Préserver la vie [Libre]

Les os s’amoncèlent, dans l'effort collectif un tas est formé.
Serpent à plumes, appliqué à cette tâche, s'apprête déjà à recommencer l'opération. A déloger d'autres côtes, de ce monstre de longueur infini, qui à demi reste plongé dans l'eau glacée. La banquise s'est refermée autour de lui, par le temps passé et les nuits glaciales, il n'est plus que de souvenirs et de restes mais persiste à évoquer l'effroi.
Mais il y a un nom, qui se fait entendre.
Le sien, puis celui d'une autre.

Surtout, il y a un ordre.

Il se tourne vers Kerguelen, abaisse son vol pour revenir presque glisser au sol. Il lui est tout dévoué, lui conçu pour obéir. Aussi ne bronche-t-il pas et accepte cette nouvelle collaboration, partant d'un battement de ses ailes rouges trouver à nouveau place entre les brises froides.
Son œil carmin orné de jaune éthérée, prenant forme d'étoile, observe celle en face de lui.

Pierre.

Il s'adapte à sa position, fait en sorte de s'y tenir. Son corps s'enroule d'un quart autour de la structure, il déploie davantage ses rémiges et de mouvements réguliers se maintient en statique. C'est un jeu d’équilibre, un gainage de tout son corps qui lui permet de rester en position.
Il est entrainé mais il a froid quand il cesse tout mouvement.
Il espère rester stable, et ne pas grelotter.

-PC END:3-

Et si ce n'est pas parfait, et si l'on peut parfois surprend de petits soubresauts de son corps ou entendre un claquement de crochets ; il tient bon, Quetzalcóatl.

Le haut de la structure, par leur deux actions combinées, semblaient stables.
Il n'y avait plus qu'à espérer que ceux au sol s'en sorte aussi bien qu'eux, puisse les dés leur être favorables.

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Quand Kerguelen nous hèle et nous encourage de vives voix, agitant ses pattes en notre direction ; voilà que je redresse la tête et lui accorde un grand sourire, répondant à ses grands gestes en levant l'antérieur tenant l'aiguille.
Ah, Eva ! Je crois que nous étions un p'tit peu à la traine, toi et moi. C'est que notre tâche était beaucoup plus longue, aussi ! Il fallait rester concentré et appliqué, cela demandait beaucoup d'efforts.

Je rehausse mes lunettes tombées sur le bout de mon museau, glousse doucement.

« Ohlàlà Eva, regarde les déjà monter la structure ! Enfin, notre travail est artisanal, que veux-tu. On est pas fait pour faire du travail à la chaine, en grand artiste bien appliqué que nous sommes ! »

Je conserve toute ma bonne humeur, alors que je reprend l'avancée de notre ouvrage. L'aiguille passe dans un trou, puis repasse dans un autre. Elle traine derrière elle son long fil, elle coud ensemble les peaux de rennes.
Une. Après l'autre.
On allait bien finir par..finir !

-PC ING:3-

Tiens, eh, regarde !
On venait d'en ajouter finalement une en plus, et la longueur du tissu me semblait ma foi presque suffisant. Encore une ou deux peaux, et on pourrait aller attacher cette collaboration sur le trépied qui se montait !

Toutes les peaux s'assemblent, les unes après les autres ! Gonflant mes joues de satisfaction, j'en épuise l'air dans un petit rire réjoui. Nous avions fait du bon travail, Eva ! Et l'aide de Lestat nous avait permis d'achever ce que nous avions entrepris.
Je regarda nos camarades disposer les pieds et les maintenir ainsi, Désastre lâchant le tout lorsque Kerguelen le lui ordonna pour décrire un cercle au-dessus, juste avant de se poser au sol sans se détransformer pour autant.
Il lui fallut après tout reprendre envol, pour aider à mettre cette peau que nous venions de terminer sur cette structure fort solide. Moi, incapable d'une telle prouesse, me contenta de maintenir un pan au sol, pour aider du plus possible à cette tâche.
Il ne resta qu'à attacher la peau aux os, et puis...

Oh, par tous les dieux !
Qu'elle était superbe, cette lavuu !

Je piaille et te serre dans mes bras, Eva, avant de frapper ensemble mes pattes avants dans un applaudissement bien mérité, accordant mes éloges à Kerguelen.

« Surtout, un grand bravo à notre maîtresse d’œuvre, qui nous aura si bien guidée tout du long ! Sans toi, on aurait pas su si bien s'accorder. »

Un nouveau rire me prend, alors que de mon épaule je me pencha de façon à m'appuyer contre l'Etelkrus gris redevenu loup, ne pouvant me le permettre avec Eva et son ventre tout rond. Il regarde l'habitat, attentif, avant que son unique oeil ne se repose sur notre Couturière.

« C'est...
Vraiment bien. »

Je ne sais pas si c'est un constat ou un compliment, mais qu'importe ! Je le secoue un peu, d'une patte enroulée autour de ses épaules.

« Comme il dit, huehue ! On peut visiter l'intérieur, juste avant de partir ?! Je commence à fatiguer, 'faut que mon preux chevalier me raccompagne à la bibliothèque maintenant. »
Preux chevalier qui ne décrocha son regard de la lavvu. Je crois qu'il avait pas compris, que je parlais de lui, alors d'un petit coup d'épaule et d'un murmure lui demande confirmation.
« Hein, que tu me raccompagnes chez moi ?
- Je..Oui. »

Chouette ! Tout seul et à trois pattes, après une telle journée de travail, je crois que j'en aurais été incapable ! Il faudrait toutefois que je revienne, pour installer à l'intérieur de l'habitacle de quoi se substanter, par une marmite de ragout fumant prêt à revigorer l'explorateur le plus affamé.
Une fois le tour de cette tente géante faite et nos affaires récupérées -comme ce petit animal en feu, que possédait mon soigneur-, nous saluèrent vivement (enfin, je salua vivement pendant que Désastre se contenta d'un signe de la tête) la petite assemblée, repartant vers l'intérieur des terres Nakhus.