Cela se passera ici ☾ Heinly

Les premiers jours, c'est le froid qui l'accompagna au-delà des frontières de la vasque.
Quand obstiné•e dans l'idée que l'on nommerait obsession, Isrâ prépara quelques pierres, rassembla une corde et quelques affaires, laissa le chat et s'en alla.
De pas, iel n'avait besoin que l'on guide, se suffisant en cette tâche. Sa quête était précise, sa détermination estimée noble.
Dans l'or des yeux, brillait depuis longtemps une flamme trop éteinte.
Une envie.
Un espoir.

L'optimisme.

Ce qui en tuait certain, poussé dans les extrêmes, ce qu'iel toujours avait refusé pour préférer la rationalité. Voilà aujourd'hui en quoi iel vouait croyance ; puisse cette folie lui donner raison dans ce qu'iel entreprenait ici.
Que la Plaie du Monde, berceau de la magie qu'iel possédait au travers du livre et de la cape, devienne endroit où tout cela continuerait de prendre naissance dans ce signe qu'iel avait bien voulu y percevoir.
Oui.
Cela se passera ici.

Longtemps d'abord, iel se fit vagabondant•e en ces ruines et ces fissures, apposant sur tout ce qu'iel pouvait percevoir le regard scrutateur. D'analyses en observations, de griffes raclant le sol en nez humant l'air, iel avait évalué ce terrain.
Qui d'aussi inconnu qu'un visage croisé à la hâte, lui était devenu tel le flan d'un parent.
Familier.
Presque rassurant.
La sécurité n'est cependant point une bassesse qu'iel se devait de chercher, car de violence suffisait à en gagner.

Les flans familiers s'éloignaient. La lame, elle, persistait.

Cette même lame qui, voguant lévitante à ses côtés, souligna aussi discrètement que son éclat ce sourire en coin que l'on dira luciférien.


Que l'on prenne en hauteur ou que l'on se satisfasse d'une condition de rampant, l'excavation restait invisible.
Elle était accolée à ce que l'on aurait pu estimer être un temple en ruine ; bien moins remarquable que les autres édifices qui se voulurent rester en cet endroit peu fréquenté.
L'on aurait dit une ombre, se confondant en la suite de la fissure marquant le marbre terreux.

C'est par là qu'en la fin de l'hiver, Isrâ avait trouvé endroit parfait.
En s'y glissant sans un bruit, iel avait trouvé là crypte à son goût. L'obscurité était grande et l'endroit fort petit, aussi de son pic de pierre se voulu de l'agrandir.

Le travail se voulu quotidien, occupa quatre mois.

La pièce serait octogonale.
Au centre se dessinerait ce qu'iel ici pouvait percevoir ; l'étoile dans un cercle tracé. Iel s'aida de cordes tendues et de mesuree, évalua forme et distance pour que se centre la création.
A la lueur d'une bougie s'alimentant de graisse animale pour que d'opaques fumées ne viennent l’amener à l'asphyxie, qu'iel avait placé au creux d'une lampe en grès taillée, iel pu poser regard sur le dessin.

Il manquait encore les signes.
Il manquait encore les symboles.

Soufflé par un feu, ils se voulaient trop indistincts pour que le risque soit prit de les y reproduire.

La réflexion se devait d'être.
Isrâ était de vert disciple, avant d'être parent.


L'arcane de la Nécromancie, c'est ce qu'iel a tracé sur le sol. Pour cela n'a point dérogé d'un trait à celle présente sur le livre de sortilège, car de fiabilité n'aurait pu s'en assurer d'autre.
Dans la roche, des niches minuscules accueille désormais d'autres lampes à graisse, qui tamise l'endroit en une ambiance étrange et illumine son visage d'une malsaine clarté.

Une odeur de verveine flotte dans les airs. Afin de chasser démons et mauvais esprits.
De l'encens brûle.

Miraj lui sera rendu bientôt.


Ce qu'iel faisait ici était son apanage. Ceci sa possession, dont bien peu ont connaissance.
Il n'y a qu'iel et Onyx. Ainsi que vous, ici observateur de cette déchéance ou réussite à venir.

