Lezeis » Gluant
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| Sujet: Un deuil à faire - Solo Lun 30 Nov 2020, 22:57 | |
| Elle observa Alexandrine disparaître entre les arbres et, alors que sa silhouette crème n'était plus qu'une petite tâche minuscule, un murmure franchit les babines de la louve bleue.
- Moi aussi, je t'aime.
Malgré ça. Ses épaules s'affaissèrent et, cette fois, puisqu'il n'y avait plus personne pour l'observer et encore moins pour s'agacer, la louve bleue fondit en larmes, trempant ses joues, son poitrail, rougissant ses yeux. Elle gouta le sel de sa propre tristesse et consomma sa peine sans se retenir. Par ce qu'elle ne pouvait plus se retenir.
Ses larmes finirent, pourtant par se tarir, laissant ses yeux secs et douloureux. La laissant seule avec ces trop nombreuses pensées qu'elle peinait encore à analyser. Qui lui semblaient être impossibles à analyser. En tout cas, pas en restant assise là, aux dents de roc (Ce lieu était-il condamné à subir toutes les tentatives hasardeuses d’évolution de leur couple?) comme la dernière des gourdes en larmes. Alors Holly se redressa, l’esprit soudainement vide de pensées, et marcha vers l’une des terres qui l’appelaient régulièrement : L’endroit ou se trouvait la maison de sa Déesse bien aimée, Dairo, espérant trouver auprès d’elle, un peu de réconfort. Sans attendre une réponse ou une manifestation d’elle, cependant, souhaitant, pour le moment, rester seule avec ces sentiments. Ces longues promenades lui étaient parfois salvatrices.
Serait-ce encore le cas, cette fois ci ? Elle se mordilla l’intérieur des joues et poursuivit sa route, humant l’air marin, escaladant la falaise avec aisance. Ferma les yeux, une fois arrivée au haut. Putain, quelle merde.
Elle s’arrêta, se remémora les récents évènements, comme si elle peinait encore à y croire, ce qui était peut-être le cas. Comment la résumer, cette situation ? Elle avait parlé à sa douce, à la personne qu’elle aimait le plus au monde, de son désir ardent de maternité. Et Alexandrine avait paru énervée contre elle, avait été sèche, avait eu des mots très durs qui lui faisaient encore mal. Désormais, elle était blessée. Les larmes se remirent à couler sur ses joues, durant un instant qui lui parut être une éternité.
Au delà de la blessure, comment se sentait-elle ? Pas trahie, en tout cas. Jamais, Alexandrine ne lui avait donné l’espoir, et encore moins fait la promesse d’une vie de famille. Elles s’étaient connues enfant, s’étaient aimées fort jeune à cet âge ou l’on ne songe pas forcément à devenir mère pour goûter, confiant, aux premiers émois. Et ça avait été parfait, avant qu’elle n’en demande plus. Peut-être aurait-elle du parler de cette envie plus tôt, dès le début. Peut-être que ça lui aurait évité de se faire des films, de s’imaginer, un peu plus âgée et souriante, les corps de louveteaux contre son flanc chaud, de réfléchir aux prénoms qu’elle aurait aimé leur donner et de ce qu’elle leur aurait alors appris.
A ces enfants qui ne verraient jamais le jour. Ou ne seraient pas d’Alexandrine.
Ses griffes attrapèrent la terre humide des falaises. Cette solution n’était toujours pas envisageable, malgré la douleur ressentie en cet instant. Par ce qu’Hollyhock ne souhaitait pas seulement des enfants, auquel cas, tout comme sa mère, elle se serait offerte au premier mâle venu, peut-être à un ami, peut-être au premier amour, en espérant, un jour, sentir des vies grandir dans son ventre. Mais ce n’était pas comme ça, ce n’était pas si simple et la Conseillère ne souhaitait pas seulement des enfants. Elle voulait une famille avec la louve aimée. Laisser, derrière elle, la trace de leur amour. Retrouver chez des petits, la couleur de ses yeux, ses jolies ailes de dragon, ses teintes rouges et bleues, quelques expressions et quelques traits de caractère, aussi, peut-être.
