Comment c'est, le Nord ? [Olis]

-Iris-

Olis était resté un peu, après sa visite. Iris l'avait rencontré au temple d'Aka, ils avaient partagé un combat devant le Dieu rouge. Mais, si cela avait été prenant, la bataille contre le Général n'avait en rien répondu à ses questions. Sa curiosité était restée puissante face à l'épais loup et l'endroit d'où il venait. Alors, lorsqu'elle avait eu l'occasion de filer jusqu'à l'endroit où il dormait -à ce que l'on disait- elle l'avait fait, avec l'aval de maman.

Elle repère l'imposante silhouette facilement, tout juste à leur frontière. Olis est respectueux, il ne les traverse pas (pas comme d'autres !), et avec leur combat, Iris est un peu plus confiante en leur allié. Elle n'en mène cependant pas large, silhouette haute sur patte et déguingandée face au monstre de muscle et de poils qu'il était, et sa voix part un peu dans les aigüe lorsqu'elle l'aborde :


Elle déglutit, difficilement. Honteuse, un peu, elle se reprend, se campe sur ses pattes et lève la tête. Il fallait être fier, un peu.


Se souvenait-il d'elle ?

-Iris-

L'épaisse masse qu'était la tête d'Olis se tourne vers Iris, précédée de peu par ses oreille. La jeune etelkru prend le loisir de détailler son visage, son poil et sa carrure, différente et portant si semblable à la leur. Ils étaient forts, il n'y avait pas de doutes : lui plus encore, car il arborait le rouge d'Aka. Il dit l'avoir reconnue, et elle relève légèrement les yeux : ils avaient combattus ensemble, et le cadeau offert par Aka pendant à présent à son épaule. Elle hoche la tête, mais il la prend de court avec une question. Elle cille : elle s'éttendait à être celle qui serait la plus curieuse des deux, mais il fallait croire que même les loups primitifs étaient intéressés par eux. Il lui parle de coeur, et elle comprend glowstick : peut-être qu'il le lui demandait justement car elle n'en avait pas. Elle répond avec soin :


Elle soutient son regard. Elle-même ne sait pas quelle couleur elle voudra prendre, à part qu'elle voudra en prendre une. Pour devenir forte, indépendante, fière. Elle continue :

-Iris-

La jeune louve boit les rares paroles du géant avec attention. Finalement, ce n'était pas si différent d'eux : une couleur était, souvent, associé à des rôles privilégiés. Mais la vénération du Dieu était parfois plus importante, et on pouvait très bien voir des guerriers oranges, ou des panseurs rouges, même si ce dernier cas était plus rare. Ce qui était étonnant était l'union de tous les Dieux dans leur meute, contrairement aux etelkrus qui n'en présentaient que trois. Et puis, l'absence de la vénération de Yurai, qui était la plus jeune des Déesses. Et enfin ... Leur chef, qui possédait toutes les couleurs. Une multitude de questions alors lui vient, et il lui faut un peu de temps pour choisir ce qu'elle va dire. Après tout, ce n'était pas tous les jours qu'elle rencontrait un Dire.


Un silence, alors qu'elle se mord la babine. Et la question surgit, sans pouvoir être réfrénée :

-Iris-

Iris écoute, attentive. Le discours est haché, difficile parfois, et elle tente d'en comprendre l'essentiel : ils ont une épreuve également, avec leur mentor, pour obtenir leur rang final. Puis, ils obtiennent leurs glowstick grâce à ce qui pourrait s'apparenter à une fontaine sacrée, comme chez eux. Finalement, beaucoup de similarités existaient, et bien qu'Iris n'y connaisse pas grand chose, cela l'intriguait. Probablement que maman ou Anita en savaient plus sur eux, et elle se trouvait bien bête à être allé voir Ollis sans s'être renseignée au préalable. Mais le grand mâle n'a pas l'air de lui en tenir rigueur, et au contraire, s'intéresse de ce qu'elle lui dit d'une curiosité brûlante. Heureuse de se montrer utile à un tel mastodonte si différent, elle répond, lentement :


