Projet [Défi RP - Libre]

Altheda a écrit:: → KERGUELEN : Y'a pas grand chose à la grève, ça manque pas mal de verdure, tu ne trouves pas ? Mais en ce lieu froid, toi t'y vois Kerguelen une opportunité d'y apporter quelque chose et tu réfléchis alors à un projet. Pourquoi pas construire un petit abri ici ? Une cabane pour les voyageurs qui chercheraient à se reposer de manière temporaire ? Voir même un abri pour les pingouins ? (bah oui ils sont quand même nombreux par ici... ) Y'a même moyen d'organiser une petite animation non ? Bref à toi de réfléchir à un projet en fonction de ce que ce lieu t'inspire et pourquoi pas le mettre en place dans un prochain rp ? (600 mots minimum)

Il lui arrivait souvent de se rendre par ici. Dans ce lieu si froid, si particulier et qui avait connu quelques semaines plus tôt une forte affluence. Cette terre glacée avait été la spectatrice d'une coopération entre deux peuples aux valeurs si différentes, parfois même contradictoires pour certaines. Notamment pour ce qui concernait la violence. Et pourtant, ils avaient su unir leurs forces. S'allier pour combattre la créature à laquelle appartenaient les ossements qu'elle survolait. Ah très cher Mosasaure tu étais bien moins effrayant sous cette forme. Mais grâce à ta férocité, notre Kerguelen avait pu se lancer dans une médecine de guerre aux côtés de Désastre. Anita, Sobieski et Serket avait été sauvés grâce à leurs efforts communs. Que de souvenirs.

L'aurore boréale continua son petit bout de chemin. Observant ce qui se passait sous elle. Créant des reflets bien jolis sur la glace. Cet endroit manquait de couleurs, non ? Il y avait peu de vie végétale. C'était si triste comparé au Jardin de Maman. Mais même en y réfléchissant, elle ne voyait pas quelle plante importer pour changer çà. Et puis, était-ce vraiment nécessaire de changer cet environnement ? La vie n'y était pas nulle.

Cette montagne blanche qui se déplaçait était celle d'un ours polaire. Deux petite boules poilues le suivaient. Deux preuves que la vie suivait tranquillement son cours ici. Sans aucun besoin de son intervention. Et ces manchots alors ? Ils avaient l'air d'avoir froid, tous agglutinés les uns contre les autres. Elle pourrait peut être les aider. Tiens, elle pourrait creuser un abri dans l'un de ces icebergs. Elle était sûre d'en être capable avec ses griffes spéciales. Çà lui prendrait seulement beaucoup de temps.

Oui, mais non. En réfléchissant au long terme, cette grotte de fortune risquait de s'effondrer sur les malheureux oiseaux. Rien n'était éternel ici. La glace ne restait pas immobile. Elle se déplaçait, se fissurait ou fondait. Elle ne voulait pas créer un désastre dans leur colonie. La chaleur corporelle semblait leur suffire. Après tout, peut être qu'ils étaient comme elle ? Peut être que ce simple contact physique avec leurs congénères suffisait à les rendre heureux ? Ils avaient l'air si paisibles.

Oui, c'était le mot qui caractérisait le mieux cette terre. La paix. Même si la fissure qu'elle voyait au loin rendait cette tranquililté chancelante.

Elle perdit en altitude. Elle était arrivée à destination. Doucement les voiles lumineux frôlèrent le sol gelé avant d'être remplacés par notre aventurière en chair et en os. Elle se hâta de resserrer sa cape autour d'elle. Mais ce n'était pas facile car elle était chargée. Elle était venue ravitailler la Lavvu en matériel de première nécessité. Les quêtes pour les Direwolves étaient terminées, mais leur Monde restait encore à découvrir. Alors, elle tenait à mettre à disposition de tout loup de passage un petit coin douillet. Cette Lavvu était le fruit d'une longue détermination, mais aussi d'une collaboration. Elle y tenait notre Colombe. Elle aurait pu envisager d'en construire d'autre. Mais réunir des camarades pour monter celle-ci avait déjà été chose difficile. De plus, cela l'obligerait à faire de plus nombreux ravitaillements. Et elle ne pouvait pas se le permettre. Non, cette Lavvu resterait l'unique dans ce paysage. Le point de repère de tout voyageur fatigué ou blessé. Assez groupe pour accueillir un groupe. Et placée à un point stratégique. Protégée du vent et suffisamment proche de la Brèche.

Elle s'engouffra à l'intérieur de l'édifice. Il faisait bien meilleur ici. Elle déchargea ses provisions et les rangea minutieusement. Chacune à sa place. Bocaux de plantes médicinales, peaux, poissons séchés, papier, aiguille ... Tout ce qui pourrait s'avérer utile à des voyageurs. Toutes ces choses, elle les offrait de bon cœur aux inconnus. Elle finit en jetant un coup d’œil au foyer et à la réserve de bois. Il en restait suffisamment jusqu'à son prochain ravitaillement.

Sa tâche était terminée. Mais elle ne souhaitait pas reprendre le chemin du retour maintenant. Elle voulait profiter un peu de ce petit cocon qu'offrait la Lavvu. Elle se mit à l'aise, étalant une peau par terre et allumant le feu. Et elle laissa ses pensées s'écouler librement. Passant d'un sujet à l'autre.