Le résultat était improbable et de transmutation, il devait y avoir en un échange équitable.
Le glowstick ne se devait d'être utilisé, surtout pas. Pour cette idée Mido l'aurait blamé, et de lumière sans doute lui aurait privé ; ce n'est point ce qu'aurait amorcé Isrâ.

La roche est une pierre blanche prise sur sa tombe, la plante une branche de verveine, l'animal sera son chat.

Le besoin d'énergie, lui, était encore à déterminer.
Quoi donc ?
Iel pense à ce que l'on transmet, à la communion entre plusieurs. Ils ne sont seuls, iel le voit.

Miraj, encore, dormait dans sa tombe.
Ne la déterrerait que lorsque certain serait le rituel. Que dorme encore son enfant sept pieds sous terre quand la certitude de lui faire voir le ciel n'est imminente.

Tout se prépare et se pense.
Encore ce soir et demain, puis tous les jours à venir jusqu'à l'aboutissement.
Iel s'extirpe de l'antre, s'ébroue sur le parvis de ce sanctuaire établi de ses pattes.
Son cœur est toujours meurtri quand iel en sort...

C'est qu'elle sert si fort son cœur pour mieux le gonfler ensuite, Miraj !

Il faut quelque pas pour l'oublier, quelque pas pour le voir lui. De le fixer, après avoir tiqué. Là, dans ce mouvement de recul de cellui qui ne s'attendait à voir une âme ici.
Le regard est fielleux puisqu'il ne sait être autre, les babines frémissent et les crocs sont pointus.
La voix est un miel aigre.

Cela fait longtemps qu'iel n'a vu personne.
L'on perd usage de ses manières.

« Bonsoir, Sir. »

Il est jeune, de l'âge de celle perdue.

« Ce n'est point là que je me serais attendu•e à croiser individu si soigné ici, vous me prenez quelque peu par surprise.
Après tout...
Que trouve-t-on à y faire ? »

Iel porte l'air noble et se redresse.
Toise d'un museau un peu levé l'adolescent devant iel. Le regard le suit, de temps iel ne sait combien il en a prit pour observer, peut-être voir de là où iel venait.
Son cœur bat un peu vite.
Le vert luit un peu plus fort.

Tous les yeux le fixe.

D'abord, il ne l'aspecte pas, préférant laisser aller son regard sur un point voulu indécelable à sa proximité.
Ce regard qui ne cherche le sien, pour qu'un instant vienne à la tête d'Isrâ que l'or eut été trop brûlant pour ce bleu fragile. Il aurait pu discerner son évidente supériorité, aurait fléchi l'échine face à l'aura qu'iel se savait dégagé. Iel n'était point de taille ni de carrure remarquable, n'ayant de poids que des poils ; mais iel se voulait véhiculer une nature vicieuse et imprévisible qui dans l'éclat des yeux, à bien y prêter attention, aurait pu s'y déceler.
Le ressens-tu, ou..?
Au moins, le Sir posséda la descende que de lui rendre sa salutation.
Enfant poli, bien que peu charmant.

Au reste, lea disciple de vert se veut pencher la tête. Légèrement du côté droit, toujours le détaillant. Un sourire erratique s'étira au bout de ses babines, se modulant aux mots et aux pensées envahissantes.
Des surprises...
Par son museau, un souffle délicat s'échappe. Iel redresse la tête, reprenant toute sa droiture pour mieux y répondre.

« Seulement si l'on prétend vouloir en trouver. »

Pour la question qui suivra, iel possèdera un bref instant son regard enfin levé.
Lui, qui observait toujours ce vide.
Lui, à l'attitude saugrenue...

« J’accomplis. »
Ses épaules se haussèrent, accompagnant la maîtrise de cette mesure silencieuse.
« Ou, d'une plus précise façon... Je prétends à une vie plus convenable. »

Et puisqu'iel concéda à cet être un peu plus d'intelligence que d'autres ne pouvaient en avoir, sans que l'on ne puisse savoir si cela n'était que par volonté de mieux s'en approcher ou par la reconnaissance d'un comparse intellectuel, sa tirade se voulu être poursuivie.
Dans une touche malicieuse, venue se nouer aux mots pour faire tomber l'austérité et gagner en délice.

