tainted love .libre

-Ton pelage se meurt, père. Penses-tu que le mien fera écho à cette blancheur ? Elle me tient en horreur.
Souffle faible qui répond à la réalité de cette affirmation.
-Ta robe est en effet imprégnée de ma génétique, mais elle ne deviendra jamais blanche, fils, regarde. C’est comme un nuage dans un désert, de l’or terne et fatigué. Cela ne sera jamais blanc. Cela ne sera jamais tient. Peut-être même que tu garderas la nuit comme maîtresse. Je ne peux prédire ces changements.
Une oreille qui s’agite faiblement. Agacé ou intéressé, c’est cette danse venimeuse qu’il faut adapter avec un de tes pères; une frustration constante car il ne donne jamais la réponse exacte mais une réponse malléable à l’esprit.
-Si je venais à te demander de me tuer, m’offrirais-tu une réponse aussi vague ?

Avalon tu baisses ton regard sur ton enfant. Quelque chose vibre dans les veines de cet enfant, tu sais que cela pourrait tourner très bien pour lui ou très mal et tu ne sais pas comment l’appréhender. Jusqu’à aujourd’hui tu l’as gardé loin des autres, tu l’as gardé loin des pensées blessantes et des motivations perverses de ces meutes… mais tu sais que tu ne pourras pas le garder à jamais sous tes ailes. Car il ne faut pas qu’il soit ton reflet, il faut qu’il se forge, qu’il devienne lui. Mais ce lui t’inquiète. Ce lui est imprévisible, violent comme doux, vulgaire comme respectable. Tu n’aimes pas jouer avec le destin, encore moins avec la chance.

-Aussi égoïste cela semble paraître, je ne survivrai pas à ton décès, donc si un jour tu me dem-
-Je ne veux pas de sentiments, je veux une réponse nette.
-Zephyr cela ne veut rien dire.

Et il fait un bond, il sort de sous la protection que leur offrait cet immense arbre de la pluie, rapidement il attrape une larme finement forgée attaché dans un étui qu’il transportait et entre ses crocs cette même lame vint se poser contre sa gorge.

-Tue-moi ou je me tranche la gorge.
Et la violence ses mots accompagnent la violence de son acte, l’arme laisse une marque sombre sous son pelage tandis que le crimson vient s’en échapper. Avalon ton sang ne fit qu’un tour et tu bondis sur ton fils
-CA SUFFIT ZEPHYR, ARRETE CA, JE REFUSE DE TE BLESSER ET DE TE VOIR EN FAIRE DE MEME
Tu renverses le roi et lui ôte sa lame dans un grognement inquiet et en colère. Tu vois le “ lui “ prendre le dessus encore et pourtant dans les iris de ton fils tu ne vois aucune folie, aucune déviance ni même de la surprise. Toujours ce froid observateur, cette impatience de voir la suite des évènements. Tu sais que tu n’obtiendras aucune réaction alors tu te redresses.
-Ce comportement doit cesser , fils. De plus en plus tu veux savoir en poussant le vice. La connaissance ne vient pas à cause de l’impatience.

Tu lui tournes alors le dos et le laisse seul. Tu le laisses à la violence de son coeur, tu le laisses à ce monstre qui le mangera sûrement le jour venu. Tu auras alors peut-être vraiment à le tuer, cette fois.

Zephyr tu restes un long moment immobile puis te redresses. Tu te remets sous l’arbre, te protégeant de cette averse. Tu es satisfait. Tu voulais savoir comment sont les réactions de ton père face au danger te concernant. De la colère et une réaction plus rapide que jamais mh ? Tu ne t’y attendais pas. Tu le voyais plus … parler. Cette information vint alors se loger dans le fond de tes pensées, dans cette immense bibliothèque mentale. Tout est utile, un jour tu en trouveras le sens, l’intérêt. Il te protège de trop, tu ne pouvais pas le voir agir ainsi si tu ne poussais pas légèrement pour provoquer l’action. D’un mouvement de patte tu refais ton chignon et soupire.