Une idée finit par prendre le pas sur toutes les autres. Le danger qui pouvait émaner de la Brèche. Elle se rappela de la discussion qu'elle avait eu avec Lestat où elle évoquait la possibilité de refermer ce passage. Des explosifs suffiraient. Mais maintenant qu'elle connaissait l'existence du Monde qui vivait derrière, c'était un chemin qu'elle se refusait à prendre. Elle ne voulait pas perdre Dame Libellule, ni Knut ni même la ronchonne Lyn. Ce serait se priver définitivement de ses amis. Pas question.

Alors, il fallait prévenir le danger. Mais comment ? En surveillant les allées et venues autour de la Brèche ? En allant apprendre les techniques et savoirs des Direwolves ? En piégeant l'entrée ? Mmmhh, elle pensait plus à un moyen de communication. Le handpan d'Eva lui revint à l'esprit. Un instrument surprenant aux sons endiablés. Ne pourrait-on pas faire de même ? Ne pourrait-on pas installer de quoi donner l'alerte en cas de besoin ? Il faudrait fabriquer un... gong peut être ? Non, sa fabrication avait l'air bien trop compliquée et lente. Elle n'avait pas les compétences pour. Elle devait trouver autre chose. Un objet qu'elle serait capable de construire rapidement. En plusieurs exemplaires. Et de reconstruire car l'humidité et le froid accéléreraient l'usure.

Réfléchis petite louve. Tu n'es pas une Nakhu pour rien. Tu es remplie de connaissances et de volonté. Tu va bien trouver une idée.

Elle roula sur le dos et observa la fumée s'envoler par l'ouverture de la tente artisanale. C'était fou à quel point de simples peaux cousues entre elles pouvaient contrer le climat actuel. Oh ! C'était çà ! Des peaux ! L'image d'un instrument où l'on frappait sur une peau tendue pour produire un son lui traversa la tête. Un Tambour ! Voilà ce qu'elle pourrait faire ! C'était super simple à utiliser. Il suffisait de taper dessus.

Déjà un plan s'établit dans son cerveau. Elle pourrait utiliser les tonneaux fournis par Chimaera pour mener à bien ce projet. Elle en installerait un à côté de la Brèche, un autre ici en remplacement et un dernier en territoire Nakhu. De là, un ailé pourrait rapidement transmettre la nouvelle. La zone serait couverte. Ils auraient le temps de se préparer à une nouvelle menace ou d'envoyer des renforts. Oui, çà lui parut une excellente idée !

Ce petit projet illuminait la journée de notre Sans-Oreille. Elle avait hâte de pouvoir le mener à bien !

Prudence

Whouah et là juste à droit un petit ours polaire qui court vers sa maman. En laissant échapper un léger rire, un petit nuage s’échappe de la gueule de la louve. C’était donc si paisible ici, puis au moins son pelage s’avérait fort utile. En revanche Peter n’avait pas du tout apprécié l’idée, il était restée se dorer sur une pierre en attendant que Prudence revienne. Ceci dit, serpent et froid glacial sur que ça faisait pas bon ménage…
Un autre coup de crayon et Prudence mit un point final à sa phrase. Deux jours qu’elle suivait les ours afin de remplir son carnet. Dire qu’ils étaient considérés comme dangereux. Pff… Nawak vraiment. La queue tressée balaie doucement la neige alors qu’elle range son carnet. Il était tant de rentrer… Histoire de refaire le stock en carburant. Un minimum quoi.
Puis de la fumée capte son attention alors qu’elle s’approche de la frontière. Tiens. La fameuse tente qu’elle avait vu, sauf que cette fois quelqu’un semblait s’y trouver. Toujours heureuse à l’idée de faire de nouvelles rencontres (et qui sait pouvoir faire quelques recherches supplémentaires), la solitaire afficha un immense sourire et une mine réjouie.

« — B’jour ! Je ne pensais pas croiser un loup ici ! »

Comme quoi certains se sentaient prêt à braver le froid.

« — Je m’appelle Prudence et toi ? »

Une Nakhus sans oreilles ! Si c’était pas trop mignon ça (bon la dite Nakhus semblait bien plus vieille quand même)…

Une seconde présence vint la rejoindre dans la tente. Notre Colombe, toujours le bidou en l'air, tourna la tête vers l'individu. Pas méfiante pour un sou. Ni même consciente de sa vulnérabilité dans sa position. Elle était bien trop contente de découvrir une louve qu'elle ne connaissait pas. En plus celle-ci se montrait sympathique. C'était super çà ! Elle appréciait rencontrer de nouvelle têtes. Même si cette-dernière avait quand même un petit côté familier. Il faut dire que des congénères avec ce type de corne, elle n'en connaissait qu'une. Mais ce n'était pas poli de détailler les gens. A la place, un sourire s'épanouit sur sa frimousse et sa voix chaleureuse s'éleva.

"Bienvenue Voyageuse Prudence dans la Lavvu de la Solidarité ! Moi c'est Kerguelen ! Vient donc te réchauffer près du feu !"

D'une patte, elle tapota la fourrure qui lui servait de matelas. L'invitant à prendre place à ses côtés et à profiter de la chaleur des flammes.

"Il y a d'autres peaux si la mienne n'est pas assez grande pour nous deux. Ah oui, et si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas à te servir ! Tout ici est à la la libre disposition des aventuriers."

