Plus vite que les oiseaux|Feat. Te Hari

Le borgne agitait sa queue, un mouvement rapide et entraînant, signifiant sa joie. Il était de très bonne humeur, lui qui s’était encore retrouvé alité par le mauvais coup d’un ours. Il avait très envie de se dégourdir de remettre en mouvement ce corps tout cassé qui était le sien. Resserrant son cache œil, il humait les embruns de la plaine quand l’un d’eux lui fit dresser les oreilles.

Cette odeur qu’il connaissait si bien, le jeune loup se mit à la pister en trottinant avant de voir les pattes de la jeune louve. Elle était sur le dos probablement, mais en vu de l’absence de douleur qu’il percevait, elle devait aller bien. Alors il termina de trotter vers elle avant de venir lui souffler sur l’abdomen pour la chatouiller.

« Salut Hari chou, ça va ? »

La petite princesse lui avait manqué, trop content de la voir, Saqqarah se posait un tas de questions à son  sujet mais ne savait pas du tout comment les poser donc pour le moment il les retenait simplement. Il espérait aussi ne pas la déranger et releva la tête après avoir croisé son regard pour chercher dans la plaine la présence de son mentor. Mais il semblait absent, il reposa alors ses yeux sur Te Hari, un sourire joueur sur le visage. Parfait si Tawana n’était pas là personne ne lui dirait de ne pas en faire trop dans son état, et il pourrait donc s’éclater un peu !

Lézard... Saqqarah tiqua à cette appelation. Il n'aimait pas, il n'aimait plus être appelé ainsi. Il était jaloux de Désastre qui avait droit à beaucoup plus honorable et délicat. Il ferma les yeux, lâcha un soupir calme et lent en entendant la question qui suivit cette salutation avant de relever la truffe en l'entendant descendre de son perchoir. Il rouvrit l'oeil pour la voir avant de rouler ses épaules sous son pelage. Il s'en fichait de répondre, il n'en avait pas envie, la question était sans doute posée plus pour la forme que par réelle inquiétude de savoir comme il se porte.

« Et toi ? »

A sa question suivante le reptilien étira un sourire, ça c'était largement plus intéressant. Il avait fait des balades ici pour tâter le terrain et se faire une idée d'un parcours a faire qui demanderait un certain effort. Il avait eut envie d'ajouter de la difficulté à son idée et il avait eut une solution offerte sur un plateau d'argent car au loin dans la plaine, on trouvait : des nids d'autruches.

« Bien sûr qu’on va la faire cette course. On va partir d’ici, aller jusqu'aux nids des autruches, et leur voler un œuf chacun ! Ensuite on revient ici le plus vite aussi en évitant de se prendre des coups de bec parce que si elles nous repèrent elles risquent d’attaquer. Pour le retour, on ne doit pas casser notre œuf bien sûr, et pour l’aller, on doit traverser la rivière, passer sous les souches d’arbres, et faire attention à la zone plus rocheuse où se trouve pas mal de serpents venimeux. Ça te va ? »

Demanda-t-il à sa partenaire ou concurrente à l'heure actuelle. Sa queue s'agitant dans tout les sens. Le reptilien avait hâte de commencer mais si elle voulait modifier des choses, ajouter des obstacles ou quoi que ça soit du genre il n'y avait pas de souci. Il ramassa une pierre, Saqqarah avait toujours lancé un caillou pour donner le départ de quelque chose. Il fallait en somme partir quand la pierre touchait le sol. Pas avant et après bah... On donnait juste de l'avance à l'autre en partant avec du retard. Mais pour l'heure, le reptilien trépignait d'impatience.

Le reptilien lui lança un regard. Elle commençait à avoir du caractère, comme son père… Lequel des deux, ça restait à savoir. Un frisson lui couru dans l’échine. Non, Hari ne deviendra jamais comme Shinkaku il en est sûr et certain. Si ce n’était pas une question de bienséance… Il poussa un soupir.

« Je me porte bien… Physiquement »

Moralement c’est le bordel mais ça c’est très très souvent chez Saqqarah. Puis à ses réflexions sur les œufs il dévoila les crocs. Un sentiment de colère le traversant. Il ne fallait pas parler des Readers, ça mettait le reptilien sur les nerfs, ou lui mettait les nerfs en pelote, si ce n’est les deux. Avant de s’asseoir, posant son fessier sur le sol sec.

