Le cinquième élément † Libre

Le désire de rencontrer cet Oncle, c'était une chose qui semblait plus que ravir l'enfant au vu du sourire immense qu'elle afficha et de l'empressement à lancer un appel dont elle fit preuve. Emilitia, afin de patienté, nettoya une petit espace au sol de sa vie, créant dans cette forêt luxuriante une zone de mini désolation sur laquelle elle put s'asseoir sans craindre l'inconfort de branches, d'herbes ou de feuilles lui piquant l'arrière train.
Rapidement, il se manifesta l'Oncle, apparaissant en particules liquides du sol pour se former, démontrant par la même occasion à quel point il était être bien plus magique que la majorité des créatures de ce monde, être à l'apparence absurde au sourire trop large, aux yeux étranges et aux mouvements dérangeant. Nombreux sans doute auraient été les loups effrayés ou éprouvant un certain malaise face à ce genre d'étrangeté, ce n'était pas le cas d'Emilitia. Dans sa recherche des démons et des questions sur elle même, elle s'était parfois demandé à quoi pouvait ressembler celui qui avait joué un rôle dans sa naissance, à lui aussi elle aurait volontiers attribuée apparence absurde et dérangeante sans en éprouver quoique ce soit de négatif. Il ne ressemblait probablement pas à cet être surnommé Oncle, la louve noire en doutait assez fortement, il aurait pu cependant.
L'Oncle dans son apparence, elle lui trouvait presque quelque chose d'élégant.

« Ta copie blanche vient sans doute de lui, elle a disparue à son arrivée. »
« Dommage, tu l'appréciais. »
« P't être pas jusque là mais je ne la détestais pas. »

Toujours assise, elle releva son museau vers l'Oncle.

« Je suis ravie de vous rencontrer. »

La deuxième intéressante aujourd'hui. Emilitia n'aimait pas les plages, elle avait pourtant bien fait d'arpenter celles de cette île aujourd'hui.
Lorsque l'Oncle fit apparaître des ailes similaires aux siennes dans son dos, s'amusant à prétendre qu'il lui empruntait les siennes, Emilitia écarta celle dans son dos dans un instant de doute avant de constater leur présence via l'ombre du sol. Sans doute qu'elle ne pouvait disparaître qu'avec cette demi-nature démone qui coulait dans ses veines comme un feu qui ne s'éteint pas tant qu'il y avait encore matière à consumer. Ce n'était qu'une hypothèse, Emilitia ne saurait dire si elle était juste.

Loin d'en vouloir à l'être de lui prendre ses ailes, elle pencha légèrement la tête sur le côté.

« Pardonnez ma curiosité mais quel genre d'être êtes vous ? »

Elle se voulait polie, elle devinait l'Oncle plus puissant que la demi-louve qu'elle était mais la question demeurait, n'en ferait cependant pas une formalité si elle demeurait.
Oh sans doute qu'elle devrait remercier l'enfant également pour l'occasion de cette rencontre.

La question demeure, Emilitia se demande toujours si l'Oncle n'est pas un démon, quelque part, elle en doute également. Malgré tout la réponse semble la satisfaire, elle accepte cette part de mystère et hoche simplement la tête d'un air entendu. Sa création l'intéresse également, des particules rassemblées pour créer un être, c'était un peu similaire à ce qu'étaient ses ailes. Un amas de particules qui donnaient une forme, peut-être qu'ensembles, toutes celles présentes dans son corps pourraient former un double complètement démon. Hum, Emilitia ne serait plus que simple louve si c'était le cas, elle préférerait être le démon complet.

Une protestation de  Drippir quand il se prend une baffe de l'Autre sort Emilitia de ses réflexions. Elle ne va pas le ramasser, mais lui revient tout de même dans sa chevelure en volant un peu de travers.

« Lui c'est Drippir. Oui, je suis louve, à demi, l'autre moitié est démon. Oui je veux bien jouer, que propose tu ? » Son regard quitte un instant la créature, revient sur la louve. « Que proposez vous ? » Elle était la plus jeune, sans doute ? A elle de choisir.

L'Oncle pose les questions, Emilitia n'est pas dérangée d'y répondre, quasiment au tac au tac. Elle est pourtant bien plus calme, reste assise plutôt que de sautiller partout, suivant créature et enfant de son regard derrière le masque.

L'enfant propose un jeu avec un tunnel, Emilitia ignore pour le moment si l'Oncle écoutera cette proposition ou s'il choisira autre chose. La louve noire elle n'avait pas de préférence, elle n'en connaissait pas beaucoup des jeux, petite elle avait passé beaucoup de temps à simplement attendre sa mère telle une fille sage. Pour le moment, la créature prit le temps de se moquer de Drippir.

