Le troisième décan † Libre

-Libre sous conditions : Miraj est dans une zone particulière de l'Atoll, maîtrisé par l'Autre
1 personnage seulement
Pour éviter de casser la temporalité : pas de loup appartenant aux Nakhus, pas de Raeders participants à leur actuel event, pas de loups participant à sa recherche
Après votre post, faite une demande au MJ : Miraj sera peut-être visible, au prix d'un effet tiré au hasard et causé par l'Autre, n'entrainant cependant ni blessure ni mort -

Le troisième décan

▬ ft. Libre

Été 2021.
3semaines.

Sur le sol est tracé un cercle en craie blanche, rejoint par un autre. D'autres formes s'entremêlent avec savoir et méthode, dans une conception où le hasard ne trouve point place.

Ça forme une étoile, au centre.

Au centre de ce tout est placé une roche, un oiseau et une plante.
Un sursaut.
Une lame tranche, du rouge en abondance coule et-

Ah !

C'est elle, qui sursaute.
Réveillée par le cauchemar, la vue floutée par ce brusque éveil qui la laisse le cœur battant et le corps frissonnant, Miraj se lève sans un bruit et s'en va défier l'aube à peine venue et la fraicheur du matin.
Elle ne sait pas encore, si elle a peur des cauchemars. Elle ne sait pas même encore, les décrire comme tels plus que comme des rêves. Elle ne connait que ça.
Ça, et leur goût d'amertume. Ça, et leur goût d'inachevé qu'elle ne sait encore décrire.
L'impression lui fait penser à lorsqu'on croque dans la peau d'un citron.
Quelque chose qu'on fait une fois, pour goûter, parce qu'il faut tout goûter maintenant qu'est offerte cette possibilité.

Mare, de ne faire que regarder, je veux profiter maintenant !

A l'ombre du ciel sans soleil, elle reprend sa marche sur la plage.
Elle ne va pas loin. Elle s'approche seulement de la mer, pour la toucher puis reculer. Pour lui dire bonjour.
Elle sait que Maman vient, si elle s'y avance trop, et elle veut laisser Maman dormir. Les vagues bougent : elle peut se noyer dedans, c'est pour ça.
Et se noyer c'est mourir.
Elle ne veut pas mourir et ne prend pas ce risque.

Et ?
Et elle repense au cercle qu'elle vit durant sa nuit.
C'est un jeu qu'elle n'a encore jamais fais ! Alors elle en trace un, dans le sable. De sa patte ! Elle n'a pas de craie. Elle ne peut pas non plus faire jaillir du rouge : il n'y a que du noir en elle, c'est beaucoup moins joli.
...
Miraj est concentrée, précieuse dans son tracé.
Un cercle, et puis une étoile en son centre.
Un simple pentagramme.

La Transmutation en devenir.

Dessin étrange pour une enfant étrange.
Elle y ajoute un coquillage, une lys des sables qu'elle cueille là, une plume de goéland criant.

Elle s'amuse à devenir une petite sorcière.
C'est bientôt la pleine lune.

Son entrainement avec Chimaera était terminé. Il était temps de faire ses propres preuves. Temps de se montrer à lui-même qu'il n'était plus un bébé-nageur. Pour s'assurer qu'il serait capable de survivre si il se retrouvait projeté dans l'eau. C'était pour çà qu'il était sur la plage, face à l'Atoll. Parce qu'il la connaissait cette île. Il y avait passé plusieurs semaines. Piégé par sa peur de la mer. Là-bas il avait rencontré Joli-Oiseau. Il posa un regard sur la plume de paon qu'il lui avait prise. Un souvenir d'une bien étrange rencontre. Peut être qu'il le retrouverait ? Même si c'était pas sa priorité. Non, fallait traverser l'océan. A la nage et sans tronc ni bateau pour se sécuriser. En mode Loup des Mers.

Petite appréhension quand même. Il ne pourrait que sur lui-même si il perdait patte. Entrainement difficile, guerre facile comme disait certains des siens. Qu'est-ce qu'ils pouvaient lui manquer, les membres de sa Tribu. Soupir. Il se lança. Pataugeant dans l'eau avant de n'avoir plus que sa grosse tête de sortie. Bloquant toutes ses pensées. Sinon, il finirait par se demandait ce qu'il foutait et la panique l'attraperait. Ses membres se mirent à bouger. Recherchant le bon rythme. Comme la dernière fois. Il avait réussi une fois. La seconde devrait également être une victoire. Plus de pensée. Juste se concentrer sur son corps, sur sa respiration. Et ne pas perdre son objectif du regard.

Longue traversée. Il nageait toujours aussi lentement. Heureusement qu'il pouvait compter sur son endurance. En plus, sa blessure à l'épaule était cicatrisée maintenant. Plus de douleur gênante. Petit à petit, sa destination s'avança vers lui. Enfin, ses pattes purent de nouveau toucher le sol. Le soulagement l'emporta sur le sentiment de victoire. Il était vivant ! Aucun Prédateur ne l'avait attaqué ! Et il ne s'était pas bêtement noyé ! Il était devenu plus fort ! Alors pour une rare fois l'enthousiasme illumina son visage. Il se laisse même aller à pousser un bref hurlement. Une nouvelle étape était franchie. Plus rien ne limiterait ses déplacements dorénavant.

Bon et maintenant ? Il ne se sentait pas de faire le trajet retour immédiatement. Trop de fatigue. Autant profiter d'être sur l'île pour en faire le tour. Il retrouverait peut être la source d'eau chaude ? Ce serait cool pour virer l'odeur salée qui accompagnait chacun de ses pas. Il savait qu'en s'ébrouant il en éliminerait une partie. Mais elle était fourbe. Elle s'accrocherait à sa peau. Çà avait été compliqué de s'en débarrasser la première fois. Il trouverait un moyen ici. Il trouvait toujours un moyen d'arriver à ses fins. Suffisait de bien chercher et de faire quelques sacrifices.

Le chaos s'abat.

