[Hölzer ft. Désiré] Jamais Je N'avouerai

Aujourd'hui, Désiré avait droit à un jour de repos ! Et, comme à son habitude en ces circonstances, il avait voulu s'offrir une journée d'exploration. Il avait, pour une fois, pris la direction du Nord-Est : il n'était encore jamais allé au delà du marais aux lianes, et il était curieux de savoir quels paysages s'offriraient à sa vue une fois la terre boueuse derrière lui.
Après tout, le louvard avait toujours été adepte des belles choses, et chaque fois que son regard se posait sur nouvelle découverte, il ne pouvait s'empêcher d'en apprécier le moindre détail, comme s'il était bien déterminé à en conserver une image aussi vivante que possible.
Toutefois, ce qui était vrai pour les natures mortes l'étaient également pour les êtres bien vivants.
La silhouette qu'il aperçut, il en apprécia en premier lieu l'aspect particulièrement gracile. À vrai dire, de loin et au premier abord, il eut même du mal à déterminer s'il s'agissait là d'un loup ou d'une louve. C'est sa truffe qui lui apporta là l'information nécessaire, en plus d'un mélange d'autres odeurs qui lui étaient inconnues. À s'y intéresser, l'Etelkru reconnu en majorité des odeurs de plantes et de fruits secs.
Il était beau, il sentait bon.

Si Désiré avait déjà eu le loisir de s'attarder sur ce qu'il aimait chez ses comparses de sexe masculin, s'aperçut-il qu'il n'avait jamais autant apprécier de découvrir un autre loup. Le seul de son âge qu'il eut jamais réellement fréquenté était Ibéris, et bien qu'il lui trouvait la beauté d'un esthète, il ne l'avait jamais envisagé autrement que comme un ami.
À vrai dire, même pour Iris, pour laquelle il était convaincu d'avoir des sentiments, les choses s'étaient faites progressivement...
Ici, ici...
Désiré se trouvait éprouver pour ce parfait inconnu bien plus qu'un désir d'apprendre à le connaître, ou même d'un flirt passager.
Il voulait observer les étoiles en sa présence. Il voulait lui montrer sa collection de trésors, et en chercher de nouveau à ses côtés. Il voulait échanger avec lui des gestes de tendresse. Il voulait le revoir chaque jour de sa vie. Il voulait le présenter à son père. Il voulait rencontrer sa famille, à lui. Il voulait lui apprendre de son quotidien et partager le sien.
Ils étaient encore certainement trop jeunes pour s'imaginer vieillir et fonder une famille ensemble. Mais le Corps sentait déferler en lui mille et une envies.
Et il avait la certitude que tout ça ne pouvait commencer qu'avec des présentations.
Il lui fallait connaître son prénom.

Et comme il s'approchait de lui, il eut l'impression que son cœur tambourinant finirait par s'échapper de sa cage thoracique.
Il se fit grand, il se fit beau, il se fit fier : torse bombé et queue en panache.
- Bonjour, jeune Adonis.

Codage par Libella sur Graphiorum

Comme il l'approchait, Désiré le trouva mignon - de par son attitude - autant qu'il l'avait trouvé beau auparavant. Il y avait dans son comportement de la candeur et de la naïveté, qui lui donnait presque l'envie de le prendre sous son aile. Il serait pour lui un guide - à vrai dire, il était prêt à être tout ce que cet autre lui demanderait.
Le louvard doré remarqua les crocs atypiques de son confrère.
- Que vous avez de belles dents ! Est-ce pour mieux me manger ?
Restait à espérer qu'il connaissait un minimum les contes, sinon, sa punchline tombait à l'eau.

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