Résidence d'hiver [Libre]

FEATHER :
Ces derniers temps ne sont pas très fun pour Samael : il se tape une bonne grosse angine (ou un truc dans le genre), c'est pas la forme. Et en plus, même si il se situe au Sud de Punk Wolf, il fait quand même plus froid que chez lui.
Plutot que de subir cette situation, ne pourrait-il pas trouver de quoi améliorer un peu son confort sur ces terres désormais siennes ?

Samaël

Il avait chopé une angine, du moins c'est ce que lui avait dit les panseurs lorsqu'il avait été les voir pour une toux à lui en faire décoller les poumons et un mal de gorge qui aurait pu lui faire croire qu'il avait avalé un cactus. Samaël avait attrapé une putain d'angine, se retrouvant directement propulser à la fragilité des enfants quand les guerriers du clan eux n'allaient voir les panseurs que pour des fractures ou des plaies ouvertes. Ça agaçait d'autant plus le mâle brun qui savait pourquoi il était tombé malade : il n'arrêtait pas, un rhume par ci, un nez qui coule par là, tout ça à cause de ce fichu pays où il neigeait. Et encore, s'il n'y avait que ça mais cette bande de rustres primitifs n'étaient même pas fichu d'avoir des logis un minima correct et dormaient à même le seul sur la pierre ou des vieilles paillasses comme des condamnés au cachot -la moisissure en moins.

La maladie l'avait rendu de mauvaise humeur et si Samaël tenait énormément aux apparences, il était bien plus difficile de les tenir lorsqu'on passait ses nuits à jongler entre fièvre et tremblement frigorifiés, les journées aussi. Rien qu'à l'expression qu'il tirait lorsqu'il traversa le camp, on aurait pu le croire capable de mordre le premier qui viendrait lui adresser la parole.
Samaël arrivait à saturation, s'en était trop pour lui. Si les Etelkrus se complaisaient dans leur bestialité de clan barbare, le prince qu'il avait été, le loup civilisé tout court même qu'il avait été ne comptait pas vivre le restant de sa vie comme un vulgaire animal. Il y avait suffisamment de grottes là où s'étaient installés les Etelkrus pour qu'il se privatise une cavité qu'il rendrait agréable, chaude et confortable. Il commencerait par la nettoyer, y installera une porte ou un rideau pour éviter les courants d'air et retrouver un peu d'intimité, y installera un foyer pour ces si exécrables jours d'hivers, se ferait un lit de couvertures et de coussins, ajouterait des tapis sur le sol, des tapisseries sur les murs, un service à thé et de quoi faire brûler de l'encens. Ça sera son palais miniaturisé, ça confortable, beau, douillet, parfait...
Sauf que Samaël n'était pas artisan, là était son principal problème. Bon, ça sera sans doute un peu plus rudimentaire que ce qu'il avait connu mais toujours mieux que ce qu'il avait là.

Encore fiévreux, le mâle brun commença pourtant à faire le tour des endroits disponibles, se voulant un peu à l'écart pour que personne ne décide de venir éhontément squatter son début d’aménagement ou râler qu'il en faisait un sans trop l'être pour ne pas virer ermite non plus. Son dévolu se fit sur une petite grotte plein sud du camp, incrustée dans la falaise. Là, seule, elle ne donnait pas vraiment envie, mais au moins le soleil chassait l'humidité au cours de la journée. Un éternuent, un frisson et un reniflement, Samaël commença à tracer sur un des murs ses plans et ambitions d’aménagement à la craie.