne lâchant pas du regard ce ventre à la peau plus fine.
C'était là, qu'elle planterait ses crocs.

Avant de s'écrouler, épuisée.

*bip titre trop grossier*

▬ ft. Holly

Été 2020.
1an et 4mois.

Il rampe et elle court.
Leur vitesse augmente, leur hargne aussi.
Les combattants une dernière fois, se retrouve l'un contre l'autre.

Autour d'elle son corps s'enroule alors qu'il se redresse au centre de la spirale que celui-ci forme, ses ailes détendues de part et d'autre de son corps longiligne. Quand il se tord pour la viser elle, quand il avance sa tête comme un serpent fondant sur un rongeur...La louve bondit, à cet instant précis.

Le disciple de Kiro avait prit celle de la Renarde par la ruse.
La disicple de Dairo, elle, prit celui de l'Anaconda de vitesse.

Il y a un fragment de seconde de trop dans son mouvement, ou est-ce elle qui les glane de son bond si puissant. La voilà qui décolle et passe sous sa tête, convoite la zone fragile. Il sait qu'elle n'hésitera cette fois-ci pas à la viser, Désastre, alors il veut la repousser de ses ailes qui se referment sur elle et sur lui, les entoure tous les deux.

Il ne fait que l'éteindre, Holly, il n'a pas le temps de plus.
Les plumes caressent le dos et estompe son sang en de fines arabesques, il ne fait que masquer le massacre de sa gorge à la vu du public invisible, avant que la force ne le quitte et que les ailes deviennent trop lourdes à maintenir dans les airs. Ses crocs à elle se sont planté dans cette zone sensible prêt de sa gueule, il est trop tard désormais et il le sait.
Elle trace une plaie, déchire la peau et laisse une large blessure dans le corps du serpent à plume. Il siffle de douleur, les pupilles reptiliennes se font plus fines encore.
Exalte sa colère, sent la tension le ranimé.
Une dernière dose d'adrénaline, quand il danse devant ses yeux une myriade d'étoiles noires.
Il perd beaucoup de sang, quand il se retourne vers elle et abat son corps contre le sien, que sa tête attrape le corps blanc pour l'emporter vers le sol. Là, l'y écraser.
C'est son dernier coup.

Juste avant qu'il ne s'écroule, il lui semble un fragment de seconde avant qu'elle ne ploie à son tour.
Il ne se sent pas bien, Quetzalcóatl. Il soulève dans la chute de son corps lourd un nuage de poussière qui achève de brouiller sa vue, quand les ailes tombent, molles et inertes, de chaque côté de son corps qu'il replie sur lui-même.
Le monstre est au sol. Bientôt disparait, ne laissant éparpillé que ses plumes en souvenir de sa présence, laissant revenir le corps gris et blanc du jeune loup.
Il ouvre la gueule, les yeux clos. Halète rapidement, soulève frénétiquement ses flancs dans de petits mouvements brefs.
A bout de force.
A bout de souffle.
Il a mal mais pourtant...il est satisfait.

Ce n'est pas une victoire, ni vraiment une défaite bien qu'il considère la femelle comme gagnante de ce duel, pour cette seconde tenue en plus.
Mais il aura tiré beaucoup de cet entraînement. Il commence à comprendre les limites du serpent à plumes, c'est ce dont il a besoin pour se hisser à un nouveau niveau de puissance.
Il y avait dans sa tête la liste de ses erreurs. De cette fatigue ressentie, qui maintenant le maintenait au sol. De ce qu'il aurait pu faire, en tant que Quetzalcóatl. De ce dont il devait se méfier, sous cette forme. En étendant ses ailes, il avait trop montré son ventre, offrant l'opportunité à la femelle de lui infliger cette plaie.
Celle-là, oui, qu'il pressait d'une patte pour en calmer l'écoulement...
Il pouvait devenir plus rapide. Il pouvait devenir plus fort. Il devait continuer à s’entraîner, de cette même façon qu'aujourd'hui.

Un soupir.
Sa respiration se calme.

Désastre se relève, chancelle un peu. Il boite, l'antérieur touché manque souvent de céder. Il s'en va ramasser sans un sourire ni une lueur dans le regard sa sacoche, puis vient auprès d'Holly.
Il fallait se panser, désormais.
Il étale devant eux les plantes, la mousse et les onguents, défait le bandana taché pour récupérer les bandages qu'il conservait en dessous, protégé des projections. Entre ses crocs, en même temps qu'il prépare leurs soins... Un murmure.

