L'électrisant sortilège † Vorpaline

Vorpaline avait grandi depuis sa naissance. Mais pas beaucoup, du coup, elle jalousait ses soeurs, surtout Galatyn qui avait presque le double de sa taille. La louvette avait décidé d'explorer seule la plage, se disant qu'elle était assez mature pour y aller sans être accompagné. Et puis, s'il lui arrivait quelque chose, on viendra la défendre, n'est-ce pas ? La petite posa alors son fessier dans le sable, agitant ses queues de fumée autour d'elle puis écarta ses ailes pas encore bien formées. Mais elle pouvait sentir l'air lui traverser les plumes duveteuses. C'était agréable et elle se sentait bientôt prête à faire sa première volée. Mais il fallait encore attendre alors elle les referma sur elle-même avant de pousser un long soupir. Ce n'était pas le fait d'être ici que cela l'ennuyait. Elle aimait bien ses soeurs et son amie Miraj. Mais elle voulait tout aussi découvrir ce qu'il y avait derrière la mer, avec tout ce que lui racontait sa maman.

Finalement, Vorpaline commençait à s'ennuyer mais elle n'avait pas envi de retourner à la tanière et de faire la sieste. Mais elle n'avait pas aussi envi de jouer avec ses soeurs, trouvant les jeux trop ennuyeux. Ce qu'elle voulait, c'était apprendre et elle gardait son visage neutre tout le long de sa croissance. Alors qu'elle espérait que quelque chose lui tombe sur la tête, une voix se fit derrière elle, se retournant aussitôt. Elle reconnut son aînée, Miraj, livres en poche. Que comptait-elle faire avec ? Lui lire une histoire ? Maman Hedwige pouvait le faire.

- Qu'est-ce que c'est Miraj ? Tu sais bien que je ne sais même pas lire !

Marmonna Vorpaline tout en s'approchant d'elle. Puis elle renifla les bouquins, ça avait l'air vieux. Finalement, elle releva la tête vers son amie.

- Bon, très bien. Montre moi, mais ça à intérêt à être intéressant, d'accord ?

Mirauda la petite louve en lui faisant un sourire timide tout en lui indiquant les bouquins.

Pas de simples livres ? Alors là, Vorpaline était bien curieuse de savoir en quoi il retournait et espérait bien que Miraj allait réussir son coup. Sinon, elle lui en voudra, pendant un certain temps car elle ne pouvait pas se fâcher contre sa grande soeur. La truffe de l'ailée s'agite alors qu'elle fixe de ses yeux ambrés son aînée faire. Elle étouffa un petit cri lorsqu'une des pages fût déchiré. Comment pouvait-elle trouver ça amusant ? Pourtant, la petite louve ne se fâcha pas, plutôt interloquée et encore plus curieuse qu'avant. Elle releva tout de même la tête avant d'indiquer d'une aile le bouquin.

- Alors pourquoi le déchires-tu ? N'a-t-il pas de valeur ?

Demande Vorpaline calmement alors que cette fois-ci, elle observe Miraj plier la feuille. Puis, en sorti un animal. Un oiseau fait de papier. Elle le savait car il battait des ailes et sans le vouloir, l'imita aussi. C'était drôlement jolie et pour Vorpaline, c'était dur de l'impressionner. Mais le coup était réussi. Le louveteau leva même une de ses pattes comme un chat voulant attraper une plume. Puis elle sourit, lorsque l'origami se déposa sur ses doigts.

- ça alors ! J'avais jamais vu ça. On dirait un mini-moi !

Dit-elle, persuadée qu'avec ses ailes, Vorpaline était aussi un oiseau, mais avec des pattes supplémentaires. Puis la petite remit toute son attention auprès de Miraj, cette fois-ci, en remuant doucement sa queue de volupté derrière elle, les yeux pétillants. Il était clair qu'on pouvait voir Vorpaline émerveillée et impressionnée car son poil s'était mis à fabriquer plus de fumée de paillettes.

- Qu'est-ce que tu vas faire d'autre ? Un dinosaure ? D'ailleurs, ça ressemble à quoi un dinosaure...

Vorpaline étant née sur l'atoll, elle n'avait jamais pu découvrir autre chose que les immenses étendues de plage et d'eau qui se profilait à l'horizon. Tellement de choses qu'elle ne verra sûrement jamais, derrière le soleil. Mais peut importe, il y avait Miraj, ses soeurs et encore... y'avait aussi les poissons et les oiseaux.

- Tu as appris ça toute seule, Miraj ?

Vorpaline avait encore du mal à comprendre tout ce que Miraj lui disait. Peut-être, pensait-elle, qu'elle était encore un peu trop jeune. Elle arqua légèrement un sourcil alors qu'elle fixait toujours sa grand soeur plier la feuille. Puis, elle sortit une petite créature qui ressemblait à un lézard, mais debout. La petite louve avait l'impression qu'il était cependant plus terrifiant. Elle l'attrape directement de ses ailes, c'était joli, mais moins que l'oiseau. C'était plus joli quand ça volait. Puis, Vorpaline secoua la tête.

- Le dieu... raptor ?

Elle ne pense pas en avoir entendu à moins qu'elle se soit assoupi pendant que sa maman parlait de sa terre natale. La louve finit par secouer la tête de son visage neutre avant de tendre son cou un peu plus en avant.

- Je pensais qu'il n'y avait que l'Autre !

Finit par dire Vorpaline. Toutefois, elle n'était pas contrarié, au contraire.