Prudence

Ok c’était genre super, mais alors super cozy là-dedans. Kerguelen. C’était trop cool de rencontrer des loups aussi… aussi cool ? Sans se faire attendre, Prudence s’approche, la queue nattée s’agitant doucement, alors qu’un sourire étire ses babines. Déjà le poil épais dans le pays des glaces c’était pas mal, mais poil épais + feu + fourrure c’était CARRÉMENT le pied.

« — Whouahhh c’est trop bien ici ! Vraiment hyper douillet, t’as plus envie d’en repartir. »

La vache, ça allait être dur de retourner dehors après ça, genre vraiment. Un sourcil se lève, alors que Prudence effectue un petit mouvement de la patte en guise de remerciements. Mais…

« — Tu laisses tou à disposition comme ça ? Genre TOUT le monde peut faire comme chez soi ? Faut donner quelque chose en échange, comme des fruits secs ou de la main d’œuvre ? »

Prudence était vraiment curieuse pour le coup, c’était vraiment hyper… généreux de permettre à tous de profiter de cet aménagement.

La satisfaction fit rougir ses joues. C'était la première fois qu'une inconnue estimait la Lavvu à sa juste valeur. C'était un peu comme si on appréciait directement tout le labeur effectué pour fournir une telle prestation. Elle aurait aimé que tous ceux qui avaient participé à cette ouvrage puissent entendre ces compliments. Elle se chargera de jouer la messagère de ces agréables mots.

La réaction de Prudence la confortait dans son opinion. Malgré les mois passés, cette tente artisanale avait toujours son utilité. Il y avait encore des cœurs à réchauffer.

"Non, non, tout est gratuit ! Cette Lavvu a été conçue pour apporter le nécessaire aux aventuriers. Pour ceux qui se sentaient prêts à aller explorer la Brèche. Pour ceux qui en revenaient, affamés, transis de froid ou blessés. Elle est née du fruit de la collaboration entre Nakhus et Etelkrus. Bon, maintenant elle peut paraitre un peu désuète. Mais tu es la preuve vivante qu'il reste encore des explorateurs ! Qu'elle peut continuer à se dresser fièrement, comme un symbole d'espoir dans ce territoire glacé ! Un petit paradis de chaleur ! Mais je m'égare."

Elle lui fit un petit geste d'excuse. Elle était si contente qu'elle avait tendance à s'enflammer très vite. Et à raconter beaucoup plus qu'il n'en était nécessaire. Hop, elle roula sur le flanc droit pour laisser plus d'espace à sa nouvelle camarade. Elle aussi avait le droit de se poser confortablement.

"Donc, prends ce qu'il te faut ! Et ne t'inquiète pas, je me chargerai du ravitaillement à mon prochain passage."

Prudence

Bah dit donc, ça semblait pas être une mince affaire cette histoire de Lavvu, mais l’idée était vraiment cool. Prudence n’avait pas vraiment profité d’un abri ces derniers jours, trop occupée à crapahuter sur la glace et à se cacher derrière des tas de neige pour observer la faune de la grève.
Un clin d’oeil. Il n’y avait pas lieu de s’excuser. La Licorne pouvait parfaitement comprendre que l’on s’enflamme de la sorte sur des sujets qui nous passionnaient.

« — Hé tant que y’a des animaux à observer, j’serais toujours dans les parages ! »

Les sourcils se froncent aux mots suivants de la Nakhus..

« — Tu es toute seule à gérer la Lavvu ? Tu as dis que les Nakhus et les Etelkrus avaient construit cet abri ensemble… alors où sont tout les autres ? »

Y’en avait qu’une seule qui se bougeait les fesses ?

"Alors, nos chemins se croiseront à nouveau ! Oh ! On pourrait même mettre en place une correspondance si tu as besoin de quelque chose de spécifique."

Elle s'enthousiasmait beaucoup notre Colombe. Mille et un projets s'échafaudaient dans son esprit. Certains s'ancrant et d'autres s'envolaient car soufflés par des pensées plus importantes. Mais le désir d'améliorer les conditions de ses pairs et de les rendre heureux restait le plus fort. Même pour une louve qu'elle connaissait depuis à peine cinq minutes.

Vint la question presque fatidique. A laquelle elle répondit avec toute la franchise qui la caractérisait. Sans accuser quiconque.

"Les Etelkrus sont repartis chez eux après la fin des quêtes. Ce coin est plus bien froid que leur foyer du Sud."

Elle avait beaucoup attendu de cette collaboration, se faisant des films beaucoup trop utopiques. Elle avait néanmoins su se satisfaire des rares liens qui s'étaient créés. Saqqarah, Pepper, Anette, Désastre, Izykia et Alexandrine. Se souvenaient-ils d'elle ? Ou la distance et la fin de leur mission avait tout réduit en poussière ? Ce serait dommage, mais elle, Kerguelen, prendra soin des souvenirs qu'elle avait d'eux.

"Quant à ma famille, ils n'ont pas forcément le temps ni la volonté de venir par ici. Pour certains d'entre nous ce lieu rappelle de mauvais souvenirs... Je suis la plus têtue d'entre nous ! Et la plus rapide aussi grâce à Dame Yurai ! Mais ta présence prouve que j'ai bien fait d'entretenir ce refuge. Cela me satisfait amplement."

Prudence

L’idée de pouvoir repasser ici et de mettre en place quelque chose de sérieux séduit la louve dont les babines s’étirent en un large sourire.

