Des histoires d'enfance - Teddy

De grands oiseaux sombres tournoyaient au dessus de sa tête.
Devant l’immensité de ce gouffre, Onyx se sentit que plus minuscule, encore.

C’était surprenant, lorsque l’on avait connaissance de sa passion pour les voyages, mais cet endroit là, elle ne le connaissait que bien peu. Il n’avait été qu’un lieu de passage sur lequel elle ne s’était pas vraiment attardée, se hâtant presque de rejoindre d’autres contrées plus… intéressantes ?
Non, ce n’était pas ça. Ce lieu aussi, avait un intérêt, égal voir même supérieur aux autres, de par l’histoire qu’il possédait.
Alors pourquoi ne s’y était-elle pas arrêtée plus tôt ?
Finalement, même elle n’avait pas la réponse à sa propre question.

Elle la laissa d’ailleurs de côté, par ce qu’aujourd’hui, elle allait remédier à tout ça !

Rajustant sa longue cape, désormais bien élimée, sur ses épaules, Onyx se mit en marche, se laissant porter au gré de ses pas dans ce lieu si particulier.
La promenade était plaisante : Elle aimait, voir toutes ces jolies fleurs sauvages et cette faune tranquille. Il demeurait, en elle, un souvenir très vague des terres désolées, puisque beaucoup de loups s’étaient attelés à sa restauration avant même qu’elle soit née. Lorsqu’elle était venue, presque tout était alors terminé et sa contribution fut bien maigre, voir ridicule.
Au moins, elle avait pu montrer à sa Déesse qu’ses paroles n’étaient pas tombées dans l’oreille d’une sourde et que, malgré son jeune âge et son efficacité bien moindre par rapport à ses aînés, qu’elle possédait déjà, en elle, cette envie d’être utile.
De faire quelque chose. Elle n’envisageait, tout simplement, pas d’avancer sans objectifs définis, sans faire ce dont elle avait envie.

Voir sa déesse, voir ses parents, les honorer, tous, cueillir des plantes médicinales, découvrir de nouveaux lieux et de nouvelles personnes, monter des projets utiles… Et quoi d’autre, encore?

Onyx redressa la tête, surprise, alors qu’un grand sourire venait étirer les commissures de ses babines. Des grottes ! Est-ce que c’était bien ce à quoi elle pensait ? Quoi d’autre ? Enthousiaste et le coeur battant d’excitation à l’idée de ce qu’elle pourrait y découvrir, elle se mit à trottiner dans leur direction, ne s’arrêtant finalement qu’à l’entrée pour admirer les stalagtites.
C’était marrant, on aurait vraiment dit que la caverne possédait des crocs. Mais, du coup, c’était pas un p’tit peu dangereux, si ça se cassait la gueule sur quelqu’un qui passait pile à ce moment là ? Elle visualisait très bien le drame : un pauv’ loup qui se ferait empaler par ce pic de glace sous le regard horrifié d’toute sa tribu.
Horrible. Comment est-ce qu’elle pouvait avoir ce genre de pensées ?

Elle, ne comptait pas crever perforée, en tout cas. Alors elle entra bien vite dans la caverne, baladant son regard de chat un peu partout, à la recherche de quelque chose d’intéressant.
Et ça ne manquait visiblement pas, ici.

Ça se voyait, que des gens avaient vécu ici, bordel, et ça lui fit tout drôle, même si elle le savait, de base, en venant ici. Mais voir tout ça, ces traces de griffes et de crocs, ces dessins – probablement ceux d’enfants – sur les murs… Ouais, elle devait bien l’avouer, ça lui faisait tout drôle.
Ça la rendrait presque un peu mélancolique, ce qui était con, par ce que ces terres là, elle les connaissait pas. Elle était pas Lazuli, mais bien Solitaire née dans la savane… et pourtant, ça la prenait, sans qu’elle puisse le nier.

Peut-être par ce que, maintenant, avec tous ces souvenirs du passé, elle pouvait que les imaginer, ces loups autrefois soudés et, probablement, heureux… Ouais, ils avaient forcément du l’être, à un moment ou un autre, sinon, ils seraient pas restés.
C’était là, que papa et maman avaient vécu, eux même, et qu’ils avaient du élever Mélu, Mésange et Nugget ? Elle savait pas trop, parfois l’histoire qu’on lui racontait s’embrouillait un p’tit peu trop dans sa tête pour faire une chronologie propre. Puis ses sœurs, elle les avait jamais vues, donc ça aidait pas non plus.
C’était dommage, ça, d’ailleurs. Elle aurait bien voulu les rencontrer Mélu et Mésange, découvrir cette époque là à travers leurs mots à elles aussi. Leur ressenti était peut-être différent de celui de leurs darons.

