Les facéties de la licorne ➼✡ Sakura

Ton sourire il se fige un peu sur tes babines, Agathe, puis t'hésite un peu. Elle dit que tu peux te confier, Sakura, mais tu sais pas trop si tu dois vraiment le faire. D'un autre côté, à qui d'autre ? On aurait pu te dire à ta famille mais...
Mais finalement, il est possible que tu ais partagé avec eux moins de trucs qu'avec Sakura. Et que cette discussion, avec eux, ne s'étaient jamais présentés.
Là...
Là, tu pouvais le faire. Et même que Sakura t'incita davantage à le faire, en compatissant à ta situation. Elle trouvait ça horrible à vivre, surtout dans votre monde où les blessés et les chasses étaient foison. Alors tu enchaines, toi !

« Oui, c'est exactement ça, c'est compliqué ! Ce n'est pas adapté à...la prédatrice que je suis censée être, en étant une louve. Alors j'ai toujours un peu la boule au ventre, quand je dois fréquenter des gens que je connais pas et qui ont pas une carrure aussi rassurante que la tienne. Parce qu'ils pourraient être malades, ou ils pourraient se mettre à chasser devant moi même si je leur demande d'arrêter. J'ai vraiment peur, qu'un jour ça dérape.
J'préfère éviter les gens, mais au final c'est triste de rencontrer personne. Alors j'fais avec cette boule au ventre. »

Tu hausses tes épaules, avant de sursauter en même temps que ton amie face au renard qui glapit puis fuit à toute blinde.

« Tu vois ! Si ce con il se mangeait un arbre, je serais obligé d'aller le secourir sous peine de claquer moi aussi. Ça fait vraiment beaucoup d'inconvénients pour zéro avantage, parce qu'en dehors de ma superbe corne et de mon sang argenté, vraiment c'est de l'arnaque ! »

Tu lèves les yeux au ciel et secoue un peu la tête, complètement dépitée. Non, mais vraiment ! Ça rendait pas ta vie hyper facile, et à ta connaissance, il n'y avait aucun moyen de s'en débarrasser, même en partie.

Elle était vraiment gentille, Sakura. Et plus que d'être forte physiquement, elle l'était aussi mentalement : à rester optimiste de la sorte, là, comme ça.
Depuis quand tu l'étais plus, toi ? Depuis que tu avais compris que peut être, ça suffirait pas à te sauver.
Tu fronces un peu le museau, expire un peu bruyamment par le nez.

《 P't'être, oui, tu dois avoir raison ! Enfin plus que le retirer, j'aurais aimé l'alléger… J'crois que je serais bien incapable de tuer un animal ou de manger de la viande, maintenant, j'ai l'estomac d'un herbivore ! Mais au moins pas risquer ma life pour les bêtises des autres, ehw, et me permettre de les fréquenter sans crainte…
Après, c'est une tare de naissance plus qu'une malédiction, qui vient d'un autre monde, je sais pas si je trouverais grand chose dessus ! 》

Tu souris, un peu désolé de ce pessimiste.
Soit !
Tu te ravives un peu, parce qu'être ainsi soutenue par ton amie est quelque chose qui te fit un bien inconsidéré.
Suivant la louve de ta taille (rare !!), tu regardas ce qu'elle trouva alors. Oh ! Des crins de licorne !

《Oh, oui, je l'ai déjà aperçu avec ma soeur ! C'est peut être ma cousine, eheh… 》

Tu glapis, un peu plus joyeusement. Accélère l'allure, pour tenter de l'apercevoir. Rien !
Elle vivait bien, elle vivait cachée…

《J'me demande comment elle fait la Licorne de la sylve, pour garder une crinière aussi impeccable ! Moi, j'suis forcée de faire des dreads pour que ça ressemble à quelque chose.

Et toi ! Avec la chasse et les entraînements, comment tu fais pour les garder détachés et si long !! 》

Ton museau vint trifouiller entre deux mèches rouges, alors que tu pouffais en même temps. Ça, juste avant que tes orbes émeraudes ne soient captés par des lucioles sur un lychen.
Oh !
Il y avait tant de belles vies, ici.

Encore des cerfs, tiens.

《 On a tourné en rond, ou c'est qu'y en a beaucoup ? 》

Tu regardes autour de toi. Normalement, ton sens de l'observation n'était pas trop dégeu, mais là..!

