You did not break me, did you ? ○ libre

• 5 ans et demi •
F A E I

Le Croquemort était en proie à de nombreux doutes ces derniers jours. Son esprit était en pagaille, si bien qu'il ne parvenait plus à être lui-même. Assis face aux pierres tombales les plus récentes, il soupira. Sur sa gauche s'étendait une ligne de dernières demeures des corps de ses ascendants. Elle s'était considérablement allongées cette année passée comme officiant et non plus comme apprenti. L'absence de Clou se fit brutalement ressentir alors qu'il remonta l'allée et lu les noms dans un murmure. Thalion, Nòtt et ses nouveaux-nés, Ptah, Diantre, Geb et Korra ensemble, Grimm. Vinara, Séchat et Cendrillon étaient mentionnés également, même si on n'avait jamais retrouvé leurs dépouilles. Il dépassa le bout de l'allée où les noms de Lüun, Meleth, Nephthys, de Nout et Darius mêlés, lui rappelèrent quelques histoires racontés par son père. C'étaient les seuls qu'il n'avait connu de sa lignée. Il bifurqua. Le mâle beige avait pratiquer la cérémonie de fin de vie pour les trois derniers, avaient assister Boite à Clou pour sa tante et ses parents. Le cercle de la vie était bien trop cruel. Il bifurqua dans l'allée suivante où une tombe fraîche non loin de celle de sa génitrice, était orné du nom d'un chef. Un meneur Lazuli, frère de Korra emporté lui aussi, son temps fait. Face à la mort, le rang importait peu, tous devenaient égaux.

Cette constatation le rassura un poil et il continua son tour du propriétaire. Parmi les défunts de l'année, il y avait également de grands guerriers Etelkrus : Sly et Joy quelques jours plus tôt. Tout deux laissaient derrière eux des enfants, une famille désormais brisée. L'air sombre, le regard éteint, le gardien du lieu termina sa ronde dans le coin le plus éloigné et calme du cimetière. Sous un arbre en fleurs où reposaient son mentor et sa compagne. Clou et Karigan. Sans un mot, il commença à nettoyer les alentours, arrachant les mauvaises herbes en prenant soin des plantes décoratives. Il gratta la mousse sur le marbre et alla chercher un peu d'eau pour abreuver les fleurs. Cela ne lui avait pas prit beaucoup de temps, car il prenait soin de garder l'endroit propre et accueillant. Il passait beaucoup d'heures à entretenir les allées et les stèles pour que le cimetière soit accueillant pour les visiteurs. Il ajoutait souvent quelques bouquets de fleurs colorés pour égayer l'une ou l'autre rangée. Horus était soigneux, malgré sa lourde peine, il avait toujours prit plaisir à cela. C'était de plus une activité apaisante pour l'esprit, car elle lui permettait de cesser de cogiter et de ne penser qu'à sa tâche suivante. Enfin d'habitude, c'était suffisant.

Aujourd'hui non, et le nuage sombre au dessus de sa tête semblait au contraire s'alourdir, peser sur ses larges épaules. Il se sentait faible, impuissant, dépassé. Et aucune solution habituelle semblait pouvoir apaiser ses tourments. Alors il rejoignit le côté sauvage du cimetière, celui où les places n'étaient pas encore acquises par l'un ou l'autre, celui où nulle âme encore n'était venue se reposer. Et il creusa. Grata la terre de longue heure jusqu'à ce qu'on son trou soit plus grand que lui, jusqu'à ce que la profondeur soit idéale pour que le prochain défunt redevienne poussière proprement, en nourrissant la terre, dans le respect du cycle de la vie. Celui qu'Horus commençait à haïr. Le Croquemort ne s'arrêta pas là, son énergie négative n'ayant été drainée, son épuisement pas assez complet pour qu'il dorme sans faire un énième cauchemar du monde rouge. Il se demanda vaguement si le solitaire noir aurait eu plus de respect pour lui s'il l'avait vu se battre pour sa survie là bas, s'il aurait eu plus de sympathie en le voyant lutter pour défendre. Le déception serra son coeur, la colère revint et il creusa plus fort la seconde tombe d'avance, jusqu'à en avoir mal dans les pattes. Il avait cru partagé quelque chose avec ce loup, il avait cru qu'ils s'entendaient, que l'un et l'autre savaient faire fit des préjugés.

