La louve bleue n'avait pas trouvé l'énergie nécessaire pour monter l'escalier d'une traite, cette fois ci : Elle était essoufflée par les efforts déjà fournis.
Fort heureusement pour elle, et bien que sa condition de louve en fin de gestation lui donne une excuse plutôt valable, Dairo n'était pas la Déesse de l'endurance.
Holly eut un sourire amusé, à cette pensée.

Après de nombreuses posées, elle parvint, néanmoins, à atteindre son objectif : Le temple de sa Déesse.
Elle déposa son offrande, un grand bouquet de fleurs, au pied de la statue et s'inclina respectueusement devant elle.

-Dairo, c'est toujours un plaisir, pour moi, de me trouver au sein de votre temple.

Son sourire s'élargit et elle pointa son ventre rond du museau.

- Comme vous le savez, je porte, en moi, de futurs Etekrus. Ils seront, bien sûr, élevés dans ces valeurs qui sont les nôtres, celles qui sont les vôtre. Ils feront leurs propres choix, bien sûr, mais j'espère les voir connaître l'honneur de devenir de vos disciples comme je suis, moi-même, honorée de l'être. Je leur parlerai de vous.

Plus que des autres Dieux. Mais cela allait de soi : Pas qu'elle ne respecte pas les autres divinités Etelkrus, loin de là, mais il était bien plus simple de parler d'une Déesse que l'on connaissait bien.

- Puissiez vous veiller sur eux comme vous avez veillé sur moi, déesse Renarde. Merci pour tout.

Merci encore, pour votre apparition, après le combat contre la solitaire, merci d'être une si bonne Déesse envers l'une de mes si chères apprenties, merci d'avoir placé Nirvana sur ma route, au moment où j'en avais le plus besoin.
Un voile d'émotion passa dans son regard, à cet instant.

Hollyhock hocha la tête, sans ciller.
C'était quelque chose dont elle était consciente et une remarque qu'elle se faisait parfois, que, souvent, elle avait cette tendance à faire appel à la force plutôt qu'à la rude. Par ce qu'elle avait changé, depuis ses un ans, par ce qu'à force d'entraînements rigoureux, son corps était devenu plus fort et plus apte à remporter des batailles juste en fonçant dans le tas.
Il était plus aisé, d'agir ainsi, que de se poser, d'analyser et de réfléchir, d'autant plus lorsque l'ennemi était faible.
Et nombreux étaient ceux qui lui paraissaient faibles.

La remarque, formulée par sa Déesse, avait cependant une autre saveur : Elle n'était pas a accepter, puis à oublier d'un "Oui, je sais", par ce que cette démarche ne serait pas respectueuse vis à vis de celle qu'elle respectait.
Jeune, elle était devenue orange et devrait mourir en portant cette couleur.

- Je ne l'oublierai pas. Merci.

Elle s'inclina respectueusement et, sourire aux babines, tourna les talons.