Aucune idée

Elle croque mais ça ne cède pas, alors Safran s'excite un peu plus férocement sur l'animal, par frustration. Ses  griffes raclent la coquille, elle accroche le bord, essaye de l'arracher, pour ouvrir un peu plus l'ouverture. Elle ne prend pas le temps pourtant pour voir si ça marche ou non, elle est dans une sorte de frénésie qui ne cherche qu'à détruire et à mordre, donnant en plus des coups de crocs, de violents coups de queue dans l'eau. Elle peut perdre de l'énergie comme ça dans la simple expression de la fureur de son être, elle n'a pas d'oxygène à économiser elle, comme une grande partie des créatures marine, elle respirait elle aussi sous l'eau.
Tu fais bien d'être prudent Abysse parce qu'à coup sûr, si tu passais un peu trop prêt des crocs de Safran, elle n'aurait pas pris la peine de faire la différence entre toi et l'ammonite.

Ses crocs se referment sur un morceau de coquille... ou de tentacule ? Il y a du jus qui fait frétiller ses papilles mais ça croustille quand même un peu. Dans tout les cas, elle sent l'ammonite bien blessée, encore quelques coups de crocs et... Qu'essayes tu petit mollusque à remonter ainsi vers la surface et ses eaux agitées ? La question était à celui qui tire, bien que que Safran ne l'exprima que par des sifflements mécontents, et l'appellation irait aussi  bien à la proie qu'à ce deuxième chasseur. Dans tout les cas, il en était hors de question, la Raeders ne compter pas se faire à moitié assommer par les vagues ou boire la tasse en ne sachant quel système adopter entre les poumons et les branchies. Alors, elle même tira, se propulsant avec sa queue aquatique pour revenir un peu plus dans les profondeurs, non sans refermer ses crocs sur l'ammonite.

L'ammonite lui échappe, juste un instant, un court instant où elle vient se fracasser contre une paroi rocheuse qui s'élevait du fond comme une tour protectrice et meurtrière à la fois. Aucun jugement, ce genre de bête avait évolué débilement, elles avançaient en arrière, pouvaient certes pivoter leurs yeux vers l'arrière mais ils restaient placé à l'avant, elles passaient leurs temps à se cogner, les ammonites.
D'un mouvement de queue, Safran plongea vers le fond voulant récupérer sa proie avant qu'un autre prédateur ne le fasse. Etrangement, elle ne voyait pas à cet instant l'autre Raeders comme un concurrent potentiel, craignant plus requins et mammifères marins. Peut-être parce qu'ils étaient dans la même meute, un groupe allié frère et sœur de vie ? Ou parce qu'elle savait très bien qu'il ne respirait pas sous l'eau et qu'à part la voir partir avec le mollusque avec un air de chien battu, Safran estimait -à tord ou à raison- qu'il ne pouvait pas faire grand chose. Aussi ondulait-elle vivement mais particulièrement inquiète de voir le résultat de sa chasse lui filer sous le museau.

La silhouette verdâtre de celui qui devenait maintenant gêneur et clairement prédateur de trop lui passa devant la truffe, la doublant sans le moindre scrupule pour lui prendre le mollusque des crocs. Bon théoriquement, c'était elle qui était venu se mêler de la chasse et qui s'était appropriée la proie mais eh, elle y pouvait rien si l'autre n'était qu'un être médiocre incapable de maîtriser sa proie. Et puis surtout, Safran ne laissait pas ce genre de bête énorme lui filer comme ça entre les griffes.
Le mâle n'aurait pas été Raeders, elle l'aurait noyé.
Malheureusement il y était, on risquait de très peu apprécier si elle le faisait... ça ne l'empêcherait pas de récupérer ce qu'elle considérait maintenant comme sa proie. C'était puéril certes, un loup sage aurait volontiers laissé le mollusque à un compagnon de meute. Mais Safran qui attaquait à vue et maltraitait les gosses n'était pas un loup sage. Elle était un prédateur, un monstre transformé et ramené à la vie par les Abysses, un être bien plus détesté qu'admirer. Alors d'un mouvement de queue, elle se propulsa jusque devant le mâle verdâtre pour lui barrer le chemin avant de prendre un élan en arrière pour venir écraser son crane contre le siens.
Oh pas de quoi le blesser véritable, juste pour qu'il lâche alors que sur son museau s'affichait un rictus mauvais.

Arf, soit l'autre était trop agile, soit elle était trop lente, dans tout les cas, Safran ne fit que brasser de l'eau et voilà que ce mollusque incompétent se sauvait avec ce qu'elle considérait maintenant comme sa proie. Les plages n'étaient pas si loin, l'être maudit qu'elle était n'irait pas jusqu'à poursuivre le loup verdâtre jusque sur le sable mais tant qu'il n'y était pas... Elle pivota et d'un puissant coup de queue, se propulsa en avant dans l'objectif clair de rattraper le fuyard et de lui barrer la route. Elle pourrait ensuite lui arracher la proie des crocs, peut-être que si elle était clémente, elle lui laisserait un petit bout de tentacule.
Le rattraper déjà, bien que Safran n'était pas inquiète quand à ses capacités pour le faire.