Ciel - Tawana

J'ai imploré le ciel pour une vie meilleure.
Mais j'ai bien vite compris qu'il ne me donnera rien.

Elle avait longtemps songé aux paroles de Narcisse, à toutes les paroles de Narcisse.
Des plus tristes, en resongeant à son état, à lui, pauvre loup qui venait de perdre de sa mère en plus de s'être fait pointer de la patte par des camarades qu'il avait souhaité protéger, sans qu'elle ne puisse faire quoi que ce soit pour lui venir en aide puisqu'il n'était pas décidé à partager davantage ses souffrances... et aux autres.

Une histoire de choix, hein.
Pouvait-elle vraiment choisir, d'être heureuse ? Pouvait-elle, de par sa propre volonté, ne plus sentir cet étau qui lui serrait constamment le cœur et la poussait vers le vide.

Ce vide, pouvait-elle le combler par sa simple volonté ?

Holly bâilla à s'en décrocher la mâchoire. Cela faisait un moment qu'elle songeait, assise, isolée, dans un endroit à l'extérieur du Castel. C'était, cependant, là, une solitude dont elle n'avait pas souffert et qui s'était même avérée être bénéfique pour qu'elle puisse laisser libre cours à ses réflexions.
La nuit était tombée et la plupart des loups étaient rentrés se coucher. Elle, ferait sûrement une ronde, pour penser encore et par ce qu'elle avait envie, avant de retrouver sa tanière.
Vide.

Elle chassa cette pensée et s'attarda plutôt sur une odeur, une silhouette, familière et appréciée. Un sourire léger sur les babines, elle s'approcha de lui.

- Bonsoir, Tawana.

La nuit qui tombe quand le jour s'efface.
Le loup qui avait terminer son travail, s'en va voir ailleurs. Il passe quand même chez lui histoire de voir si tout allait bien, parce qu'il sait Tawana pour l'incendie chez les Nakhus. Remercie Narcisse intérieurement pour les avoir ramené sains et sauf, même si il était peiné par la situations des disciples de la Corneille mais il avait bonne espoir, qu'ils s'étaient sortit de ce pétrin.
Près de lui il y avait Hamakhis qui lui tenait chaud, parfois des léchouilles déposé sur la joue signe d'inquiétude chez le loup reptilien. Puis plus loin une place toujours vide.

Elle n'était toujours pas rentrée.

De plus en plus, le lycaon se disait qu'elle ne rentrerais peut-être jamais. Des nouvelles il en avait rarement, il sait tout de même quel part au Nord en compagnie de Désastre et Sakura parce qu'elle est venue, lui demander la cape qu'il avait craft en compagnie de l'élève et de Meshret. Il ne voyait pas pourquoi refuser surtout qu'il n'y retournerait pas de si tôt, au Nord.
Mais l'absence se faisait ressentir de jour en jour, et après un dernier sourire de façade disparaît dans la nuit, la silhouette svelte qui parcoure la lande du Castel endormit. Il baille doucement quand il sort complètement du Castel, pour s'arrêter net devant l'entré de la forêt, donnant sur la Dent de Roc de ce côté ci.

Le regard de braise fixe inlassablement les silhouettes noire qui s'agitent doucement sous le vent un peu frais du soir, quand il trouva un rocher plat et s'y installa dessus. Les oreilles redresser, attendait-il un signe, un bruit qui seraient celle des membranes de cuire de sa fille qui claque dans les airs. Pourtant rien. Juste le son des branches qui s'entrechoquent.

Un soupir lasse.
Puis une voix qui se fraie un chemin, la tête qui se tourne légèrement pour voir la silhouette bleue qui luit sous les rayons lunaire.

Alors il se lève doucement pour pivoté sur lui même, affichant un sourire à son interlocutrice, dont la présence était tout aussi apprécié.

«_ Bonsoir Holly. Comment te portes-tu ? » La queue en panache se balance comme la pendule, quand il descends de son mini promontoire pour être à yeux égale avec l'amie qui ce tenait fasse à lui. «_ Je crois que Morphée ne veut pas de nous ce soir. »

Dit-il doucement dans un rire.
Les épaules qui tressautent légèrement, quand le sourire peint sur le visage ne disparaît pas pour autant. Oui il était bien inquiet pour sa fille et une personne observatrice le lirait dans ses yeux, cette inquiétude.
Mais malgré ça il garde le sourire parce qu'il était comme ça, et on le connaissait pour ça justement.

