Sass l Libre

Elle revenait de moins en moins.

Elle ne revenait plus. Etait-elle passée depuis qu'elle avait gueulé sur Holly, au milieu du campement, crachant sa colère et ses tripes ? Pas qu'elle ne s'en souvienne.

Si.

Pour voir sa mère, tout de même.

Celle qui était crevée. Rance, cradée, claquée, bouffée par les vers tout au fond de la Moere. Claquée, crachée, l'âme aux dieux. Et que la deuxième allait bientôt suivre, suivrait bientôt.

Qui resterait-il, alors, pour la faire rentrer au campement ? La louve sable traverse les frontières invisibles du Castel et s'assoit à l'entrée. Ses ailes couvrent son corps, déchirées par endroit, pas assez pour handicaper son vol mais de quoi la faire ressembler un peu plus à un monstre de cauchemar. Sa gueule se trace de mille coups de griffe, son corps ne fait pas exception, et le bout de sa queue a été gentiment abandonné à un dinosaure du Nord en échange de sa vie sauve - ou d'une énième bravade peut-être. Sa voix, elle le sait, n'est plus reconnaissable pour qui ne l'a pas croisée ces derniers mois. Son odeur est celle des monstres du Nord et de la glace qui jamais ne fond.

Il n'y a que son glowstick rouge de la gloire d'Aka qui résonne ses origines Etel. P'têtre même que des gosses ont vu le jour, ne l'ont jamais croisée.

P'têtre. Probablement. Que des clebs de plus à qui apprendre la vie.

Elle ferme à demi les yeux, incapable de se couper entièrement de ce sens comme des autres, et inspire à pleins poumons.

L'odeur du Castel.

L'odeur des siens.

Une odeur qui peine à lui apporter autre chose que de la colère et, peut-être même, une dose de mépris.

Quelle unité, dont on parle et qu'on ne prouve.

Une unité qu'elle n'a pas travaillé depuis bien longtemps.

Est-ce la colère ou la tristesse qui l'étreint le plus ?

Dur à dire.

Sass

▬ ft. Alexandrine

Eté 2021.
5ans.

Il est là est comme d'habitude et il surveille, Désastre.
Les entrées et les sorties, les habitudes de certains et celles qui en sont moins. Dans une cavité qu'il rejoint en quelques bonds, de là où il surplombe ce qu'on aurait pu nommer hall d'entrée. Le gris s'y cache, ne laisse remarquer que les rayures blanches dans l'ombre des roches.
Imperturbable, il surveille, oui.
C'est un besoin, un rituel. Une tâche à laquelle il ne déroge pas, pas s'il est ici, chez lui. Une heure importante où il se renseigne, sur tous, sur tout.

Aujourd'hui est un jour différent.
Aujourd'hui, une ombre de sursaut dans son regard.

Face à elle, la silhouette inhabituelle qui déchire l'entrée. On dirait un monstre mi-mort mi-vivant (un spectre). D'une certaine façon, c'est une revenante, mais lui ne la voit pas ainsi.
...
Il ne peut pas l'ignorer, le mouvement plus rapide de son coeur et ce qui saisit ses tripes. Déjà il est en bas, déjà il s'en approche.

A pas félin, ou plutôt dans la légèreté de la démarche de tout Anaconda.

Pour mieux s'arrêter, là.
Désastre n'est pas fait pour de grandes retrouvailles, il le sait et-
Il hésite, sur le premier mot à prononcer. Qu'est-ce qu'on se dit, en premier, après...des mois, une année à une moitié du monde d'écart. Son prénom, ou bien un

« ...Salut. »

C'est incertain.
Il s'est assis deux pas en retrait d'elle, fixe chaque nouveau trou dans ses ailes. Il raconte tous un combat, une aventure.
Il raconte tous ce qu'elle est devenue, elle.
L'amie.

C'était une odeur qu'elle aurait reconnue entre mille autres, même brouillée par des années passées hors des terres, loin d'eux, loin d'elle.
C'était une odeur qu'elle n'avait plus espéré sentir, à force de l'attendre, de ne plus l'attendre.