« — Je viens pas mal rôder du côté des Nakhus, on pourra en discuter là-bas au besoin si tu préfères ! »

Après un peu de repos, histoire d’être quand même en forme, un minimum.
Oh. La réponse peine la Licorne. Il était triste de voir qu’une collaboration avait permis de mettre en place pareil abri, mais qu’une fois tout fini, il n’y ait plus rien.

« — Je vois. »

La Licorne se redressa, portant une patte à son poitrail.

« — Tu m’as offert un abri pour reprendre mes forces, saches qu’au besoin, je serai enchantée de t’aider, Kerguelen. »

Ce n’était pas une question d’être redevable. Simplement l’idée de voir qu’une seule personne se battre pour maintenir les lieux en état était chose qui attristait Prudence. Cela avait comme un goût d’injustice.
Kerguelen n’avait pas à être la seule à endosser les responsabilités.

Elle vagabondait près des terres Nakhus ? Pourtant Kerguelen n'avait pas eu la chance de la croiser là-bas. En même temps, elle était la plupart du temps le museau plongé dans ses plantes. Quel étrange destin de faire sa connaissance dans le plus hostile des territoires. A leur prochaine rencontre, elles seront entourées d'un milieu un peu plus vivant et coloré.

"Oh ! Oooooh ! J'ai trouvé ! Tu es la sœur de l'énergique Onyx !"

Le lien s'était établi, plus assuré maintenant qu'elle avait cette dernière information. Les cornes et les petits cristaux sur son corps ne pouvaient plus tromper. Prudence et la licorne devaient sûrement s'aventurer dans les mêmes zones. Parce qu'entre sœurs, on devait aimer rester ensemble, non ? Pour avoir des nouvelles l'une de l'autre. Enfin, c'était ce qu'elle imaginait avec sa vision de fille unique.

"Pas besoin de tant de formalités voyons !"

Elle se redressa pour tapoter délicatement la patte posée sur le poitrail. Ce n'était pas nécessaire d'en faire tant. Çà la gênait un peu d'être la destinatrice de ce qui ressemblait à un serment. Même si elle appréciait l'attention. Comme le prouvait le doux sourire qui étirait ses babines.

"Je m'en souviendrai. Mais dis-moi plutôt quel animal as-tu eu la chance d'observer ?"

Que notre Colombe puisse apprendre à découvrir un peu plus son interlocutrice. Et ainsi se sentir plus à même de lui demander son aide.

Prudence

À l’évocation d’Onyx, un rire échappe à Prudence. Bah dit donc, si même chez les Nakhus la frangine avait la réputation d’être une pile électrique… Tss, ceci dit c’était agréable d’avoir de ses nouvelles. La solitaire sentait parfois son odeur dans le coin, mais elles ne se croisaient pas tout le temps.
À quand la prochaine aventure entre frangines ?

« — Ahah oui ! C’est bien ma petite pile électrique de grande soeur ! »

Première née, mais plus petite. Prudence se contenta de sourire, sa queue nattée balayant doucement le sol. Kerguelen n’avait pas à se sentir gênée, la Licorne aimait bien accompagner ses paroles de gestes.
Puis vint la question sur les animaux que la louve avait pu observer. Ok, non seulement les Nakhus étaient d’excellents hôtes, mais en plus ils savaient comme entretenir une conversation.

« — Oh il y a vraiment des animaux très intéressants ! J’ai eu la chance de pouvoir observer des orques, mais seulement de loin, je n’ai malheureusement pas la capacité de respirer sous l’eau… »

Pour le moment.

« — Je me suis surtout concentrée sur une famille d’ours polaire. Une maman et ses deux petits. On aurait dit de petites peluches. »

C’est tout fluffy les ours polaires. Bon bien sûr Prudy avait détourné le regard quand ils s’alimentaient, était même allée jusqu’à s’éloigner, parce que même si c’était l’ordre naturel des choses, son côté Licorne criait à l’injuste. M’enfin intervenir en plein repas d’ours polaires avec 0 notion de combat, c’était pas la meilleure idée…
Les yeux de la louve cherchent le regard doré de son interlocutrice.

« — Ceci dit, j’espérais rencontrer un peu plus gros… du genre un dinosaure. Il paraît que ce sont de sacrés spécimens, cela doit être fascinant de les observer de près… »

Peut-être un jour… Quand l’opportunité se présenterait.

Oh, Onyx était l'aînée alors ! Comme quoi, la place dans une fratrie n'avait aucune incidence sur les traits de caractère.

"Ah oui ! Les adorables oursons ! Je les ai survolés avant de venir ici. Çà me fait toujours chaud au cœur de voir que la vie résiste à ce rude climat. La nature est si bien faite parfois !"

Mais peut être était-elle menacée ? C'était vrai que depuis l'apparition de la Brèche, elle n'avait pas noté de changements notables dans la population du coin. Elle parvenait toujours à croiser la route d'un être vivant.

"J'ai eu cette chance là si on peut dire. J'ai rencontré un Carnosaure ! Il était gigantesque et il m'a éternué dessus ! Je suis sûre que j'aurai pu rentrer dans ses narines sans problème !"

Elle se replongea mentalement dans sa première exploration du Monde Oublié avec Lestat. Cherchant ses mots pour partager ce qu'elle avait ressenti lors de cette énorme découverte.

