Deux sauvages (Grimm)

Et soudain, à nouveau... Plus rien.
Grimalk relève le nez du sol, les sourcils froncés, ses yeux dorés passant autour de lui. Il se demande comment il a encore pu perdre la trace alors qu'il s'est appliqué à revenir au bon endroit. Sa queue s'agite, son poil commence à se hérisser - il ferme les paupières pour forcer sa concentration à ne pas s'échapper davantage. Comme lors de ses entraînements, les échos de voix familières viennent l'intimer de ne pas perdre le contrôle.
Mais des sons distants viennent ricocher dans ses oreilles qui tiquent et quelques saccades agitent son corps. Il a beau lutter, il ne peut les ignorer plus longtemps.
Le son d'une cavalcade qui se rapproche, la présence de l'autre loup, le concurrentn qui ressurgit des tréfonds de la forêt pour venir dans sa direction.

Non. A-t-il flairé le même individu que lui à un endroit différent qui le ramène désormais jusqu'à son point ? L'a-t-il épié et écouté pour venir lui arracher la victoire sous le nez.
Son pelage se gonfle et il plaque ses oreilles contre son poil dense, reprenant ses recherches avec précipitation pour récupérer l'odeur de la proie.

Il ne se laisserait pas faire.

Une fragrance discrète revient dans sa direction, son esprit immédiatement se focalise sur ce fragment retrouvé. Il lui est encore possible de remonter la trace du gibier, il le sait : ce dont il est moins sûr, c'est de réussir à rester concentré sur la piste en elle-même sans se laisser emporter par l'impatience qui gonfle en lui, et l'urgence qu'il ressent chaque fois que ses oreilles captent la progression de l'autre loup qui se rapproche. Il est encore trop tôt pour prendre action par rapport à ça - avec un peu de chance, il n'est pas loin de son but et peut encore remonter rapidement ce qu'il reste de traces.

4/5 réussites

Son rythme cardiaque augmente en même temps que la cadence de ses foulées quand la piste sur laquelle il est se montre de plus en plus prometteuse. Il n'a jamais été aussi près, il le sent.
Alors il insiste et persiste, malgré la présence de l'autre jeune qu'il capte de temps en temps du coin de l’œil et qui lui hérisse le poil. Grimalk n'apprécie pas que leurs pistes les aient menés à se retrouver si proches dans le moment le plus critique de la recherche. Déjà parce qu'il ne connaît pas les compétences de l'Etelkru et que sa forte carrure pourrait l'amener à faire une erreur et à effrayer le gibier.
Ensuite parce qu'il demeure un concurrent, et que rien ne lui garantit qu'à la fin il ne va pas tenter de lutter contre lui pour obtenir la proie s'il parvient à l'abattre en premier.

En somme, il ne lui fait pas confiance. Il n'est pas né ici, il n'a pas cette propension qu'ont les locaux à rapidement prêter de bonnes intentions à tous les loups rencontrés.
Il les trouve naïfs, et lui demeurera méfiant jusqu'à preuve du contraire.

Alors c'est cette crainte de devoir aussi entrer en conflit avec l'autre loup qui l'empêche de parfaitement se concentrer sur ce qu'il a à faire - trouver la proie et l'abattre. Car il ne parvient à tout à fait occulter sa présence et se doit de garder en tête sa position et ses gestes.

Pour autant et malgré cette distraction irritante, le brun ne lâche pas ce qui l'a mené si loin à travers les bois.

5/5 réussites

Et enfin.
Au moment où ses yeux dorés remontent du sol pour voir où il va, c'est sur une silhouette non-canine qu'il tombe. En ligne droite, à quelques mètres de lui, se tient la proie qu'il cherchait et qui le regarde en retour, pétrifiée.
Un large sourire remonte ses lèvres noires, une décharge d'énergie et de satisfaction emplit tout son corps et tend ses muscles. Il n'a plus qu'à l'abattre.
Avec un grondement de joie sauvage, Grimalk n'attend pas une seconde de plus avant de sauter vers l'avant, l'autre loup désormais complètement oublié. Le daim pousse un cri d'alerte et s'élance à son tour pour sauver sa vie. Lancé dans sa course, le brun analyse rapidement sa proie - un individu adulte et relativement jeune, sans défaut apparent et encore vigoureux.