- Je vais bien, et toi ?

Ce n'était presque pas un mensonge, ce soir. Les paroles de Narcisse l'avait éclairées et lui donnaient l'espoir de cette vie meilleure à laquelle elle aspirait tant. Disons alors qu'elle allait mieux que d'ordinaire, ce que l'on pourrait considérer comme un bien, oui.
Ce qui n'était peut-être pas vraiment son cas, à lui, à Tawana, comme aurait pu lui laisser supposer ce soupir surpris avant qu'elle ne s'annonce et ce quelque chose dans son regard, lorsqu'elle y posa le sien.
Mais peut-être se faisait-elle des idées... Alors elle se permit un petit détour, afin de ne pas se montrer trop intrusive, de part une supposition maladroite.

- Je vois ça. Tu as une idée de ce qui t'empêche de trouver le sommeil ?

Elle serait alors une oreille attentive.
Il y avait quelque chose de plaisant, dans cette compagnie nocturne entre deux éveillés dans un Castel si calme. Quelque part, elle devait l'avouer, Holly se réjouissait d'avoir croisé sa route.
Elle se coucha dans l'herbe et étendit ses pattes devant elle, s'installant là, puisqu'elle y était bien.

«_ Je vais bien comme toujours. »

Parce que c'était toujours le cas, même si inquiétude il y avait. Il se permet de s'assoir sur le peu d'herbe qui se trouver près d'eux quand le jaune du Dieu Anaconda brille doucement, pourrait presque entré en résonance avec la couleur orange de la Déesse Renarde, sa sœur.
Les oreilles sont toujours attentifs et c'est pour cela qu'ils pivotent machinalement, car l'esprit espère.

Une question qui lui fut poser.
Qu'est-ce qui lui empêchait de dormir ce soir ? Une excellente question, parce que plus il réfléchit plus il se disait que c'était un tout.

«_ Je dois avouer que la mort de Dame Sheina me mine un peu. Je n'avais discuter qu'une fois avec elle comme Pepper.»

Mais cela avait suffit à le tenir en respect envers cette louve chauve souris. Hommage il ne pût faire parce que ce moment, appartenait à Dame Anette et ces enfants, et lui étranger qu'il était n'avait guère sa place et c'était normal.

«_ Il y a aussi un peu l'inquiétude pour Dag, même si il me dit qu'il va bien je ne peux m'empêcher de m'inquiéter.»

Certainement parce que c'était l'esprit paternelle qui prenait le dessus, plus que de raison.
Et comment le lui reprocher ? C'était bien normal après tout, il n'était fils de son propre sang et de sa chair, mais l'avait-il élevé et vu grandir au même stade que Te Hari. Les as tout deux aimé de la même manière sans distinction.
Un Amour sans limite et égale.

«_ En ce qui concerne Te Hari, elle semble changé sur bien des points. Si bien que la dernière fois j'ai peiné à la reconnaître, surtout qu'elle a changer d'apparence. Mais plus que ça, elle semble s'être éloigné du monde...»

Le regard se repose sur la silhouette des pins.
Il n'avait jamais caché ses inquiétudes à part à ses enfants, parce qu'il ne voulait pas les embarrasser avec ces scrupules. Alors que l'amie qui se couche en face de lui ne s'embarrassera guère de cela. Énième soupir qui s'échappe quand la braise rencontre la glace.

«_ Et toi ? Pourquoi le sommeil ne veux pas de toi ?»

Question posé dans une voix douce et calme, comme à l'accoutumé.
Patiemment il attendra la réponse de la bleue.

Ah, la mort de Sheina.
Elle avait beau ne pas connaître la louve ailée au delà d'une conversation échangée il y a de cela fort longtemps, maintenant, elle ne pouvait que voir à quel point elle était aimée. Par ce qu'elle avait été une mère aimante et une compagne dévouée. Par ce qu'elle avait vu Narcisse si malheureux et se doutait bien qu'Alexandrine et Anita ne vivaient pas mieux le départ de leur Maman.
Elle ne pouvait donc que compatir à leur peine.