Miraj sera visible aux yeux de Fenouil, cependant tout a un prix.
La magie dérègle quelque chose chez le loup dinosaure, un effet né au hasard, tiré parmi une liste.

Il ne se sent plus seul, pas que par la présence de la louvette. Son corps se duplique et un clone nait le temps de ce RP seulement.
Une copie parfaite, sans volonté propre qui refait chaque mouvement de Fenouil, à l'inverse. Lever patte droite fera dresser patte gauche au clone.

Le troisième décan

▬ ft. Libre

Été 2021.
3semaines.

Assise à côté de son tracé dans le sable, Miraj y ajoute un second cercle, entourant le premier. Elle chantonne à voix basse quelques vocalises murmurées, ne connaissant ni chanson ni rituel. Elle bouge un peu le coquillage, le met entre la plume et le lys plutôt qu'à gauche de celui-ci : c'est une grosse coquille saint Jacques, à peine entrouverte. Plus grande que ses oreilles à elle !

Attention ! Il ne faut pas se déconcentrer, non non non.

Elle saupoudre de sable effrité entre ses pattes cet ensemble à l'attrait de vanité.

De la poudre de perlimpimpin !

Elle se souvient un peu plus du cauchemar. Elle croit qu'il y avait une cape ! Elle doit chercher la sienne !
Discrètement, elle s'en va récupérer cette vieille étole malmenée par l'océan.
Elle la met sur son dos, la capuche sur sa tête.
Ça la protégera aussi du soleil, ses yeux ne couleront pas.C'est d'autant mieux.
Puis la revoilà.

Reprenant ses chansons.
Et soudain, elle lève ses pattes au ciel !
Et soudain, un hurlement.

Dans une inspiration profonde, elle plaque ses deux pattes sur sa gueule et retient son souffle.
C'est peut être le cercle magique, qui appela quelqu'un sur sa plage...
Elle n'avait rien souhaité, mais deux rencontres l'avaient confortées dans le fait qu'elle voulait davantage rencontrer.

Miraj tourne vivement la tête.

Et elle le voit, là-bas et en approche. C'est un loup qui ressemble à une espèce de la terre. Elle décide que c'est de là qu'il vient et non de la mer.
Ce qu'elle voit plus encore, c'est les cornes.
Celles derrière les oreilles. Et en même temps qu'elle les regarde, elle force sur le coquillage pour en détacher les deux parties, vidant l'eau et la mer et tout ce qu'il contenait pour ne conserver plus que les coquilles.
Celles qu'elle glisse dans son collier, son collier qu'elle remonte.

Les coquilles de la saint Jacques entourent une et l'autre oreille.

Maintenant, elle peut se présenter à lui.

Comme une grande dame.

Elle s'approche du bout des pattes, se propulse dans le sable du bout des doigts.
Un grand sourire s'étend sur ses babines et…

Ils sont deux !

On dirait des reflets l'un de l'autre, identiques. Elle est un peu fâchée de ne pas l'avoir vu tout de suite mais estompe cette émotion au profit de la joie de ne pas avoir une, mais une double rencontre.

« Bonjour ! ...Je suis comme vous ! »

Elle se couche par terre et elle remue la queue, agitant son postérieur.

On joue tous ensemble !

Un chatouillis le prit et il éternua. Délivrant ses narines des gouttes d'eau salées. Lui permettant d'inspirer quelques effluves de la plage. Et de découvrir qu'il n'était pas tout seul. Qu'il avait du se montrer en spectacle avec son hurlement de victoire. Quel crétin. Il n'eut guère le temps de s’appesantir sur son manque de contrôle. Quelque chose se passa. En lui. Avec son propre corps !

L'étrange sensation ne dura pas longtemps. Mais quant elle disparut, il y avait à ses côtés une nouvelle présence. Pourvue d'une magnifique collerette cornue. Cornes ... ? Un autre membre de sa Tribu ! Çà, ce fut ce que voulut lui faire croire son esprit. Au début. Parce qu'il espérait depuis trop longtemps de retrouver les siens. Trop d'espoir caché dans son masque d'indifférence. Mais un simple coin d’œil suffit à chasser douloureusement ce mirage. Ils n'étaient pas dix à manquer d'écailles et de piques. Il était le seul. Le seul con avec un pelage aussi trempé que l'apparition.

"Dégage mirage !"

N'appréciant pas particulièrement la désillusion, il s'avança fermement vers son double. Prêt à faire disparaitre cette illusion en lui fonçant dedans. Sauf que cela ne fonctionna pas comme prévu. Il se retrouva truffe contre truffe. Parce que l'autre avait aussi bougé. Merde. Il n'était pas qu'un simple reflet ou une création due à une trop longue exposition dans la mer. C'était vivant. Et c'était lui.

Un évènement ne venant jamais seul, voilà qu'un bébé-loup s'avança. Tout joyeux. Tout petit. Si vulnérable. Et si ... euh... camouflé comme lui ? Avec sa collerette qui n'était pas une collerette. Bon sang, c'était quoi leur problème ? C'était quoi cette manie de vouloir lui ressembler. C'était pas sa fête aujourd'hui ! Là, il ne trouvait pas d'explications. Il comprenait pas. Çà chauffait dans son cerveau. Il laissa tomber ses fesses dans le sable. Dinobile n°2 fit pareil. Fenouil lui montra ses crocs. Il reçut un sourire identique en retour.

" Vous m'admirez ?"

Il ne voyait pas d'autre raison. Mais c'était franchement bizarre de la part d'inconnus. Ou alors, ils avaient été éblouis par sa traversée de l'océan. Par sa force, par son endurance, par sa maitrise de l'élément. Mouais. Son regard bleu glacé passa du bébé-loup à son double. Et vice-versa. Dubitatif quand même.

Le troisième décan

▬ ft. Libre

Été 2021.
3semaines.

Dégage mirage !
Heureusement, oui heureusement, qu'elle n'était pas là, quand il dit ça ! La petite en aurait été vexé, se serait sans doute roulé par terre. En pleurant. Ou aurait explosé sa colère, bim, comme ça ! Elle n'était pas toujours commode, elle et ses émotions qui déborde.
Mais il n'en était rien, et c'était tant mieux.
Elle continuait à se tortiller, là, à ses pattes. La queue qui bat de gauche à droite et les yeux tout brillants.
Elle veut jouer !