« Tu es forte. »

Digne apprentie de Pepper, digne Épée Etelkru. Redoutable adversaire, qui lui avait permis par la violence de leur affrontement une progression nouvelle.
Il s'occupe de la louve avec application et sérieux, accorde importance aux plaies profondes qui mérite son attention, la laisse s'occuper des blessures et hématomes plus succins en la laissant se servir à sa guise. Quelques billes, pour elle, pour lui, ils peuvent soulager la douleur désormais, ils n'ont plus besoin de la ressentir aussi fortement.
Il est rapide et précis, quand il s'agit de soigner les blessures physiques. Spécialité sienne, qu'on lui reconnaissait de plus en plus.

Faut-il s'occuper de soit, maintenant.

Il peut suturer la plaie à sa gorge, qui a finit par salir sa joue blanche de tant de rouge, à force de se pencher sur la louve pour la soigner. Il se bande, et...
Et il ne peut s'occuper de la plaie qui le brûle entre ses omoplates.

« Oh. »

Là, pile où ses pattes sont incapables de se rendre, même lorsqu'il se tord pour y avoir accès. Il se remet assis, hoche la tête dans cette constatation.

« Une blessure dangereuse pour celui qui vit seul, elle finira par s'infecter... »

Parce qu'il ne peut s'en occuper, elle lui est impossible d'accès comme purent l'être les autres. C'est une zone qu'il faut songer à viser. Sur un solitaire, sur un loup loin des siens qui pendra du temps pour retrouver sa meute. Une plaie qui s'infectera, comme s'infecte toutes blessures infligées par des crocs si on le l'aseptise pas.
Mmh.
C'était rusé.
Il hausse ses épaules et relève vers elle ses yeux rouges.

Holly sentit les ailes de Désastre se refermer autour d'elle, cocon de plume qui aurait, peut-être, été son cercueil si il ne s'était pas agit d'un entrainement.
Elle choisit de ne pas y prêter attention, cependant : les dés étaient jetés et la moindre hésitation pourrait lui faire perdre une seconde précieuse durant laquelle son adversaire pourrait la toucher et obtenir la victoire. Ce qui était hors de question, pas lorsqu'elle se retrouvait si proche du but.

Sa satisfaction fut grande, lorsqu'elle sentit le goût du sang revenir contre contre son palais et ses crocs attraper la peau si fine de la gorge du serpent.
Beaucoup moins lorsqu'elle le sentit bouger, l'entraînant vers le sol, l'y écrasant. Holly hoqueta. Il ne fallait pourtant rien lâcher, malgré ces forces qui lui manquaient, malgré ce coup qu'elle peinait à endurer. Son regard s'embrasa encore, brièvement, et elle se redressa, prête à se battre, l'échine gonflée et les crocs dévoilés.
Elle n'abandonnerait pas.
Elle n'abandonnerait pas.

Désastre s'effondra.
Elle qui pensait, qui voulait, résister encore un peu, fut également trahie par ses propres pattes lorsqu'elles se dérobèrent sous son poids.
C'était fini.

Elle ferma les yeux et prit une profonde inspiration.
L'adrénaline retombée, fatigue et douleur se rappelaient à elle. Elle avait mal... Un peu partout. A la patte, là où il l'avait mordu, surtout, mais aussi à ces muscles qu'elle avait sollicité plus que d'ordinaires.
Pourtant, un sourire radieux vint fendre son visage. Elle n'avait peut-être pas gagné, mais ça avait été un beau combat. Elle s'y était amusée.

Le murmure de Désastre la fit rouvrir les yeux.

- Toi aussi. Pepper peut-être fière de t'avoir pour fils.

Il était si fort, ce jeune loup.
Pourtant, Holly avait conscience de n'avoir face à elle qu'un petit bourgeon qui n'avait pas encore eu l'occasion de dévoiler toute la beauté de ses pétales. Il y avait, dans la maîtrise de son pouvoir, encore quelques failles.
Qu'en serait-il de lui, dans quelques années ? Elle avait hâte de le découvrir mais n'avait aucun doute : Il ferait partie de ceux qui feraient la fierté des Etelkrus, Désastre.
En attendant, il obtenait déjà tout son respect et son admiration.
Son sourire changea, c'était à lui, qu'elle l'adressait.