Pour ce qui était des enfants de Tawana... Elle eut un léger sourire, dont on ne pouvait vraiment déterminer la nature. Il semblait beaucoup s'inquiéter pour eux et, quelque part, n'était-ce pas un comportement normal lorsque l'on aimait quelqu'un que l'on devinait en souffrance ?
L'étaient-ils, d'ailleurs, en souffrance, les enfants de Tawana ? N'était-il pas seulement un papa un peu trop inquiet ?

Son sourire s'élargit.

- Tu sais, parfois, un petit relooking, ça fait du bien au moral.

Elle était elle-même passée, un jour, d'accessoires roses pâles au... noir, et au sidecut, et au harnais. Holly pouvait donc comprendre les envies de changement de son apprentie.
L'Alpha bleue bougea un peu pour offrir une accolade, qui se voulut réconfortante, à son ami.

- Ne t'inquiètes pas. Tout ira bien pour eux, par ce qu'ils t'ont toi. Laisse les explorer leurs chemins et... et si ils ont besoin, un jour, je suis persuadée qu'ils sauront revenir vers leur papa.

Bon, d'accord, elle ne pouvait pas être généreuse en conseils d'éducation avisés, Holly, par ce qu'elle n'était pas -encore, cela viendrait car elle l'avait décidé- maman et n'avait donc pas d'expérience à ce sujet. C'était un ressenti personnel, une intuition.

- Je songeais.

C'était évasif, comme réponse, elle en avait conscience. Mais comment lui expliquer ? Est-ce qu'il... comprendrait ?
Et si... ?
Il était gentil, Tawana, il était respectueux avec elle et elle était plus proche de lui que de bien des loups Etelkrus.

- Je n'ai plus personne, dans ma vie et je ne veux plus aimer. Ce fut trop douloureux. Mais je veux des enfants plus que tout au monde.

La tête se secoue doucement, replaçant au passage quelques mèches ondulés sur l'échine, avant que les yeux de braise ne se reposent sur la silhouette, encore couché là.
Voix qui pénètre dans les oreilles quand il voit le visage de la bleue s'illuminer d'un simple sourire, lui disant qu'un relooking faisait du bien au moral de temps en temps. Cela dépendait pour qui parce que les gens retrouvaient leur morale parfois en discutant avec un ami proche, un membre de la famille, courir aux pieds des montagnes et tant d'autres choses.

Il n'interrompt pas une seul seconde la louve bleu, qui continue de parler.
Qui essaie de le rassurer à propos de ses enfants un peu mal en point et éloigné. Lui qui à l'inquiétude facile, le sourire qui s'élargit un peu.

«_ Sans doute es-tu dans le vrai. »
Il hoche doucement de la tête, quand contact il sent près de lui. Comme à l'accoutumé, le corps se tends instinctivement quand la respiration se bloque un instant. A l'intérieur des tympans, entends le cœur qui bat rapidement quand l'esprit ravive les souvenirs douloureux. La Souillure.

Mais il n'y avait pas d'inquiétude à avoir, ce n'était qu'Holly, Tawana.
Détends toi.
Inspire doucement pour expirer, le corps ne détends un peu après quelques minutes. Oreilles qui pivotent en la direction de la bleu qui lui disait qu'elle songe. A quoi pouvait-elle bien songer ? C'était une question dont il n'aurait besoin de demander la réponse, parce qu'elle tombe, ricoche comme la pierre sur l'eau tranquille.
Elle voulait avoir des enfants.

Tawana ignorait à quel point il était important pour la louve bleu d'avoir des enfants près d'elle. Ignorait donc jusqu'à maintenant, qu'elle n'était probablement plus avec Alexandrine, mais là encore ignore totalement pourquoi et sincèrement, il ne s'en mêlerait pas.
Parce que ça ne le regardait pas et surtout cela semblait être récent, alors il attendrait qu'elle se confie à lui, si confiance suffisante elle avait en lui. Car il faut bien dire, le lycaon ne faisait pas partie des proches de l'Alpha bleu. Il le sait.

Bête cornu à compris ce que désirait louve bleu.
Ce désir auquel le loup cornu ne pouvait répondre favorablement, parce qu'il ne pouvait se permettre ce genre de chose. Même pour aider.