"A la base, on cherchait un Mammouth. Mais c'était bien mieux. Et la fascination dont tu parles, elle m'a vraiment attrapée aux tripes. J'ai été émerveillée par ce chef d’œuvre, cette toute puissance, l'emboitement parfait des écailles... Oui, une splendide créature."

Ce souvenir la rendit presque nostalgique. Bientôt, elle y retournera. Bientôt, ses yeux brilleront à nouveau du plaisir de l'aventure.

"Après, en ces lieux même, il y a eu le Mosasaurus. Avec tout le mal qu'il a fait, il n'est pas un très agréable souvenir. As-tu déjà vu les quelques ossements restants de lui ? Çà pourrait te donner une idée de sa taille."

Et ce n'était pas les seuls Dinosaures qu'elle avait eu le hasard de rencontrer. Comme Prudence semblait intéressée par ce sujet, elle ne verrait sûrement pas de mal à ce qu'elle lui raconta toutes ses histoires.

"J'ai aussi vu un Afrovenator. Je ne sais pas si on peut le compter comme un Dino car c'était la représentation de Mido. Mais c'était le tout premier que j'ai pu toucher vivant ! Un contact vraiment particulier et plutôt apaisant. Et je compte bien réitérer l'expérience avec le Spinosaure qui menace nos terres !"

Caresser à nouveau un de ces reptiles géants n'était pas donné à tout le monde. Cela comportait de gros risques. Mais le jeu en valait la chandelle. C'était une expérimentation unique.

"Attends, j'ai peut être mes croquis avec moi."

Elle fit une roulade sur la peau pour atteindre sa besace. Elle plongea le museau dedans pour chercher les éventuelles parchemins. Mais elle ne les avait pas pris avec elle. Seule la carte était là, au cas où.

"Mince, ils sont à la maison. Je ne peux pas te montrer à quoi ils ressemblent."

Mine déçue sur son visage. Mais un début d'une nouvelle idée germa dans son esprit.

Prudence

Mais c’est qu’elle semblait en avoir vécu des aventures la louve sans-oreilles. À l’histoire du dinosaure et des narines, Prudence laisse échapper un rire.

« — Whouahhh ! Trop cool imagines comment on aurait appelé cette histoire ! L’épopée des narines du Carnosaure ! »

Bon d’accord, sur le papier ça aurait peut-être pas fait super glorieux, m’enfin qu’est-ce que ça aurait été drôle à raconter.
Les restes du Mosasaurus ?

« — Non je n’ai pas encore eu la chance de les voir… Il y a tant de choses à découvrir… Oh mais ! »

La truffe de Prudence vient s’écraser contre celle de Kerguelen dans un de ces contacts qui ne semblaient jamais gêner la Licorne.

« — Tu pourrais me le montrer pas vrai ? »

Des étoiles semblent briller dans les yeux mauves, alors que la queue nattée se balance de gauche à droite. Ce serait trop chouette ! Bon d’accord un tas de loups diraient qu’il n’y avait pas de quoi s’exciter devant un tas d’ossements, mais Prudy elle trouvait cela super cool.
La louve rompt le contact pour laisser la Nakhus chercher ses croquis (whouahhhhh savoir qu’elle était pas la seule à faire des croquis ça, ça faisait de Kergu une personne trop chouette). Mais oupsi, elle avait pas les croquis. Nullement déçue, la louve bombe le torse, un sourire amusé aux babines.

« — Pas grave ça me donnera une excuse pour repasser du côté des Nakhus et de votre sublime potager. »

Y’aurait bien moyen d’aider quelqu’un sur-place en échange d’une carotte.

Elle accompagna Prudence avec son propre rire. C'était si contagieux un rire aussi naturel. Elle s'imagina en mamie toute ridée au coin d'un feu. Racontant à des louveteaux des histoires effrayantes sur les narines d'un Carnosaure. Quelle image rigolote et si paisible d'un avenir toujours incertain.

Oh, elle eut droit à un réponse négative de la part de sa camarade. Sa gueule s’entrouvrit pour lui proposer spontanément de l'y emmener. Mais une truffe vint se coller contre la sienne. Kerguelen put à loisir contempler le joli regard couleur Corneille, surmonté de cristaux verts. Tant d'envie si lisible. Un sourire étirait déjà ses babines. Comment résister à çà ?

"Bien sûr ! Aujourd'hui même !"

Elle n'était que joie de pouvoir apporter de la satisfaction par une simple visite. Après tout, son travail de ravitaillement était terminé. Elle avait largement eu le temps de profiter du cocooning de la Lavvu. Elle se redressa à commença à replier la peau. En évitant d'enrouler l'aventurière à la queue nattée dedans. Son but n'était pas d'en faire une crêpe fourrée. Un air malicieux apparut sur son visage. Son idée avait bourgeonné. Il était temps de voir si elle était réalisable.

"As-tu déjà eu envie de voler, Prudence ?"

Prudence

Yeahhhh ! Une visite comme ça, ça ne se refusait pas. Puis Kerguelen semblait tellement en savoir sur ce fameux prédateur, Prudence n’aurait pas pu espéré mieux qu’une petite visite guidée.
Les yeux mauves observèrent la Nakhus replier la peaux avec soin. Ok, alors à retenir pour une prochaine visite : ranger tout ce qu’on prend, histoire de ne pas mettre le bazar. À la question de la louve, Prudence penche légèrement sa tête sur le côté.

