Les lueurs du soir [Libre]

Emilitia

Emilitia regardait le soleil se coucher, assise sur le sable, le pelage gonflé à cause du vent. C'était la saison froide, les journées étaient plus courtes et si parfois il faisait encore bon lorsque le soleil était encore là, il faisait tout de suite frisquet lorsqu'il déclinait trop près de l'horizon.
Emilitia n'aimait pas particulièrement les couchers de soleil, plutôt insensibles aux états d'âmes qu'ils procuraient chez les autres, un intérêt absent pour ces lueurs rosées qui s'étiraient jusque sur la plage avant de disparaître, aucun sentiment d'apaisement à la fin du spectacle. Non, les couchers de soleil laissait la louve noire indifférente, mais si elle se tenait là, face à un ciel dégagé, c'était pour ne pas rater les premières lueurs de la nuit. Ce soir c'était la pleine lune, ces nuits qu'elle réservait à sa mère quand bien même elle ne les avait jamais passé avec elle.
Durant ces nuits, nous sommes similaires.
Toute deux, une moitié de démon.

Le soleil s'efface, la lune se lève et face à la lueur de l'astre nocturne, les ombres s'étirent. Celle d'Emilitia aussi, elle s'allonge jusqu'à prendre forme et se détacher, jusqu'à devenir une autre elle même identique. C'était quelque chose que la louve noire avait découvert il y a peu, quelques temps après le Cauchemar auquel elle associa sans mal cette nouvelle particularité. Après tout elle était maîtresse du le propre monstre du rêve qui tirait les ficelles.

« Salutation Toi qui est Moi! C'est la pleine lune, passons la nuit ensemble. »

Elle pencha la tête sur le côté, comme son double, avant de remuer la queue, seule cette fois-ci.