«_ Je comprends. » Parce qu'il sait quand même un peu, ce que ça fait d'avoir un cœur meurtris par amour. Parce qu'il à aimé un être qui a disparut du jour au lendemain. Un amour qui s'était développé au fur et à mesure des jours, des mois, qui se transforment en années. Oui dans son cas, Tawana avait eu un coup de foudre, un coup à sens unique. «_ Mais je ne peux pas. Parce que j'ai beaucoup trop de respect envers les louves.»

Parce qu'il sait maintenant ce que ça fait, d'être traiter comme un simple objet.
Une bonne petite poule pondeuse qu'il était facile de gonflé.
Et ça il s'y refusait, parce qu'il avait peur de faire Mal. Comme Lui.

«_ Et c'est surtout qu'il faut que je sois amoureux de cette personne, quels quelle soit. Et je doute fortement que tu m'aimes de cette amour là Holly.»

Parce que je ne suis pas ton genre.
Parce que ce ne serait pas approprié.
Parce que tu trouvera un jour, le bonheur que tu souhaite.

Et il ne savait pas à quel point c'était vrai, car plus tard, dans les jours à venir, elle trouverait cette petite loupiotte abandonnée. Deviendrait-elle son Trésor à elle.

Elle secoua la tête, doucement.

- Ce n'était pas une demande.

Une pensée, comme ça, liée à ce qu'elle pouvait ressentir, actuellement.
Mais pouvait-elle, elle aussi, seulement se lier à quelqu'un de sa meute, de cette façon, du moins, juste par ce qu'il était gentil. Elle avait essuyé tant de déboires amoureux et ça avait été difficile. Pourtant, une part d'elle restait fleur bleue et c'était... difficile, oui, d'y renoncer totalement.
De se dire que, si enfant elle avait, ils ne seraient pas le fruit d'un amour partagé, mais d'un désir profond de combler sa si grande solitude.

Oh, elle ne tirait pas un trait sur cette pensée là, par ce qu'elle savait bien, malgré tout, qu'elle était faite pour être mère. Mais se laissait le temps de réfléchir, d'attendre le bon moment et, peut-être, à défaut d'un amour fou -elle ne croyait plus en l'amour véritable, celui qui promettait tant de choses avant de disparaître- quelqu'un qui lui plaisait.
Son regard se voila, un peu, en songeant à cela et, soudainement, elle se sentit harassée.

- Ce n'est pas le moment pour moi, de toutes manières. J'ai tant de choses à faire, avant.

Comme se reconstruire. Ils avaient laissé tant de failles sanglantes, Alexandrine et Méridor.

- Je sais que cela viendra, un jour, mais pas maintenant.

Un soupir franchit ses babines, elle ferma les yeux.

- Nous ne sommes pas si différents, toi et moi. Ce dont nous rêvons, c'est d'un amour sincère capable de nous donner ce que nous souhaitons. Je te souhaite de le trouver. Pour moi, c'est terminé. Par deux fois, j'ai été abandonnée : Il n'y aura pas de troisième fois.

Elle n'était pas capable de l'aimer lui.
Elle ne serait plus capable d'aimer personne : Son cœur meurtri avait cessé de battre pour les gens et maintenant...

Maintenant, elle était si fatiguée, la fleur bleue.

Avait-il mal interprété les paroles de la louve bleu ? Complètement.
Puisque celle-ci secoue négativement de la tête et la voix qui confirmait bel et bien qu'elle n'en faisait pas la demande. Il hoche de la tête de manière silencieuse en guise compréhension, et au fond de lui cela le soulageait parce qu'il ne voulait pas se retrouver dans ce genre d'histoire infernal qui fait perdre la tête et les repères, ne souhaitait pas cela non plus à Holly. Pour elle il ne voulait que son bonheur, ne lui souhaitait que le meilleurs dans un avenir proche.
Alors elle continue de parler, et lui se fait oreille attentive quand le regard de braise ne quitte pas silhouette bleu, voit les divers expression passer sur son visage, les mots qui s'infiltre dans les oreilles fournit.

Un jour elle aurait ce bonheur auquel elle aspire. Pas demain, pas dans un mois, pas dans dix ans, un jour seulement. Puis finalement elle et lui n'étaient pas si différent l'un comme l'autre parce que tout deux voulaient amour sincère, avoir peut-être une famille et simplement être heureux. Mais visiblement ils n'avaient le droit à ce bonheur là.

