Parcourir les distances (Uma)

Une journée comme les autres, recouverte de ce manteau blanc pur. Uma écoutait le vent doux qui sifflait entre les parois de sa grotte. Il faisait certes frisquet aujourd'hui, l'hiver ne lui faisait pas peur. Elle trouvait le temps calme et rassurant. La faune était certes plus difficile à chasser, mais Uma était tout aussi avantagée par son pelage blanchâtre. Il lui suffisait d'être prudente et de bien dissimuler sa chevelure de jais derrière des arbres et de faire preuve de patience afin que sa proie ne la sente pas arrivé. Ce qu'elle entendait cependant, n'était pas son prochain goûté. Elle croyait en premier lieu que c'était un nouvel oiseau qui passait dans le coin, mais c'était en fait une voix. Quittant sa cachette, elle suivit le son calmement, prudente. Un louve beige faisait à présent partie du décor.

Tris ?

Du moins, elle crût que c'était elle de loin, mais en prenant soin de s'arrêter et de s'approcher un peu plus (pas trop quand même), c'était définitivement quelqu'un qu'elle n'avait jamais vu auparavant. Bien qu'elle avait les mêmes teintes que cette fameuse Tris, son pelage était décoré de jolis motifs et symboles divers. Tatouages, poils, peintures ? Uma l'ignorait, mais elle était toujours fan d'un nouveau style !

Sans intervenir, elle resta loin, de peur d'effrayer la nouvelle venue. Ses oreilles à l'affût d'une prochaine mélodie.

Uma continua d'espionner la nouvelle venue, aussi curieuse qu'effrayée. Elle avait eu beaucoup trop de chance ces derniers temps avec ses rencontres, qu'est-ce qui lui assurait que cette louve allait être respectueuse comme les autres ? Ce qui la rassurait était qu'au moins, les deux louves étaient à une distance raisonnable, ce qui permettait à Uma la fuite facile si jamais un problème apparaissait.

L'inconnue continua sa route, escaladant quelques rochers. Uma se faufila un peu plus dans sa cachette, voulant demeurer invisible le plus longtemps possible, le temps qu'elle puisse amasser assez d'information sur elle. La louve parla à elle-même, les yeux fermés.

Que faisait-elle ? Uma avait beau essayer de lire ses paroles sur ses babines, rien ne semblait lui être familier. Ses sourcils étaient à présent froncés, déçue de ne pas pouvoir mieux entendre.

Peut-être allais-tu pouvoir entendre mieux si tu n'étais pas si timide chère Uma...

Comprenant que l'inconnue n'avait pas l'air hostile, la blanche sortie de son trou, continuant sa propre marche. Peut-être allait-elle partir, laissant ainsi de l'intimité à l'autre qui voulait peut-être prendre un moment pour elle. Du moins, c'était ça le plan d'Uma avant de voir que la pauvre louve était en train de tomber dans son acensions. Trop loin afin de peut-être l'aider dans sa chute, elle regarda avec effroie l'inconnue tomber. Elle ne bougea pas, Uma retint son souffle. Venait-elle de voir la mort d'un loup ? Elle se remit à respirer normalement lorsque la solitaire se remit sur ses pattes.

La louve bicolore s'approcha tranquillement, voulant voir si elle avait peut-être besoin d'un coup de patte.

Talaka. Un nom qui semblait familier d'une drôle de façon, peut-être se reconnaissait-elle dans ce nom si étrange, un nom de loup qui voyageait loin de chez soi.

« Umaïma... Vous êtes blessée ? »

Elle avait bien entendu la chute, mais elle ne savait pas la gravité de l'impact. Peut-être pouvait-elle lui venir en aide. Elle n'était pas des plus douée en soin, mais elle se souvenait de quelques trucs afin de nettoyer une blessure.

Elle regarda la patte, puis la louve dans les yeux, douce.