Mais il n'en était rien. Et cette attirance pour l'étranger aux yeux magnétiques lui était plus douloureuses qu'autre chose. Cette adrénaline déferlant à son contact et qui le faisait se sentir vivant et un peu exalté, c'était comme un rappel de cet autre monde, de cet enfer dont il était sorti finalement vainqueur ! N'ayant revu que Eva, en coup de vent, de rares fois en allant voir sa petite copine, ex-couturière, le Croquemort n'avait pu comprendre que ce lien entre le solitaire et lui était seulement un résidu de cette expérience commune. Un reste de là-bas. Mais l'était-il vraiment ? Ayant bien trop de fois trouvé la mort de ses proches sur son chemin, il n'avait pu savoir que ce trou béant dans sa poitrine était autre chose que de la peine pour les disparus. Il n'avait pu imaginer que ce manque qui le faisait se sentir comme vide, comme mort à son tour, était en fait un écho de ces cordes tissées entre les âmes de ceux qui avaient traversés et qui étaient revenus de l'enfer. Horus n'avait pas pensé vivre, ressentir, autre chose que du deuil en continu, puisque son existence étaient pavés de ça régulièrement. Il n'avait, de toute façon, plus personne pour en dévisser, pour analyser et ranger son esprit surchargé. Sa soeur et son frère étaient partis chez les Nakhus et il ne les voyait pas souvent.

Crystal avait aussi ses occupations et il ne tenait pas à l'embêter de ses soucis trop glauques. En fait, le disciple de l'Anaconda, malgré son caractère d'ordinaire ouvert et chaleureux, malgré sa gentillesse et son optimisme, se retrouvait bien seul et sans amitié digne de ce nom pour partagé son mal-être. Etait-ce le lot des gardiens du Cimetière, fuis par les populations comme un chat noir ? Ou n'était-ce que parce qu'il était lui ? Il se retrouva le museau baigné de larmes et les coussinets râpés. Forcé de marquer un arrêt, le mâle clair et sali de terre s'assit et inspira pour ravaler les larmes de peines et de rage mélangés. Il remarqua que le ciel s'était noirci d'un coup, chargé d’électricité et d'une colère similaire à la sienne, au moment où le tonnerre craqua et que la pluie lui tomba dessus avec violence. Pour une fois le temps était en parfait accord avec son moral. Cela lui arracha un demi sourire sarcastique et fugace. Il observa alors le ciel se déchaîner, là, tout seul au fond de sa tombe.

And another one bites the dust
But why can I not conquer love?
And I might've thought that we were one
Wanted to fight this war without weapons
And I want it and I wanted it bad
But there were so many red flags
Now another one bites the dust
Yeah let's be clear, I trust no one

You did not break me
I'm still fighting for peace

Well I've got thick skin and an elastic heart
But your blade it might be too sharp
I'm like a rubber band until you pull too hard
Yeah I may snap and I move fast
You won't see me fall apart
'Cause I've got an elastic heart

I've got an elastic heart
Yeah, I've got an elastic heart

And I will stay up through the night
Yeah let's be clear, I won't close my eyes
And I know that I can survive
I walked through fire to save my life
And I want it, I want my life so bad
And I'm doing everything I can
Then another one bites the dust
It's hard to lose a chosen one

You did not break me
I'm still fighting for peace

Oh, I've got thick skin and an elastic heart
But your blade it might be too sharp
I'm like a rubber band until you pull too hard
Yeah I may snap and I move fast
You won't see me fall apart
'Cause I've got an elastic heart

Oh, and I've got thick skin and an elastic heart
But your blade it might be too sharp
I'm like a rubber band until you pull too hard
Yeah I may snap and I move fast
You won't see me fall apart
No, 'cause I've got an elastic heart

And I've got thick skin and an elastic heart
But your blade it might be too sharp
I'm like a rubber band until you pull too hard
Yeah I may snap and I move fast
You won't see me fall apart
'Cause I've got an elastic heart

I've got an elastic heart
Yeah, I've got an elastic heart