Chez les petits dragons bleus de ses songes. Ces petits dragons qui n’existaient pas mais à qui, elle devait déjà dire adieu.
C’était déchirant.
Mais elle ne quitterait pas Alexandrine pour autant. Pas par ce qu’elle n’avait aucun espoir de retrouver quelqu’un, elle savait qu’elle plaisait. Mais pour ces raisons évoquées précédemment et par ce que, bordel, vraiment, elle l’aimait trop pour la laisser sans le regretter ensuite. Avait déjà envie de la retrouver, tant elle détestait ces moments où elles ne pouvaient pas… Communiquer. Quand bien même elle l’avait, elle même, cherché cette fois ci, en lui demandant de la laisser seule. Les mots durs de sa belle n’avaient pas non plus aidé à ce qu’elle prenne très bien ce refus.
Holly se coucha sur le sol, fatiguée de pleurer, fatiguée de réfléchir. Il le fallait pourtant encore, sous peine de revenir, ce soir, retrouver Alex sans avoir trouvé un quelconque apaisement sur la falaise. Elle pensa encore à cette maternité tant rêvée.
Presque idéalisées ? Non, il lui semblait savoir ce que c’était, en théorie, d’avoir en enfant. Déjà, elle avait vu les louves gestantes du clan durant leur grossesse, en avait croisé certaines, avait pu constater leur état de fatigue Les autres changement sur leurs corps, aussi, elle n’avait pas pu manquer la présence de ces ventres plus ou moins ronds… Qui ne devaient pas faciliter les déplacements et le travail. Elle se souvint de Joy, alors épuisée, lorsqu’elle l’avait croisée sur cette même plage des falaises littorales ou, encore, la nuit de patrouille où la pirate était venue sur leurs frontières.
Elle leva les yeux au ciel et siffla entre ses crocs lorsqu’elle reconnut, entre toutes les mouettes qui voulaient plus haut, la sienne. Son bébé Grandes-Ailes, qui vint se poser sur son épaule et jouer avec ses cheveux désormais libres de toute tresse. Holly se contorsionna pour frotter sa tête, affectueusement, contre le plumage du petit animal qui piailla joyeusement.
Il vint se blottir entre ses pattes avant et ils restèrent ainsi. Elle, perdit son regard sur l’océan.
Plus que d’avoir une trace de leur amour, qu’espérait-elle, en ayant un enfant ? Alexandrine lui avait parlé de ses apprentis mais, le lien qu’elle avait avec eux n’avait rien à voir avec ceux qu’elle s’était imaginée avoir avec ses enfants-qui-n’existeraient-pas. Elles étaient, pour certaines, comme des petits sœurs et, pour d’autre, elle se voulait enseignante dévouée, ravie de pouvoir ainsi aider les Etelkrus en transmettant leur savoir faire et leurs valeurs pour faire de ces jeunes de bons individus, de futures épées ou bouclier talentueuses, puisque là était son domaine.
Avec des enfants, elle s’était imaginé des liens différents, se référant à la famille de sa douce qui semblait heureuse, à l’attitude très maternelle d’Anette. Elle, s’était toujours vue en maman aimante, tellement fière de ses gosses, à les tirer vers le haut, à leur raconter toutes les histoires fantastiques qu’ils voulaient entendre et en faire les héros. C’était ce qu’elle voulait être, ardemment, viscéralement. C’était ce qu’elle n’aurait jamais et cela la plongeait dans une profonde détresse. Ainsi, serait-elle juste bonne à être seulement une compagne ? Et lorsqu’elle serait vieille, et moins jolie, lorsqu’elle ne pourrait plus donner la vie, Alex l’aimerait-elle toujours ? Son corps fut étreint par un nouveau sanglot.