« Te Hari, nous mangeons les enfants des autres, beaucoup de prédateurs mangent les enfants de leur proie parce qu’ils sont plus facile à attraper… Dans le cas des œufs, le but est de ne pas les casser pour pouvoir les ramener ensuite. Mais si tu veux voler autre chose, soit, chope une plume blanche sur l’autruche elle-même. Ce sont les plus douces et les plus longues, ça fera un joli ornement de tanière, j’en ferais de même. »

Il se releva après ces explications et cette réponse. Il ne voulait pas toucher aux œufs pour les casser mais surtout pour faire réagir les mères car les autruches sont connues pour leur vitesse de pointes. Il agita les oreilles avant de lancer un regard à sa camarade qui semblait fin prête.

« Dès qu’elle touche le sol, on part, a tes marques… Prêt »

Et il lança la pierre, et dès qu’elle eut touché le sol, ils purent détaler tout les deux comme des lièvres au milieu de la plaine.

Il l’écouta sans rien dire, sans aucune envie de donner le moindre argument, il n’avait ni force ni envie de lui répondre. Est-ce qu’il avait encore envie  de resserrer ses liens avec elle, il n’en était  même plus sur. La famille n’était pour lui qu’un vaste mensonge, une moquerie des dieux pour mieux esseulés les vivants. C’est parce qu’on c’est attaché qu’on se sent seul, si on est seul à l’origine, on ne peut connaître ce sentiment dévorant. Ses oreilles s’agitent quand le vent siffle avant qu’il ne lance la pierre.

Dès qu’elle eut touché le sol, il détala comme un lièvre poursuivit. Il ne voulait pas perdre contre elle ! C’était hors de question pour Saqqarah ! Il ne voulait pas particulièrement prouvé qu’il était le meilleur. Il  voulait juste développer sa vitesse et son agilité. Il slaloma entre les arbres avant d’arriver vers la rivière dans laquelle il plongea sans plus y réfléchir, agitant sa queue comme un gouvernail et battant des pattes pour arriver le plus rapidement possible sur l’autre côté de la berge. Une fois que ce fut fait il secoua son pelage en bondissant avant de continuer sa course.

Sentir ses coussinets qui frôlent à peine la terre dans sa course avait quelque chose de plaisant. Ne plus voir que l’objectif et oublier le paysage aussi. Il devait trouver une autruche avant elle ! Avant qu’elle ne revienne avec la gloire dans les pattes.  Il continua sa course dans les herbes hautes qui effleuraient son pelage avant qu’il ne s’aplatit sur le sol et ne se mette à ramper sous les souches d’arbres qui jonchaient cette partie de la lande. Le pelage et la crinière pleins d’écorces et de morceaux de feuilles, le loup se redressa avant de voir qu’il était arrivé dans la vaste crevasse rocheuse pleine de serpents.

S’il connaissait les remèdes contre leurs  poisons il n’avait cependant aucune envie de se faire mordre. Il vit Te Hari un peu en avait qui semblait filer comme une flèche. Sautant alors dans la fausse aux serpents il les évita agilement eux qui s’étaient mis à ondulés sur la roche et dans le sable pour atteindre ses pattes. Bondissant sur les rochers, il avait presque l’impression de danser tout en avançant pour mieux les esquiver. Arrivant enfin hors de leur territoire il aperçu au loin un grand oiseau et s’approcha au pas de course avant de reculer et de chercher un autre animal. Ce n’était pas une autruche mais un grand héron cendré. Il allait sans doute bientôt migrer ailleurs avec le froid qui revient d’ailleurs. Bon une autruche maintenant. Où elles se cachent bon sans ?!

Il a enfin passé les obstacles de la première partie de la course ! Ne reste qu'à trouvé cette autruche et revenir. Mais le temps fil et il doit être plus rapide qu'Hari. Il lui faut cette autruche bordel !