« Hé ! Il s'est pas vu l'autre, moi au moins j'en ai un de nom. Alors oui c'est pas aussi prétentieux que Abaddon ou Béhémot mais il est très bien quand même. »
« L'Autre, c'est comme ça qu'il s'est présenté.»
« C'est ce que je dis, c'est N A Z E. »

Emilitia haussa les épaules, ce n'était pas elle qui venait d'être vexée. Et pour répondre à la question de la créature, elle ramasse au sol quelques feuilles encore vertes qu'elle pose sur les coussinets d'une patte avant. La louve noire n'était pas sûre d'avoir l'attention de l'Oncle mais n'a pas le temps de l'attirer sur les plantes qui se nécrosaient à son contact, soudainement les particules devenues cendre s'envolèrent avant qu'elle même ne quitte le sol.
Prise au dépourvu, Emilitia agita un instant les pattes comme si elle cherchait à nager avant de tout simplement se laisser flotter, ses ailes parallèles au sol bien qu'elle n'avait aucune utilité et n'en aurait aucune dans cette situation. Trop fragiles, trop légères, elles n'avaient pas réellement de consistance, ne pouvaient faire pression sur l'air. D'ailleurs, quelques que particules sombres qui les composaient s'envolèrent, trouvant une nouvelle indépendance, noircissant les éventuels feuillages qu'elles rencontreraient.

Cette situation était déstabilisante car nouvelle, mais il fallait bien l'admettre, effectivement plutôt amusante. Combien de fois Emilitia avait rêvé de pouvoir être porter par ses ailes, de voler ? Ceci dit, actuellement elle flottait et c'était un peu compliqué de trouver son équilibre, un instant son regard dévia vers l'enfant pour voir comment elle s'en sortait. Elle devait avoir l'habitude non ? Cette magie était l'oeuvre de son Oncle.
Le jeu ne s'arrête pas à cet état d'apesanteur cependant, son créateur montre l'exemple, il faut passer par les cercles. Bien, Emilita se laisse tourner un peu sur elle même afin d'être du bon sens puis fit comme un bond appuyé sur l'air afin de se laisser dériver jusqu'au travers du cercle.

« C'est un jeu stupide. »

Drippir était toujours vexé par les paroles de l'Autre.

Emilitia

Emilitia cherche encore une sorte de stabilité, toute une peu sur elle-même, les ailes étendues comme si elles pouvaient avoir quelconque utilité à cette instant. Mais elle ne sont pas suffisamment physique, elle ne retiennent rien et la louve noire doit écarter les pattes dans une position assez peu gracieuse pour ne pas trop tournoyer.

« Moi, non »
Emilitia n'avait jamais jamais flotté.
« Hum, y'a des démons qui savent léviter. »
« Drippir dit que certains démons en sont capable. »

Mais l'explication n'a pas le temps de durer plus longtemps. L'enfant veut jouer, l'enfant veut faire la course et l'être Autre s'efface en spectateur. Il est là, sa présence est palpable mais il ne participe pas. Il a construit le terrain, sans doute prend t-il quelques paris maintenant.

« D'accord ! »

Emilitia avait grandi seule, enfant sage attendant constamment le retour de sa mère près de l'eau. Elle n'avait pas beaucoup joué durant son enfance, n'était pas dérangée d'être maintenant une adulte pour le faire.
L'enfant s'élance en première, c'est maladroit, mais ce n'est pas grave, ça reste amusant. Alors la louve noire s'élance aussi, tente de mieux faire, d'être plus efficace, plus rapide.
Elle tente, mais n'y arrive pas beaucoup mieux.

Emilitia

Elles jouent ensemble, pendant leur qui leur a été consacrée. Ni l'une ni l'autre n'est véritablement douée alors de la bouche de l'enfant est annoncée l'évidence : une égalité. Ça convient à Emilitia, elle ignorait si elle était bonne joueuse ou non mais doutait apprécier une défaite.
Leurs pattes regagnèrent le sol, après une heure dans les airs, la sensation était un peu étrange. La louve noire laissa ses doigts s'enfoncer dans un humus mélanger à du sable, comme pour s'assurer qu'elle était bel et bien revenue sur le plancher du monde. La nuit doucement se faisait annonciatrice alors que le ciel avait largement pris une teinte foncée.

« Oui bien sûr ! »

Leur rencontre avait été tant apprécié.
Il était temps pour l'enfant de rentrer. Emilitia n'avait pas d'endroit où retourner mais comprenait qu'à un âge si jeune, il puisse y en avoir un.

« A une prochaine fois. »

Dernier sourire derrière le masque, la tête légèrement penchée, la queue ondulant derrière puis la louve noire reprit son chemin.
A une prochaine fois. Il y avait quelque chose de plaisant de l'émotion découlant de ces quelques mots.