Que ressentit-elle, exactement, lorsqu'elle la sentit ?
Ce n'était qu'une odeur, elle avait pourtant une saveur bien amère.
Une part d'elle était, pourtant, soulagée de la croiser à nouveau.

Elle était abîmée, Alexandrine. Peut-être autant qu'elle l'était elle même ou peut-être plus. Qu'en savait-elle ? La connaissait-elle encore vraiment ?
Elle semblait si forte, pourtant. Une chose lui paraissait évidente, maintenant.
Même abîmée, Alexandrine, elle, ne marchait pas au bord du précipice.

Holly cilla et hésita. Deux possibilités se présentaient : Elle pouvait faire comme si elle ne l'avait pas reconnue, cette odeur, tourner les talons pour s'engouffrer dans la salle des trônes pour éviter une confrontation. Ce serait très bien ainsi et...
Couarde.
L'insulte lui revint en mémoire.

Elle redressa la tête, enveloppa la silhouette massive de la louve crème de son regard bleu.
Elle pouvait être courageuse, affronter, aussi.
Ce serait ce qu'elle ferait, oui.

...
Mais elles n'étaient pas seules. Le temps qu'elle réfléchisse, qu'elle hésite, Daisy l'avait devancée.
Tant pis.

Un sourire crispé sur les babines, un peu de regrets, au fond, elle fit volte face, disparaissant dans l'un des boyaux du Castel.

Dix, quinze, vingt loups souvent se trouvent au Castel en même temps, et le bruit de leurs pas sur la roche est presque imperceptible. Une toile de fond, un murmure bruissant qui un jour fut signe de réconfort, et aujourd'hui n'éveille qu'alerte. Lorsqu'un jeu de pattes se rapproche, les oreilles de la louve se tournent impitoyablement vers sa source, puis son regard. Son corps, qui s'est crispé.

Qui, devant la silhouette qui se dévoile, se détend.

Ici, tout n'est pas signe de mort. Ce genre de choses s'oublie vite.

Daisy. Elle ne l'a pas croisé depuis...

Elle ne l'a pas vu contempler la mort de sa mère, elle ne l'a pas vu partir, elle ne l'a pas vu revenir, elle n'a pas vu reprendre la place qui lui est du. Elle a entendu des bribes, des histoires, rien de plus que ce qui se raconte d'Anita, rien de plus que ce qu'un jour racontât Holly.

Un jour.

Un bonjour, de la part du loup gris.

Un instant sa présence, son regard, ses stries de craie et d'argent manquent balayer de ce qu'ils représentent tout ce que la colère et la solitude a remplacé. Un instant, elle manque bondir au devant de lui, hurler son nom, lui tourner autour et lui demander s'il a croisé des citrons, là où il a été. Un instant, elle manque accueillir son meilleur ami.

Mais la trahison d'une autre se rappelle, et le doute ce serpent insidieux lui mord le coeur et l'empêche.

Elle se redresse, un sourire moqueur aux babines.

Daisy !

Le ton est fier, le ton est bravache. Il est vivant, il se porte bien - mieux qu'elle visiblement - et c'est ce qui compte. Mais depuis un an, peut-être a-t-il changé. Peut-être n'est-elle plus qu'une ombre, l'ombre du Grand Nord, elle qui n'habite plus au Castel.

Peut-être n'est-elle plus que ça pour tout ceux qui sont restés. Si l'éloignement peut briser l'amour, peut-être peut-il briser l'amitié aussi. Peut-être seule la famille se tient-elle à l'écart de ce malheur...

Elle ne sait pas quoi lui dire d'autre. Un autre, une autre, elle aurait su. Tous les autres, qui n'importent que peu, ou qui importent trop. Holly, la traitresse, elle aurait su. Mais lui, l'ami, celui qu'Anette aurait voulu frère, mais qui n'était pas famille. Lui elle ne savait. Elle est heureuse de le voir, elle veut lui parler, le préfère à beaucoup, mais ne sait quoi lui dire.

