Téléportation en milieu hostile

ʊ Téléportation en milieu hostile

Suite directe de ce RP

Le Faux-Bébé, la peinture violette moche, le lit... tout avait disparu. Il avait eut la brève impression de ne plus être rien. Plus de corps, plus d'environnement. Le vide. Sensation qu'il avait déjà connue il y a bien longtemps. Lors de sa malheureuse traversée du Ruban aux Sept Couleurs. Lorsqu'il avait été brutalement arraché à sa Tribu. Alors, il n'aima pas çà du tout. Souvenir beaucoup trop mauvais.

Il n'eut pas le temps de s’appesantir davantage sur le passé. Tout réapparaissait autour de lui. Si éclatant que cela lui fit fermer les yeux. Mais surtout ce fut ce froid qui le paralysa. Une attaque si soudaine, si glaciale. Certes, à force de trainer dans les montagnes, sa fourrure s'était épaissie. Mais jamais au point d'être adaptée à un tel environnement !

Il finit par rouvrir ses paupières et ses yeux se posèrent sur un monde blanc. Bien pire que le coin où un Spinosaure avait un peu trop embrassé sa queue. Parce que là, il n'y avait pas un pet de végétation ! Aucun signe de vie ! Il était seul dans un paysage glacé.

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ʊ Téléportation en milieu hostile

Énorme sentiment de solitude. Dangereuse impression d'être aussi vulnérable qu'un louveteau. Si exposé. Si seul. Si perdu. Incompréhension totale de ce qu'il foutait là. Impossible de savoir où aller. Aucun abri à portée de vue. Rien. Rien que son propre souffle chaud. Seul signe de vie dans ce désert blanc.

Et ce froid si intense. Multiplié par dix parce qu'il était mouillé. Hé oui, il n'avait pas eu le temps de sécher après sa traversée jusqu'à l'île. Sa rencontre avec le Faux-Bébé n'avait pas duré assez longtemps. Alors, il souffrait durement. Il avait l'impression qu'une bête immense le mordait sur tous le corps. Sans pitié ni temps mort. Çà le brulait, çà le grattait.

Il voulait s'arracher la peau. Il ne voulait plus ressentir ses morsures. Cela ressemblait bien trop à une longue agonie. Bien pire que la maladie du Raptor, bien pire que la mutilation du Spinosaure. Parce qu'il ne voyait aucune issue à son sort. Aucune porte de sortie. Juste ces douleurs incessantes.

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Le hasard ne voulut pas qu'il abandonna aussi facilement. Son instinct de survie lutta contre le sentiment de désespoir qui l'envahissait. Il se sentait si oppressé, si perdu. Mais sa petite voix familière lui rappela qu'il respirait. Qu'il était capable de se déplacer. Qu'il pouvait se battre contre l'horrible sort qui l'attendait. Rien n'était perdu.

Un Styracosaurus ne se laissait pas mettre au tapis aussi facilement. Pas sans combattre. Alors, il se réveilla de la torpeur qui voulait le décimer. Il força ses muscles à bouger. A sortir de cette paralysie glaciale et mortelle. Il se lança dans une course violente. Une course pour la vie. En ligne droite. Parce qu'il n'y avait aucun repère auquel s'accrocher.

Et il hurla à plein poumons. Pour briser cette solitude. Pour se donner du courage. Parce qu'il n'était pas encore mort. Il voulait vivre. Seul un Prédateur avait le droit de détruire son cœur. Ce n'était pas ce foutu froid qui le dévorerait.

Il accéléra la cadence. Tirant de plus en plus sur ses membres douloureux. Augmentant la souffrance. Les brulures se transformèrent en feu ardent. Il n'était qu'un arbre touché par le Feu du Ciel. Foulant la glace à toute allure. Tâche rousse dans un environnement aux crocs si blancs.

L'air avalé glaçait ses organes. Son corps était brûlant. Il avait l'impression d'être devenu complètement fou. Comment la froid et la chaleur pouvaient-ils cohabiter dans son corps ? Ce n'était pas possible. Encore un mirage ? Encore un putain d'effet de la Rose ? Et il était où d'ailleurs ? Dans un troisième monde ?

Çà n'allait donc jamais s'arrêter ? Il en avait marre de tous ces trucs qu'il ne comprenait pas. Il était las de ces choses qui n'existaient pas. Son cerveau allait finir par claquer à force de vouloir trouver des explications. Alors, il allait le fermer. Fin des réflexions si gourmandes en énergie. Il se concentrerait uniquement sur sa Survie. On s'en foutait du reste.

Ce qui n'était qu'un corps hurlant parcourut des mètres et des mètres. Longtemps et loin. Porté par sa seule volonté de survivre. Et soutenu par son endurance naturelle. Comme une très longue chasse.

