Déjà vu | ft. Iris

-Iris-

Iris était de garde pour la journée, aux frontières avec la savane. Son partenaire associé était un vieux guerrier en qui il avait une confiance relative : ils avançaient lentement, mais le travail était bien fait. L'etelkru en profitait pour observer comment son aîné surveillait, les traces prélevées et les endroits observés. Son esprit, cependant, divaguait toujours vers d'autres endroits. Vers son frère, parfois, et sa dangereuse femme, dont il n'avait pas de nouvelles. Vers Désiré, ensuite, qu'il s'était décidé à revoir sans encore avoir le courage de le faire. Vers les profondeurs, enfin et surtout, où un trésor de puissance miroitait. Sa fascination pour le lieu n'avait fait qu'augmenter, mais après leur dernière incursion il avait réalisé à quel point y entrer profondément pouvait être dangereux. La curiosité valait-elle le coup ?

Son partenaire s'arrête pour boire et se reposer, et Iris décide de faire une courte ronde en solo. Ses pattes avancent, suivant la ligne de la frontière, et son regard porté sur l'horizon se perd dans ses pensées. Il devait retourner dans les Profondeurs, il voulait savoir ce qui s'y cachait. Un frisson lui parcours l'échine, mélange de peur et de frustration : il voulait rencontrer de nouveau l'Araignée, lui demander pourquoi lui, pourquoi l'avait-elle choisi pour lui accorder un peu de sa puissance. Soudain, une odeur lui fait relever la tête : un solitaire. Ses muscles se tendent, et il cherche la silhouette intruse autour de lui. Il l'aperçoit bien vite : un pauvre hère, sur la frontière, comme hésitant à la passer.

Le pas se fait plus pressant, le poil plus gonflé. Iris rejoint l'inconnu en quelques pas, la queue légèrement haute en avertissement. Son regard se place dans celui d'en face, sans ciller. Presque une intimidation, silencieuse. Un avertissement.


Est-ce que le pelage lui disait quelque chose ? Pas vraiment. Il était un solitaire comme les autres, et Iris n'avait que très peu de patience pour ceux-ci.

-Iris-

Le solitaire l'aperçoit, et se couche face à lui, diminuant d'instinct la tension entre les deux. La queue d'Iris se baisse, demeurant à l'horizontale cependant. Il s'était juste arrêté, Iris voulait qu'il reparte d'où il était venu. A la place, les yeux du loups naviguent derrière lui, curieux de ce qu'il ne pouvait obtenir. Et la question vient le confirmer : il voulait savoir ce qu'il y avait. Iris ne se sentait pas en danger face à cette situation : le loup était un jeune solitaire, qu'il pourrait probablement maîtriser, surtout s'il appelait son binôme. Mais il savait qu'un loup curieux était un loup qui revenait : il fallait tuer cette curiosité.


Il se demande un bref instant si le loup a connaissance de leur clan. Il avait l'air plutôt ingénu, peut-être qu'il était bon de rappeler les bonnes pratiques avant de chercher à l'intimider. Il bombe légèrement le torse, agrémentant ses paroles d'une position ferme, ancrée dans le sol.

-Iris-

Le petit n'avait pas l'air de bien comprendre la situation. Il n'avait pas l'air de comprendre que s'il continuait, il risquait l'expulsion, une bonne rousse ou même sa peau. Iris soupire, le voyant continuer à essayer de regarder derrière lui comme si il lui cachait un immense trésor, reniflant l'air autour de lui. Il commençait légèrement à l'agacer, ce petit aux couleurs bariolées. Alors, Iris s'avance d'un pas, roulant un peu des muscles sous son armure de fer, son regard se fait plus écrasant. Il voulait le faire reculer, peut-être lui faire un peu peur, pour qu'il comprenne.


Il soutient son regard, la queue légèrement relevée. Il avait compris ? Fallait partir maintenant.