« Qu'attire ainsi votre regard, Sir ? Ne m'y voyez navré•e, seulement de curiosité légère. »
A nouveau, iel penche la tête. De l'autre côté, pour cette fois-ci.
« La quintessence de cet endroit ? »

Permettez-moi d'hypothéser, Sir.
De magie, iel pouvait après tout en concevoir partout, sans doute plus ici qu'ailleurs. Tout comme iel acceptait comme fait que de particularités, l'on ne disposait uniquement par le biais d'un glowstick.
Isrâ pense vite, se veut persuadé•e d'une spécificité chez le Sir.

L'évocation de la quintessence provoque chez iel un irrémédiable plissement des yeux. Ceux qui à deux fentes se réduisent, persistant sur l'individu sans pour autant lui dévouer tout intérêt. Rares étaient ceux qui éveillaient chez iel autre chose qu'une saisie d'opportunités ; d'exception, iel se savait pourtant capable de faire.

Il y eut un afflue faible mais existent de salive dans sa gueule, quand il annonça ce qu'il percevait alors. De ce regard chassé, c'est sur elle qu'il persistait.
Déjà, moult furent les pensées qui lui vinrent en réaction, alors qu'il s'éveillait dans son regard une lumière divine, et que trouvait place sur son museau un sourire ravissant.

« Elle est magnifique, n'est-il pas ? »

Son cœur bat un peu plus vite.
Iel sait.
Iel sait maintenant que là, à côté, se tient l'enfant. Ce n'est point Père qui ne reviendra plus, ce n'est point Soeur qui ne fut jamais trop connu. Ce n'est point l'un qui veut se racheter ou l'autre qui persiste à défaut d'autres à hanter.
C'est un enfant, à proximité de son parent ; celle qui dans la mort patiente mais ne s'éloigne guère. Fusse là aboutissement de ses recherches, que de la voir lui revenir ?
Elle sait qu'elle ne doit errer davantage, au-dessus d'un monde dont elle ne connait rien.

Se tenir là, prête.

« A quel point la vois-tu proche ?
A quel point la penses-tu accessible ? »

D'un pas, iel s'est avancé. Dans un ample mouvement, chasse l'air de sa queue.
Accéléré encore, le tempo de son battant.
D'un émoi conservé bien au fond, iel se veut d'être saisi.

Il lea regarde trop. Dans le silence de ses regards, sa manière dont il l'observe. C'est de l'attente qu'iel devine, il cherche à lea déstabiliser.
Mais Isrâ était enfant d'Anianka. De ce fait, habitué à voir ses manières observées d'un œil même lointain, tout comme il fut d'accoutumance de masquer ses émotions et se jouer des apparences.

Ainsi iel présente, plus qu'iel n'est.
Cela déplait à l'arrogant.

Il soupire et iel relève son museau, dardant sur lui regard inquisiteur.
Un claquement de langue contre les crocs, dans une expression de dédain -non! de dégoût-, fusse tout ce que ce mâle aurait mérité.
Pourtant, n'en est encore rien que cette feinte placidité.

Celle qui se mue en une lame quand soudain il vient, proche, trop proche.

Un sifflement.
C'est le son que produit le stylet face à la résistance de l'air. Dégainé du fourreau masqué par ses armures, en suspend derrière la nuque.
Frôlant cette mousse infâme qui s'y trouve, n'allant pourtant pas plus loin.

De justesse.

Il l'a touché et maintenant iel la voit.
Elle, si belle.
Elle, petite enfant.
Sa Miraj, qui en est encore un.
Sa lumière au bout de la traversée.
L'inspiration qu'iel prend face à cette vision se bloque dans ses flancs et lea fait hoqueter.
Si proche, si iel tendait la patte presque...aurait pu prétendre la toucher.
Il ne faut pas, elle est trop précieuse pour qu'iel s'autorise à l'effacer d'un mouvement qui n'aurait été aussi délicat que son petit être.

Ainsi autre est la lutte dans laquelle iel s'engage face à elle : il faut se battre contre l'émotion qui afflue au bord de ses yeux.
Contre l'envie de l'étreindre, de sentir enfin un corps chaud contre le sien. Un corps autre que celui qui vint se presser contre le sien, et dont les mots ne comptent plus maintenant qu'elle est là.
Un corps dont iel avait tant attendu sa venue contre ses flancs, pourtant...