A celui qui à été victime du Vice.
A celle qui à été abandonnée plus d'une fois.

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Il allait dire quelque chose avant d'entendre la fin de la phrase. Par deux fois elle avait été abandonnée, une troisième ne saurait pas toléré. Plus de l'inquiétude que réellement de la curiosité il ne pût s'empêcher de demander

«_ Pourquoi t'as-on abandonnée ? » Dans cette question, une voix qui se fait compatissante parce qu'il veut comprendre. Parce qu'il veut aider ne serait-ce qu'un peu cette âme qu'il sent un peu éreinté. «_ Personne ne devrait subir l'abandon car tout le monde à le droit d'Amour. Aimer et être aimer. »

Parce qu'il ne comprenait pas et ne comprendrais jamais le concept de l'Abandon.
Pourquoi consacrer son temps, sa vie, son amour, ces joies et ces peines à des personnes, pour ensuite les jetés comme de vulgaire sac ? Cela échappait totalement à Tawana, sans doute parce que lui serait incapable d'abandonné qui que ce soit, beaucoup trop fidèle et loyal envers ceux qu'il aime.
Âme bienveillante il était, il ne pouvait en être autrement.
Et parce qu'il aime, il fait cet effort là. Se tourne légèrement pour prendre la louve entre ces pattes, dans cette étreinte qui se voulait chaleureuse. Poils et chevelure se mélangent doucement quand le vent nocturne souffle agréablement sur la plaine à présent déserte, longue queue en panache qui encerclent les pattes se veut être une mesure de sécurité.

Holly avait été là pour lui qui était elle à l'époque, alors Tawana serait là pour elle aujourd'hui. Ne fait pas cela par obligation, mais parce qu'il aime beaucoup Holly. Parce qu'ils ont vécu beaucoup de chose ensemble et surtout parce qu'elle est son amie, et amies toujours doivent se soutenir. Pour cela qu'il ajoute ensuite

«_ J'ai encore la bouteille de vin, je peux aller la chercher si tu veux. » Petit rire léger pour la détendre un peu.«_ Si tu veux pleurer ou te confier n'hésite pas, je ne pourrais pas changer ce qui c'est passé certes, mais permet moi d'être l'oreille attentive. Permet moi d'être l'ami et non le panseur, je t'aiderai à ma manière comme je le pourrais et cela jusqu'à la fin. Tu as ma parole. »

Promesse que j'ai aussi faite à Anita il y a quelque temps auparavant comme je l'ai fait pour tout ceux qui compte.
Et puis..

«_ Je préfère te voir sourire. La vie ne nous donne pas ce que l’on veut, mais elle nous donne les moyens pour être qui l’on veut, alors Holly digne fille du Monde, relève toi. Tout ira bien. »

Pourquoi l'avait-on abandonnée ?
Elle se l'était demandée, bien des fois, alors qu'elle était couchée seule sur son lit de mousse. Peut-être avait-elle fait quelque chose de mal, qui aurait pu être mal interprêté. Peut-être qu'elle n'avait pas été une compagne assez aimante, pour qu'on lui préfère les dinosaures et, pour lui, des terres lointaines.
Son regard se voilà, un peu, et Hollyhock battit des cils pour chasser cette émotion perceptible, et se racla la gorge.

- Je dois être moins intéressante que des dinosaures ou qu'une terre lointaine, j'imagine.

Elle passa une patte dans ses cheveux bouclés, remonta sa frange sur son front.

- Ou alors... Je suis devenue ennuyeuse, moins intéressante, c'est certain. Peut-être moins jolie aussi. Je ne sais pas. J'ai toujours eu droit aux mots d'amour mais, la présence, elle, a été un luxe que je n'ai pas mérité.

Et les enfants aussi.
Son corps se mit à trembler et, à ces mots, les larmes roulèrent sur ses joues. Elle savait, heureusement, qu'il n'était pas là pour la juger et il était, peut-être, le premier devant qui elle acceptait de se montrer aussi faible.
Ou du moins, le second, après Alexandrine.
Holly tâcha de s'essuyer les yeux.

- C'est bête mais... Mais ils me manquent. Ils ont pris mon cœur et l'ont malmené. Mais ce cœur fait plus mal, encore, lorsqu'ils ne sont pas là.

Elle renifla.

- Allez, va pour la bouteille.

