Capes sur la connaisse | Feat. Harmakhis

 Saqqarah était allé chercher Harmakhis à l’aube, ils avaient prévu d’aller en excursion à la bibliothèque pour trouver des informations sur la fabrication des capes, et la capacité des peaux animales à empêcher le froid de les atteindre. Saqqarah était très sérieux dans cette mission, c’était important pour lui, c’était important pour Harmakhis c’était important pour l’avenir. Il fallait affronter l’avenir qui s’annonçait de plus en plus glacé. En tant que Panseur, Saqqarah trouvait nécessaire qu’il apprenne à confectionner des capes, et qu’il s’assure de bien connaître les maladies que l’on peut attraper à cause du froid. Il était hors de question qu’il mette la meute  en danger à cause de son incompétence ou de sa bêtise. Il était donc parti tôt, et après une très longue journée de marche, était enfin arrivé au temple de la connaissance, la bibliothèque !

Il lança un regard à Harmakhis, avant de lui sourire doucement. Le borgne était content d’avoir fait ce voyage avec son frère. Et puis après tout c’était le désir de Harmakhis que de faire plus de choses avec lui, de passer plus de moments entre frère. Saqqarah en était à la fois ravi et très surpris, ne pensant pas que son frère aurait vraiment voulu passer plus de temps avec lui. L’ainé avait apprit, lentement mais sûrement à se défendre, et il savait soigner, alors il se sentait le devoir d’être prêt de son frère, de le protéger, de lui apprendre des choses. Et puis c’était son petit frère à lui, et tout ce qu’il désirait, c’était le bonheur de son cadet.

Passant la porte de la bibliothèque, le jeune loup reptilien au pelage bleu gris prit une longue inspiration, humant l’air. L’odeur des pages, du cuir, du bois, et de l’encre venant emplir ses poumons. C’était agréable. Il se sentait transporter par cette odeur nouvelle qu’il avait rencontré une fois avant ses un an quand il était venu ici pour apprendre des choses sur les plantes suite à l’entraînement de Tawana, du moins au début. Il avait déjà rendu ces livres, il les rendait toujours propres et en bon état, il y faisait tellement attention. Il lança un regard à son frère, il hésitait encore. Il y avait réfléchit tout le long du voyage, même avant.

Il ne savait cependant pas comment lui dire, mais il le fallait, son frère méritait, de savoir ce que Saqqarah pensait. Et puis une pensée non dite était une pensée stérile. Et c’était son frère, et ce n’était pas en mal ce qu’il avait pensé. Il s’arrêta dans l’allée principale, cherchant des livres sur les peaux de bêtes. Et sur la confection de vêtements, laissant Harmakhis en cherchant de son côté… Il lançait régulièrement un coup d’œil à son frangin s’assurant qu’il n’était pas loin et que personne ne venait le surprendre ou le déranger. Lui, il cherchait son courage au milieu des livres.

Le silence d’Harmakhis était sain, le cœur de son frère léger, il se sentait particulièrement bien et vivant en ce moment, c’était un vrai plaisir. Il humait les odeurs de la nature avec une joie intense. Il était arrivé jusqu’ici, retrouvant l’odeur des livres. Il aimait cela. Il voyait les yeux pleins de curiosité de son frère, amusé, un sourire tendre aux babines. Il était bienveillant envers Harmakhis, marchant devant, il tourna la tête à sa question, avant de retourner vers lui et de s’asseoir à ses côtés.

« Bien sûr que tu peux, mais il faut en prendre soin, et les ramener quand tu auras fini de t’en servir. »

Les règles n’étaient pas compliquées, le savoir et la connaissance sont à tout le monde. Il fallait juste penser à ramener les manuscrits quand on en avait plus l’utilité. Il reposa ses yeux sur Harmakhis, avant de secouer doucement sa queue, Saqqarah ne se préparait pas à aller vers le froid, mais il savait que certains loups désiraient y aller. Alors il voulait leur fournir le matériel nécessaire pour y résister, et se préparer ses propres affaires si jamais on avait besoin de lui en tant que Panseur et lui demandait d’aller là bas. C’était sa manière de se rendre utile, de contribuer à la vie de la meute, et de soutenir chacun.