Enfin, le paysage blanc lui offrit son premier abri. Ce n'était qu'une étrange forme triangulaire. Faites de peaux de bêtes et d'os. Une structure entretenue et ravitaillée par une certaine Colombe. Mais çà, il l'ignorait notre Fenouil. Il ne voyait qu'une apparition bienvenue dans sa solitude. Parce qu'elle n'était pas blanche. Parce qu'elle n'était pas en glace ni en neige. Il s'y dirigea sans crainte, poussé par son instinct. Mais saurait-il faire un bon usage de ce qu'il trouverait à l'intérieur ?

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ʊ Téléportation en milieu hostile

Il galéra à trouver l'entrée de ce qui ressemblait tant à un repère dans ce monde désertique. Il persévéra jusqu'à ce qu'enfin, il comprit qu'il fallait pousser l'un des pans de peaux. Un peu d'hésitation le prit. Il n'aimait pas particulièrement avancer la tête la première dans l'inconnu. Peur de se faire attaquer. Crainte de se la voir arracher. Mais pourtant son odorat lui confirma qu'il n'y avait aucun signe de vie. Il se fia à ses sens. Ses seuls alliés dans sa situation périlleuse.

Son entrée dans l'abri-triangle se fit prudemment. Il découvrit un intérieur bien rangé et surtout vide de toute présence. Il serait le seul à profiter de cet endroit. Mais déjà il sentait les bénéfices gagnés. Le vent glacé ne mordait plus sa peau rougie. Il pouvait souffler. Un petit peu. Car rien n'était gagné. Il était réaliste. Il savait qu'il ne pourrait pas se terrer ici éternellement. Ce n'était qu'une pause dans son périple à l'issue incertaine.

Dans sa harassante course, il n'avait aperçu ni Proie ni Prédateur. Rien qui indiquait que ce territoire était habité. Comment manger alors ? Et boire ? Combien de temps pourrait-il tenir dans ces conditions extrêmes ? Lui, qui avec sa Tribu migrait dès les premiers signes du froid, était confronté à un grand défi.

Il repoussa les angoissantes interrogations à plus tard. Il était exténué. Fatigué par sa nage, fatigué par sa peur, fatigué par sa course. Il s'allongea au milieu de son refuge. Il se roula en une boule bien compacte. Mais il avait froid. Son poil avait glacé là où il était mouillé. Alors, son regard bleu chercha quelque chose qui pourrait l'aider.

Il finit par tomber sur les peaux bien roulées et rangées dans un coin. Sans vergogne, il en tira une à lui. Il y avait de très légères effluves. Le premier signe de vie qu'il croisait ! Et il roula dessus pour se débarrasser des nombreux glaçons. Une fois séché, il put reprendre une position confortable et il se laissa aller à un véritable sommeil. Réparateur celui-là et non mortel.

Lorsque ses paupières s'ouvrirent à nouveau, il était fin prêt. A nouveau, il regarda les peaux. Leur vision lui fit songer aux étranges parures que portaient Onyx, les Adorateurs d'Oiseaux Noirs mais aussi Lugh. Des 'vêtements', des 'capes' pour se protéger du Soleil d'après le blanc. Est-ce que cela pouvait aussi protéger du froid ? Cà ne devait pas être nuisible vu le nombre de loups qui en portait.

Mais pourrait-il s'abaisser à les imiter, à cacher qui il était vraiment ? Dur dilemme. Mais sa solitude lui rappela que nul ne le verrait. Alors, il pouvait bien essayer de porter ces choses sur lui. Lui seul saurait qu'il est ridicule. Fort de cette résolution, le voilà à fouiller dans les peaux disponibles. Il chercha celle qui gênerait le moins ses déplacements. Il fallait aussi qu'elle fut suffisamment grande pour le couvrir correctement. Et qu'elle tienne toute seule parce qu'il ignorait ce qu'était des nœuds. Il les essaya toutes en les balançant sur son dos. Il était un loup primitif, il ne fallait pas lui demander beaucoup.

Finalement, il finit par en choisir une. Il laissa les autres en plan. L'idée de ranger ce qu'il avait sorti ne lui viendrait même pas à l'esprit. Il fit un dernier tour d'horizon de l'abri-triangle. Beaucoup trop de trucs qu'il ne connaissait pas. Il n'avait pas envie de nouveauté aujourd'hui. Non, il voulait simplement quitter ce monde blanc. Retrouver une terre plus propice à sa survie. Affublé de sa superbe cape, il sortit de la Lavvu.

Comme le jour précédent, il mena ses pas en ligne droite avec le repère refuge derrière lui. Pour être sûr de ne pas se perdre et de ne pas tourner en rond. Mais cette fois-ci, il économisera ses forces. Pas de course effrénée. Une allure lente mais constante. Il était déjà content, sec et avec la peau sur le dos, il ressentait peu la morsure du froid. Il allait pouvoir aller encore plus loin.

Effectivement, le loup-dino s’enfonça en profondeur dans la Grève Gelée. Car devant lui finit par se dresser la Brèche. Une ouverture qui lui apporta un peu d'espoir. Elle déboucherait peut être sur une terre plus accueillante ? Tout serait meilleur que ce monde blanc de toute façon. Alors, il s'y engouffra.

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