- Est-ce un ennemi ?

Des pouvoirs offerts par d'autres dieux ? Cela était intéressant. Vorpaline voulait vraiment en savoir plus mais elle se ravisa. Peut-être que Miraj n'avait pas trop envi d'en parler puis, l'Autre ne serait pas forcément content. La louve déposa le dinosaure dans le sable avant de sourire vers sa grande soeur.

Tu as sûrement raison. Je demanderai à M'man.

Dit-elle. Puis, après tout, elle trouvait que cela n'avait pas vraiment d'importance, au final. Il y avait l'Autre, c'était pas plus mal, en plus, elle ne serait pas là s'il ne s'était pas manifester. Alors, pour rassurer Miraj, elle posa une patte sur la sienne.

Oh. On s'en fiche s'il t'aime pas. Nous, on t'adore, grande soeur.

Puis, elle secoua ses ailes vers Miraj, faisant tomber une pluie de paillettes lumineuses.

Vorpaline laissa quelques paillettes lumineuses sortir de son pelage, pour montrer sa joie lorsqu'un câlin l'enlaça. Cette chaleur, elle l'aimait bien, cette grande soeur, elle l'aimait vraiment. La petite louve se sentait bien auprès de sa famille alors, elle était ravi d'entendre tout l'amour qu'avait Miraj pour elle et ses soeurs. Elle rendit alors le câlin en entourant du mieux qu'elle pouvait sa grande soeur de ses quatre ailes, pour bien montrer qu'elle était là et qu'elle pensera toujours à elle, quoiqu'il arrive.

Puis, elles s'écartent et Vorpaline continue d'observer chaque geste de son amie. Une plaque blanche translucide apparut alors sur l'eau. Ce n'était pas du papier, ce n'était plus les petits animaux que lui avait fait Miraj. Puis, elle lui propose d'essayer. Vorpaline n'est pas très sûr, il faut dire qu'elle n'avait jamais vu telle chose. Son nez se crispa légèrement, essayant de trouver une quelconque odeur. Rien. Puis, elle décide d'y aller d'un coup, laissant alors sa patte sur la plaque. C'était froid. Très froid. Mais Vorpaline ne pouvait pas ressentir la douleur, à cause de sa maladie. Du coup, elle se fichait bien et tenta même de grimper dessus, avec sa petite taille.

C'est froid. C'est agréable. Qu'est-ce c'est ?

Par contre, ça glissait et Vorpaline jouait de ses ailes pour trouver un équilibre. Au bout de quelques secondes, elle finit par tomber et s'écrasa à moitié dans l'eau. Nullement surprise, elle se releva et fixa Miraj.

En plus, c'est beau. Tu es trop forte, Miraj !

S'exclama alors Vorpaline, remuant la queue.

De la glace ? Qu'est-ce que c'est magique ! Vorpaline aime beaucoup, surtout la prononciation, alors, elle secoue ses queues de fumées et de paillettes. Dommage que sa soeur aînée ne pouvait faire ça qu'une fois par jour. Mais qu'importe, elles avaient bien l'éternité pour, non ?

Tu es très forte, soeur Miraj. Et tu connais tellement de choses !

Dit-elle en souriant. Finalement, elle ouvre ses ailes, les fixe. C'est vrai qu'il y en avait beaucoup, qu'elle s'entraînait avec. Il lui faudrait encore du temps pour comprendre comment bien voler avec. Peut-être que lorsqu'elle sera assez grande, elle portera sa soeur dans les airs ?

Je plane et je vole plus de dix minutes. Mais je manque encore de techniques.

Elle s'arrêta, fixant Miraj.

Tu voudrais des ailes, toi?

Demanda-t-elle innocement

Miraj semblait éblouie quand sa petite soeur lui annonça pour son envol. Elle voulait même la voir. Alors bien sûr, la petite bomba le torse, fière d'elle. Oui, elle était décidement bien contente qu'elle puisse elle aussi en mettre plein la vue. Alors, elle battit de ses ailes et décolla de quelques centimètres du sol, puis, elle se laissa emporter par les vagues de chaleur, qui la firent monter un peu plus haut. Elle pouvait planer et c'était génial. Finalement, Vorpaline se laissa retomber sur le sol, secouant ses petites ailes alors qu'elle jeta un sourire à sa grande soeur.

Je suis sûre que l'Autre acceptera de t'en donner un jour ! Et lorsque tu en auras, on ira jusqu'aux étoiles.

Elle leva alors la truffe vers le ciel ensoleillé. Oui, tout là-haut. Elle voulait y aller, ça doit être si beau, la petite île et les autres.

Je veux pouvoir toucher les étoiles. Et j'aimerai t'en apporter une, que tu puisses toujours la garder auprès de toi.

Elle sourit, déposant de nouveau sa truffe dans le buste de sa grande soeur, respirant à fond son odeur, sa douceur. Oui, un cadeau venant des étoiles, pour Miraj. Pour lui montrer qu'elle fera tout pour elle. C'était son devoir d'aimer son aînée, et de la suivre. Puis, elle finit par regarder le ciel. Miraj avait raison, Vorpaline commençait à apercevoir la lune, non loin et les nuages c'étaient teintés de roses.

Puis un baîllement. Oh. Finalement, elle était fatiguée, Vorpaline. Elle se retourna tout en souriant.

Oui, allons retrouver les autres. J'ai un peu faim et beaucoup sommeil

C'est que voler, ça épuise.