Il neige ! - Alied

Il faisait froid, cette nuit.
Ysée, malgré sa fourrure épaisse, ne supportait pas très bien cette saison là.
Il était si aisé de tomber malade, lorsque l’on était dotée d’une constitution physique aussi faible que la sienne : que ce soit en attrapant un simple coup de froid ou, plus embêtant, les petites maladies du froid. Elle savait, d’expérience, qu’il lui fallait à tout prix éviter cela, plus que quiconque.

Pour cela, elle avait fouillé le dédale et réuni les couvertures les plus chaudes, pour s’y emmitoufler jusqu’au museau. Là dessous, il faisait bon et c’était agréable. La louve blanche papillonna de ses longs cils blancs et, petit à petit, se laissa gagner par le sommeil, proche des siens.
Quiconque le voudrait pourrait venir se blottir contre elle : Elle ne craignait les contacts physiques et les appréciait même, lorsque les températures se faisaient plus fraîches.
La nuit fut agréable et Ysée ne s’éveilla qu’au petit matin.

Elle bâilla à s’en décrocher la mâchoire, repoussa ses nombreuses couvertures et les rangea dans un coin du dédale, au cas où quelqu’un voudrait profiter de leur apaisante chaleur. Il était temps pour elle de commencer sa journée, et comment mieux faire cela qu’en allant voir Yurai à son temple ?
Ysée sourit à cette pensée toute simple : il n’y avait pas de meilleurs moments que ceux qu’elle pouvait passer en compagnie de la Déesse Corneille.
Oh, bien évidemment, elle ne la voyait pas toujours. En vérité, le dernier moment où elle avait pu voir Yurai remontait à sa remise de glowstick. Peu lui importait, cependant, elle se satisfaisait de son aura perceptible et aimait lui parler, pour lui témoigner toute son affection, toute sa foi, sans attendre un retour de sa part.

Ysée remit un peu d’ordre dans ses cheveux et sa queue, à les avoir aussi longs, elle se devait de les entretenir. Oh, bien sûr, qu’elle aurait pu ne pas y prêter plus d’importance et sortir ainsi ! Mais la louve blanche devait bien l’avouer : elle était coquette, un peu, et aimait se sentir jolie.
Une fois apprêtée, et après avoir remis une couverture sur ses épaules, finalement, par ce qu’elle avait toujours trop froid, elle se mit en direction de la sortie du dédale.
Quelle ne fut pas sa surprise, et son enchantement, lorsqu’elle vit les flocons virevolter dans les airs pour terminer leur chute sur un tapis blanc.
Un large sourire fendit son visage et elle s’écria presque.

- Il neige !

Elle redevenait petite louve, là, devant ce si beau spectacle et espéra que les siens viendraient en profiter avec elle.