« — J’ai déjà eu cette chance ! »

Et quelle expérience ce fut ! C’est avec des ailes qu’elle avait pu explorer une partie de la savane, jouer avec Te Hari (avec Papa et son super pouvoir aussi sinon ça n’aurait pas été drôle) et puis… elle avait trouvé son familier. Avoir des ailes ça avait été une très très bonne expérience.

« — Enfant, je me suis réveillée un beau matin, une paire d’ailes sur le dos. C’était si amusant ! »

Mais c’était parti soudainement…

« — Je ne dirais pas non si c’était à refaire. »

Après tout, elle avait vu quelques croquis étranges à la bibliothèque et à force d’observer les oiseaux, leur manière d’utiliser leurs ailes… Prudence avait noté quelques idées.

« — Et toi tu aimerais ? »

Oh mince. Elle n'aura pas le privilège de lui faire découvrir cette sensation. Mais à entendre l'intonation de sa voix et les mots utilisés, Prudence avait adoré l'expérience. Kerguelen ne put s'empêcher d'hocher vivement la tête, imaginant très bien les sensations ressenties. Aaah la liberté, le corps qui devint si léger ! Elle se montra également curieuse.

"A quoi ressemblaient tes ailes ?"

Il y avait une telle diversité d'ailes, qu'elle ne savait pas lesquelles imaginer sur le corps de sa camarades. Plumeuses, en cuir, comme celles des insectes ? C'était un peu triste qu'elle n'ait pas pu les conserver. Mais çà restait un beau souvenir.

Elle termina de ranger la peau à son emplacement d'origine. Elle récupéra sa besace et la passa autour de son épaule. Au retour de sa question, ses yeux pétillèrent et elle lâcha sur le ton de la confidence.

"Je le fais tous les jours."

Et grâce à son sauvetage de Violette face au Spinosaure, elle avait découvert qu'elle pouvait partager son don. Elle pouvait entrainer quelqu'un dans ses lumières. Elle n'avait pas retenté depuis. Beaucoup de choses s'étaient enchainées et ne lui avaient pas laisser le temps de se pencher sur la question. Mais là, elle était libre. La Grève serait un terrain propice pour un essai. Pas d'obstacle en cas de perte de contrôle.

"Je ne te garantis pas un atterrissage en douceur. Mais veux-tu essayer de voler avec moi ?"

La Nakhu passa la tête par l'ouverture de la Lavvu et inspira l'air frais. L'ambiance de la tente était si confortable qu'elle allait s'endormir. Il lui fallait toute sa concentration pour activer son Don. Enfin, sa broche gagna en intensité lumineuse. Douce lumière améthyste qui décora son poitrail blanc. Son regard doré se posa dans celui de Prudence et elle lui tendit une patte à moitié transformée en aurore boréale. Une simple invitation qui comprendrait le refus comme l'acceptation. Une envie d'offrir quelques minutes de plaisir.

Prudence

Ah bon sang, fallait avouer que Prudence regrettait quand même pas mal c’tte petite béné que la nature lui avait offerte sans prévenir. Ça avait été super cool de posséder des ailes.

« — À celle d’un oiseau, comme une corneille je dirais vu qu’elles étaient noires ! Sans vouloir voler la vedette à Yurai. »

Un clin d’oeil, accompagné d’un sourire taquin.
Elle espérait qu’on puisse faire ce genre de plaisanterie sans blesser… Après tout, Prudence était pas trop habituée à fréquenter des loups appartenant à des clans.
Elle suit Kerguelen dehors.
À la réponse de la louve, la solitaire incline légèrement sa tête sur le côté. Avait-elle un pouvoir caché qui lui permettait de faire apparaître des ailes magiquement ? Ou peut-être qu’elle pouvait flotter dans les airs ?

« — Oh ? »

Puis Prudy comprend.
Les yeux mauves observent chaque détails du début de la transformation.
Une fucking aurore boréale, là juste devant elle.

« — C’est magnifique ! »

Y’avait clairement pas d’autres mots. Prudence avait eu l’occasion de voir quelques aurores boréales ces derniers jours, mais cela avait été bref, là, voilà qu’elle en avait juste sous ses yeux. C’était vraiment superbe !
Un rire de la Licorne.

« — Comment refuser pareille proposition ? »

Le museau touche la joue de la Nakhus.
Sans hésitation, la Licorne se saisit de la patte de Kerguelen, prête à voir ce que cette expérience pourrait lui apporter.
La vache c’était quand même super classieux comme pouvoir, de quoi impressionner tout le continent !

Une paire d'ailes basiques. Faciles à imaginer du coup. Le noir allait à tous les teints en plus. Mais le basique avait son propre charme. Comme les fameuses plumes des Corneilles qu'elle évoquait justement. A sa plaisanterie, elle ne prit pas ombrage. Au contraire, elle partagea son humour. C'était agréable de rire avec ses pairs.

A l'exclamation admirative suivie du coup de museau, ses joues rosirent automatiquement. Réaction si fréquente lorsque l'on lui offrait un compliment. Déclenchée par son côté trop humble. Mais le rougissement laissa rapidement la place à la fierté, grâce à sa forte foi. Fierté de pouvoir montrer à tous la beauté dont était capable Dame Yurai. De pouvoir l'offrir aux autres. De pouvoir représenter sa Déesse d'une si jolie manière.

Et sa proposition reçut une réponse positive. A sa plus grande joie. Son regard doré pétilla et sa queue battit la cadence. Aujourd'hui, notre Colombe volera accompagnée.