Elle savait également que tout n’était pas toujours simple avec des enfants, même si on les souhaitait ardemment. Par ce qu’ils restaient des êtres vivants avec leurs caractères et leurs envies propres, y compris celles de se mettre en danger et de faire des bêtises, ils pouvaient parfois mettre les nerfs des adultes à rude épreuve. A commencer par ceux de leurs parents, surtout dans la petite enfance, lorsqu’ils piaillaient pour rien, la nuit, par ce qu’ils ne voulaient pas dormir ou par ce qu’ils avaient faim… Forcément, c’était des choses qui s’était déroulées ainsi, alors qu’elle était, elle-même, encore une petite louve. Sa mère, qui n’avait pas, de base, ni la patience ni l’envie d’avoir des enfants, en avait bien souffert et, bien vite, s’était créer une relation d’opposition entre eux. Elle était devenue l’ennemie, l’adversaire qui n’aime pas, qui rend malheureux, qui frappe et mord lorsqu’elle est excédée.
Finalement, les liens créés dépendaient de tout d’un tas de facteur. Du contexte de la naissance, de la volonté ou non d’avoir des enfants… Peut-être de l’âge des parents, aussi ? Est-ce que de vieux loups qui avaient vu la vie passer faisaient de meilleurs parents qu’un couple de petits jeunes qui découvraient encore tout ? Est-ce que ces choses là ne dépendaient pas plus des individus, plutôt que de leur tranche d’âge, d’ailleurs ? Elle savait que l’on pouvait être âgé, mûr dans sa tête, intègre… Et être une horrible maman, grâce à ce don qu’elle avait depuis le cauchemar.
Si l’amour était un océan, les liens familiaux, étaient une vaste galaxie.
Il n’y avait qu’à voir, au sein du clan, tous ces liens un peu unique que l’on trouvait. Si ses premières pensées allaient vers la famille de sa douce, tant elle lui semblait être la famille parfaite, de par la force des relations des loups la composant et tout l’amour qu’Anette et Sheina semblaient offrir à leurs enfants, c’était bien loin d’être un modèle de famille répandu chez les Etelkrus. Rien que sa propre génération… Était essentiellement composée d’enfants nés d’un tournoi de reproduction. Nés d’unions sans amour, donc, et il ne l’aurait pas étonné d’apprendre que certains avaient plus était conçus pour la gloire de la meute que par réelle envie d’enfanter. Cette idée lui faisait, évidemment, hérisser le poil. Elle avait beau respecter et admirer ses deux meneuses, le tournoi ne passait pas, même des années plus tard, même alors qu’elle n’avait pas eu à prêter son propre utérus pour fournir des petits soldats Etelkrus (Et de toutes manières, à cette période, elle était vraiment trop petite et ne s’en était pas du tout préoccupée).
Alors, évidemment, dans le tas, il lui semblait y avoir des parents décents… Voir de bons parents. C’était le cas, par exemple, pour son ancienne collègue Joy qui semblait, de son vivant, sincèrement aimer ses enfants. Ce genre d’évènement, c’était peut-être bien, en tout cas une bonne occasion, pour ceux en mal de parentalité mais qui ne cherchaient pas l’amour pour autant. Elle savait, qu’elle, n’y aurait pas participé, cependant. Malgré la chance offerte, tant elle ne souhaitait pas donner la vie à des enfants dans une famille incomplète.
Elle soupira tristement.