Mais bon, c’était un peu mort, maintenant. Au moins, elle avait vu Nugget et son chapeau trop cool – qu’elle aurait bien aimé lui piquer, honnêtement- .
Elle se demandait, quand même, si elles aussi elles avaient fait des dessins sur les murs.
Si elles avaient kiffé leur enfance ici comme elle même avait kiffé grandir à la savane.

Onyx s’arrêta et décida de se poser, un instant.
Ouais, ça arrivait même à la pile qu’elle était. Dingue, non ?

Mais elle était d’humeur songeuse… Comment rester insensible, de toutes manières, face à tout ça. Si, à l’extérieur, tout était super joli, avec les fleurs, les animaux, les piafs qui volaient si haut dans le ciel… Ici, c’était un peu triste, elle trouvait. C’était que des souvenirs du passé, laissé par des loups qui avaient du laisser leur maison.
Ca devait être trop bizarre, de repartir de zéro, de devenir Solitaire… Sans-Tribu – C’était vrai qu’elle préférait ce terme là, maintenant – quand on avait toujours vécu en meute. Tous les Lazulis devaient pas prétendre à parcourir le monde… Si ?
P’tet que certains avaient été sacrément tristes, ou qu’ils avaient eu peur de ces lendemains incertains.

Ça avait du être sacrément rude, tout ça, ouais.
Le dôme, aussi. La famine, sur ces terres. Il déconnait pas, le Mido, quand il était vénère, ça n’faisait aucun doute.

Elle fronça les sourcils.
En fait, elle l’aimait pas trop, Mido. L’image qu’elle avait de lui était vraiment pas ouf.

Oups, elle espérait qu’il l’saurait pas, ça, et qu’il déciderait pas d’lui foutre un mini dôme sur la gueule.
Enfin, il devait avoir autre chose à foutre que d’s’occuper d’elle, de toutes manières, donc ça devrait aller.

Plus sérieusement…
Ils avaient du sacrément morfler, ces pauvres Lazulis, et ça lui faisait un peu d’peine, de savoir que ses pauvres darons, si gentils et altruistes, avaient pu être pris là dedans.
P’tet que, finalement, cet endroit n’avait plus grand-chose d’une maison pour la plupart des individus. Ptet que, de foyer, c’était plus devenu une prison mortelle ou elle savait pas quoi.
Boah, c’était bien compliqué, tout ça. Elle aurait bien aimé avoir l’avis d’ses vieux sur la question… Savoir ce qu’étaient devenus les autres et ce qu’ils faisaient maintenant. Elle le leur demanderait, à l’occas’.

De toutes manières, si la meute avait coulé, et n’avait pas été refondée, après que les terres aient été remises en état, devait bien y avoir une raison.

Elle fit la moue.
Nan, vraiment, d’se replonger un peu dans ce qu’elle savait de l’histoire de cette meute… Ca lui donnait vraiment pas envie d’en rejoindre une, de meute. Déjà par ce que bon, elle trouverait ça vachement casse-pattes d’avoir des supérieurs – supérieurs en quoi, d’ailleurs ? Pfeuh- pour lui dire c’quelle devait faire, quand le faire et comment le faire.
Puis en plus, suffisait que quelques individus foutent la merde, qu’il y ai pas plus de réactions que ça pour que tout le monde trinque.

Merci, mais non merci.
Sa vie de Sans-Tribu, elle l’aimait bien, puis ça l’empêchait pas d’kiffer sa Déesse.
Elle saisit son glowstick et le serra contre son cœur, à cette pensée, un sourire sur les babines.

Cette meute, elle aurait pourtant pu être la sienne, si les choses s’étaient pas passées comme ça, elle le savait bien, Onyx. Ptet qu’elle l’aurait alors aimée quand même, en se liant aux loups présents. Fallait bien reconnaître, par contre, que c’était bien pratique, de vivre dans un clan pour se faire des potes et rester proche d’eux.
C’était p’tet le seul intérêt.
Roh, c’était pas un peu de la mauvaise foi, ça ?

Mhh…
Elle réfléchit.