Le plus grand risque est de le laisser s'échapper en se faisant distancer. Il n'était pas très bon à la course, après tout, et ne pourrait tenir cette cadence bien longtemps.
Alors il tord un instant la nuque pour dégainer de son harnais un couteau de lancer et d'un geste maintes fois répété, le lance en direction de la bête.

Attaque de la part de Grim, jet d'esquive de la part du daim.

Grimalk 8 PV - Daim 10 PV

La lame fuse, traverse l'air vers la cible... Et grâce à l'écart que le daim effectue au juste moment il est épargné d'une première blessure.
Mais il a déstabilisé sa trajectoire, a perdu vitesse et précision. Forçant sur son allure, Grimalk parvient à le rattraper et ouvre la gueule pour la refermer sur son jarret et le faire tomber, et il n'aurait plus qu'à-
La douleur jaillit dans sa mâchoire et le goût du sang envahit sa gueule quand d'une ruade, la bête lui envoie ses sabots dans les crocs au lieu de se laisser atteindre.
Légèrement sonné, le loup trébuche et manque de tomber mais parvient à rester debout. Il doit cependant se reprendre et secoue la tête pour chasser le vertige qui l'a brièvement pris, crachant sur le sol quelques gouttes vermeil.

Grondant et le regard plus assassin encore, il repose ses yeux sur sa proie qui tente de s'échapper et le cœur battant comme un tambour libère de nouveau l'énergie nécessaire à continuer sa course.
Un nouveau couteau est tiré - il retournerait sur ses pas chercher la lame tombée mais ne pouvait se permettre de perdre de temps à le faire en ces circonstances - et le mâle prépare son lancer.

Cette fois, il voulait voir le gibier chuter et son sang annoncer le début de sa mort.


Attaque de la part de Grim, jet d'esquive de la part du daim.

Grimalk 8 PV - Daim 4 PV

Cette fois il fait mouche.
La lame file droit et perce peau et muscles d'une jambe arrière avec facilité. Le sang surgit à sa vue en même temps que le cri de la proie déchire l'air.
L'instant d'après, il est au sol à se débattre, à tenter de se relever malgré la douleur - la panique et l'instinct le urgent à s'éloigner. Grimalk, lui, dévorant le sentiment de satisfaction qui le submerge, a déjà pu ralentir un peu la cadence : il est assuré que sa cible ne va pas courir plus loin, il n'a plus à se presser et à s'épuiser dans des foulées futiles. C'est presque tranquillement, un sourire carnassier sur les babines, qu'il couvre ce qu'il reste de distance en trottant. Il a baissé la tête et a déjà préparé sa lame de corps en la tirant de son fourreau. Le contact de la garde entre ses mâchoires est rassurant, le poids de la lame et la lumière qui se reflète dessus sont l'assurance d'avoir l'avantage.
La seule chose à laquelle il doit désormais faire attention est de ne pas se laisser assommer par un nouveau coup de sabots de la bête qui se déchaîne en d'amples mouvements pour espérer le repousser, sursauts de vie qui l'animent quand bien même c'est inutile.

Même si un miracle l'amenait à être épargné, la blessure est déjà trop sévère. Il est condamné.
Grimalk ne dérive son attention de son objectif que lorsque le son d'une cavalcade, plus loin dans les sous-bois, le distrait un court instant. Plus loin, des silhouettes se détachent à travers les arbres : l'autre a du commencer sa chasse à son tour.
Il doit se dépêcher d'en finir.

Les iris revenant s'ancrer sur le daim, il frappe de son couteau et vise la gorge.

Première attaque de la part de Grim, seconde attaque en riposte de la part du daim.