J o u e r !

Elle profite un instant du spectacle des deux jumeaux, de leur façon de se mettre assis simultanément et de se montrer de grandes dents.
Mais elle veut y participer, elle aussi !
Alors avec quelques secondes de décalage, se met elle aussi assis et montre ses grandes dents.
Vraiment longues pour une enfant, étrangement fines pour une louve.
Elle ne trouve pas ce jeu très amusant, encore !
Mais elle veut bien leur laisser une chance, à tous les deux.

Son imagination comble le manque d'excitation ambiante, elle ajuste sa capuche et les coquilles Saint-Jacques qui lui servent de cornes.
Puis il y eut une question.

Vous m'admirez ?

La plèbe te demandes si tu l'admires. Mais comment une souveraine dans l'âme le pourrait-elle ? Il n'est pas des nôtres, il n'est pas des nôtres !

Ce doit être un jeu ? Il me vouvoie !

Elle rit, avant de lui répondre.

« Vous croyez que je devrez vous admirer ? »

Elle se glisse sur le dos, tend ses pattes avants vers lui.

« Mais pourquoi vous plus que lui ! Vous êtes tout pareil, messieurs !! »

Son regard glisse sur l'autre, qui est resté silencieux.
C'est sans doute un duo comique, auquel elle a à faire. L'idée l'amuse.

Il les vit ces étranges dents. Plutôt surprenantes pour un habitant d'ici. D'habitude, ils préféraient la banalité. Alors, tout élément physique qui sortait de l'ordinaire provoquait son intérêt. Même de simples crocs bien trop grands et à l'air si fragiles. Fallait s'en méfier. Çà devait se planter comme des aiguilles dans la peau ces machins-là. Une arme secrète. Comme pour les mâchoires de Chimaera.

Et le doute monta d'un cran quand la mini-gueule laissa échapper des mots. Ce n'était pas des paroles d'enfant. Beaucoup trop élaborées. Il fit immédiatement le rapprochement avec Bébé-Tris. Qui n'était pas réellement un Bébé. Mais une adulte dans un corps vulnérable. L'Ombre qui avait mangé le Soleil avait encore frappé. Il releva soudainement le museau pour vérifier le ciel. Non, pas de danger en vue. Du bleu partout. Il pouvait se rassurer un petit peu. Il était seul avec le faux-bébé et le faux-lui.

"Tu n'es pas toi. Mensonge. Comme lui."

Il leva une patte griffue pour la pointer vers Dinobile. Qui bien entendu fit de même. Voilà les deux loup-dinos à se désigner mutuellement. Quel comportement agaçant. Qui aimerait être parfaitement copié ? En tout cas, il était sûr que ce n'était pas de l'admiration. Parce que l'on respectait ceux que l'on admirait. On ne cherchait pas à les énerver.

"Je suis la vérité."

Son regard bleu se fixa sur la petite. Balayant cette posture nonchalante. Quelle idée d'offrir son ventre à un inconnu. Fallait qu'elle fut vraiment pleine de confiance. Ou complètement dénuée d'instinct de survie. Il remonta sur la collerette en coquillage puis sur les dessins dans le sable. Mmmh. Plutôt la deuxième hypothèse. Le genre de loup qui se fait vite dévorer. Trop bête pour se méfier et voir le danger.

Le troisième décan

▬ ft. Libre

Été 2021.
3semaines.

Elle se tortille sur le sable, encore, agite sa longue queue en des gestes joyeux. Ses yeux bleus ne le quittent pas, lui et son air sans sourire. Elle le regarde lever le museau vers le ciel, en fait de même pour contempler la voute bleue et sans nuage.

Il voit des choses invisibles !

Certains sont ouverts à d'autres mondes.

Puis quand il cesse, de revenir sur lui. Elle veut lui dire, ce qu'il a vu là-haut. Qu'il lui raconte ! S'il trouve des fantômes dans le ciel. Elle vient de l'Au-Delà, elle sait que l'on peut se faire voir.
Elle même, s'était déjà fait voir, dans de bref passage près de son parent. Et lors d'errance, dans ce monde vu autrement et qu'elle découvrait aujourd'hui.

Elle penche la tête sur le côté.
Elle veut lui demander.

Tu n'es pas toi. Mensonge. Comme lui.

...Quoi ?

Sa queue s'arrête de battre.
Elle les regarde, ces deux loups, se pointer mutuellement.

Je suis la vérité.

« JE SUIS RÉELLE AUSSI. »

Ses yeux se sont inondés d'émotions. Elle s'est relevée, la queue toute droite, les sourcils froncés.
L'air énervé, autant que contrarié.
Ce sont des paroles méchantes.
Cela fait lever en ses deux âmes beaucoup de choses.

Ton existence fut et sera une lutte.

Je vis, je suis moi aussi vérité !

Elle renifle, s'approche de lui.
De ses deux pattes avant, elle se veut les soulever pour prétendre les apposer contre lui. Si petite, comme chaton face à un ours.

« Dis pardon, dis que nous sommes tous deux de la vérité ! ...Puis c'est toi, qui pourrait ne pas être de la mienne ! »

Elle gronde.

Des mots criés d'une voix aiguë. La voila énervée. A essayer de défendre son existence tout comme lui. Bienvenue dans la peau de Fenouil. Drôle de point commun. Cela aurait presque pu être amusant. Mais cette allure agressive ne collait pas du tout avec ce si petit corps. Intimidation zéro. Presque pathétique quand on savait que l'on pouvait la réduire au silence d'un simple coup de crocs. La puissance était de son côté. Et le fort ne s'excusait jamais. Alors, il resta de marbre. Prêt à encaisser ses minuscules pattes.

"T'es pas enfant."