...Pourtant iel n'eut droit à cette chance.
Et maintenant iel se persuade que la route menée est la bonne, tant proche est Miraj. Tant son âme est là, quand Père ou Soeur n'est point.
Elle ne fait que l'attendre, et ses yeux d'or se plantent dans ce seul ouvert, erratique et magnifique comme toute entière elle se veut être.


Isrâ cligne un peu plus vite des yeux, chassent l'image et les désirs, cesse d'entretenir les espoirs délicats.
Dans une expiration, reprend le cours de ses émotions. Sa tête se veut tourner lentement vers le médium, alors que se range la lame dans sa manchette d'acier.
C'est un tumulte en iel ; pourtant un dangereux calme sur son visage.
Et plus qu'une arme, voici la voix qui fuse.

« Un loup capable de voir et faire voir les morts.
Ce fut appréciable. Pourtant, commun.

Ces terres en comporte tant. »

Par lignées entières.
Ses babines frémissent, son esprit ne chasse l'oeil bleu.
Elle avait les yeux de Père, plus que de son père.

« Mais un loup capable de les faire revenir, il n'y en a pas tant.
Dirons nous aucun. »

Tout semble se durcir chez iel. Sa voix, ses yeux.
Cette détermination à aller au bout de ce que les ignorants appelaient décadence, quand iel nommait celà espoir.

« Je ne veux point que la voir, Sir médium.
Je veux qu'elle vive. »

En deux fentes, ses amandes se plissent. A son tour l'observe, quand un sourire vante sa présence sur ses babines.

« N'as-tu point envie de prouesses plus ambitieuses ? »

A demi, iel se détourne de lui. Marque là la direction de son antre.
Comme une invitation.

Pour cette lame venue caresser les poils de son cou, il n'y eut point outrage ou mauvais mot. Il n'y eut même point dans le regard de colère ou de peine, ou une peur effleurée. Un vide immense, c'est tout ce qui semblait habiter Sir Médium ; quand bien même de théâtre Isrâ ne s'était attendu à percevoir sur lui, cette absence presque vient lea surprendre.
Possiblement aurait-iel pu comprendre cet état, si de discussion autre et de projet moins obscur iel aurait concédé à celui-ci.
Mais il y eut dans l'ombre du trajet du stylet, cette promesse faite.

A celui qui cherchait la Mort, quand iel jouait contre elle pour que Miraj ne lui soit plus...
Il périra et elle vivra.

De sacrifice, il devenait évident. Dans cette implication qu'il gagnait auprès d'iel, dans ces pas qu'il réalisait dans cet antre où Isrâ le menait sans se retourner. Tel Orphée, qui sait, aurait craint qu'il lui échappe si iel s'était embarrassé de tel mouvement, le rendant à la lumière quand c'est à l'obscurité qu'iel le menait. Le mythe l'effleure au même instant que s'allume les bougies, par la première laissée allumée venue oindre sa mèche à celle de chacune.
Une semi-clarté les nimbes.
Au sol, se révèle la scène du sombre dessein qu'iel ici mènerait.

C'est au cœur du cercle de conjuration qu'Isrâ s'arrête, posant les yeux d'ors où luit le feu des lumières sur le loup.
D'âge parfait, d'âge qui aurait été sien.

« Nous pourrions les relever, sais-tu. »

Une seconde, un temps nécessaire pour que le sourire étire ses babines et que l'éclat de ses crocs se révèlent.

« Elle, en première reine des revenues. »

Le regard coule vers l'enfant, si belle, si douce (devant la vision, les envies s'accentuent). Son corps la détourne, sa queue la frôle et l'image ératique se veut vaciller. Un froid la traverse, qu'iel chasse en sortant du cercle.
Longeant d'un pas lent les bougies disposées, laissant son ombre grandir dans la pièce et se glisser contre les murs.

« Sur un cercle de craie qui, de sang disposé sur un bâton d'ébène, sera retracé à la nuit du rituel, lorsque pleine sera la lune, seront disposés un animal, une plante et un minéral.
Chat noir sera l'animal, verveine (ou ma foi basilic, à bien y repenser ?) sera la plante, pierre d'obsidienne retirée de sa tombe sera le minéral. »

Sa langue frappe son palais, son air se durcit.

