Entrainement dantesque [pv. Désastre, Te Hari, Sakura]

Le monstre de l'ancien temps a basculé et la neige s'est soulevée.

En statique, le ventre gainé, les pattes toujours en appui contre la crête et la gueule pleine de sang, de chair et de cuir, Désastre ne bougea de la position prise pour parvenir à le faire ainsi tomber, accusant le choc en ouvrant davantage ses ailes. Il ne se retrouva dégagé de lui que lorsqu'il commença à s'agiter, se faisant surprendre d'une patte qui le faucha et l'envoya rouler.
Que quelques égratignures.
Il se relève et réajuste son manteau, craignant le froid plus que les monstres, aussi moindre le froid se trouvait être ici par rapport à l'ailleurs du continent gelé. Il achève à peine cette remise en place que le brouhaha de pattes puissantes contre le sol lui fait tourner l'oreille entendante et le prépare à un envol en guise d'esquive. Le battement d'ailes survint cependant trop tard : le choc le surprend dans le dos.

Ça lui couple le souffle, l'envoie rouler à nouveau.

Un grondement étouffé et le blanc à perte de vue le déboussole un instant, le contact gelé le force cependant à immédiatement se redresser.
Regard hagard.
Il n'y a pas de sang, pas de plaie, seulement un hématome conséquent là où la gueule l'a touchée.
Rien de grave.
Reprenant une profonde inspiration, en face à face avec celui qui lui avait porté cette attaque moindre, Désastre le fixe et se focalise sur lui. Il a constaté du coin de l’œil que Sakura s'affairait avec le dimétrodon au sol, celui affaiblit, celui immobilisé.
Il la sait capable de l'achever, alors c'est sur l'autre qu'il portera son attaque.
Parce que la stratégie première avait fonctionné, parce qu'il croyait en celle-ci, parce qu'il ne trouvait intérêt à changer de méthode (il était peu imaginatif, Désastre, et ne fonctionnait qu'avec ses expériences), il se déporta d'un bond dans le champ non-vision de l’œil mort du balafré.

C'était une faiblesse, que par expérience, il connaissait.
Cet angle de vue limitée, cet angle mort agrandit. Sans doute, en compensation, une ouïe plus fine qui le force à se faire plus souple sur la neige, les pas légers et les mouvements limités.
Puis il jaillit.
Bondit contre cette crête.
Saisit la jonction entre son dos et celle-ci.

Déstabilise et attaque.

[Désastre cherche à faire basculer et attaque le dimétrodon balafré]

Et si les crochets percent la peau, et s'il sent encore le sang et la chair et le cuir...
Ses pattes ont glissées contre la crête et il a échoué dans sa déstabilisation.
Mais puisqu'ils sont une équipe, puisqu'il n'est sans doute pas seul à devoir affronter le plus vivant des deux monstres...
Ses yeux se dressent sur TeHari, sans effroi ni tension.
Il a confiance.
Tu peux m'aider.
Elle peut réussir là où il a échoué.

Contre la crête, ses pattes glissent. Ses ailes s'étendent, s'agitent, Désastre cherche à regagner en équilibre mais la tentative est un échec qui se solde par sa chute. Il trouve à nouveau le contact froid du sol blanc qui le fait se redresser dans l'immédiat, alors que le monstre de l'ancien temps attaque TeHari. Ses yeux dévient du prédateur pour analyser la gravité des plaies infligées, du regard habitué de celui qui soigne depuis des années.
Par le flot léger qui s'en écoule, il repousse à plus tard les soins qu'elle se devrait d'avoir.
Il était plus dangereux de laisser le monstre vivant et debout que de souffrir de ce saignement.

La louve confirme cette hypothèse, comme quoi ce n'est pas grave. Elle se mouvoie avec souplesse et rapidité, le prend de vitesse pour danser devant le dimétrodon et l'emporter avec elle. Il n'a pas besoin d'un mot ou d'une indication, pour qu'il comprenne la stratégie employée là.
L'épuisement.
Puisqu'ils avaient échoués dans cette première tentative, puisqu'il se tenait toujours debout... C'est ainsi, qu'ils pourraient vaincre.
Il se joint à elle, habitué à danser. Il perturbe l'attention, la cherche puis l'évite. Il passe d'un côté et de l'autre, d'un bond propulsé de ses ailes, se rapproche puis se jette en arrière pour mieux esquiver les pattes, la gueule.

Et quand TeHari, enfin, porte son attaque
Et quand elle lui adresse ce regard

A son tour il se jette à son cou, la gueule s'ouvrant pour mieux venir la saisir.
Il était temps de l'abattre.

- PC AGI:2&FOR:2 : tentative d'épuisement du dimétrodon balafré et attaque contre celui-ci -

Les crochets s'enfoncent.
Le sang se verse, une deuxième fois.
Et le monstre se meurt.

Ouvrant la mâchoire, se défaisant des crochets qui ne savaient lâcher pour retrouver ses crocs, il constata la réussite de Sakura.
A l'une comme à l'autre louve, il porta un regard satisfait.
Bravo.
Le cœur rendu rapide par l'effort, reprenant sou souffle, il se tourna vers celui qui se voulait être aujourd'hui leur mentor.

Nous avons vaincu, Odon.
Apprends-nous à danser face à ceux qu'on ne peut pas faire basculer.

Ah.
Il se floute, le regard de Désastre, alors que ses yeux ne quittent plus la silhouette imposante du Dire.
Ils n'en apprendraient pas plus aujourd'hui, il ne saurait pas danser avec les monstres de l'ancien temps qu'on ne pourrait tuer. Il n'aurait su dire s'il fut alors pris d'une déception ou d'une frustration légère face à cela.
Peut-être.
Il faudrait revenir dans le Grand Nord, pour disposer d'autres savoirs.
Ceux-ci initiés en eux, le devoir se voulait d'être d'y retourner à nouveau.

Il n'aimait pas. Le blanc omniprésent, la neige, la glace. Le froid, surtout le froid.
Pourtant...

« D'accord. Un plus grand ennemi à un autre soleil.
...
Merci Odon. Pour l'apprentissage. »

Il évoque sa détermination, promet un retour sur les terres glacées. Puis il incline la tête et accompagne ce mouvement d'un battement de la queue, alors qu'il se tourne vers ses consœurs.
Il a sentit leurs plaies, comme il sentit jadis l’œil. Il avait dit pas de maladie, à ce moment, aujourd'hui il ne dit rien mais son expression laisse supposée qu'elles non plus, n'ont pas de maladie.
Ce don, semblable à ceux qu'ils avaient innés parmi les Etelkrus... Il aurait pu le lui envier, il croit. Il ne regrettait pour autant la connexion avec Serpent, et à choisir l'aurait encore préférée elle.

Ne songeant davantage, il se tourna vers les deux louves qui furent ici alliés, se voulant leur prodiguer les soins nécessaire à leur bonne rentrée. Ce n'était que quelques sutures, un baume rapidement appliqué et des bandages pour couvrir les plaies et les protéger du froid. Un nettoyage plus appliqué, avant ça, pour supprimer l'odeur du sang une fois la plaie refermée, et s'éviter quelques prédateurs.
Alors, de retourner vers les fontaines pour joindre Olis et s'en aller vers leurs terres plus chaudes, même en plein hiver.

Alors, de se retrouver un autre soleil.