Il restait bloqué sur son idée première. Têtu comme un cératopsien. S'accrochant à ce qu'il avait déjà vécu. Persuadé qu'elle avait subi le même sort que Tris. Qu'il y avait un esprit bien plus âgé et expérimenté dans cette fausse apparence de bébé. Il continua impitoyablement dans son analyse.

"Ni dinosaure. Manque la corne."

Il secoua la tête de droite à gauche. Son imitation à elle n'était pas complète. Il manquait l'arme qui perforait les chairs. Fierté de Styracosaurus. Dinobile était bien plus réussi. Un soupir fut chassé entre ses crocs. Imité à la perfection par son double. Il avait l'impression de tourner en rond, de ne pas trouver d'issue dans cette situation.

"Tu veux une preuve ?"

Le troisième décan

▬ ft. Libre

Été 2021.
3semaines.

Les pattes ont pu s'apposer contre lui et il n'a pas bougé. Elle ne fait pas trembler le sol comme le parent de l'Ombre, elle. Elle est une enfant petite et un poids si léger, lui est grand et-
T'es pas enfant.
Elle grogne, l'enfant ! Et puisque le sujet est à la vérité, c'est sur elle qu'elle revient alors.

« SI, parce que mon parent l'a voulu ! C'est ce qu'iel a le plus voulu, un enfant, MOI ! »

[Ou l'aboutissement d'un projet en ultime réussite, ou la fin d'une misérable solitude.]

Elle revient le taper de ses deux pattes avants, après une flexion de son dos en arrière qui vint la propulser un peu plus fort contre lui.
Inutilement.
C'est dans ses pattes, qu'elle ressent la douleur.

Il m'a fait mal !

Elle veut qu'il admette son tort.

Je le veux vraiment !

Lui concède ce fait, qu'elle n'est pas dinosaure. Elle peut admettre le déguisement, oui, mais pas le reste.
Elle ajuste sa capuche.
Gonfle ses joues, serres les crocs et fronce les sourcils.

« Oui. »

Elle la veut bien, cette preuve.

Même si elle me rendra pas plus contente !

Elle parla de son parent. Un concept un peu étranger. Mais à force d'errer ici et là, il avait pu être le témoin d'un genre d'attachement entre les petits et ceux qui les avaient pondus. Sûrement semblable au lien qui unissait le bébé dino et son partenaire. Pourtant, il ne voyait pas l'ombre d'une quatrième présence. Une enfant tant voulu mais laissée seule ? La bonne blague. Çà allait encore plus dans son sens. Qu'elle était une adulte en vérité. Autonome. Plus besoin de parent.

"T'es seule pourtant."

Il haussa les épaules. Sa vie l'intéressait peu et son passé encore moins. Il vivait au présent lui. Il lui lança un regard blasé face à sa deuxième attaque. Toujours aussi ridicule. Bon, au moins, il allait pouvoir lui prouver qu'il était le vrai Fenouil. Il la poussa sans ménagement hors de son passage pour se placer face à son double. Il voulait voir jusqu'où allait l'imitation. Pour mieux la comprendre et l'utiliser à son avantage.

Le voilà occupé à faire un pas à droite, puis à gauche. Un recul, un demi-tour, un saut en avant. Il recommença autant de fois que nécessaire. Une chorégraphie complètement improvisée mais dont il tira une analyse personnelle. Une conclusion qui lui plut : il avait le Pouvoir. Le pouvoir de faire déplacer Dinobile n°2 où il voulait. Il suffisait de se concentrer et d'inverser quelques gestes.

Alors, ensemble, ils prirent la direction de la mer. Si proche et si imprévisible. L'environnement avait toujours était son unique allié. Il choisit spécialement le coin par lequel il était arrivé. Avec une grimace, ses membres entrèrent dans l'eau salée. Il ne perdait pas le faux-Fenouil du regard. Il avança jusqu'à avoir la mer à mi-pattes. Cela devrait être suffisant pour son projet. Il fit une petite ronde avec son double pour placer celui-ci dos aux vagues. Et il recula pour forcer son imitation à aller toujours plus loin, là où le fond était plus profond. Avant de tout simplement se coucher. Et d'ainsi noyer le mirage par mimétisme. Car il comptait bien subir la caresse immonde de l'océan suffisamment longtemps pour prouver qu'il était le plus réel des deux.

"A ton tour."

Le troisième décan

▬ ft. Libre

Été 2021.
3semaines.

T'es seule pourtant.

La solitude tue. La solitude tue...

J'ai peur d'être seule.

« Je ne suis jamais seule. »

Elle ne peut pas l'être. Elle est avec lui, ne la voit-il plus ? Elle est avec son double, il ne parle pas et mime mais reste quand même une présence imposante.
D'une patte, elle se retourne et désigne un endroit plus loin sur la plage.

« Il y a Maman par là-bas. Elle dort ou elle chasse. Elle s'occupe d'elle parce que je sais m'occuper de moi ! »

C'est comme ça ! Quand Maman ne s'occupe pas d'elle, elle s'occupe d'elle-même. Miraj est indépendante et il n'arrive jamais rien sur la plage, c'est sans doute pour ça que Maman la laisse. Et si elle crie, et si elle pleure, sans doute que Maman accourerait tout de suite.

Et si je me blesse, c'est Mon Oncle qui surgit !

Mais il ne semble pas prêt de la blesser, le loup dinosaure. Il joue avec l'imitation, va à gauche puis à droite, bondit et recule. Miraj, après avoir suivi les deux premiers mouvements, se voulu sourire et prendre elle aussi part à ce mimétisme qui avait presque des allures de petite danse.
Ce fut amusant !
Mais ce n'était pas la preuve énoncée, non non non.
Voilà que les deux marchent vers la mer ! Va-t-il s'en aller ? Non, il plonge seulement les pattes.

Il doit trouver ça agréable, lui aussi.

Et il emmène avec lui l'autre loup, dans des mouvements parallèles.
Et...

Et il le fait aller loin, dans la mer.
Il recule et se couche. L'enfant se précipite à ses côtés.

Il a disparu dans l'eau. Reste si longtemps, la tête sous l'eau.