« Puisse le sang du sacrifié sceller la cérémonie afin que de respecter l’équilibre, quand de prières et de rite l'énergie serait amenée.
L'énergie, c'est elle qui me manque encore. Bien que par pleine lune celle-ci se prétend grande, il me faut ici l'amener.
Tout comme je n'ai encore le sacrifice. »

Il est un inconnu, pourtant il se veut obtenir tous ses acquis.
Isrâ savait reconnaître l'esprit orienté vers ses savoirs qu'iel avait cherché à obtenir ; désormais comptait en trouver bénéfice.

« Je te reconnais brillant d'esprit, Sir Médium. Mon apparat nécromantique présenté, y verrais-tu supplément nécessaire ? »

Il peut lui rapporter, alors qu'il s'étend sur les babines un sourire fort délicieux. Dans les yeux y brillent une note de malice, étrange et lumineuse.

« Ou ne te vois-tu plus qu'à la place de celui qui accueille cette belle mort. »

Tu l'attendis presque, je le sentis.
De premier, tu es à ne point trembler face au stylet.

Dans ces yeux il y a cette lumière que tant iel chercha à conquérir.
De fascination et de respect, d'admiration face à son intellect supérieur à tout loup trop lambda pour savoir lui faire face. Davantage encore ! Ce qu'iel toujours chercha chez les autres.
De l'attention.
Au fruit de son travail, il en consacre tant ; c'est suffisant pour cille qui tant vit ses quotidiens en face à face avec sa solitude, ne jouant en virtuose du violon que pour espérer attirer à iel curieux à abattre de ses vices. Par orgueil se satisfait, qu'il ne trouve à y redire. Iel y aura tant vaqué•e après tout ; là sont passées des années de sa vie et y consacrerait tout son temps encore.

Jusqu'à ce qu'elle lui revienne.

A ses mots il aurait pu devenir assassin, quand Isrâ serait devenu tortionnaire. La pensée lui était venue, que du vert resserrer soudain le collier autour de son cou. Oppresser sa trachée. L'asphyxier jusqu'au malaise.
Ensuite, le lier et le garder en vie jusqu'à la prochaine pleine lune.
Mais comme tout esprit malade, aurait pu craindre cette fiole qui contient la mort que l'on se donne ; celle qu'elle-même iel conserve dans le revers d'une armure au même titre qu'une larme lui conférant bien trop d'exposant. Ma foi, peut-être un peu d'éthique encore, devant l'oeil de sa fille qui regarde.

Les mots furent efficients.
De sa rationalité et de ses observations, abordent mieux encore les valeurs du divin absolu.

Ses yeux se plissent, de lui iel s'approche.
Son sourire est vaste sur les babines, relèvent ses paumettes et soulignent l'or qui brûle au fond de son regard. Ses yeux en pétillent, de malice et de joie.

« Bientôt ce sera toi, le Magnifique d'entre nous. »

Beau comme elle est belle, de corps erratique et de volutes de blanc lumière.
Lui vint toutefois cette condition, qu'était celle de garder liberté. Ô, demande nécessitant tant de confiance ! Qu'iel lui offre, allons bons.

« Nous sommes de ceux conservant le Poison, fit-iel en écartant le métal de sa patte, avouant la place de la fiole étrange dans le ton délicieux d'une malice partagée, T'en priver serait nous condamner, n'est-il point. »

Ses pattes souples se délient sur le sol, iel le détourne puis continue d'un claquement de langue.

« Va donc, semer en ce monde ce dont il souhaite qu'il se souvienne. Cela ne me concerne point. »

Pour elle, iel aurait mis ces terres à feu et à sang. Pour lui, pour sa propre gloire, puisse-t-il faire même dommage.
Iel n'avait pour la paix des autres une moindre considération, ne cherchant que la sienne. Qu'importe au dépriment de qui ou de quoi.
Cette patte levée pour accompagnée ses paroles, en un mouvement rotatoire comme pour faire défiler tout ce qui aurait pu se retrouver en sa dernière phrase prononcée, se tend alors vers lui; enfin, de conclusion donner à ses dires.

« A la prochaine pleine lune, Sir Medium. »

Toutes les terres seraient mises à mal, si de son absence il l'honorait plus que de sa présence.
Acte était désormais scellé entre iels.

Il serait une vie pour une vie.
Et cela se passera ici.