Là aussi, comme en réponse à Ollis, la leçon est bien apprise. Iris a été attentive durant ses heures d'école, plus jeune, surtout en ce qui concernait les déités. Une lueur intérressée s'allume dans son regard :

Iris s'improvisait diplomate, et cela ne lui allait pas très bien. Elle espérait simplement ne pas produire d'incident inter-meute avec sa proposition bancale, prenant toutes les pincettes du monde sans savoir si Ollis en capterait la finesse. Et puis zut, depuis le temps qu'elle voulait visiter chez eux et voir leur bibliothèque, elle espérait à demi-mot pouvoir s'incruster si Ollis désirait rendre visite à la Corneille !

-Iris-

La réponse de la petite louve semble le plonger dans une hésitation profonde. Iris détaille son visage, y cherchant une approbation ou une raison pour laquelle il ne pourrait pas, mais doit se rendre à l'évidence : elle ne connaissait pas les missions d'Olis, et ne voyait pas à qui référait "les autres". peut-être était-ce les etelkrus, ou bien les nakhus, ou plus simplement les siens ? Après tout, le grand mâle devrait rentrer chez lui, un jour, du moins Iris le supposait. Mais le clan des nakhus était sur le chemin du Nord, peut-être que cela n'allongerait pas trop le trajet. Pour Iris, la plus grande inconnue restait les nakhus : accepteraient-ils une rencontre ainsi, pour le seul plaisir de la connaissance ? Elle penche légèrement la tête :


Sans ça, elle ne pourra pas vraiment l'aider. D'ailleurs, elle ne sait même pas si elle est sensée l'aider. Mais elle ne peut s'empêcher de caresser l'espoir de pouvoir amener le grand mâle chez les nakhus et de satisfaire sa propre curiosité par la même occasion.

-Iris-

Les yeux restent fixés dans celui du grand loup, dont Iris essaye de décrypter les paroles. Sans avoir toutes les informations, c'est une expérience plutôt complexe : il parlait des autres, probablement ceux de sa meute que l'etelkrus savait plus ou moins alliés avec eux. Les autres auraient peur qu'Ollis ne change trop, peut-être. Lentement, elle hoche la tête : elle comprenait. Il était un pionnier, un aventurier, de ceux qui allaient secouer les normes pour trouver autre chose que ce qui était connu. Ceux-là lui avaient toujours fait un peu peur, en même temps que l'attirer.


Elle ne peut pas le forcer de toute manière, n'a même pas le pouvoir de vraiment l'amener voir Yurai ou d'autres Dieux. Si déjà il rencontre ceux de leur meute alors peut-être pourra-t'il ramener l'information aux autres, et changer leur point de vue. Le regard d'Iris se fait légèrement plus acéré :

-Iris-

Le regard d'Iris détaille les expressions du Dire, qui passaient sur son visage sans se cacher. De la frustration, peut-être de la colère ou de la mauvaise humeur. Iris pouvait le comprendre : face à la peur des autres, comment devait-il réagir, lui l'explorateur ? Les autres avaient peur de perdre leurs traditions, une peur tout aussi raisonnable. Alors, qui avait tord, qui avait raison ? Elle n'était pas là pour le dire. Lorsqu'il lui dit au revoir, elle le salue d'un signe de tête avant de le remercier :


Et le regarde s'éloigner, encore composée. Si elle voulait en apprendre plus, il faudrait probablement qu'elle parle à ceux partis dans le Nord. Mais en avait-elle envie ? Il fallait qu'elle y réfléchisse. Car les Dires pouvaient, eux aussi, changer leurs coutumes. La brèche l'avait fait, d'ailleurs, en apportant de nouveaux prédateurs à chasser de chez eux. Iris était née avec, et se souvenait encore de lorsque petits, maman partait dans le Nord pour se battre. Les changements n'étaient pas forcément mauvais. Elle soupire, avant de se relever et de rentrer de son côté des terres. Elle était encore trop jeune pour partir, de toute façon. Un jour, peut-être.