« Il... Il va s'y noyer ! Et s'il était un peu vivant ? Tu vas le tuer. »

Il sera bientôt comme le poisson-chat créé par l'Ombre. Mort.

Sa petite tête n'est pas très loin de la sienne, elle regarde son expression ou l'absence de celle-ci.
Est-ce qu'il éprouvera quelque chose, en emmenant un loup dans l'Au-Delà ?

Il s'en fiche.

Alors on oublie le clone dans un haussement d'épaules.

« Bah viens alors. »

Elle va lui montrer, la preuve ! Elle s'approche de là où elle vit avec Maman : on note les odeurs des deux louves. La sienne, qui mêle la rose et la mort. Celle de Maman, une louve adulte des plus normales.
Elle ne sait pas, si elle est là, elle ne la voit pas très bien dans l'obscurité de la paillote et elle ne veut pas la réveiller.

Tu n'as point besoin de lui prouver davantage, il reçois plus qu'il ne mérite.

« Tu vois ! Je vis avec Maman. Et si tu me fais mal, c'est Mon Oncle qui viendra ! »

Elle dresse haute sa queue et se dresse sur ses quatre pattes, le museau relevé et l'air effronté.

Nous avions tous les deux raisons !

Il attendit, ne cillant pas à l'exclamation de la petite. Rien ne ferait vaciller sa volonté de prouver qu'il était la Vérité. Il était prêt à tuer pour çà. Il fixa le point où avait disparu son imitation. Une minute, puis une deuxième. Pas de bulle. Pas de tête remontant essoufflée à la surface. Aucun signe d'une réelle vitalité. Il était faux. Il n'y avait pas de meilleure preuve. Fenouil était la Réalité.

Il se redressa fièrement, ne prêtant plus attention à son double. Un vainqueur n'avait que faire d'un vaincu. Il sortit de la mer et reporta son attention sur la femelle. Celle qui avait évoqué la présence de sa 'Maman'. Une 'Maman' aux activités peu intéressantes. Dormir et chasser. Même pas d'exploration, de combat ou d'entrainement ? Quelle vie ennuyante ! C'était sûrement pour combler cet ennui qu'elle s'était laissée berner par ce faux-bébé. Lamentable existence.

Il avança dans le sable, suivant à distance. Il découvrit un étrange abri qui ressemblait plus à un grand nid d'oiseau. Mais le bout pointu et les pentes n'étaient pas du tout adaptés à des œufs. Ils rouleraient et s'écraseraient forcément. Gâchis. Encore un truc bizarre à ajouter à sa collection. Il ne comprenait pas pourquoi les loups d'ici n'utilisaient pas de simples grottes ou la végétation comme refuge. Fallait toujours qu'ils fassent compliqué. Ils devaient vraiment manquer d'activités ou de dangers. Lorsqu'on se battait chaque jour pour sa survie, on ne perdait pas de temps dans la construction.

"Vous manquez de Prédateurs."

Il poussa un soupir de dédain. Tout était trop facile. Ils étaient tous ramollis. Ils en oublieraient tous les réflexes essentiels. Ils finiraient écrasés dès qu'une Menace surgira. Mais lui, Fenouil, il sera prêt. Comme d'habitude. Mais il n'était pas là pour pester sur les mœurs des autres. Il fit fonctionner son flair. Cherchant à déceler le parfum de la vérité. Il prit de grandes inspirations, gonflant ses poumons. Le tri se fit, mettant de côté les effluves salées ou déjà répertoriées. Il en isola deux. Celle de l'enfant. Celle d'une deuxième femelle. Il les enregistra toutes les deux.

"Demi-vérité."

Il manquait une odeur sur les trois citées. Celle du fameux Oncle. Aucune trace d'un mâle dans les parages. Dommage. Il aurait bien aimé faire jouer ses muscles et ses crocs. Les corps à corps lui manquaient depuis ses derniers cours donnés au Loup des Mers. Alors, il ne prit pas la menace au sérieux. Elle n'était qu'un faux-bébé. Une créature vulnérable à la gueule trop grande. Qu'il pouvait déchiqueter si il le voulait, là maintenant.

"Ah oui ?"

Son regard glacé se durcit et un grondement monta de sa gorge. Qui gagna en intensité. Pour offrir de la peur. Pour briser cet air si confiant. Et d'un coup, il envoya sa gueule en avant. Droit sur l'enfant. Ses mâchoires visèrent la queue, cherchant à se refermer sur la rose. Son sang de Styracosaurus était bien plus attiré par la fleur. Elle avait l'air bonne. Il voulait goûter ces pétales. Il n'avait que faire d'un maigre corps où il n'y aurait rien à manger.

Tes crocs se referment sur ses pétales, tu goûtes à ce végétal défendu.
Défendu aux yeux du chaos, tout du moins.

C'est presque si tu entends comme un cri dissonant, tu n'es pas certain que ça vienne d'en-dehors de ta tête.

Un vent te scie les viscères, il ne perfore rien mais dérobe ton souffle et te propulse en arrière, Fenouil.
Dos sur le sable, tu gît désormais à cinq, six mètres de Miraj, un pauvre pétale entre les crocs.

La bénédiction chaotique a repoussé Fenouil.
Puis-ce qu'aucun jet effectué, pas de dé lutte non plus.
Ses dégâts se limitent à l'équivalent de s'être mordu la langue.

Le troisième décan

▬ ft. Libre

Été 2021.
3semaines.

« Les chauves-souris, c'est mieux ! »

Mieux que les prédateurs, si si si !

Alors Miraj ne demande pas de prédateurs sur sa plage. Les rencontres, les chauves-souris, les crabes et les goélands qui crient suffisent à sa compagnie. Elle se satisfait de tout ceux-là...

Ne laisse guère passer cela.

...Mais elle ne se satisfait pas de ça, de cette demi vérité qu'il trouve.
Ça ne lui convient pas, à elle, qu'il n'accepte la vérité pleine. Voilà que déjà sa longue queue s'est redressée, que ses joues se sont gonflées, qu'elle a prit un air courroucé.