A lui, qui était stoïque, accomplissant désormais son devoir de panseur avec sérieux, s'occupant de ses plaies avant les siennes.
Lorsqu'il s'attarda sur l'une de ses plaies, celle qu'elle lui avait faite entre les épaules, elle s'approcha de lui.

- Laisse moi t'aider.

Car il n'était pas seul.
Car ils étaient meute.
Car il était son allié.
Ce serait avec plaisir, et non par devoir, qu'elle lui apporterait son aide, du mieux qu'elle pouvait.

*bip titre trop grossier*

▬ ft. Holly

Été 2020.
1an et 4mois.

Pepper peut-être fière de t'avoir pour fils.
...
Mais était-elle fière de lui, Pepper ?
C'est ce qu'il essayait d'être chaque jour depuis sa désastreuse naissance qui lui valut son nom. Une fierté, pour celle qui l'avait mit au monde. Il ne cherchait à impressionner personne, Désastre, il appréciait l'ombre dans laquelle on l'avait plongé et les aptitudes qu'il pouvait y déployer pour n’écoper que de quelques regards lointain en guise de spectateurs. Il n'était pas fait pour briller, il préférait loin de toute foule, lui qui déjà ne parvenait à rester en compagnie de plus d'un loup sans ressentir l'envie de prendre la fuite, incapable de suivre deux voix quand on avait qu'une oreille pour entendre.
Mais pour elle... Pour elle, il voulait être Astre.
Rêve d'enfant, objectif d'adolescent.
Il lui semblait y parvenir, doucement, se dit que les paroles de l'apprentie doivent trouver fondement quelque part. Il était en bonne voie, pour être autre chose qu'un..désastre.
Il parviendrait à la satisfaire.
Il serait son parfait soldat, et pour ça elle serait fière qu'il soit son fils.

Ambition malsaine de l'enfant délaissé, elle finira par te perdre.
Une once de conscience te l'indique, tu refuses d'y croire.

Le sourire mute sur les babines de la louve mais il ne sait percevoir la différence entre deux. Pour lui un sourire reste un sourire, il témoigne d'une certaine joie, d'une sensation de bien-être et/ou de bonheur. Un mélange de tout ça, peut-être d'autre chose aussi. Un ingrédient qu'il n'avait su trouver.
Une émotion à ressentir.
Elle s'approche de lui et l'instinct de distanciation qu'il développe lui fait avoir un mouvement de recul. C'est bref, c'est une tête que l'on décale en arrière et se rentre dans ses épaules. Maintenant que la combattivité est retombé, il regagne la méfiance du Mal : il n'en a plus aussi peur, en cette période plus propice à le tenir éloigné il croit, mais il fait attention et toujours il y pense.
Sauf quand il se bat.
Sauf quand il panse.
Car les devoirs et les entrainements sont des choses mécaniques où plus rien ne vient le brider, il y devient machine et non vivant et tout va bien.

Mais là ses pattes ne s'occupent plus à rien et ses muscles se détendent, son esprit à nouveau se laisse guider par une certaine liberté de penser, par une personnalité pas bien affirmé et des ressentis aussi mal compris que désormais refoulés.
Il trouve faille en ce problème en cherchant à redevenir panseur. Il accepte l'aide comme il accepta l'entrainement, d'un mot presque gimmick.

« D'accord. »

Ainsi s'entrainerait-elle à panser les plaies de ses semblables, ou les siennes à même le champ de bataille, si elle ne venait à trouver la proximité d'un panseur pour lui venir en aide. Il voit cela comme un nouveau défi, un apprentissage à lui fournir et dont il serait le cobaye.
Il se focalise là-dessus.
Ne pense plus qu'à ça lorsque devant elle il présente les plantes, la mousse et les bandages, dans l'ordre où il lui faudrait les user.
Sa voix grave résonne bassement, il lui tourne le dos et penche la tête, écarte les antérieurs pour laisser bien visible cette plaie profonde qu'il sent encore saigner le long de son encolure, plaquant les longs poils qui s'y trouvent contre sa peau par le sang qui les imbibaient. Il ramène aussi sa longue queue de félin tout contre son corps, pour ne pas que la louve marche dessus en s'approchant de lui. Il n'appréciait pas, la douleur que cela faisait résonner dans le dos lorsque cela arrivait.