Harmakhis qui l’aidait en faisait tout autant à ses yeux. Observant les grandes étagères, il agita les oreilles, avant de lancer un regard à son cadet.

« Il faut chercher des livres sur la couture, le travail du cuir, et les peaux de bêtes. »

Lança-t-il à Harmakhis avant de se plonger dans cette recherche. Il ne savait pas trop où chercher et la bibliothèque était tellement grande qu’il n’avait aucune idée du nombre de livres qu’ils pouvaient trouver tout les deux. Il agita les oreilles avant de souffler.

« Trouvons en déjà trois ou quatre avant de nous plonger dans l’étude de ces derniers. »

Ajouta-t-il avant de trouver exactement ce qu’il cherchait, il étira un sourire, prenant les deux livres avant de regarder son frère, est ce qu’il avait trouvé quelque chose lui ? Il s’approcha de Harmakhis, observant les livres, à il en avait trouvé un de plus, il se mit à fouiller dans les livres, faisant mine d’en chercher un de plus, poussant sciemment celui qu’il avait vu vers son frère. Avant de déglutir un peu nerveux, comme il n’arrivait pas à soutenir le regard de son frère il préférait agir tout ne lui parlant, c’était tellement plus facile.

« Tu sais Harmakhis, je suis content d’avoir un frère comme toi … »

Il commençait, doucement à lui parler, il ne savait pas trop comment Harmakhis pourrait le prendre. Il voulait lui faire comprendre qu’il tenait à lui. Qu’il était fier de lui. Que c’était un super frère à ses yeux ! Qu’il ne voudrait jamais en changé.

Saqqarah observait son frère d’un œil attentif, protecteur et bienveillant. Il avait bien vu sa joie à l’idée de pouvoir emprunter des ouvrages. Il lui proposera peut être de les lui garder quand il ne les utilise pas pour éviter catastrophe Te Hari craquante. Il remuait doucement sa queue, il avait hésité, avant de parler. Ecoutant son frère, qui semblait surpris par ses paroles et lui répondit des mots qui le firent sourire tendrement.

Bien sûr qu’il l’appréciait autant, il l’appréciait à sa juste valeur, c’était son frère ! Il ne savait pas s’il était gentil, il n’en était pas très convaincu, mais il croyait aux paroles de son frère. Il lui faisait confiance, il le savait sincère et franc. Il remuait la queue, sentant son cœur s’emballer, toucher d’être aimer par son frère autant que lui tenait à sa personne. Quand il le vit avec le livre qu’il avait placé sous sa truffe il étira un sourire et opina du museau.

« C’est parfait Hamarkhis ! »

Une fois les livres trouvés, Saqqarah se dirigea vers une salle chauffée où se trouvaient des coussins et des couvertures pour s’y installer avec son frère et lire ces fameux ouvrages. Les posant en une petite pile, il agita les oreilles, reposant son regard doux sur Harmakhis. Le borgne aimait voir les beaux yeux de son frère, il aimait y voir la vie et parfois de la joie. Ce qu’il y détestait, c’était la peine, la tristesse et les pleurs qui lui déchiraient les entrailles et le mettait très mal, lui sappant le moral. Il se voulait encore plus sincère et honnête avec Harmakhis.