Il y avait eu d’autres naissances, aussi, après le tournoi. Fort heureusement pour la population de la meute, quand bien même les derniers enfants avaient déjà fêté leur premier anniversaire depuis un petit moment. Comme par exemple, sa très chère apprentie Epine, elle aussi fille de Joy. Par un hasard bien malheureux, les circonstances avaient fait que la jeune louve était désormais orpheline… Mais, si ça n’avait pas été le cas, comment ses relations auraient-elles été avec ses parents ? Joy avait déjà été analysée précédemment pour sa première portée avec Thalion et elle n’y reviendrait donc pas, son avis n’évoluant pas pour la seconde, et Kalashnikov lui avait semblé être un bon père. Et sans leur mort, peut-être que les enfants n’auraient pas souffert de vivre au sein d’une famille disloquée. Après tout, ils avaient été aimés et, il lui semblait, avaient été désirés par leurs deux parents. C’était peut-être ça, d’ailleurs, la clé du succès. Peut-être qu’il n’y avait pas vraiment besoin d’amour entre les deux parents pour être une famille heureuse. Peut-être que ce serait bien plus simple, finalement, de s’en aller et d’espérer trouver ce bonheur là ailleurs… Quand bien même, actuellement, cette idée là l’horrifiait, toute engluée, emprisonnée, qu’elle était dans ses sentiments amoureux si puissants pour sa belle Alex. Alors elle laissa cette option de côté, une fois de plus, car elle ne lui convenait toujours pas. Qu’est ce qui pourrait bien lui convenir totalement, de toutes manières ?
Elle renifla un peu et laissa les larmes glacées couler à nouveau sur ses joues bleues. Allez, arriverait bien un moment où elle n’en aurait vraiment plus assez pour pleurer. Elle était déjà si triste, si fatiguée, si… vide, peinant à trouver une once de lumière dans cette histoire là.
Elle pensa à l’une de ses autres apprenties, Sakura, emmenée chez eux par son père. Holly n’en avait jamais compris la raison : Peut-être que le loup gris espérait, alors, quelque chose de mieux et de plus confortable pour son enfant qu’une vie de solitaire. Elle peinait pourtant à saisir le raisonnement. Pourquoi engendrer un enfant, lorsque l’on était pas du tout dans une bonne situation, pour le laisser aux pattes d’une meute, en étant présent seulement le temps de son enfance ? Le solitaire faisait-il partie de ces loups qui n’étaient pas capable de se retenir et de penser aux conséquences face à une femelle en chaleurs ? Le poil de son échine se hérissa à cette simple pensée… Et redescendit assez vite. Erreur, ou pas, il avait au moins eu la décence de chercher le meilleur pour sa fille et de ne pas l’abandonner à leurs frontières en disparaissant aussi sec. Par ce que ça, ça n’en aurait certainement pas dérangé d’autres.
Le pire c’était quand même Désastre, Daisy. Grâce au don, elle en savait probablement plus que ce que l’ami gris aurait souhaité. Le savait né d’une ennemie du clan, une solitaire, et de Pepper. On aurait, très clairement, pas pu faire de conditions de naissance plus horrible. Qu’il devait être traumatisant de porter, et de mettre au monde, l’enfant de quelqu’un que l’on haïssait, d’apercevoir un peu d’elle dans ses traits ou dans sa façon d’être… Elle savait pourtant que Daisy était quelqu’un de bien et, malgré le sang qu’il portait dans ses veines, n’avait jamais rien fait pour mériter tel traitement. Elle ressentait pour lui de la compassion et se reconnaissait un peu dans les rapports difficiles qu’il pouvait bien avoir avec sa génitrice. Espérait, qu’un jour, Pepper puisse se rendre compte d’à quel point son fils était un bon garçon et qu’elle puisse l’apprécier comme il était, comme étant son fils et non celui de l’ennemie. C’était elle, qui l’avait élevé, après tout.
La louve bleue rejeta la tête en arrière. Elle avait beau réfléchir à ces louveteaux et à leur contexte de naissance, rien ne se rapprochait de son cas à elle. Elle était dans une configuration étrange, unique, originale au moins, puisque, déjà, bien rares étaient les couples chez les Etelkrus. Le seul autre présent était sa belle famille et avait déjà des enfants. Elle se demanda si, pour Anette et Sheina, tout n’avait toujours été qu’une évidence ou si elles avaient connu, elles aussi, des moment de doute… Voir même de rejet, pour l’une des deux ? Clairement, elle ne pensait pas à Anette en se disant cela. Et pas à Sheina non plus, finalement.