Ça restait super triste, ces grottes vides, là. Que ce soit lié à un mauvais souvenir ou non. Y’avait bien moyen que ça redevienne quelque chose de sacrément cool, de vivant. Nan, elle vous arrêtait tout d’suite, Onyx, elle comptait rien fonder du tout ! Mais ptet qu’avec ses petites pattes, elle pourrait améliorer les lieux, ouais, pour inciter les gens qui le voulaient et qui avait pas envie de passer leur vie à errer à revenir habiter ici.
De toutes manières, ces grottes, y’avait plus personne pour les revendiquer. Alors, ça devrait pas poser de problèmes.

Et pourquoi pas construire un immense jardin, pas trop loin des grottes ? Comme celui des Nakhus ! Pourrait y avoir des légumes, par ce que c’était trop bon les légumes, d’abord, des herbes aromatiques, des herbes médicinales, une ruche… Comme ça, les gens qui passeraient ici, ils pourraient non seulement se reposer, mais aussi manger et se soigner.
C’était pas une super bonne idée, qu’elle venait d’avoir, là, sérieux ?

La voilà, sa nouvelle quête, et elle devrait l’occuper un bon moment, l’temps déjà qu’elle trouve un spot sympa pour y construire son truc, là, qu’elle retourne la terre, qu’elle trouve et ramène les semis, qu’elle plante tout ça.
Le temps que ça pousse, aussi.

Mais bon, elle était déterminée, alors elle y parviendrait !
Faudrait qu’elle recrute des copains, aussi, pour lui filer un coup de pattes.

Perdue dans ses pensées, elle ne l'entendit pas vraiment arriver.
Fallait vraiment qu'elle fasse gaffe à ce genre de choses, Onyx. Par ce que c'était en étant aussi distraite qu'elle pouvait se faire coincer par des malades, comme ce couillon des bois. Mais là, tout allait bien, par ce que c'était pas un couillon des bois, mais son...

- PAPA !

Est-ce qu'il avait seulement b'soin de lui réclamer un câlin, son daron ? Par ce que, déjà, elle tournait les talons vers lui, le visage fendu par un large sourire, pour venir s'écraser contre son torse si doux, tout plein de poils qu'il était.
Si Onyx adorait faire des rencontres, elle aimait davantage, encore, retrouver des membres de sa mifa, qu'il s'agisse des ses frangines croisées sur un chemin d'balade ou ses darons à la savane. Même si il y était pas, là, son père, à la savane. Bah tiens alors, est-ce qu'il avait décidé d'changer un p'tit peu sa p'tite routine ? La maison et Moiro, c'était plus suffisant ?

Elle s'écarta un peu et planta ses yeux de chats dans le regard de son père, sans perdre de son sourire éclatant.

- Papa, il est VRAIMENT SUPER COOL cet endroit ! C'est trop dommage qu'il soit laissé à l'abandon, tu trouves pas ?! Moi j'trouve que si ! Et j'me suis dit qu'on pourrait en faire un refuge super cool, si y'a plus personne pour le revendiquer ! Comme ça, les solitaires qui subisse c'te vie plutôt qu'autre chose pourront avoir un endroit ou dormir et s'rassembler sans avoir des supérieurs casse-couilles comme dans les meutes. Puis ça permettrait aux blessés et aux malades d'avoir un endroit ou s'poser le temps que ça aille mieux.

Onyx remua la queue, clairement enthousiasmée par ce projet.
Elle pointa de la patte un endroit, plus loin.

- On pourrait même faire un ENORME jardin, juste à côté. Comme celui qu'ont les Nakhus, avec des plantes médicinales et tout c'qu'il faut. On pourrait même y faire pousser des légumes et mettre une ruche, pour le miel. Et des poules, pour les œufs. J'suis sûre que j'peux négo avec les Nakhus pour qu'ils me refilent certains d'leurs trucs contre des services, j'ai des potes là bas ! Pour le reste, mhhh comment faire ? J'y connais rien en cultures, tout ça, faut que j'me renseigne !

Elle trouverait bien son bonheur à la bibliothèque.
Aaaah et du coup elle avait encore tellement parlé ! Pauvre papa ! Mais bon, fallait qu'elle formule son idée avant d'oublier des trucs et p'tet que lui il pourrait lui dire si c'était réalisable.

...

- OH ! Mais tu boites, oh noooon ! Qu'est-c'que tu t'es fait ?

... Ouais, bon, elle savait qu'elle avait encore beaucoup trop parlé et qu'elle aurait pu laisser son daron en placer une d'abord, pas b'soin d'en refoutre une couche eh !
Elle gloussa.