Saqqarah avait trouvé un bon rythme de course, de quoi avancer rapidement, mais ne pas s'épuiser pour autant. Trouver une autruche était quelque chose de long, s'éternisant sur la duré plus que dans l'espace car en soit le trajet n'était pas le plus long. Mais il fallait être rapide, et pour cela il fallait garder un minimum de forces en réserves pour ne jamais être à court. Le souffle bien calé, ses pattes foulant le sol ses griffes effleurant à peine la terre ameublie par l'humidité, le canidé se redressa quand il vit un autre oiseau.

Tout rose celui là, ce qui le perturba complètement. Sur le coup il fixa l'animal une fraction de seconde. Saqqarah était souvent prit dans sa tâche et faisait plus attention à la flore qu'à la faune. S'il en connaissait tout un rayons sur la flore, il en connaissait beaucoup moins sur les oiseaux. Alors il étira un sourire, mais secoua la tête et bifurqua, contournant l'oiseau dans un large cercle pour éviter de se faire attaquer, sait-on jamais, et continuant sa rechercher d'un oeil vif et précis. Pourvu qu'il trouve avant Hari, hors de question de perdre !

Le reptilien humait l'air en trottant le regard cherchant la proie. Quand enfin trouva la bête tant désirée ! Il s'arrêta, il fallait être agile pour attraper une de ces fichues plumes s'en sans prendre plein la gueule. Le bec, les pattes qui déchirent et qui la feraient courir vite, le corps fin élégant rapide et puissant. Saqqarah devra se montrer plus rapide que l'autruche, mais aussi plus agile que sa compatriote pour avoir plus de plumes et rentrer plus rapidement qu'elle. Saqqarah fila vers la bête à grande foulée, la contournant largement, s'occupant de ne pas attirer l'attention sur lui. Il n'avait pas le temps, mais il ne devait pas non plus se faire marraver la tête. Alors il s'arrêta, et resta immobile un long moment, jusqu'à ce que l'oeil vif ne le regarde plus.

Une fois que l'animal sembla plus... détendu ? Moins alerte en tout cas, Saqqarah se remit en marche pour avoir ce qu'il désirait tant. La plume. Il ne pouvait pas l'avoir comme ça il devait agir vite et bien avec précision. Il observa l'oiseau. Il y avait certaines plumes qui semblaient tirer vers le bas, comme si elles étaient entrain de se détachées, seulement tenue par la masse plumeuses qui les couvraient. Mais pour attraper ces plumes là il fallait s'approcher, prendre et reculer à toute vitesse. Saqqarah restait aux aguets et vigilent. Espérant que l'oiseau n'allait pas attaquer d'un seul coup par surprise.

Le reptilien avait été assez patient pour qu'elle ne le regarde plus. Il s'approcha alors d'un pas feutré, agile et souple, se glissant dans les hautes herbes de la lande et derrière les rochers. Rester invisible... Il grimpa sur un rocher à hauteur de dos d'autruche et attrapa vivement une plume dans celle qu'il avait vu qui pendait. Si l'autruche se redressa avec stupeur le reptilien lui fit un demi tour agile bondissant du rocher avant de détaler. ça y est elle l'avait repéré et ça y est à grande foulée elle lui courait après. Le reptilien dérapa entre des rochers et continua sa course avant de croiser Hari qui avait aussi des problèmes avec son autruche.

" J'en ai UNE !! "

Cria-t-il à son amie en passant comme une flèche. Pas question de s'arrêter avec une autruche enragée dans le dos. Il accéléra la cadence avant de voir le territoire en partit couvert de buche et de troncs. Elle allait facilement les enjambées et regagner les quelques mètres de distances qu'il avait réussit à mettre entre eux. Le reptilien accéléra encore avant de prendre de l'élan sautant agilement au dessus du premier tronc puis du second avant de continuer sa course finissant par voir la fausse où se trouvait les serpents il plongea dedans et recommença à les esquiver. Ses mouvements gracieux et élégants pour éviter de se faire mordre les pattes. Bondissant sur un rocher qui donnait à nouveau sur les plaines il y grimpa et lança un regard par dessus son épaule. L'autruche s'était arrêtée de l'autre côté de la fausse. Parfait elle ne le suivait plus. Il vint alors commencer a ralentir et s'arrêta là où ils étaient partis avec Hari, l'attendant dans le calme en marchant pour reprendre correctement son souffle. Un sourire aux babines.