Tant qu'à faire.

Elle hocha la tête, les yeux toujours brillants de larmes.
Ca faisait longtemps, qu'elle ne s'était pas autorisée à pleurer devant quelqu'un et déballer, dans son entièreté, tout ce qu'elle pouvait ressentir.
Tout ce qui venait la chambouler, sans plus de pudeur.

- C'était difficile... Il y a eu la mort de Pepper, à laquelle je n'étais pas préparée et je sais que les autres non plus mais... Mais c'est encore si dur. Je ne pensais pas prendre sa place et encore moins dans de telles circonstances. Il fallait pourtant tenir, pour la meute, et c'est toujours un honneur que d'occuper ce rang.

Et important de respecter l'une des dernières volontés de celle qui fut sa mère spirituelle.

- J'aurais... j'aurais aimé qu'Alexandrine soit là, à ce moment là. Je sais bien, que j'aurais du régler mes problèmes par moi même mais j'aurais juste voulu qu'elle soit là, quand c'était difficile. Je me suis sentie abandonnée, comme si elle n'en avait rien à foutre, comme si elle pouvait me laisser, comme ça, sans plus d'explications, comme si ça n'avait absolument aucune conséquence... !

Elle serra les crocs.

- Mais bien sûr, que ça a eu des conséquences !
Et lui... Lui, par Dairo. Lui, il m'a promis qu'il serait là jusqu'à mon dernier souffle. J'ai du faire un choix entre elle et lui, et je me sens tellement conne, salie, par ce que je lui ai fait confiance. Par ce qu'il a promis. Je ne pensais pas qu'il pourrait être aussi cruel.

Un monstre.
Par son absence et, surtout, par ses mensonges, il avait achevé de la détruire.
Il y avait mille façons de piétiner l'âme et le coeur d'une personne : elle l'avait expérimenté, des deux façons, avait été bourreau et victime à la fois.

- Je suis perdue, maintenant... Et j'ai tellement mal.

Elle but quelques gorgées de vin.
Ce soir, elle se fichait bien de devenir saoule, tant que cela lui permettait d'oublier un peu tout ce qui faisait mal et d'engourdir un peu son cœur blessé.
Elle cilla, aux mots du mâle.

- Oh, ça, tu le verras le jour ou tu auras besoin d'eux. L'on ne peut se fier aux promesses, seuls les actes comptent.

C'était, au moins, une leçon qu'elle avait tiré de sa mésaventure.
Elle but encore.
Frémit à la mention... du viol ? De quoi pouvait-il parler d'autre ? Ses oreilles se couchèrent sur l'arrière de son crâne et elle fronça les sourcils, presque réprobatrice.

- Non. Personne ne mérite ce que tu as vécu et rien ne le justifie.

Elle l'observa un instant.

- Comment tu vas, aujourd'hui ?

Alors il écoute Holly, sans l'interrompre une seul fois. Comprends que les derniers événements se sont enchaînés tellement rapidement, que personne n'a vu la mort de Pepper venir aussi vite. Personne à part Désastre peut-être, se serait normal vu qu'il est son fils et que comme lui, avait se besoin de soigner les autres pour que tout fonctionne bien ou alors dure encore un peu. Comprends aussi que la perte d'un mentor que l'ont considérait autrement est si douloureux, presque autant que de perdre un membre même de sa propre famille. Les souvenirs du vieux loup blanc qui lui a enseigné refait surface un instant pour disparaître aussi vite qu'il n'était arrivé.

Tenir pour la meute.
Il peut aussi le comprendre, parce que lui à tenu aussi pour continuer à soigner les siens, à enseigner ce qu'il sait.
Tenu face, quand les anciens élèves partent pour qu'un des deux ne revienne pas. Sans doute jamais.

Un faible soupire, quand elle aborde le point d'Alexandrine. Il faut dire que Tawana ne la connaissait pas si bien que sa fratrie, comme Holly. C'est sûrement la seule qui lui paraîtrait étrangère tenté si bien qu'il soit devenu étranger à ces yeux.