« Je t’apprécie pour ce que tu es petit frère. Je suis fier d’avoir un petit frère comme toi ! Tu es quelqu’un de gentil, de bienveillant, d’altruiste, de compatissant, et de doux. Tu es un vrai soutiens pour moi tu sais… Je crois que si tu n’avais pas été là j’aurais pu mal tourner, tu m’apportes énormément de bien être et de soutient. Tu es mon merveilleux petit frère. »

Et il ne voudrait pas en avoir un autre. Il avait un grand frère casse coup, Sire Fafnir, tête de mûle fouineuse. Il avait une sœur belliqueuse, dame Ortie. Et un petit frère merveilleux, qu’il chérissait plus que tout sur terre. Il n’était pas sûr de pouvoir trouver un jour l’amour, et sinon, son amour risquait de finir jaloux de l’affection débordante qu’il portait à son jeune frère. Oh il ne le désirait pas, mais c’était son frère. Comprenez le bien. Il le chérissait, il voulait son bien, il voulait être la pour lui le plus longtemps possible. Etre en conflit ou en froid avec lui le rendait tellement triste… le perdre serait un cauchemar. Personne n’était plus important qu’Harmakhis dans sa vie.

Saqqarah s’était installé avec son frère pour ouvrir les bouquins qui se présentaient à eux, et les lires dans leur ensembles. Sa queue s’agitant avec calme dans son dos, Saqqarah sorti son calepin fourre tout et se mit à écrire calmement. Notant les grandes idées qu’il apprenait pour lutter contre le froid. D’abord :

La peau de mouton, la laine de lama, tisser et tricoter permettent de faire des doublures chaudes. Ensuite, des peaux étanches.

Bon ça il n’en avait pas, mais il pouvait éventuellement demander au Nakhus qui élèvent des moutons s’ils n’ont pas une ou deux pelotent à lui donner pour qu’il puisse se préparer. Il lança un regard à Harmakhis, il fallait aussi le préparer lui. C’était important. Il reposa sa truffe sur les pages. Tient, respirer par le nez et non par la bouche permet de lutter contre le froid, sérieusement ? Cela lui fit étirer un sourire sur ses babines bien bien, il essaiera.

Il nota aussi avec surprise quelques légumes qui permettaient de garder la chaleur intérieur du corps et de tenir en forme plus longtemps. Les Nakhus ayant la connaissance des plantes, il songea qu’il faudra ajouter ces légumes là au jardin que son frère c’était engagé à créer. Radis, patate, patate douce, navet, betterave, carotte, panais.

Il savait déjà que se masser et boire chaud permettait de lutter contre le froid. Qu’il avait être en mouvement permanant et ne pas céder à la fatigue. Qu’être les uns contre les autres permettait de ne pas mourir de froid quand on voulait dormir un peu. Il ferma ce premier petit ouvrage avant d’en prendre un plus volumineux pour s’intéresser au travail de la peau de bête, du cuir. Pour surtout ne rien oublier parmi les outils dont il allait avoir besoin, il se mit à les noter méticuleusement. Couteau gainier ou fort cutter, Abat carre, Crayon gras, Outil boule, Pointe courbe, Couteau à parer , Aiguille à coudre le cuir, Poinçonneuse, Couteau à ouvrir, Alène. Une fois qu’il avait tout ça, il devait apprendre à repérer la face lisse de la fasse qui bouloche quand on la frotte. Il devait bien sur dépecer correctement l’animal et faire sécher la peau bien tendue pour éviter qu’elle ne soit pas utilisable. Il devait absolument travailler par étape, et il se mit à les noter une à une.

Tracer le patron de ce qu’il voulait faire comme vêtement, découper correctement le cuir, enlever les surplus de chaire qui n’auraient pas été enlevé dès le début. Garnir la peau de doublures au besoin. Rabattre les angles. Coudre à plat avec un fil épais. Commencer par coudre toutes les attaches des vêtements, puis procéder à l’assemblage de chaque partie.

Saqqarah leva la tête, prit une inspiration, il avait dû mal à imaginer. Il faudra absolument qu’il fasse un effet. Un long et laborieux essaie. Mais il remua la queue, et recommença sa longue lecture. Ça allait être long est laborieux, de passer deux aiguilles dans chaque trou. De tendre correctement les fils, d’affirmer la couture. Et ensuite de passer tout cela dans des mélanges qui pourraient lui permettre de rendre le dessus étanches et l’intérieur bien chaud. Il devait penser à se faire quelque chose pour la tête et les oreilles, mais aussi pour les pattes. En plus de couvrir le dos.