Ah, la magie ! C'est clair qu'elle devait en avoir, la Licorne. Comme celles du pays de Maman, et comme Maman dans son pays, avant de venir sur les terres de Punk Wolf. A Desca. Ou Desna. Tu savais plus trop, il faudrait que tu lui redemandes, à l'occasion : c'était tes origines, après tout, c'était important.
Tu écoutas les conseilles beauté de Sakura (instant discu' d'filles), agitant tes oreilles. Un peu amusée, finalement, qu'une guerrière comme elle prenne quand même un peu soin de ses cheveux ! Elle aurait pu se raser l'crâne, pour être tranquille. Au lieu de ça, préférait entretenir telle tignasse.

« C'est vrai que tu dois pas manquer de collagène, toi ! En tout cas, ça t'vas très bien comme ça. »

Dans des ptits airs de dame samouraï, enfin si y avait des dames parmi les samouraïs. T'savais pas trop, ça.
Poursuivant votre chemin, passant à proximité de cet énième groupe de cervidés, vous vous avancèrent alors vers un étang plein de carpes koi. C'était toute une tribu, qui avait élue domicile dans cette étendue d'eau !
Elles s'entassaient presque les unes sur les autres, tant elles étaient nombreuses.

La question de Sakura te fis un peu rire.
Ah, la grande souffrance de bien des végés, cette question.

« P't'être s'ils poussent un jour sur les arbres ! »

Ou si on t'assurait qu'ils avaient pas d'âmes ni d'esprit, comme les chats.
Tu glousses, fronçant ton museau.
C'était pas d'main la veille que tu mangerais quoi que ce soit de vivant, en tout cas. Et même mort, finalement : au fur et à mesure des années, tu avais cessé de grignoter ne serait-ce que de la viande séchée, lui préférant amplement le fruit du jacquier séché ou les racines de quelques plantes. Une bonne partie de ta journée était donc constituée de cette chasse particulière, consistant davantage à de la cueillette sur fond de recherche.

« 'Faudra d'ailleurs que j'continue à m'occuper de ta culture, en c'qui concerne les fruits et légumes ! »

Un petit rire, alors que tu te fais toi aussi taquine avec elle, de cette épaule qui percute gentiment la sienne. L'avantage, avec Sakura, c'était qu'elle était presque aussi grande et large que toi, alors tu pouvais te permettre d'y aller sans ménagement.
Reprenant la recherche du Papa, devenue exploration aux côtés de l'amie, tu découvris alors une chose étrange.
Présente dans une tulipe, là.
De la...poudre ?

Étirant de tout son long ta langue, tu en déposas le bout dessus, tout doucement.

« Chelou ça... T'en veux ? »

T'voyais pas à quoi ça servait, toi. C'était pas de la drogue en tout cas, parce que niveau effet c'était actuellement zéro.
Mais si Sakura si, et qu'elle l'voulait bah... Go la prendre, cette poudre.

Aah ! Bah tu iras lui chercher les meilleurs légumes possibles, alors, ceux que tu trouvais les plus délicieux. Peut-être même prendras-tu la peine d'en cuir quelques uns, pour les rendre meilleurs ! En faire des tartinades, à étaler sur des courgettes : des courgettades, à ce stade. Tes oreilles s'agitent et tu t'enthousiasme de cette idée.
C'est un banquet que tu lui ferais, pour votre prochaine revoyure !
Tu avais déjà hâte.

Pour aujourd'hui, c'était un peu mort : le temps de tout préparer, alors que la nuit déjà tombait...

Tes oreilles s'agitent, tu regardes Sakura gouter la poudre, elle-aussi. Et de n'pas savoir ce que ça fait non plus.
Elle promit d'en parler à son père, de ça aussi. Consciente que c'pas maintenant que t'allais revoir le vieux Vanhir, tu sortis de ton sac à dos magique un petit pochon de tissu, où tu glissas la poudre et la tendit à ton amie.

« Tiens ! T'auras qu'à la garder, même si c'est quelque chose d'utile ! Moi, j'veux juste savoir ce que c'est eheh. »

A ça...
T'ajoutas un ptit morceau de ta queue. Eh, oh, on allait pas repartir les mains vides non plus !

« Et un autre p'tit morceau d'moi, pour ta collection ! »

Tu ris, comme à ton habitude...juste avant de redresser le nez vers le ciel, fronçant celui-ci (ton nez, pas le ciel).

« Le ciel commence à tourner ! J'vais pas tarder à rentrer dans ma p'tite grotte. Tant pis pour ton papa, j'le croiserais un autre chose ! Et nous, on s'revoit bientôt, hein~ »

Ton museau se presse contre le sien, instinctivement et sans trop qu't'y réfléchisse. Puis, d'un dernier geste de la patte et dans un grand sourire, tu filas vers les monts célestes pour regagner ta grotte avant que la nuit tombe et que les intempéries ne subviennent.