C'est la vie — Heinly

C’était en feu.
Prudence avait sentit l’odeur de la fumée, saisissant les ouvrages qu’elle était en train de bouquiner pour les amener dans son coin à elle, ainsi que Peter. Fallait absolument qu’elle s’éloigne, sans toucher personne, parce que sa malédiction de Licorne s’activerait. C’était pas une sans-coeur non plus, elle aida un loup qui avait une patte en moins à sortir sans encombre.
L’odeur de fumée devient vite insupportable. Les pattes de fumées apparaissent, lui masquant la gueule afin qu’elle puisse avancer sans encombre. Peter s’était caché sous la fourrure qui entourait son cou.
Tout ce savoir qui brûlait peu à peu.
Tant de choses seraient perdues.

Prudence toussote, parvenant à regagner la sortie avant de s’arrêter en hauteur, alors que le feu prend sous ses yeux. Dans la nuit… c’était chose terrifiante et pourtant… si belle à voir. Un instant le regard se fige, mémorisant la scène dans les moindres détails.
Puis il y a cette odeur.
Le museau se tourne d’un coup, pour voir un autre spectateur.

« — HEINLYYY ! »

Un cri de joie, de désespoir un peu aussi. Ça faisait un p’tit moment que tu le cherchais depuis ton retour, c’était pour ça aussi que tu traînais pas mal à la bibliothèque, parce que c’était là-bas votre première rencontre.
Le voir ici. À cet instant. C’était tellement improbable. Une forme de miracle au milieu de cette catastrophe.
La licorne se rapproche du loup.

« — J’suis tellement contente de te revoir ! Tu sais que ça fait un moment que j’te cherche, t’étais passé où ?! »

Les pattes de Prudence viennent entourer le cou du loup alors qu’elle le sert contre lui comme ils le faisaient si souvent dans sa famille pour se réconforter ou démontrer leur joie (c’est qu’elle s’était quand même inquiéter pour cet idiot). Elle relâche son emprise se tournant vers la bibliothèque.
Un silence bref.

« — Il y a là une certaine beauté, tu ne trouves pas ? »