» Nombre de messages : 5092 » Age : 29 » PUF : Auberjin » Date d'inscription : 09/09/2017 » Personnages :
Désastre
❙ Panseur Etelkrus.
15ans. Spécialité Archimage, +1PV/dé soin.
Aura du Héros.
Devient Quetzalcóatl.
Lien spécial avec Serpent.
Aura rouge si émotions fortes.
Comprends les poules.
En situation critique : Le Docteur et Tatouage magique.
Marty
❙ Nakhu lié au Refuge.
7ans. Célibataire. Zig&Zag, kayus magiques
Son papi en pouvoir.
Punkto!coke : +2AGI -1ING en situation critique
☉ Sajda
Solitaire, vit à l'Atoll.
4ans. Célibataire. Sang noir.
Attrait au chaos.
Arbre des connaissances
Basilic
❙ Épée Etelkrus.
3 ans. Célibataire. Lizard!boy
Craft amélioré.
Mini!Quetz' en familier.
» Feuille de perso' » Points: 4690
Sujet: Les crocodiles ✡ Libre Mar 08 Fév 2022, 00:47
-Solo ou libre à un Etelkrus-
Les crocodiles
▬ ft. Libre
Hiver 2022. 7ans et demi.
Il avait dormi deux jours comme il aurait pu dormir deux mois. Il avait dormi deux jours, terré au fond de son antre comme un serpent en hibernation, le corps replié sur lui-même et les pattes obstruant l'oreille qui trop, tellement trop entendait. Il en avait oublié ses créneaux, ses repas, ses obligations, Il n’oubliait pas d’avoir crié, son oncle, les crocodiles. Il avait dormi deux jours et il se sentait épuisé, Désastre, tant vide d’énergie que se lever ne se fit qu’aux termes d’efforts qui le menèrent à se dresser fébrile. C’est à cause des repas manqués. Ou du fait d’avoir crié. Il gratte les quelques croûtes des griffures infligées en portant trop brusque la patte à sa tête, il regarde le bout de l’autre patte. Il n’aime pas ce qu’il ressent, ce qui dépasse la fatigue. Sa poitrine est bloquée et comme vide en même temps, il respire normalement mais cela lui fait étrange. Il a du mal à sortir de cet état. Il se sent fragile, comme malade. Il doit l’être, malade. Tout lui semble être resté intense et il n’aime pas ça.
Il est sorti de son antre et il est parti mangé, les oreilles couchées pour moins entendre. Il est dérangé par les voix et les souffles et les griffes qui raclent le sol, la proie fut vite engloutie et du castel il sortit. L’heure dit que le créneau est celui de Kiro. Il prend le chemin de la moere dans un automatisme qui ne suffit à le convaincre de ce qu’il fait, déconnecté de sa réalité depuis qu’il a crié, il croit.
Pourtant il s’écoute, il va là-bas. Il faut danser. Il aime ça. Il ne voit pourtant plus que ça. Les pattes dans la boue il a tourné la tête et il les a regardé
Ceux qui paraissent sur la berge Ceux qui guettent dans l’eau
Les crocodiles.
Ce sont eux qui sont responsable de tout, de l’oncle amputé et du fait qu’il ait crié, de ce qui le rend malade De l’émotion, vive et forte. Elle est revenue, encore, ce mélange de douleur, de peine et de colère, qui le fait se sentir angoissé, peiné et agressif. C’est elle, encore, qui le tient immobile quand il ne décroche plus les yeux d’eux.
Il les fixe
Les crocodiles.
Et soudain il attaque quand il n’est plus ni loup ni le devenu Quetzalcoatl, quand il n’est qu’un mélange ignoble et tangible, une forme sensible, fragile, en proie aux terribles émotions et à l’instinct non réprimé. Il enfonce son corps long dans la boue de la moere et comme le serpent qui soudain attaque, il attrape de la gueule béante aux longs crochets le premier des leurs. Il s’en saisit et il mord à l’en faire taire, il est mort et il l’avale dans le corps long. Les écailles sont comme les siennes et ses crocs plus grands encore Il pèse dans l’estomac mais il en mange encore. Ceux qui viennent comme se venger, s’en prennent à ce serpent aux ailes sales et aux pattes qui vont et viennent, ce serpent plus ou moins long, toujours plus grand quand il mange que quand il croque.
La boue qui macule le poil écaille est brune et rouge, elle le salit jusqu’à sa peau quand elle glisse encore sur Les crocodiles.
Il en a dispersé dans cette rage mais il en reste encore un. Lui est plus gros et plus fort, déjà balafré et il se dit, Désastre Il s’en persuade, Désastre ! Que dans son ventre il y a la patte amputée de son oncle. Et tout est hors de contrôle et il ne maîtrise encore rien, pas même cette forme qui poursuit la danse cagneuse d’un Désastre défiguré et d’un Quetzalcoatl déjeté.
Il vient contre lui en même temps que les mâchoires le menacent, dans un éclair jaune de conscience il se dégage d’un pas chassé et courbe le corps long au ventre lourd. Le coeur bat et la respiration est rapide, il lui en veut tant peut-être autant qu’il s’en veut que ses crochets ne l'épargnent pas alors que les mâchoires se referment sur son flanc. Il le tient et lui aussi, mais les crochets percent si fort que le crocodile lâche avant. Et si sa queue s’abat contre son visage, et s’il se rappelle des blessures anciennes qui le font tituber, et si les griffes lui lacèrent une épaule, Lui revient et attrape le dos pour mieux le retourner, arrachant d’autres écailles pour arriver aux entrailles.
Et dans ce ventre, il n’y a pas de patte. Et il est mort. Et l’environnement n’est que terre retournée et sang éclaboussé.
Le loup, redevenu pleinement loup, regarde le corps déchiré qui n’a pas su faire taire l’émotion forte et le laisse un peu plus épuisé. Il regagne en conscience et il ne se sent pas moins malade, peut-être un peu plus maintenant que pèse les crocodiles dans le ventre de Quetzalcoatl. Tous les fourmillements et les clapotis de l’endroit se rappellent à son oreille et il se baisse pour attraper le crocodile, l'œil plissé et dérangé.
Désastre tire de l’eau souillée le corps lourd, le dos voûté et les muscles en peines. Plus assez fort, trop fatigué. Il lâche et s'assoit là, comme si un temps suffirait à l’y aider, portant vague intérêt aux plaies sur son poil terreux. C’est à Aka, qu’il devait l’emmené.