Il lui fallait donc penser, désormais à cette fameuse situation qui la rendait si malheureuse sans chercher à se comparer aux autres… Sans trop envier ces louves qui avaient eu la chance de devenir Maman. Il lui fallait prendre en compte les arguments de sa belle louve crème et se mettre à sa place, essayer de comprendre ce qu’elle ressentait. Ce qui lui paraissait à la fois simple et, très paradoxalement, très compliqué.
Elle comprenait ce que c’était de ne pas aimer quelque chose. Elle même n’aimait pas les Raeder et n’aurait jamais partagé sa tanière avec l’un d’entre eux… Bon, d’accord, ce n’était probablement une comparaison valable. Et elle ne voyait pas ce qu’elle pourrait comparer aux enfants, peinait à comprendre, par contre, comment on ne pouvait pas les aimer, alors qu’elle même les trouvait si… adorables ! Mais le ressenti d’Alexandrine était visiblement différent et elle se devait de l’accepter. Après tout, ça pouvait être un peu remuant, un peu bruyant, un môme, il fallait leur apprendre les choses, les leur expliquer, c’était des responsabilités. Elle comprenait que sa copine n’en ai pas envie, de ça. Elle était jeune, après tout, et semblait préférer faire la folle sur la banquise ou dans la Moere.
Mais il fallait aussi accepter que son avis ne changerait peut-être, sûrement, pas avec l’âge. Ses mots avaient été durs et, en même temps, venaient droit du coeur. Les gamins lui cassaient les couilles et, si elles en avaient ensemble, ne savait pas si elle pourrait les aimer. Ça avait été sacrément violent et avait achevé de la rendre malheureuse, elle, ce manque d’espoir, cette colère envers ce qui, pour elle, était si important.
Le ton de sa voix, aussi. C’était comme si elle avait fait quelque chose de mal, en en parlant. Holly se roula en boule, son menton posé sur sa queue aux poils bouclés.
Ca avait beau être dur, ses arguments tenaient la route et elle n’avait pas d’autre choix que de faire avec eux. Par ce que, clairement, elle ne pouvait déjà pas forcer sa douce à avoir des enfants si elle ne le souhaitait pas et, ensuite, désirait-elle réellement voir Alexandrine lui accorder cela dans ces conditions, juste pour lui faire plaisir ? Clairement pas. Elle savait ce que c’était de ne pas être aimé par sa Maman, Holly, et n’avait pas envie d’avoir à expliquer à des petits bouts de chou pourquoi leur seconde maman ne les aimait pas, que ce n’était pas de leur faute à eux particulièrement mais juste… comme ça. Dans cette configuration, personne ne serait vraiment heureux. Ce serait d’ailleurs, sûrement, signer l’arrêt de mort de son couple.
Un nouveau soupir franchit ses babines.
Venait le moment de la (triste) conclusion. Elle n’avait, hélas, pas trouvé de nouvelles options au cours de ses réflexions. Soit elle partait et espérait croiser la route d’un autre être qu’elle aimerait aussi fort qu’elle aimait Alexandrine actuellement, en subissant la douleur d’une rupture qu’elle ne souhaitait pas du tout. Ou alors, elle restait avec sa douce en connaissance de cause, en sachant qu’elle ne serait jamais mère.
Comme elle l’avait pensé, comme elle l’avait dit à la louve beige, ce serait un deuil à faire. Mais elle en avait l’habitude, des deuils, désormais. Ce n’était pas comme si elle avait eu un début de vie facile et peut être que le concept même de famille de sang lui était interdit par les Dieux. Peut-être qu’elle devrait se contenter de ce qu’elle avait : Une compagne, une louve qui la considérait comme sa fille et une meute ou elle pouvait servir. C’était déjà bien. Certains avaient moins. Avait-elle vraiment le droit de s’en plaindre ?
Cette fois, elle se refusait de s’effondrer, même si c’était tentant. Elle se relèverait, parlerait à sa douce, aviserait. Ouais, c’était ça. Elle se relèverait.
Après tout, ce n’était qu’un deuil à faire. Le deuil de quelque chose qu’elle n’avait jamais eu.
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