Pour une fois, c'est à elle que les mots manquent.

Sass

▬ ft. Alexandrine

Eté 2021.
5ans.

La présence de l'Alpha n'est surprise qu'un peu trop tard.
Du coin d'un œil tourné vers l'arrière, ne perçoit pourtant pas même son ombre, et déjà il ne regarde plus qu'elle et oublie ce passage, ce doute quand à la venue d'une autre face à qui il se serait, pour un mot prononcé, éclipsé.
Il croise son regard, désormais.

Et au regard s'ensuit un rire sans bruit, sur ses babines à elle. Lui copie maladroitement : ce n'est pas aussi spontané que ce qui survient parfois sur ses babines, ce vague sourire est le fruit d'une hésitation et d'une réflexion combinées.
Il ne peut pas faire comme elle.
Ce grand sourire, qui s'étire tout du long de ses babines. Cette expression, rien qu'à elle...
Mmh.
Il n'aurait pu la trouver différente de celles qu'il lui lui allouait déjà, de toute façon : les images de sa banque lui sont fiables un temps, et puis le temps lui même vient donner déraison à sa mémoire. Il sait affirmer quelles cicatrices avaient faits leurs apparitions, entre maintenant et leur dernière fois, mais il ne peut plus capter avec autant de précision la façon dont varie les lumières de son regard où les sursauts de ses commissures.

Il doit réapprendre, qui est Alexandrine.

Et quand elle se redresse et que lui trésaille, et quand le silence fait suite au nom clamé...
Encore une fois, il ne sait plus quoi dire, il ne sait plus quoi faire.

Il doit réapprendre, à être avec Alexandrine.

Il agite l'oreille qui entend, comme pour vérifier qu'elle le peut encore. Elle parle toujours plus que lui, mais aujourd'hui est différent. Les yeux hétérochromes fouillent son visage, reviennent sur ses lèvres, attendent qu'elles bougent.
Tout comme elle, peut-être, attend que les mots vienne de lui.

Il est parti le premier, sans un au-revoir.
Il doit raconter le premier, ça doit être pour ça.

« Quatre mois. »

Une voix grave et basse, des yeux qui continuent à chercher.

« ...Je suis resté quatre mois ailleurs. Pour chercher comment aller mieux, après la mort de Pepper. »

Il est capable de l'énoncer sans ciller ou presque, maintenant. Il a su accepter le manque laissé, par ce qu'il trouva loin d'ici et ce que certains et certaines finirent de lui apporter ici.
Aujourd'hui, il peut dire aller bien.
Et elle ?
Il continue et s'anime un peu, au travers de ses paroles maladroites. Il n'a jamais été bon orateur, Désastre, ne le sera sans doute jamais.
Ce n'est pas grave.
Elle comprendra.

« J'ai vu des monstres immenses qui ressemblaient à des dragons moches. J'ai pensé à toi... Tu m'as manqué parfois. »

Quand il les voyait, eux. Ces dragons moches.
Sa queue se soulève et frappe sans un bruit le sol.

« J'ai trouvé ce que je cherchais, dans l'Ailleurs. Et toi, dans le Grand Nord..? »

Il ne sait pas ce qui la motive, là-bas.
Il hait cette terre, il y retournera pourtant.

Et il sourit, Daisy. Et il parle.

Il parle, plus qu'elle n'en avait souvenir. Il avait changé, lui aussi. Tellement changé. Elle le reconnait, c'est toujours lui, c'est toujours Dez', mais en différent. Mais après tout, n'avaient-ils pas tous changé ? Grandi. Vieilli. Ils n'étaient plus des enfants, loin de là. Mais c'est tout de même avec le sourire qu'il l'accueille, Daisy, et ça... et ça, ça la réchauffe un peu. P'têtre qu'elle s'attendait pas à tant. Elle s'attendait à de l'indifférence, une acceptation de son retour éventuellement. Ah, elle est pas morte ! Tout au plus.