Elle s'empara de la patte et par leur contact physique, entraina avec douceur Prudence dans sa transformation. Son glowstick s'illumina de mille feux, créant des reflets améthystes sur la neige. Ensemble, les deux silhouettes s'effacèrent progressivement. Perdant toute enveloppe corporelle et les limites d'un corps fait de chair. Plus de poids à transporter. Plus d'absence d'oreilles à camoufler. Plus de douleur due à l'effort. Plus d'air glacial qui mordait la peau. Rien qu'un sentiment de liberté pure. Une symbiose parfaite. Où l'appartenance à une meute n'existait plus.

Au-dessus du sol glacé, l'aurore boréale était là. Plus grande que d'habitude, car formée de deux personnes. Planant avec des mouvements doux. Avec lenteur, Kerguelen leur fit prendre de l'altitude. Elle ne voulait pas brusquer son amie. Elle souhaitait lui laisser le temps de savourer l'expérience. De découvrir la vue depuis le ciel sans subir la brise du vent.

Une fois suffisamment haut, mais pas trop, elle les fit voleter au-dessus de la Lavvu pour un petit au-revoir. Elle amorça ensuite leur course vers la zone où restaient encore quelques ossements du Prédateur marin. A faible allure qu'elle accentua progressivement. Pas trop vite pour faire durer le plaisir du vol. Elle gardait aussi en tête une certaine prudence. Car elle ignorait comment se passerait l'atterrissage. Mais pour l'instant, elle gérait bien son pouvoir. Alors, elle pouvait continuait à les faire avancer.

Danse des voiles lumineux qui firent une petite halte près d'une certaine maman ourse. Il était beaucoup plus facile de repérer les êtres vivants depuis leur position. Une fois le temps d'observation jugé suffisant, l'aurore reprit ses déplacements. Toujours plus loin, toujours complète, toujours harmonieuse.

Enfin, des éclats jaunâtres apparurent à l'horizon. Le squelette du Mosasaurus était là-bas. La chef d'orchestre entama sa descente. Avec douceur. Les mètres furent grignotés un par un. Pas de problème rencontré pour cette étape. Maintenant la décélération. Ce fut là que les choses se compliquèrent. Oh, elle avait bien calculé la distance nécessaire pour ne pas se manger les ossements. Mais la sensation de froid s'insinua en elle. Les limites de son pouvoir étaient toutes proches. Trop. Elle les franchit sans avoir le temps de faire un bel atterrissage. Les voiles de lumière perdirent de leur intensité, rendant impitoyablement leurs formes physiques aux deux louves. Ce fut frustrant de voir son corps apparaitre progressivement, sans être capable d'agir sur le processus. Elle usa des dernières gouttes de contrôle qui lui restait pour basculer vers un tas de neige empilé par le vent. Rendre moins violent l'impact était son objectif.

Monticule dans lequel la course termina en roulé-boulé. En un magnifique mélange de deux corps et de neige glacée. Neige que Kerguelen recracha pour mieux s'exprimer.

"Fin du vol. Destination atteinte. Tout le monde descend !"

Prudence

C’était… si étrange comme sensation. Prudence ne sentait plus son corps, en tout cas plus comme avant. L’air qui passait au travers elle, seul semblait demeurer son esprit alors qu’aux côtés de Kerguelen elle volait au-dessus de la grève.
Elles n’existaient plus sur ces terres, mais n’avaient pourtant jamais été aussi entières.
Ensemble, elles volèrent à la manière de Kerguelen au-dessus de la Lavvu, avant de recroiser le chemin de l’ourse et ses petits, Prudence aurait sans aucun doute laissé échapper un jappement joyeux si cette forme le lui aurait permis. M’enfin au moins elles ne troublaient pas la tranquillité de la mère.
Puis elles continuèrent leur route, s’approchant alors de ce qui restait du fameux dinosaure dont avait parlé la Nakhus. Avec beaucoup d’intérêt, Prudence profita de la scène vu du dessus pour estimer la taille de la bête. Il ne restait plus que le corps, la tête étant absente, mais ça n’en restait pas moins impressionnant. La descente fut entamée progressivement, la Licorne percevait les efforts, pour que tout se passe au mieux.
Et puis boum dans la neige.

Prudence se laisse tomba avec un rire joyeux, restant ainsi là sur le dos, à observer le ciel.

« — Whouah mais c’était incroyable ! Il est vraiment génial ton pouvoir ! »

Là-dessus rien à redire.
La solitaire finit par se relever, tendant une patte à la Nakhus pour l’aider aussi. Trop curieuse, elle finit par s’approcher des restes du dinosaure.
Quand bien même une part d’elle était stupéfaite par la taille de la bête, son côté Licorne pleurait sur cette mort.
Les coussinets effleurèrent une immense côte, le museau se tournant vers Kerguelen.

« — Tu crois qu’il y en a d’autres comme lui sous nos pattes ? »

Le rire joyeux de Prudence lui apprit que son atterrissage n'avait pas été mal pris. Pas de blessures. Elle avait plutôt bien évité la casse finalement ! Bon, il lui faudrait encore de l'entrainement pour véritablement le maitriser. Mais elle trouvera bien des camarades prêts à partir en vol avec elle. Maintenant qu'elle avait le premier pas dans cette quête d'amélioration, le reste ne devrait pas être trop difficile.