« Il faut d'abord nettoyer la plaie et y appliquer ces plantes. Presser la mousse imbibée de miel de thym pour contenir le sang. La laisser en place et bander. »

Il serre un peu les dents. Ça brule, mais il connaitra pire.
Il la laisse faire et lui fait confiance, à cette louve qui ne cherchera à le mordre dans le cou. D'un regard en coin, surveille pour toi, les soins et peut-être autre chose.

Les oreilles pointées vers lui, elle l'écoutait attentivement. Il n'était pas question de louper la moindre information importante.
A vrai dire, elle était un peu nerveuse, Holly. Elle avait beau savoir que Désastre ne pourrait se soigner seul, et donc qu'il avait besoin de son aide si il ne voulait pas continuer de pisser le sang, elle craignait tout de même de se montrer maladroite, de lui faire mal. Peut-être qu'il n'avait pas non plus vraiment confiance en elle, d'ailleurs, vu la façon dont il la regardait.

- D'accord ! Je vais faire de mon mieux.

Ce fut avec précaution et, il fallait bien l'avouer, une certaine lenteur qu'elle enchaîna les soins, nettoyant soigneusement la plaie, appliquer les plantes, presser la mousse et serrer assez fort le bandage pour qu'il tienne en place mais pas trop, afin que ce ne soit pas trop douloureux pour son camarade.
Bon, ça devait faire l'affaire ! Au pire, il n'aurait qu'à faire corriger ses erreurs par un vrai panseur, une fois rentré au Castel.

La femelle remua doucement la queue, s'écartant de lui, prête à partir... Avant qu'elle ne se souvienne de quelque chose. Quelque chose qu'elle avait trop souvent oublié, ou lorsqu'elle y pensait, l'occasion ne s'y prêtait pas. Elle sourit.

- Attends, j'ai quelque chose pour toi.

Elle prit entre ses crocs un petit sac de toile qu'elle avait pris avec elle, puisqu'elle savait qu'elle verrait Désastre aujourd'hui. Elle le lui tendit, le laissant découvrir le contenu. Il y trouverait de petites figurines taillées dans une pierre rouge : Un dragon, un démon, un vampire, un serpent.

- Si tu veux, je pourrai te faire un serpent ailé. Je ne connaissais pas ton pouvoir, à l'époque...

Il semblait apprécier les créatures fantastiques, après tout. Mais puisqu'elle ne savait pas lesquelles étaient ses préférées... Elle s'était contentée de confectionner celles qu'il avait mentionné, à l'exception du serpent qui n'était qu'un animal mais que Désastre semblait tout de même beaucoup aimer.

*bip titre trop grossier*

▬ ft. Holly

Été 2020.
1an et 4mois.

Il a les yeux plissé quand elle débute ses soins. La plaie le tiraille et brûle, les soins piquent puis calme la douleur. Il est habitué à celle-ci, plus qu'il ne l'aurait dû l'être, il serre un peu les crocs et ne bronche pas, poursuit les instructions et la guide tout au long de ce pansage.
Elle fait de son mieux.
Il ne comprend pas pourquoi elle mentionne ce fait, lui qui pense que l'on doit toujours faire de son mieux, que c'est chose courante et qu'on ne peut faire autrement. Il n'a pas conscience de la flemmardise, de la non-application, de ce qui est contre-nature pour celui conditionné pour fonctionner comme une machine bien rodée, bien huilée, à qui on a pourtant cachée sous des caches quelques vis tordues.
Et qui une fois en panne, on mettra sans doute au rebus sans que machine n'y voit d'inconvénient.
Elle resserre le bandage et il redresse un peu la tête, vaguement emporté par ce mouvement. Elle achevait là ses soins, le laissait ainsi soigné. Par son application, sans doute ne chercherait-il que demain à changer ses bandages, dans le suivie de cette plaie qu'il ferait faire par Tawana ou Saqqarah, le temps qu'elle cicatrise et qu'il n'en est plus à s'en faire.
Il éviterait toute infection. Il devait rester fonctionnel.

