J'ai des branchies?

Défi donné:

La journée venait de commencer sur les terres de Punk Wolf. C’était pour le jeune loup qui dormait encore, une nouvelle journée pleine de découvertes, car oui, il comptait encore une fois profiter et partir se balader sur l'île. Un jour, il connaîtrait chaque recoin de l'île, chaque trou, chaque crevasse et chaque terrier qui s’y trouvait. D’ailleurs, voilà qu’il se lève, baillant, disant bonjour à papa et maman. C’était donc heureux, après avoir mangé un bout et bu une grosse gorgée d’eau, qu’il se faufilait hors du bateau pour fuir le cocon familial. Car il le savait qu’au fond, son père n’aimait pas qu’il se mette en danger inutilement en se rapprochant trop près des dangers, comme la pente, les animaux agressifs etc.

Et pourtant.

Tout souriant, il trottait sur la plage en léchant sur ses babines le goût encore frais du poisson manger sous peu. Qu’il adorait ça lui, la poiscaille surtout quand elle était bien fraîche et bien dodue. Un poisson de qualité péché en pleine mer, naturel.

Heureux comme un roi sur son île, il se met assis en regardant au loin l’océan qui l’appelait. Plus les jours avançaient, et plus il devenait impatient, impatient de prendre le large, seul, ou avec des amis qui le suivrait dans ses démarches, ou peut être sa famille. Un large sourire étira ses babines, un air heureux dans le regard. Le vent souffla dans sa direction, lui faisant lever la tête pour voir que le soleil, et donc la journée, avançait tellement vite. Pas le temps de traîner donc, il fallait à tout pris se dépêcher d’explorer avant d’entendre l’appel du souper et du dodo. Mais explorer où?





Un soupir sortit de sa petite gueule avant que l’eau ne vienne lécher le bout de ses pattes, faisant baisser sa tête vers elles. L’océan...mais oui..

“-Mais oui! Voilà quelque chose que je n’ai pas encore fait!!”

Chima sauta sur place pour se mettre debout et filait là ou il aurait autant pied dans l’eau que sur terre. Proche de la carcasse et du vieux bateau se trouvait des rochers, l’eau venait s’y jeter pas mal de fois et papa avait expliqué qu’une fois y avait eu tellement de belles choses par là, comme de nombreux animaux, que c’était magnifique et tellement intéressant. Voilà ce qu’il pourrait faire, aller découvrir les bêtes venues de la mer, autre que les poissons. Donc, il se mit à courir, même si par moment il flanchait et se tordait une patte pour encore bouffer le sable, mais cela ne l’arrêtait pas.

Une fois arrivé, le petit fut hésitant. L’endroit était gigantesque malgré la petite île, le vent était si fort et les vagues venaient taper elles aussi, comme des bourrins contre les plus grandes roches. Chimaera fut impressionné de voir à ce moment-là, un pareil endroit aussi actif. De longues rivières d’eau de mer filaient vers l’océan entre les grosses pierres, était ce dangereux là aussi? A peine arrivé, sa truffe cherchait des trouvailles dans l’eau, entre les rochers, il croisait bien des petits poissons colorés, des tortues, des crabes. C’était tellement cool au final, tellement qu’il en attrapait pour tenter de casser la carapace et manger le mou intérieur. Puis, alors qu’il mâchait une petite tortue, voilà que son regard fut attiré par quelque chose au loin, c’était un oiseau, plus gros que les mouettes, qui tentait de choper il ne savait quoi dans l’eau.

Amusé, Chima se mit à courir vers la bête en braillant, celle-ci se mit à fuir en râlant et le petit mâle lui, en riait à cœur joie. Tellement hilare, qu’il n’avait pas regardé ce qui se trouvait en dessous de lui, proche d’un rocher. Car il se trouvait que l’animal était un poulpe. En voyant le loup aussi petit au-dessus de lui et distrait par les oiseaux, finis par décider d’en faire son quatre heure. Le poulpe sortit de sa cachette, et agrippa fermement les pattes du jeune loup. Enroulant comme un serpent celui-ci avec force.

De son poids plume, voilà que Chima se fait entraîner vers la rivière d’eau de mer, ses pattes, dont trois, étaient coincées entre les ventouses de cette bestiole. Le petit mâle panique quand il voit que plus elle le tire vers l’étendue d’eau, plus l’eau lui monte à la tête.

Pensant pouvoir se défaire de l’étreinte mortelle, voilà que l’eau lui passe dans la gueule. Il panique encore plus et se met à crier après ses parents. Plus il crie, plus il voit l’entrée empruntée à son arrivée s'éloigner sous ses yeux. Son cœur bat si vite. Il pleure.

Dans un dernier espoir, il tente de rester à la surface quand le poulpe le traîne jusque dans l’eau où il n’a plus patte. Un dernier effort..

“-MMMAaa…” Voilà que l’eau enveloppe le petit loup totalement. Paniqué, il se débat, fixant la surface qui s'éloigne petit à petit au-dessus de sa tête. Son cœur bat tellement fort, il sent ses forces le quitter et surtout, ressent le manque d’air de plus en plus. Chima sentait la froideur des profondeurs arrivée, et pourtant, la lumière montrait clairement qu’il en était encore loin. C’était...Étrange. Il était engourdi, ses poumons cherchant avec désespoir à le pousser à reprendre une bouffée d’air. Chima se sent mal, il se sent partir petit à petit.