Mais non.

C'est un sourire maladroit, et une histoire.

A la mention de Pepper, Alexandrine baisse les oreilles. A la mention des dragons, un sourire étire ses babines. Mi-figue, mi-raisin. Un peu triste, un peu amusé, un peu perdu.

Elle relève la tête et soupire.

Toi aussi, tu m'as manqué. Vous me manquez.

Vous me manquez encore, même quand je suis ici. Quelle est ma place ?

Elle détourne le regard.

MaSheina aussi, elle est partie.

Elle est crevée.

J'étais... Pas là.

J'étais même pas là.

Elle ne s'appesantit pas. Elle veut juste dire... Qu'elle comprend. Peut-être qu'elle comprend. MaSheina. Et MamAnette. Et... Bref.

J'sais pas. J'ai trouvé des monstres. Enfin, nan, des dinosaures. Et j'les bute. Pour Aka.

Pour oublier.

Elle laisse passer un silence, qu'elle passe à observer autour d'elle. Ce paysage, qu'elle chérit, mais qui ne lui apporte plus le réconfort d'autrefois.

J'y retournerai.

Pas aujourd'hui, pas demain. Mais bientôt.

Et toi, tu fais quoi ?

Maintenant que tu n'es plus son ombre ?

Sass

▬ ft. Alexandrine

Eté 2021.
5ans.

Le manque est donc partout. Chez elle, chez lui. Il ne sait pourquoi, alors, elle reste dans le Nord.
Pourquoi ne pas le faire taire, le manque ? Il ne sait pas encore quoi faire, avec ces ressentis là.
...
C'est difficile, pour celui qui ne comprend pas.

L'évocation de Sheina le fait avancer, un peu.
Ça, il peut comprendre.
S'il ne possède d'intelligence sociale, si les relations sont compliquées et l'empathie inexistante, il reste ce qui fut acquis par l'expérience de sa propre vie. Il sait que c'est douloureux, la perte d'une mère. La mort, en sa globalité.
Ils y avaient déjà été confrontés, quand ils étaient enfants.
Mais ce n'était pas une mère, pas leur mère respective, qui tomba de la montagne.

Son museau se baisse en même temps que son regard.

« D'être là ou pas, ça ne change rien. »

A la douleur, à la folle peine. A l'amour ressenti, qui reste là mais ne trouve plus celle qui le possède.
Il était là, quand Pepper est morte. Il était là et il fut le premier à le savoir. Le savait même avant qu'elle meurt, qu'elle finirait par mourir.
Il aurait dû être le mieux préparé.
Il fut celui qui prit la fuite.

Les monstres de l'ancien temps, les dinosaures, chassent ces fragments maussades de conversation.
Elle y retournera, là-bas.

« Jusqu'à quand ?
...
Il finira par ne plus avoir de dinosaures. Sauf si tu trouves celui plus fort que toi.
...
Mmh. »

Il ne sait pas, ce qui le tilt à cet instant.
Il pense au mal de l'esprit. Il pense aussi à si c'est vrai : qu'elle cherche un dinosaure plus fort qu'elle. Qu'elle les tue tous, jusqu'à lui. C'est dangereux, il le sait.
Elle aussi, doit le savoir.
Elle était là, pour le monstre de l'ancien temps grand de trente loups.

La question arrête ses pensées.

« Je soigne, beaucoup. Je chasse, je danse pour Kiro, je vois ma couleuvre durant une heure. Mmh. Je passe un instant avec les autres, aussi.
...
Je cherche, encore. Pour occuper tous les créneaux. »

Ça aussi, ça lui manque.
Le créneau d'Alexandrine.
Où ils se battaient, elle et lui.
Où ils n'étaient pas encore aussi forts et où les mères étaient encore là.

C'était il y a longtemps mais il ne peut pas oublier, Désastre.

Ca ne change rien.

