[Nocera et Zen] Cet agréable souvenir

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Elle l'aperçoit.
C'est étrange, assez plaisant à la fois.
Ce loup gris qui a su à force de breloques et de patience, se creuser une place à ses côtés malgré sa première réticence. Elle se souvient de son exubérance, qu'elle a d'abord rejetée. Il l'a troqué après avoir compris pour l'innocence, ainsi s'est-elle laissée happée. Tant d'efforts et d'attentions ne l'ont laissé indifférente, chaque visite pique alors désormais son intérêt.

La fleur glissée dans ses cheveux, elle l'observe dans cet espace où il n'y a aucun pouvoir dans ses yeux. Soutenir un regard aussi longtemps n'est pas incohérent à ce moment, un simple fait là et qui n'est dérangeant. Son visage ne tressaute pas, quand bien même ce geste est une buche au feu de cette relation.

Elle n'est feu de joie, cette flamme.
Nocera sait, que rien ne brûlera aussi vivement que l'histoire avec Yersine et Avalon, rien ne remplacera le  foyer qu'ils ont créé en elle. Mais elle apprécie ce qui se passe ici, ces instants réchauffent son âme laissée bien froide. C'est agréable, que de partager des instants tendres avec quelqu'un.

Le poème est grandiloquent.
Elle est Reine qui toise, accepte même si elle n'est pas autant touchée par ces mots que par la fleur. Elle prête aussi un peu plus de tolérance aux gestes d'ampleur. Elle sait aussi voir le savoir faire qu'il glisse pour faire rimer ses vers et obtenir douze exactes syllabes. L'amour de la beauté la retient de soupirer, et la vue de son acharnement qui éclaire assez son visage pour imaginer y voir dans le futur un sourire.

"Si tu n'étais pas déjà en partie mon amant, je ne serais pas ici."

Elle se lève pour effectuer un tour autour de lui.
À son tour touche-t-elle, et repousse les cheveux pour les coiffer d'une autre façon, plus seyant pense-t-elle. Elle essaye de donner en retour ce qu'on lui offre, quand bien même elle se sait en partie malhabile à cela. La coiffure proposée, elle pencher la tête pour continuer de l'étudier. Elle ôte les bracelets et la ceinture qui l'adornent dans un petit make-over improvisé.

D'on ne sait où, ce qui n'a pas d'importance, elle a dans ses pattes les morceaux d'une armure dorée. Un cape translucide comme le soleil l'accompagnent, et complimentent sa lumière solaire. Elle l'habille avec patience, pour en faire un prince encore non couronné.

"Te voilà apprêté."

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C'est elle, qui reçoit diadème.
Calme, elle accepte ce présent qu'elle trouve fort élégant. Sa manière d'ainsi la couronner est sobre, raisonnable, tendre. Et cela, elle apprécie bien plus que tous les poèmes. Elle clos les paupières en sentant le souffle chaud sur le haut de son crâne. Elle les garde à demi baissées pour le regarder.

"Je ne sais me soucier de rivales, comme je ne sais régner sur un peuple."

Elle n'a jamais aimé dominer, plutôt protéger ceux qui ont assez de mérite dans son cœur.  
Mais ce n'est pas grave, qu'il ai pensé ça. Lui en gagne, de ce mérite qu'elle n'accorde que peu, et elle consent à apparaître comme la tête d'un royaume qui n'appartient qu'à eux. Maîtresse d'un domaine où il l'accompagnera, d'un lieu où vivre à deux. Elle marche avec lui vers le soleil.

Se dresse devant eux un palais ondulant comme un mirage, flou de ses détails changeants et taille variable. Entouré de jardins qui poussent et fanent tour à tour mais ne demandent qu'à fleurir. Et malgré toute cette étrangeté, Nocera sait.

"Ah, notre royaume en devenir. Il ne reste qu'à le définir."

Elle penche la tête, il sera idéal pour eux, c'est une évidence, façonné au moindre de leurs désirs. Elle n'a pas besoin de faste, bien qu'elle se voit peut-être l'apprécier, tant qu'elle peut y abriter.

"Je le veux bien entouré, imprenable."

Un mur élégant et innovant se dresse maintenant, il est fait pour défendre avec quelques mécanismes ingénieux et discrets.

"Capable d'accueillir mon frère et mes enfants."

Une structure se finalise avec un grand espace pour cuisiner et de quoi lire pour cent vies. Elle y imagine très bien Sobieski y faire ses madeleines. Voit déjà Séléné, Zephyr et Apocryphos y lire pendant de longues matinées. Elle se tourne vers Zen.

"Que veux tu y ajouter ?"

C'est un endroit à eux, il faut qu'il reflète aussi tous ses désirs.