Miraj n'est pas contente.
Il va bien le voir, qu'elle n'est pas contente !

Lui non plus ne l'est pas.

Son air est devenu sérieux, comme quand maman s'inquiète ou gronde (a-t-elle déjà grondée ?). Il y a eut un grognement qui fait d'instinct se lever son échine. C'est une réaction autre qui s'élève dans son corps ; un instinct ne lui appartenant pas lui crie de fuir. Celui un peu lâche, prenant fuite face à tout danger.
Mais l'enfant n'en a encore connu aucun, de danger.
Pourquoi s'inquiéter ?

Je suis invincible !

Fusse cette impression, quand protège Maman et son Oncle.

« KYAH »

IL M'A MANGE LE BOUT DE LA QUEUE !

Immonde écume de ses lèvres sur ton pelage immaculé.

Elle s'est plaquée au sol quand il lui bondit dessus, criant quand elle sentit se refermer sur elle cette gueule au crocs trop grands.

On dirait le loup noir du cauchemar.
On dirait le loup noir du cauchemar et j'ai peur.
Les mêmes dents, elles existent...

Elle tremble et elle pleure bruyamment quand le vent se lève et chasse l'agresseur. Et à la tristesse excessive vient s'ajouter une colère profonde, celle qui soudain la fait se redresser et crier en direction de celui retombé sur le dos.

« C'EST BIEN FAIT POUR TOI ! »

Chiabrena. Ton langage est trop chaste pour cela.

Son Oncle est là pour elle, elle n'a plus peur du loup aux cornes et grandes dents maintenant.

De fuite, elle n'esquissa aucun mouvement. Confortant l'idée de Fenouil qu'elle était dénuée d'instinct de survie. Mieux, il brisa sa confiance. Cette confiance qui ne collait pas à son âge. Il put apprécier les tremblements, le cri de frayeur et les pleurs. La voila remise à sa place. L'adulte était toujours plus fort que le vulgaire louveteau. Çà ne changerait jamais.

Sa langue put savourer le gout des pétales. C'était bon. Il en voulait plus. Malheureusement, il ne put pas tout manger. Un cri désagréable retentit. Bien différent de la mélodie des oiseaux colorés cachés dans les arbres ou de celle moqueuse des mouettes. Il n'a pas le temps de chercher d'où çà venait. Un froid glacial s'est emparé de son ventre. La fleur était-elle mauvaise ? L'avait-elle rendu malade ? Pensées éphémères d'un primitif qui fut alors puissamment repoussé. Il vola. Pas longtemps, mais il vola bel et bien. Il était tout léger ! Quelle étrange sensation !

Il retomba lourdement sur le sable chaud. Chute accompagnée d'une légère douleur. Bien trop petite pour qu'il y prêta vraiment attention. Non, il avait plus urgent à faire. Il roula vivement sur le côté. Il ne fallait jamais offrir son ventre. Jamais. Il ne voulait pas finir éventré vivant. Il se redressa, vérifiant rapidement que tout était en ordre chez lui. Oui, son corps était opérationnel.

Aux mots du faux-bébé, il lui adressa un regard moqueur. Il n'avait pas oublié l'état dans lequel il l'avait mise. Son visage en portait les traces. Il avait gagné. Il rangea précieusement le pétale, trophée de sa victoire. Un butin en plus.

"T'as pleuré. T'es faible."

L'absence de grosse souffrance lui faisait garder sa confiance. Il était toujours supérieur à elle. Par contre, il gardait une certaine méfiance face à ce qui lui était arrivé. Son regard bleu se porta à nouveau en direction du ciel. Une explication tout bête était arrivée à son cerveau. Il avait du être survolé par un Ptérosaure ou autre Dinosaure volant. Avec ses puissantes ailes, c'était lui qui avait du le repousser. Seule créature qui avait la force de faire çà. C'était sûrement son cri qu'il avait entendu aussi. Joie d'imaginer un Prédateur de chez lui aussi proche. Espoir de retrouver sa Tribu qui brilla à nouveau. Quand à la désagréable sensation dans son ventre, c'était à cause de la fleur. Voilà, tout était compréhensible.

Maintenant, même si il aimerait voir de ses propres yeux le Ptérosaure, il savait que ce n'était pas une bonne idée. Fallait se mettre à couvert. Le plus proche abri était la chose qui ressemblait à un grand nid d'oiseau. L'endroit où devait se cacher la mère de l'enfant parait-il. Qu'importe si c'était habité ou non. Il avait besoin d'un abri coûte que coûte. Il se dirigea en courant vers la 'paillote'. Il laissait bien volontiers le faux-bébé en appât au Dinosaure volant.

Le troisième décan

▬ ft. Libre

Été 2021.
3semaines.

Vite, il se redresse ! Et elle recule d'un pas, la queue haute et le regard défiant. Elle a l'échine hérissée et elle ne sourit plus, elle l'observe et

Je le déteste !!

Il n'a plus rien d'amusant, ce loup aux cornes, tellement qu'elle préfère retirer derechef celles en coquillage du capuchon de ce qui lui servait de cape pour ne plus jamais lui ressembler. Il n'était pas comme l'Ombre et Chauve-Sourire, lui...

Lui était moins encore que cette plèbe qui se voulait t'entourer, ignare d'esprit et rustre de conduite.

Qu'on lui coupe la tête !!

Elle se doute quand même de la force qu'il a, pas rapport à elle. Il pourrait la réduire en miette ! Et l'absence de semblables dans l'Au-Delà, elle qui n'a jamais vu de loup aux cornes comme les siennes là-haut, semblait la conforter dans l'idée qu'il devait être très résistant. Peut-être même immortel !
Son Oncle l'a retourné mais il n'a rien.
Et maintenant c'est lui, qui porte sur elle un regard mauvais.

Je n'aime pas, qu'on me regarde comme ça !

Et maintenant c'est lui, qui parle.

Plait-il ?

« JE NE SUIS PAS FAIBLE ! »

Qui de l'âme adulte ou de l'âme enfant crie en cet instant ? La première domine encore quand l'autre cherche sa place ; le mot éveille bien trop de choses.