Et pourtant, de l'apprendre, de réfléchir sur ses absences et son manque de présence ces derniers mois... C'était inéluctable, bien sûr. Mais les dernières semaines de MaSheina auraient-ils été plus doux de savoir que sa famille, toute sa famille était là auprès d'elle et l'aimait ? Avait-elle douté de l'amour qu'Alexandrine lui portait ? Avait-elle été blessée, dans ces derniers moments, de ne la revoir ?

C'était étrange, que ce soit elle maintenant qui porte la douleur et l'incertitude de ce qui avait du être celle de Sheina. Etait-ce un mal qu'elle s'infligeait en vain ? Oui, probablement. Elle le savait. Mais cela ne le rendait pas plus simple à combattre pour autant.

La louve détourne le regard, pour revenir à celui de Désastre lorsqu'il parle des monstres, des possibles et des risques. Alexandrine se redresse et gonfle le torse.

Non. Y'en a trop partout pour qu'ils disparaissent. Mais en faisant attention et sans prendre de risques inutiles, c'est pas pire qu'ici quand on tombe sur des gros prédateurs, ou que quand on va dans les failles. Tu veux venir dans le nord ?

Elle penche la tête sur le côté.

Pour ramener des cadavres, pour Aka. Pour Kiro.

Elle sourit.

Pour MamAnette.

Et tous les autres.

Son coeur se gonfle, elle secoue la tête :

J'pense j'irai jusqu'à ce que je trouve mieux à faire.

A l'explication de son emploi du temps elle acquiesce :

Serpent va bien ? On peut avoir un créneau si tu veux. Quand je suis là. Mh, si ça t'intéresse bien sûr. Mais j'aime bien passer du temps avec toi.

Simple et direct, un peu stupide.

On pourra aller chercher des citrons et faire des cabanes pour les poules.

Grand sourire, à l'évocation de ce souvenir teinté à la fois de danger et d'amusement. Et de combat.

Sujet: Re: Sass l Libre Dim 05 Sep 2021, 13:32

Sass

▬ ft. Alexandrine

Eté 2021.
5ans.

Ce qu'elle dit pourrait le rassurer, un peu. Elle mesure les risques et les dangers que représente ces prédateurs, elle prend garde, forte et prudente. C'est une bonne chose, il croit, elle n'est plus aussi impulsive qu'elle put l'être avant.
Oui. Elle aussi, d'une certaine manière. Elle a évolué.
La proposition dresse ses oreilles et lui fait poser l’œil rouge et l’œil jaune, aux étoiles contraires, sur elle.

« Oui. Un jour. »

La réponse en cache deux.
Une vérité établit, qu'un jour il y remonterait, dans ce Nord. Quelque chose de prévu, d'établi, de pensé et de programmé. Il partait trouvé Odon et Otis avec Sakura et TeHari ; ne leur restait plus qu'à annoncer leur départ et s'en aller vers là-bas.
Ce qu'il croit déceler. Une proposition d'aller avec elle. Peut-être après le voyage vers les Cœurs rouge et orange : il veut aller le moins possible dans le Nord, mais il doit aussi être prêt, s'entrainer. Auprès des Dires, ils obtiendraient un savoir à transmettre, un savoir à s'approprier. Il ne devra pas le perdre, jamais ; il faudra le mettre en application, au moins quelques fois, de temps en temps.
Disons, une fois par an. Ou une fois tous les deux ans, ce qu'il faut pour ne pas oublier l'acquis.
Il le ferait avec elle. C'est décidé.

Elle comptait y rester encore un moment, là-bas. Tant qu'elle ne trouvait rien de mieux à faire.
Ça pouvait prendre longtemps. Il croit.
Il hoche la tête et ne dit rien de plus, car il ne trouve rien à dire sur ça. Sa langue splittée se délit pourtant à l'évocation de Serpent, provoquant en même temps une lumière dans son regard.