Fermant les yeux, se sentant démunis, il vit flou le monde calme autour de lui, cette étendue bleue et calme. Le mâle recracha le peu d’air qu’il avait encore dans son corps en se laissant rapidement tiré vers le fond telle une pierre..

Ce n’était que quelques secondes après, que quelque chose changea. Dans le coup du jeune loup, sa fourrure bougea, elle craquait doucement en plusieurs lignes obliques, laissant ainsi sortir quelques gouttes de sang. Ensuite, les ouvertures, s’ouvrirent en grand en inspirant de l’eau. Chima, rouvrit ses yeux en sentant l’air revenir brutalement dans son corps. Il venait de sentir ses branchies s’ouvrir, de sentir l’air de l’eau. Surpris et surtout déboussolé, il plaça sa patte sur les ouvertures qui lui faisait encore mal -Du au fait de l’ouverture brutale de ses branchies-, avant de voir la noirceur des profondeurs arrivée sous ses pattes. Ce foutu poulpe était toujours là, le serrant dans ses foutus tentacules. Perdu, le jeune loup aquatique bat de nouveau des pattes, mais ce fut en vain, il était épuisé.

Si l’eau ne prenait pas ses larmes sur ses joues, on pourrait voir qu’il pleurait tellement, il avait peur. Sa petite lampe brillait tellement fort ici, illuminant qu’une faible partie de l’endroit où il était, mais assez pour en voir la splendeur. Autour de lui, toujours dans sa descente dans les enfers marins, il put voir de nombreux murs se dresser. Des murs abîmés, gris et verts, montrant que c’était de beaux murs blancs salis par le temps, abandonné ici comme si tout s’était arrêté et emprisonné par la végétation aquatique. Sur certains des murs, des trous se voyaient, que le jeune loup pu clairement pensé que c’était jadis des fenêtres. Il tourne la tête pour mieux découvrir, avant de sentir qu’il touchait le fond dans un nuage de poussière marine. Étrangement, il ne ressentait pas la pression, seul le froid lui bouffait un peu son énergie.

Chima put revenir au moment présent en voyant la poussière et lança un sauvage coup de patte au poulpe, qui, par peur, finit par faire demi-tour en laissant le jeune loup à son sort. Grâce à sa queue de croco et sa curiosité, voilà qu’il se mit à nager vers les fameux murs. De sa patte, il touche la pierre verdâtre, sentait la vase se retirer au contact et flotter lentement dans le liquide. De petits poissons fuyaient les lieux, des crabes, regardaient le loup, surpris. Chima trouvait ça tellement beau et effrayant à la fois. Étais il mort finalement? Étais ce réel tout ça? Il en savait rien.

En tout cas, poussé par la curiosité, voilà qu’il se mit à explorer doucement à la nage. C’était immense, un grand espace autour de lui pouvait signifier qu’il y avait une grande pièce. Les poissons étaient différents ici, plus long, plus brillant, plus vifs. Un sourire fendait la gueule du louvard, un monde inconnu, un premier lieu découvert...

Un coup de queue à droite, et le voilà parti vers l’un des innombrables couloirs qui s’offrirent à lui. Certains partait encore plus vers le fond, c’était bien trop noir et glacé, tellement que Chima en ressentant de la peur. Non, il n’irait pas là-dedans. Se retournant, il prit les chemins qui “montaient”. Trouvant d’autres sales dont les plafonds étaient parfois détruits. Dans certaines pièces, de longs serpents fuyaient en donnant des frayeurs au loup. Et dans d’autres,s c’était inaccessible.

C’était réellement abandonné ici, sur le sol, se trouvait d’anciens vestiges et Chimaera en profitait pour s’approcher. Des bols, des os, des bijoux abîmés, inutiles quoi, beaucoup de débris, de poussières, de vase. Plus loin, en relevant la tête, il trouvait de longues barres, bouffées, par l’eau, dont au bout se trouvait d’énormes tissus. Un était noir, l’autre était vert et le reste, il ne savait pas trop, mais c’était fort âbimé. De sa patte il touche, relève, faisant fuir les bestioles qui s’y cachaient. C’était assez léger sous l’eau, à voir s'il le remontait?

Remonter. Chima relevait la tête. La surface. L’angoisse le prenait et il songeait clairement à remonter pour voir s'il n’était pas mort. Pour être certain, il attrapa dans sa gueule un bout du tissu et tira le drapeau avec lui dans sa remontée. Grâce à sa queue, et son petit corps léger, il nageait autant que possible malgré la grosse fatigue qui le prenait. Il fallut tellement longtemps pour remonter qu’une fois à la surface, il avait un terrible mal de tête, son corps lui faisait tellement mal. Recrachant le peu d’eau qu’il venait d’avaler, il remarqua que la lune était levée.

Reprenant patte sur la terre ferme, il marche lentement vers le bateau de ses parents, enfin..il pensait, avant de tomber de fatigue sur le sable, le drapeau dans sa gueule.