Puisses-tu trouver dans cette insulte, raison pour cacher tes émotions. C'est elles qui rendent faibles.

Elle hoquète et elle grogne, Miraj, elle fait un bond en avant et disperse sur ses joues des larmes de rage qu'elle n'arrive pas à contenir. Mais elle n'est pas faible, non ! Elle vit, elle n'est pas faible !!
Et quand elle veut encore lui crier après

Goujat !

quand elle souhaite lui montrer comment

je suis forte !

...

Il s'enfuit.

« EH ! »

J'en ai pas fini avec toi !!

Il prend peur de sa colère, pense-t-elle d'abord. Puis la direction prise lui fait avoir second cri identique, bien plus strident que le premier.
La paillote ! Il allait déranger Maman, si Maman y était bien ! Elle n'a ni son endurance, ni sa rapidité, quand elle prend sa suite. Elle fait au plus vite, dans le sable.
Mais...
Mais il va y entrer !
Inévitablement, elle arrive après lui et laisse exploser son désarroi.
Et trop d'émotions.

« NON ! T'as pas le droit de rentrer uuuuuh »
Ne pas pleurer.
Alors elle hurle.
« TOUCHE PAS A MON LIT, TU VAS METTRE TES MICROBES PARTOUT. »
Encore, cette fois-ci vers le plafond.
« MAMAN ! ...MON ONCLE AAAAH !! »

Peut-être qu'il finirait par partir, à force de l'entendre s'égosiller.
Bruyant, se voulait-être ses caprices.

Troisième décan

Tu appelles son nom, ça résonne jusque là où il se trouve.
Où est-il, c'est toujours la question avant qu'il n'arrive.

Mais le voilà, qui apparait dans un tourbillon, l'attitude folle et l'apparence instable. Elle gigote comme une mare de boue qui bulle, sa masse, il n'y a que ses yeux et ses cornes pour rester fixe. Ça et une immense bouche qui étire le blob tout son long, comme s'il n'était que ça. Une gueule. Prête à manger, prête à attaquer.

Un cri en rugit, un son triple, quadruple, quintuple. Grave, strident, insupportable.
Des sortes de pattes d'araignées, de cerf, de dragon s'extirpent pour qu'il puisse se déplacer et tourner autour de Miraj.

Qui est là, qui veut la lui voler, on ne la lui prendra pas.
Il hurle à nouveau son caprice, hideux qu'il est.

ʊ Le troisième décan

Cette rencontre n'était remplie que de confrontations. Que ce fut par les mots et l'attitude physique, chacun restait bien campé sur ses positions. Entêtement mutuel. Jusqu'où les mènerait-il ?

Bon, déjà à la 'Paillote'. Parce que Fenouil réussit à s'y rendre sans rencontrer d'obstacle. Le voilà dans un lieu inconnu. Son regard scanna immédiatement les lieux. Toujours à la recherche d'une menace. Mais à part l'odeur, il n'y avait pas la moindre griffe de la fameuse Maman. Bien. Il n'aurait pas besoin de jouer des muscles pour rester ici. Il comptait profiter de cet abri jusqu'à ce que la voie fut libre. Çà pouvait planer un moment les Ptérosaures. Il courra moins de risques à la tombée de la nuit.

Manque de chance, le faux-bébé ne s'était pas fait emporter. Quel dommage. Il aurait pu avoir la paix. Elle arriva après lui. Avec sa gueule grande ouverte. A hurler. A indiquer clairement leur position au Prédateur. Il gronda sourdement. Les gosses d'ici n'avaient aucun instinct de survie. Ce n'était pas ceux de chez lui qui agiraient aussi connement. Ses yeux bleus se posèrent sur le fameux 'lit'. Il alla tranquillement s'y installer. Autant se mettre à l'aise, à défaut d'avoir le silence. Il avait décidé d'ignorer l'enfant insupportable. La discrétion était grillée de toute façon.

Mais voilà qu'un mouvement l'obligea à reposer ses iris sur elle. Quelque chose d'étrange se passait. Qu'était-ce encore que ce monde si bizarre. Çà bougeait. C'était pas net. Çà ressemblait à une peinture corporelle mouvante. Mais vraiment mal faite. Très moche. Il aurait honte de porter çà sur lui. Ah, çà se transformait. En une gueule. Menaçante. Son échine s'hérissa et ses muscles se tendirent par réflexe. Prêt à encaisser et mordre en retour. Mais aucune offensive ne fut lancée contre lui. Cà tournait bêtement autour du faux-bébé. Avec des pattes qui apparaissaient n'importe comment. Rien de logique dans tout çà.

Ok, alors Fenouil ne connaissait pas les trucs pas normaux. Le surnaturel et tout çà, c'était réservé à la Matriarche de sa Tribu. Avec son Lien particulier avec les Ancêtres. Pas un simple loup-dino comme lui. Son rôle n'était que de perpétuer l'espèce. Et si ... ? D'un rapide coup d’œil, il vérifia entre ses pattes. Ouf, il était encore mâle.

Alors, il n'y avait qu'une seule explication : ce qu'il voyait n'existait pas. Tout simplement. Comme son jumeau. C'était pas réel. Peut être même que c'était un effet de la rose qu'il avait mangée. Une hallu-machin. Comme les fruits pourris qui rendaient stupidement joyeux. C'était pour çà le froid dans son ventre. Il lâcha un long soupir. Cette journée était merdique, vraiment. Et en plus, le truc avait du coffre. Çà attaquait ses oreilles. Oreilles qui se plaquèrent à l'arrière de son crâne, cherchant à protéger son ouïe.

"T'es en retard, l'mirage."

Il reconnaissait bien là l'attitude protectrice. Ils utilisaient la même quand la Tribu était attaquée. Mais c'était avant qu'il aurait du venir cette peinture-nuage violette dégueulasse. Là, c'était trop tard. Fenouil avait eu ce qu'il voulait. Il était passé à autre chose. Sa survie personnelle. Qui passait par cet abri. Mais les cris étaient vraiment désagréables. Il s'aida de son environnement pour les atténuer. Tiens, un morceau de 'lit' ou du 'toit' ferait l'affaire. De toute façon, si le faux-bébé pouvait l'encaisser, alors lui aussi. Fierté de Styracosaurus.