- Pars du principe que ça va toujours !

Onyx, elle était toujours de bonne humeur ! Elle kiffait sa vie.
Sauf quand on la plaquait au sol ou qu'on la forçait à r'venir sur la plage, ou quand on venait l'aggro dans les plaines savanes alors qu'elle voulait juste aller voir ses p'tits darons chéris. Mais c'était tout, d'souvenir. Même l'inconfort lié aux chaleurs, quand elle l'était, les papattes qui faisaient mal, la pluie et l'orage sauraient venir à bout d'son sourire franc, elle l'avait décidé.
Et si elle l'avait décidé, alors tout irait pour le mieux.

La preuve ! Elle passait encore une super journée, avec son p'tit papa adoré qui v'nait même de lui trouver un esprit brillant. Ca lui faisait grave plaisir, d'entendre ça, fallait bien l'avouer. Pas qu'elle ai l'ambition d'faire de grandes choses de sa vie mais... Si, en fait, quelque part.
Par ce qu'aller au bout d'ses projets, est-ce que c'était pas déjà faire de grandes choses, à son échelle et à celle de celles qui la soutenaient ?
Vous avez trois heures.

Elle fronça l'museau, taquine.

- J'ai pas dit qu't'étais grabataire, eh ! Moi j'étais dans l'déni de ton âge très avancé ~

... Ce qui était pas faux.
Mais bon, fallait se faire une raison, maintenant : Papa il était devenu tout blanc, d'cheveux, son glowstick brillait tout faiblement et ça s'voyait dans sa démarche, qu'le corps trinquait aussi.
Ah, les années défilaient si rapidement. Elle se revoyait encore, petiote, juchée sur les épaules de son daron qui l'emmenait vers une nouvelle destination riche en découvertes.
Une pointe de nostalgie se fit sentir. Elle était pourtant pas bien vieille.

Son ton devint un peu plus sérieux. L'on aurait presque pu y déceler un peu d'inquiétude.

- Fais attention à toi, quand même. C'est toi qui m'a dit qu'c'était important de reconnaître ses limites... Ca vaut aussi pour toi. Ca te rendra pas moins cool, t'inquiètes !

Il resterait toujours son papa si formidable, même si il préférait s'poser dans un coin de grotte par ce qu'il était fatigué.

Mais bon, elle allait pas lui faire la morale pendant dix ans -Attention à lui, par contre, si il faisait n'importe quoi !! -, alors elle désigna les grottes du museau, puisque c'était l'sujet principal de leur conversation.

- Ca t'manque un peu, cette vie ? Ou pas du tout ?

Raconte moi ces choses là.

Bien qu'ayant la tête compressée entre les grosses pattes paternelles, ça ne l'empêcha pas d's'exprimer.

- Promis !

Elle n'avait absolument aucune raison d'cacher des choses à ses parents. Toute parée de bleu qu'elle était, et assez forte d'esprit, elle savait qu'son jeune âge et sa spontanéité n'étaient pas toujours faits pour l'aider à prendre du recul sur les évènements, directement... Puis bon, parfois, s'passait aussi des choses.
C'était pour ça qu'elle avait vidé son sac auprès de Maman, quand cet Etelkru trop con l'avait agressé dans les plaines savanes. Et ça lui avait fait du bien, d'avoir l'écoute et le soutien parental.
Alors, ouais, ça allait de soi : Si quelque chose la bouffait, elle leur en parlerait.

Enfin, si possible, elle espérait quand même ne pas avoir à l'faire tout de suite, hehe. Elle lui convenait plutôt bien, sa p'tite vie tranquille... Et même les trucs un peu moins cool, ceux qui pouvaient l'inquiéter un peu, elle les gérait super bien, elle trouvait.

- T'inquiètes, on risque pas d't'oublier, bavard comme t'es !!

... Disait-elle.
C'était clairement pas d'sa mère qu'elle tenait sa langue bien pendue et son phrasé légendaire : Le coupable se tenait là, juste en face d'elle !!

L'ambiance changea subitement, avec sa question. Papa prit même un air plus sérieux, genre celui des vieux loups qu'ont tout vu tout vécu ! Ce qui était sûrement le cas.
Oreilles pointées vers l'avant, elle l'écouta attentivement.
Oh.

- Allez, t'en verras, du monde, quand on s'occupera de c't'endroit, j'en suis certaine ! Essaye juste de pas les faire fuir, totalement complexés qu'ils seraient par tous tes exploits ~

Ce s'rait l'occasion de faire quelque chose, ensemble, c'refuge : Elle l'avait décidé.