Holly s'écarte et lui se relève dans le même mouvement, souple et félin il prend appui sur ses postérieurs pour se retrouver sur ses quatre pattes. Un pas pour rentrée, il en fait de même, placé sur sa diagonale pour ne pas être trop proche d'elle et lui laisser son espace. Il fait attention à ça, quand il n'est dans le cadre du combat ou des soins.
Il doit laisser des distances, c'est important. La proximité amène le danger du Mal dans le Mâle, croit-il encore.

Sauf qu'elle ne bouge pas plus, l'Epée.
Elle a quelque chose pour lui, et lui redresse une oreille en plissant les yeux. Un peu surpris, peut-être, il ne sait pas trop.
Un petit sac en toile, qu''elle lui montre puis lui tend...
Et face à elle, une nouvelle réaction.

« Oh. »

Ses yeux tombent mollement sur le contenu, alors qu'il défait le lien d'une patte. Des petites figurines taillées dans une pierre rouge, peut être de la pouzzolane si ce n'est chose précieuse. Il sort, les dévoile une à une.
Là déposées à ses pattes il les scrute en silence, sans que ne passe sur ce terne visage une once d'émotion ou un début de joie.
Il prend un temps pour regarder, comme il aurait regardé une fleur ou autre plante (car il leur prêtait toujours attention pour savoir si elle était utilisable en soin). Il n'est pas capable d'en apprécier la pleine beauté, ni même l'entière réalisation de telle œuvre : on aurait pu considérer qu'il trouvait beau tout ce qu'il aurait été capable de reconnaître.

Il reconnaissait le vampire, le dragon, le démon et le serpent.
C'était donc magnifique.

Les yeux rouges quittent la pierre de la même couleur pour remonter vers celle aux iris de saphir, se demandant pourquoi tel cadeau. Ils n'étaient pas amis, du moins il ne pensait pas. Elle ne rentrait pas dans la définition qu'il s'était faite, à base d'observations de beaucoup de leur congénère ainsi que de quelques expériences. Il était certain qu'Anita, Atsuko et Narcisse l'étaient, parce qu'il se faisait comprendre, parce qu'ils y avaient des moments spéciaux, un peu plus pour l'une que pour les autres. Des autres, il n'arrivait pas, plus ou pas encore à poser tel mot sur le lien qui aurait pu les unir.
Pour Holly, il lui semblait qu'ils n'étaient que de loups qui se battent. Des collègues d’entraînements. Comme avec Alexandrine, comme avec Saqqarah.

Néanmoins... Il savait apprécier ce geste.
Aussi les ramasse-t-il, un à un, les ramène pour les glisser dans la besace de plantes afin de plus aisément les transporter jusqu'au Castel, sans risque de les faire tomber et donc de les abîmer.

« Ce sont de très belles sculptures. Comme celle du tombeau antique.
...
Le serpent est parfait, il ressemble à Serpent. »

Oui, Désastre, c'est le but d'une représentation de serpent, que de ressembler à un serpent...
Il repense à la proposition.

« Mmh. Seulement si tu ne sais pas quoi sculpter. »

A sa guise. Et lui, alors ? Devait-il lui offrir quelque chose ?
Il pouvait lui dessiner une libellule bâton, ou une mouette bâton, dans toute la qualité de son art d'observation. Il pense plutôt à d'autres choses.
Sa tête se hoche, il conclut.

« ...Merci. »

Il en prendrait soin. Quand trois serait exposés sur un caillou de la salle où il gardait Sourire et Serpent, et que le serpent de pierre lui serait attaché au carnet offert par Anita.

Si d'habitude, les loups avaient un minimum de réaction, au moins un sourire lorsque l'on leur faisait un présent, ce n'était pas le cas du jeune loup gris qui examinait, sérieusement, chacune des pièces. Pourtant, Holly n'y voyait aucun mal : Elle commençait à cerner le personnage et cette attitude n'était, finalement, pas plus surprenante que cela.
Et puis, cela lui plaisait. Il l'avait dit et Désastre ne mentait pas pour faire plaisir. Le regard de la femelle bleue s'illumina et elle lui sourit, encore. Si lui ne savait pas le faire, elle le faisait pour deux.

- De rien !

Elle était heureuse d'avoir pu lui faire plaisir, même un peu.
Ce serait sur cette note positive que s'achèverait leur entraînement, avant qu'ils ne rentrent au Castel pour trouver le repos avant de vaquer à leurs occupations respectives.

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