Codage par Libella sur Graphiorum

Le troisième décan

▬ ft. Libre

Été 2021.
3semaines.

Hurler.
Elle hurle encore.
Et qu'importe si sa gorge lui fait mal, et qu'importe si elle s'épuise dans ce cri.

Je ne cri qu'une fois.

Sans jamais s'arrêter.

Il lui vient en un tourbillon. Noir, grand !
Il ne pouvait que venir, sortant du néant.
Et d'une danse tourne autour d'elle, s'accompagnant à elle d'un puissant hurlement.
Oh ! Le sien, quatre fois plus puissant !

Elle ferme les yeux et se laisse bercer par le chaos de son corps et le bruit alterné des pattes, des griffes et des sabots contre le sol de son royaume.
L'enfant dresse son buste et son corps tout entier, ferme les yeux et continue son chant strident qui trouva duo avec l'Oncle.

Il n'y a que lui, pour être réduit au silence.

Puis son regard tombe sur ceci lui, loup-dinosaure devant eux. Qu'elle le trouve moche, qu'elle le déteste !
Pourtant il ne s'inquiète, il reste trop fier.
Et elle, elle gagnait auprès de l'Oncle toute invincibilité. Parce qu'il la protégeait, parce qu'il l'écoutait !

Qu'il était bon, son Oncle.
Qu'elle l'aimait, cet Oncle.

Alors quand les yeux s'ouvrent et que la gueule enfin se ferme, quand elle se retrouve à bout de souffle...

Je vais me venger !

Eparpillons-le.

Je n'aime pas, les petits morceaux.

Ses flancs aux soulèvements rapides se contractent et aux souffles forts, succèdent trois mots.

« Fais le disparaitre ! »
Si convaincue qu'était l'enfant, qu'il devait ainsi s'en aller de son chez-elle !
« S'il te plait ♡ »
A sa demande, il fallait toute faveur.

Troisième décan

C'est un gros loup plein de cornes, le pelage en sable et plein de grains et les yeux en eau qui n'en contiennent pas. Ce n'était pas l'effet souhaité. C'est déplaisant. Il déplait à l'enfant, alors il lui l'agace d'autant plus.

Personne ne lui cassera son jouet.
Personne ne lui prendra sa nièce.

Ironiquement ce pas-drôle l'appelle mirage. Il ne sait pas que c'est elle, qui s'appelle ainsi, et qu'ils sont pourtant tous les deux bien réels. Il est classifié comme bête en plus de ne pas être drôle.

Juste après, Miraj lui demande de le faire disparaître. Bien sûr, il va y accéder. De base il aurait éloigné l'individu, alors avec un s'il te plait... ha !

"Dis... A D I E U."

Et le chaos se déclenche.
Le clone miroir s'évapore en premier.

Puis Fenouil.

Téléportation · Fenouil se retrouve téléporté au hasard sur la carte.
Le lieu tiré au sort se trouvera être la : Grève Gelée.

Le troisième décan

▬ ft. Libre

Été 2021.
3semaines.

C'est encore une demande entendue entre lui et elle, il exauce son souhait d'un Adieu qui se veut égal à un claquement de doigt. Il ne faut que ça, pas plus ! pour qu'il ne reste de lui que son odeur dégoutante et le souvenir de sa tête moche dans sa tête. La queue de l'enfant ondule de gauche à droite, elle reste un instant les yeux écarquillés, grands ouverts.
La gueule, elle aussi, s'entrouvre.

Aurait-elle du s'inquiéter, de découvrir qu'elle avait capacité de faire disparaitre un loup sur simple demande ? Il était peut-être mort, finalement, ou mourrait là où son Oncle l'avait transporté. En pleine mer, par exemple. D'un mot, s'est elle qui aurait fait ça.
Mais

Non non non !

Elle ne s'inquiète pas. Ce n'est rien, c'est même drôle ! Et puisque son Oncle est amusant, sans doute l'a-t-il envoyé là où il saurait embêter au plus le loup-dinosaure débile.

Ce raisonnement n'est point incorrect.

Alors un grand sourire, qui dévoile toutes ses petites dents pointues, s'étire sur sa gueule.

« AaaAaAah merciiiii »

Trop petite pour se jeter à son cou, elle se retrouve suspendu à l'une de ses pattes qu'elle enserre des siennes.
Car il n'y avait Oncle plus formidable que celui-là.

-mercii pour ce topic et cette intervention~ -

ʊ Le troisième décan

L'horrible duo de chanteurs finit par se taire. Enfin. Merci pour ses oreilles. Finalement, çà n'avait pas été trop long à supporter. N'empêche, les mirages d'ici étaient vraiment particuliers. Ils n'étaient pas aussi sournois que ceux de chez-lui. Bien plus inoffensifs en fait. Aucun réel danger.

Le Faux-Bébé babilla à nouveau. Ce qu'elle demanda provoqua un soupir chez notre loup-dino. Le faire disparaitre ? Vraiment ? Lui, il voudrait plutôt que ce soit eux qui fichent le camps de sa vue. Lui, il voulait tranquillement se reposer sur l'île après sa traversée héroïque. Pas être entouré de trois crétins.

Tiens voilà que maintenant la peinture violette moche était capable de parler. De prononcer deux mots. Adieu ? Ah, çà y était ? Ils allaient enfin se casser et se faire dévorer par le Ptérosaure ? Sous son regard bleu, son jumeau disparut. Un élément gênant de moins !

Fenouil porta ses yeux sur les deux qui restaient. Prêt à les voir s'évaporer comme Dinobile n°2. Mais à la place ce fut son environnement complet qui changea. Il fut transporté bien loin d'ici, à l'autre bout de la carte de PW. Dans un coin périlleux et où il n'aurait jamais mis volontairement les pattes de son vivant.

Codage par Libella sur Graphiorum

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