- Ca m'plairait bien aussi, la vie en collectivité, je pense.

Elle l'avait jamais trop connue. Par ce que croiser des potes et les voir rentrer chez eux, lorsque la nuit tombaient, c'était pas vraiment, pas du tout, même, de la vie en collectivité.

- Mais ça me soulerait qu'des gus' me disent quoi faire. Puis d'crécher toujours au même endroit.

Onyx ouvrit la gueule, un peu surprise.
Waaah, il était si vieux que ça, son daron ? Il déconnait, là, non ? Par ce que deux décennies, c'était vachement vieux pour un loup. Vraiment. Elle était même pas sûre qu'on puisse tenir jusque là.
... Ouais, à coup sûr il se faisait encore mousser. Elle fronça le museau, polissonne.

- Deux décennies, rien qu'ça !

L'était pas plutôt censé se rajeunir, le daron ?
Elle remua la queue, joyeuse.

- Ouais ça ça s'rait fun ! Bon après j'ai pas des grosses relations chez les solos à part vous... j'crois ? Mes plus proches amis sont Nakhus. Merde alors, va falloir que j'aille encore plus taper la discut' avec des inconnus pour pallier à c'problème de taille !

Onyx gloussa.

- Oh mais dis moi alors, papounet, toi t'as déjà bitché sur tes dirigeants ? Où alors, t'étais du genre sympa et ok avec tout ? J'suis sûre t'étais pas trop chiant, 'devaient bien t'aimer !

Enfin, il était devenu un peu moins jouasse, son papa, ça devait lui rappeler de sales souvenirs.

- J'trouve ça con, quand même : Pourquoi ils sont pas juste partis, ceux qu'étaient pas d'accord ? Au lieu d'tous vous foutre dans la merde... ? Quitte à fonder leur propre meute ailleurs, si ils étaient vraiment pas ok avec les dirigeants... Ca doit bien s'faire, non ?

...
Il était sérieux, là ? Mh, faudrait qu'elle vérifie ses dires, lorsqu'elle retournerait à la bibliothèque. Si elle y pensait : C'était qu'il se passait beaucoup de choses, dans sa tête, et parfois, elle oubliait des trucs.
Mais pas des trucs trop importants, heureusement.

- J'ferai ça alors ! En espérant rencontrer l'même succès !

... Et qu'sa p'tite voix aigue fassent pas fuir tous les loups des environs. Elle avait clairement pas le coffre du daron, et ptet pas son charisme non plus. Mais bon, ça, 'fallait pas lui dire par ce que sinon ses vieilles chevilles allaient vraiment exploser.
C'était même miraculeux qu'elles soient pas dans un plus mauvais état, d'ailleurs, avec toutes les fleurs qu'il pouvait se lancer. Comme là, pas exemple.
Ca faisait longtemps, hein ?

La suite fut moins joyeuse. Les oreilles de la petite louve se couchèrent sur l'arrière de son crâne.

- C'était pas juste, de faire ça. Il aurait pu punir les fout merde, Mido, et laisser ceux qui avaient rien fait de mal, qui ont jamais offensé leurs Dieux, en dehors de tout ça.

Elle l'aimait pas, Mido, du coup. Mais ça, ça ne datait pas d'hier.

- Comment vous auriez pu empêcher ça ?

Elle maugréait.

Lorsque son Papa parlait de ce genre de choses, c'était à peine si elle osait respirer un peu trop fort, Onyx, par ce que c'était toujours super intéressant d'en savoir plus sur ces évènements qui s'étaient déroulés bien avant sa naissance.
Avoir connaissance de l'Histoire n'aurait pas d'incidence sur sa manière d'écrire la sienne, par ce que même sans drames à ses oreilles, elle n'avait pas l'envie de rejoindre un clan, mais c'était tout de même captivant.
Onyx haussa les épaules.

- C'est légitime, d'penser à ceux qui nous sont cher avant les autres. J'pense que beaucoup auraient agis ainsi.

Moi, j'aurais sûrement agit ainsi.
La petite solitaire se redressa, un sourire sur les babines.

- Allez, on va quand même pas finir là dessus. J'ai vu des framboises, en venant jusqu'ici, j'en veux. Tu viens m'aider à choper celles du haut s'il te plait papounet ?

Ainsi, ils passeraient encore un peu de temps ensemble, avant la fin de cette journée.