J'aimerai bien savoir faire [PV Crystal]

-Violette-

Il faisait beau, il faisait chaud, et Violette se baladait une fois encore aux champs mystiques en ayant oublié ce qu'il venait faire ici. Ça lui arrivait souvent, au loup violet, d'oublier des choses. Cependant cette fois-ci, il avait noué un brin de lin autour de sa patte, signe que c'était particulièrement important. Un peu perdu au milieu du champ que l'habituelle brume venait caresser de ses mains fantomatiques, il s'assit, et leva le museau vers le ciel d’où pulsait le soleil. Il lui semblait que la chaleur se dirigeait tout particulièrement vers lui alors qu'il cherchait à se concentrer.

Il avait décidé de venir après sa chasse. Il avait bien vu qu'il manquait d’entraînement, notamment d'endurance. Le jeune disciple avait longtemps réfléchi, et avait décidé deux choses : la première était d'obtenir le glowstick de la déesse violette, malgré ce qu'on lui avait dit, et la deuxième était de s’entraîner. Pour le moment, le glowstick était inaccessible, il ne savait même pas réellement comment l'avoir, à part qu'il fallait se présenter au temple. Donc d'abord, s’entraîner. Pour cela, le loup avait une idée bien précise.

Ayant repéré un trou plutot profond dans le sol meuble des champs mystiques, il avait décidé d'y construire quelque chose. Construire, lui ? Oui, il y avait pensé longtemps, et avait même couché ses idées sur le papier ! D'un geste satisfait, il retira le fil de lin de sa patte : c'est bon, il se souvenait ! Il sortit d'une patte le papier froissé, et le plaça sur le sol, dans son ombre, pour l'étudier. Ha oui, il y avait vraiment bien réfléchi ! Pas étonnant que ça lui ai prit plusieurs jours. Le loup rsta ainsi quelques secondes, avant de le ranger, et de partir.

D'abord, il fallut chercher un long morceau de bois. Violette se mit à courir, cherchant, fouillant. Il lui fallut un moment avant de réaliser qu'il fallait chercher sous les arbres, mais finalement il réussi à trouver ce dont il avait besoin. Ensuite, des feuilles. Rebelote, le violet se remit à courir, la chaleur tapant sur sa tête et lui faisant regretter ses couleurs sombres. Lorsqu'il eut regroupé assez de feuilles, il fallut les attacher ensemble, à la branche. Cette partie était plus technique, et le résultat final ressemblait plus à un paquet de feuille empalées sur un tronc qu'à la magnifique voile qu'il avait esquissé. Mais peu importe. Finalement, il du dresser le tronc dans le trou, le hissant à la force de ses pattes et de ses crocs. Le tronc retomba plusieurs fois, et à chaque fois il recommença jusqu'à ce qu'enfin, il soit dressé, fier, dans le ciel bleu.

Haletant, Violette contempla son œuvre les pattes tremblantes sous l'effort qu'il avait fourni. Le soleil avait bien avancé dans le ciel, et il pouvait enfin commencer son entraînement ! Selon ce qu'il avait prévu, le vent ferait tourner le tronc, et il pourrait s’entraîner à l'éviter et sautant et en l'attaquant. Un plan parfait en somme. D'un coup de patte satisfait, Violette poussa le tronc lorsqu'une brise releva sa crête noire et violette. Et comme il aurait pu le prévoir s'il avait été un peu plus intelligent, le tronc tomba à la renverse, expulsant derrière lui une motte de terre énorme qui attérit pile poil sur le visage d'un Violette étonné. Que … Comment??

Le jeune Kakhu s'ébroua, faisant tomber la terre de son pelage, et contempla les dégâts avec déception. Son pan n'avait pas fonctionné … Il s'assit, soudainement extrêmement fatigué. Enfin c'est pas possible, ça devrait fonctionner pourtant ! Il avait tout donné, mal partout, des échardes dans les pattes et un mal de crâne qui commençait à le faire souffrir d'être resté aussi longtemps au soleil, mais ce tronc avait refusé de tourner. Il se coucha au sol, les oreilles sur son crâne. Bon, tant pis. Soudain, une odeur lui titilla les narines : encore un visiteur ? Peut-être pourrait-l l'aider ? La fierté de Violette était un peu dérangée par l'idée qu'il ai eu besoin de quelqu'un d'autre, mais il fallait se rendre à l'évidence : ça n'avait pas fonctionné. Son flair ne reconnut pas bien l'odeur qui s'approchait, mais ses yeux aperçurent la silhouette avançant lentement. Il dressa les oreilles, avenant, avant de lancer :

« Hé salut ! »