«_ Alexandrine est une grande enfant. »

Dit-il doucement. Parce que ça il le sait, pour l'avoir constaté quand elle était encore au Castel. Aujourd'hui avait-elle certainement changée, ignore cependant dans quel sens. Puis maintenant c'était au tour de ce loup, qu'il ne semblait pas connaître et pourtant avait déjà discuté avec lui à mainte reprise, ignorait les liens qui l'unissait à Holly. Pour lui, elle avait dû faire un choix pour finalement qu'il la laisse après une promesse veine, et aujourd'hui la voici Holly ; Seule avec une douleur au cœur qui ne cesse de la ronger.
Les maux du cœur son bien plus compliqué à soigner que n'importe quels maux. On ne pouvait administrer des médicaments, faire une opération, non, rien de tout cela.
Il fallait être déterminé à avancer.

«_Oui tu as sans doute raison.»

Parce que quand il se taillait la chair, c'est Désastre qui le soignait.
Parce que quand il n'était pas bien, c'est Holly qui lui parlait.
Parce que quand il n'avait de force, c'est Joy qui l'encourageait.
Parce que quand il était en danger, c'est Saqqarah qui le protégeait.

Bois à son tour, pour souffler doucement l'air inspiré quand il vit les oreilles de l'alpha se plaqué sur son crâne, regard réprobatrice. Lui disait que personne ne méritait ce qui lui était arrivé, que rien ne pouvait justifier ça.
Et à raison, Tawana avait eu beau chercher les excuses « plausible », rien n'y faisait. C'était juste...de la cruauté rien de plus.
Comment se sentait-il face à cela aujourd'hui ?

Et bien...

«_C'est une bonne question. J'essaie de ne plus y penser, mais c'est tellement dur. C'est comme si je revivais se moment tout les jours et les crises d'angoisse n'aident pas.» De cela il s'était abstenu d'en parler, parce qu'il ne voulait pas inquiété son monde.«_ Cette cicatrice me le rappelle aussi s'en cesse.»

D'une patte, vint soulever la chevelure brune pour montrer à Holly, les marques de crocs qui prônait sur sa nuque. La marque laisser par le Démon.

«_ La naissance de Te Hari à été difficile, elle la ressenti. Plus tard ça c'est amélioré quand j'ai eu la garde de Dag. Mais je t'avoue que je ne reconnais plus tellement ma fille depuis quelque temps. Elle semble s'éloigner de tout, cela fait déjà des mois qu'elle n'est pas revenue au Castel, et les rare fois qu'elle vient c'est pour me saluer, à la famille et ses frères pour ensuite repartir. »

Le regard se voile d'une tristesse immense.
La queue couvre les pattes avant, agissant comme une sorte de protection.

«_Ais-je été une si mauvaise mère ? Un si mauvais père ? »

Les larmes qui coulent de ses yeux, parce qu'il ne tient plus.
Parce qu'il ne comprends pas.
«_Ce que je fais n'est sans doute pas assez...»

Hollyhock hocha doucement la tête.
Elle ne pouvait qu'approuver ces propos. C'était cette insouciance qui l'avait d'abord touchée chez Alexandrine, avant qu'elle ne s'en lasse, d'une certaine manière, lorsqu'elle avait grandi et avait eu, en tête, d'autres projets de vie. Elles n'avaient pas su s'accorder, là dessus, et ce qui devait arriver était arrivé.
La louve bleue soupira.

- Je comprend. Ne reste pas seul, lorsque tu sens que les choses ne vont pas. Ma tanière t'es ouverte.

Ils étaient des amis et, de ce fait, se devaient de se soutenir dans les moments difficiles.
Elle pouvait savoir à quel point la présence d'un autre être pouvait être apaisante, parfois.

Holly écouta, avec attention, les inquiétudes qui suivirent.
Elle n'avait plus de famille depuis bien longtemps déjà et ne pouvait donc se projeter dans ce genre de choses, et encore moins dans une relation parent-enfant aussi particulière mais... Mais elle pouvait toujours laisser parler l'évidence. Ce qui lui semblait être évidence, en tout cas, à celle qui avait bien souvent peiné à communiquer avec ceux qu'elle aimait.

Son regard chercha le sien.

- Tu devrais en discuter avec elle, de tout ça, de tout ce que tu ressens, et l'écouter aussi. Il est probable qu'elle ai, elle aussi, des choses à te dire.

Ce n'était pas simple, les relations, mais l'on ne gagnait rien en gardant le silence.
C'était la leçon qu'elle tirait de ses propres mésaventures.