« Très bien. Il apprend de nouvelles choses, mais lui n'aimerait pas le froid. Ni mon départ là-bas. »
Il sent le désespoir de l'animal, le mal de l'esprit qu'il aurait, lorsqu'il repartirait là-haut. Ce serait bien plus court que la première fois, il le pardonnerait vite.
« D'accord. Pour le créneau. Pour aller chercher des citrons, aussi.
...
Les poules, je préfère les manger. Pas leur construire des cabanes. »

C'est une vérité qu'il se doit de dire. Il n'aime pas assez les poules, ni les oiseaux, pour leur construire des abris. Il ne les aime qu'en repas.
Celles des Nakhus étaient bonnes, vraiment bonnes, mais leur avaient causés bien trop de problèmes pour qu'il n'y retourne. En y repensant, il suggère :

« ...Pour ne rien casser, nous pourrions être Dragonne et Quetzalcóatl dans le désert, aussi. Il fait très chaud. Pour compenser avec le froid du Nord. »

Il hibernait, avec trop de froid.
La chaleur le rendait vivant.

Sujet: Re: Sass l Libre Mer 15 Sep 2021, 01:27

Oui.

Ainsi soit-il, elle hoche la tête, pour tout ce qu'elle peut oublier cela n'en fera pas partie. Aux nouvelles de Serpent, elle ne peut s'empêcher de se mordre les babines. Pour cacher un rire, pour cacher une frustration.

Holly non plus, n'a pas aimé que je parte là-bas.

Ah ! C'est dit, elle n'a pas pu s'en empêcher, mais la perche était tendue et elle devait s'en saisir. Mais la louve sable chasse ces paroles de nouvelles, rebondit sur la conversation, joint cette danse de souvenirs passés et futurs :

C'est vrai, et puis je crois que j'en ai un peu marre de construire des trucs de toute façon. Les pattes, c'est pas fait pour ça.

C'était fait pour planer, et détruire. A la mention du désert, elle penche la tête sur le côté et un frisson parcourt son corps ; anticipant la douceur et la délicatesse de la caresse du soleil provenant de toutes parts. Du ciel, réverbérée sur le sol, dans les gorges, auquel rien ne pouvait échapper. Malgré elle, ses babines s'étirent :

C'est une excellente idée.

Si le froid l'avait tannée, elle restait un dragon d'Aka. Un dragon de feu ; le rouge était sa couleur. Et puis, elle n'avait pas pris le temps de visiter le désert. Pourquoi ? Elle ne saurait dire exactement pourquoi. Elle s'était focalisée sur d'autres endroits, qui faisaient battre son coeur si ça n'était vibrer son corps. Peut-être était-il temps de lier les deux.

Alexandrine pencha la tête sur le côté :

Il y a un volcan, dans le Nord. Il ne fait pas froid partout, tu verras.

Elle sourit de nouveau, avant de balayer nerveusement le sol de sa queue. Elle force ses épaules à se détendre. Il y avait beaucoup, en ce moment. Un beaucoup qu'elle avait du mal à définir, un beaucoup large qui était là depuis longtemps et qui ne voulait pas partir. Elle contemplait aujourd'hui, et elle n'arrivait pas à voir un demain qui soit aussi clair qu'un hier. Etait-ce là le fruit d'une enfance heureuse ? Le prix à payer, pour l'amour d'une famille, pour l'innocence de la jeunesse ?

Le prix d'une vie qui toujours rappelait ce qui était - ce qui était si bien.

Elle souffle, de sa truffe. Ses paroles, comme ses pensées, passent d'un sujet à un autre sans véritable fil conducteur.

Oui, le désert est une excellente idée.

Elle avait besoin d'un beau aujourd'hui, et il ne se construirait pas seul. Daisy l'y aiderait.

Il fallait aussi qu'elle voie Tita.

Sujet: Re: Sass l Libre Dim 19 Sep 2021, 20:28

Sass

▬ ft. Alexandrine

Eté 2021.
5ans.