Elle attrapa la patte tendue avec un grand sourire. Hop, la voilà de nouveau sur ses quatre pattes. A ressentir tout ce qui l'entourait. Elle prit un peu de temps à vérifier qu'elle n'avait rien perdu lors de leur chute. Non, tout semblait être ok dans sa sacoche. Choupinette était dans son écharpe et Waffle dormait en boule tout au fond, au milieu des minis bouquets d'herbes médicinales. Tout le monde allait bien.

En quelques bonds, elle rejoignit sa camarade près des ossements. Elle la laissa les observer en silence. Elle se doutait que cela devait être impressionnant. Ce n'était pas tous les jours que l'on rencontrait une créature de cette taille. Kerguelen déambula dans le squelette. Elle retrouva les trous, souvenirs des os empruntés pour la construction de la Lavvu. Revenir ici créait un mélange étrange. Bons et mauvais souvenirs. L'attaque du Mosasaure vs l'entraide pour l'abri. Tout n'avait pas été mauvais. Elle préférait garder le bon côté des choses.

"Ici ou dans le Monde Oublié, il n'était sûrement pas le seul spécimen de son espèce. Mais nulle attaque n'a été recensée depuis."

La grève était devenu un lieu plutôt boudé depuis la confrontation. Peu d'observations avaient été faites. Lors de ses ravitaillement, la Colombe n'avait pas non plus aperçu de nouveaux signes de présence dinosaurienne. Un bon signe. Même si au début, elle avait craint que la Brèche ne fut refermée. Il y avait tant de choses à découvrir là-bas. Elle avait si hâte d'y retourner. Son regard se reporta sur son amie. Peut être que les ossements ne lui parlaient pas trop. Alors, elle lui apporta spontanément d'autres éléments. Ravie de pouvoir partager ses connaissances avec quelqu'un qui portait de l'intérêt à cette étrange faune.

"La tête a été emportée par les Etelkrus. Elle était allongée un peu comme celle de nos crocodiles. Le reste du corps était couvert d'écailles. Il possédait des griffes et des crocs immenses. Il était assez fort pour briser la glace et surgir de la mer. D'ailleurs, il se déplaçait aussi sur la terre. Il devait avoir des poumons car rester hors de l'eau ne l'a pas dérangé. Une véritable machine à tuer. Mmmh, en plus de mes croquis je pourrai te montrer l'armure que j'ai confectionné. Çà t'aiderait à mieux visualiser."

Prudence

C’était une bien triste fin, pour une bête qui peut-être avait traversé le temps, survécu à bien des calamités pour finir abattu sur la glace.
Avec un sourire, Prudence se tourna vers son amie.

« — Je me fais une vague idée de la puissance de sa mâchoire… »

Si c’était là l’ancêtre de prédateurs tels que le crocodile… Il y avait en effet de quoi le redouter.
À l’évocation de la tête emportée par les Etelkrus, un frisson parcourt le corps de la solitaire.

« — Beurk, quel macabre butin… »

Un soupir.

« — Bien que la curiosité me pousse à te dire oui, je crains que ma nature de Licorne n’apprécie guère de voir … ce genre de choses. J’espère qu’elle pourra te protéger en cas de danger ! »

En espérant qu’il n’y ait pas de nouveau danger…
Plus elle demeurait auprès de cette carcasse, plus Prudence se sentait mal, son côté Licorne n'appréciait mais alors vraiment pas. La louve avala sa salive non sans une certaine difficulté, avant de reculer de quelques pas. Le museau s'approche de la Nakhus alors que la sans-glowstick cherche à ne plus penser à la présence du feu prédateur.

« — Je ferais bien de filer, on se recroisera Kerguelen ! Merci pour la balade ! »

Sa truffe touche celle de la louve, alors qu'avec un rire et un mouvement de la patte, Prudence s'éloigne en quelques bonds pour regagner les terres connues (et retrouver Peter).

Brise de culpabilité. La Nature de Licorne. Elle l'avait mise de côté, trop absorbée dans sa volonté de faire plaisir. Trop contente de pouvoir offrir des connaissances à sa nouvelle amie. Mince. Indélicate proposition. Elle ne pensait pas que les effets s'étendaient jusqu'à des ossements. Mais maintenant, elle le savait. A l'avenir, elle saurait y prêter toute son attention. Il n'y avait rien de pire que de mettre mal à l'aise les autres.

"Oh ! Excuse-moi ! Oublions mes dernières paroles !"

Mais le mal était déjà fait. A moins que ce ne fut l'atmosphère du lieu ? L'attitude de Prudence n'était plus la même. L'insouciance et l'envie de découverte s'étaient envolées. Ici s'arrêterait leur petite promenade. Le temps des au revoirs était là. Mais avec la promesse de se recroiser. Petit goût amer. Vite chassé par son optimisme qui revint au galop. Elle qui pensait faire son solitaire ravitaillement hebdomadaire, avait passé un bon moment finalement. Bien plus chaleureux que son précédent aller-retour. Alors, armée contre tout sentiment négatif, elle salua joyeusement sa camarade.

"A très bientôt, Prudence !"

La Colombe restera quelques instants par là, à marcher pour faire le tour complet du Mosasaure. Avant de reprendre son envol et de se diriger vers la Brèche. Attirée comme un papillon par la flamme d'une bougie.

[Fin ! Merci

]

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