« Ah. »

Il ne sait quoi dire d'autre, au fait que Holly n'ait voulu s'y rendre. Car Holly aussi, avait été au Nord, pourquoi aurait-elle refusé pour Alexandrine ? Ce n'est pas quelque chose qu'il comprend, Désastre, ce n'est pas quelque chose sur laquelle il veut s'étendre, aussi. Aussi passe-t-il sur la suite de leur conversation, fluide, bavard.
Elle trouve accord avec lui et cette non-volonté de construire à nouveau, préférant réaliser autre chose de ses pattes.
Il hoche la tête, convaincu.
Avec les siennes, il préfère panser et suturer, se saisir de plantes après les avoir cueillies. Il préfère... Ce tout, oui, cet ensemble de tâches qui compose ce rang choisi.

Elle lui parle d'un volcan où il ne fait pas froid, dans le Nord, lui repense aussi aux sources-chaudes.
Peut-être que s'y rendre, souvent, serait moyen de s'en sortir face au froid.
Une exploration en étoile, autour de ces sources de chaleur. Pour ne pas laisser à ses doigts, à sa queue, à ses yeux, le temps d'être congelé.

« Tu me le montreras. »

Lorsqu'il remonterait dans le Nord, pour la mission. Si elle y était, elle aussi.
Il accepterait d'y rester un peu plus, pour le voir avec elle.

Mais plus que le froid, c'est la chaleur qui l'appelle encore. D'elle, il veut s'en éloigner le moins possible.

« On peut y aller aujourd'hui. Maintenant.
...Bientôt, sinon. »

Il s'est un peu redressé, Désastre. Les yeux dans les siens, c'est une invitation à braver le sable et le soleil en quête d'une joie qui se partage.

Sujet: Re: Sass l Libre Lun 20 Sep 2021, 14:20

Elle hésite.

Maintenant ?

Elle vient seulement de rentrer, cette fois elle est partie longtemps dans le Nord, plusieurs semaines. Elle n’a pas revu sa famille, elle n’a pas revu Holly non plus. Mais elle a très envie d’aller dans le désert, de se noyer un peu plus longtemps dans l’oubli et la chaleur. Une seule chose la retient pourtant, à regret alors que son regard chasse pour ne pas voir la déception dans celui de Daisy :

Il faut déjà que j’aille voir Mamanette à la plage. Tu vas la voir de temps en temps ?

Es-tu meilleur fils que je ne suis fille ? Tita y allait souvent, mais lui elle n’était pas sûre.

Elle se mordille les babines.

Mais demain ? Demain ça serait cool.

Sujet: Re: Sass l Libre Lun 27 Sep 2021, 20:17

Sass

▬ ft. Alexandrine

Eté 2021.
5ans.

Il la regarde toujours, dans l'attente de la réponse.
Ignore les yeux qui regardent sur le côté, ne comprenant pourquoi elle décentrait soudain son attention. Quelque chose, peut-être.[i] Il tourne la tête et regarde plus loin dans le castel, avant de revenir sur elle.
Elle devait d'abord aller voir Anette.
« D'accord. »
Voix neutre qui ne suggère rien de plus. Il comprend, ne se vexe de toute façon de rien. Il n'est pas capable de grand chose, Désastre, la honte ne fait partie de ses compétences, [i]pas encore.
Attendons pour cela deux pattes immobilisées.
A la question, il redresse son museau.
« Mmh. Une fois. »

Pour répondre à la promesse de la plage, pour apaiser sa peine et la sienne aussi, pour danser dans le sable et s'accompagner sur les dunes salées...
Une fois. Mais une grande fois, qui valait toutes les fois.
A la proposition, l'éclat se ravive dans le regard.

« D'accord. »
Alors...
« A demain. »

Puisqu'elle se devait partir joindre sa mère, et lui retourner à ses activités, il la laisserait donc à ce retour parmi les siens et la défierait le lendemain sur le sable brûlant face au vent ardent.

» Feu - Libre
» What's in there ? l Libre
» E.P.I. [Libre]
» Jet Lag l Libre
» Your Name No More (libre)