Transférer ses compétences | ft. Myrtille & Sollos

MYRTILLE
Corps Nourrice Etelkru • 8 ans •
F A E I

Les plus jeunes étaient enfin à la sieste. Enfin presque tous. Sollos avait très tôt cesser de dormir aussi souvent que les autres louveteaux et les nourrices, Myrtille la première à vrai dire, appréciait énormément que Désiré soit régulièrement là pour occuper le petit rouquin turbulent. Il n'était pas méchant, comme aucun d'entre eux d'ailleurs, mais son énergie parfois dépassait de trop loin celle des surveillants de la tanière-garderie. S'éloignant du petit groupe endormi, la louve chercha un collègue à aller aider. Comme tout semblait aller tranquillement pour tout le monde, elle s'empressa de rejoindre Zen qui faisait un brin de ménage. Derrière elle, les empreintes qu'elle laissa sur le sol rocailleux brillèrent une fraction de secondes avant de s'estomper. Le mâle pâle observait son fils et le petit orphelin jouer ensemble. Il lui semblait avoir compris que Désiré avait adopté le petit aussi vif qu'un feu follet, à l'instar de son propre père qui l'avait prit sous son aile des années plus tôt. L'histoire se répétait, et la nourrice trouvait cela fort adorable. Ce ne devait cependant pas être évident pour son collègue de prendre un grade supérieur aussi soudainement, et de voir son propre enfant devenir parent. Elle vint s'asseoir prêt de lui en souriant, et observa elle aussi la scène qui se déroulait de l'autre côté de la tanière. Entendre des rires aussi purs et simples la remplissait toujours de joie.

« Désiré est formidable avec les enfants. Je me demande de qui il tient ? »

Le sourire de la nourrice s'élargit, gentiment moqueuse.

MYRTILLE
Corps Nourrice Etelkru • 8 ans •
F A E I

Myrtille eu gain de cause : un petit sourire vint illuminer les traits de son collègue. Il ne lui en fallait pas plus pour se sentir utile et elle pencha un peu la tête sur le côté, pour chercher avec plus de finesse l'émotion que dégageait le mâle bleuté. Par expérience, elle avait fini par vite comprendre la psyché enfantine, mais parfois les réactions des adultes n'étaient pas aussi intuitive et lisible que celles des petits. Dans le cas de Zen, qui était un loup plutôt ouvert et honnête, la réponse était assez évidente sur son museau : la nostalgie d'un temps révolu. L'explication ne tarda pas, pour confirmer l'idée première de la nourrice. Dans sa famille adoptive, tout avait toujours fait pour l'indépendance maximum des jeunes. Meshret était douce mais prônait le faire soi-même et la débrouille, elle avait toujours poussé ses deux enfants adoptifs à se gérer dès que possible, parce qu'on était toujours mieux servis par soi-même et qu'on ne savait jamais combien de temps les relations allaient durer. Ses tantes Epine et Etna quand à elles, les avaient toujours inciter à se dépasser et faire mieux. Leurs liens familiaux étaient certes forts et complices, mais distendus : il arrivait fréquemment qu’aucun ne se côtoie pendant plusieurs jours sans que ça n'entache leurs moments ensemble. Ils fonctionnaient ainsi et ça convenait à tous. Meshret s'était montré plus fière, en tout cas, quand elle avait quitté le nid maternel. Elle pouvait cependant parfaitement imaginer que ce soit différent dans d'autres famille.

« C'est quand on devient parent à son tour, qu'on à de nouveau besoin de ses propres parents plus encore. »

Avec les années, elle avait bien pu l'observer : beaucoup de jeunes mamans et papas venaient chercher conseils auprès des nourrices et soigneurs, forcément, mais surtout, ils retournaient chercher réponses et solutions chez ceux qui les avaient élevés. Elle ne s'en faisait donc pas trop pour Zen qui risquait de voir débarquer Désiré avec Sollos plus souvent que prévu. Surtout s'ils avaient été proches et soudés jusque là.

« Tu peux toujours remplir ta tanière de bonloup de glaise et de pommes de pain des enfants si tu veux meubler l'espace... Mais ils risquent de ne pas être aussi bavards. Ou alors il faudra t'inquiéter de ta lucidité. »

Elle rit une nouvelle fois, et vint poser ses prunelles couleur mousse sur le visage de son collègue. Le cycle de la vie, chaque chapitre de l'existence signifiait devoir faire le deuil de la page précédente. Ce n'était pas évident d'évoluer, ou de voir évoluer ses proches. Myrtille était d'un côté bien contente de sa petite vie tranquille et retenait une grande fierté de tous les louveteaux devenus de braves membres de la meute en bonne partie grâce à ses confrères corps et elle. De temps en temps aussi, elle avait la sensation que le monde avançait sans elle, qu'elle restait calmement en périphérie de l'effervescence de la vie. Elle enviait un peu Zen pour le coup.

« Désiré te reviendra à la première nuit blanche, où au premier rhume de Sollos, ne t'en fais pas. »

Elle fit un clin d’œil au bleu, amusée à l'idée de voir Désiré paniqué aux premières fois de son propre fils, alors qu'il était excellent et expérimenté avec les gamins en général. Mais aucun parent ne dérangeait à la règle, pas vrai ?

MYRTILLE
Corps Nourrice Etelkru • 8 ans •
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La louve rit au commentaire de Zen. Même peiné, il savait gardé un peu de positivisme en lui. C'était un réel plaisir de travailler chaque jour avec des loups de sa trempe. Agréable oui. Et elle savait ainsi qu'elle pouvait avoir une confiance idéal dans son collègue, vis à vis des petits qu'ils gardaient lorsque les parents étaient en mission ou patrouille. Si les Etelkrus avaient de nombreux défauts dans leur mentalité... Un peu brusque, leur rôle d'éducation plus bienveillante auprès des petits de leurs comparses étaient accueilli de la bonne manière. Mystille espérait ainsi que d'ici la prochaine génération, les loups soient plus enclins à la tolérance. Elle avait pourtant été élevé par Meshret, une guerrière bien ferme dans ses idées... Mais elle savait aussi d'où elle venait, enfin... Plus ou moins. Elle était enfant du terrier, pas née ici. Quelque part, cela faisait-elle une étrangère aussi. La question du mâle bleu la surprit et elle tourna son museau picoté de taches de rousseur violettes et roses vers lui.  

« Oh ! Non. Je n'ai pas eu cette occasion. Si on ne compte pas toutes les têtes blondes que nous avons eu à voir grandir ici... »

Elle n'avait surtout jamais eu de relation assez prononcée pour envisager cette possibilité. Et maintenant, elle n'était pas loin d'être trop âgée. Elle n'en était pas particulièrement triste, ayant tout de même gardé et éduqué des petits toute sa vie. Elle manquait peut-être plus le fait de partager un lien profond et unique avec un congénère peut-être. Un compagnon de vie qui réchaufferait la tanière le soir de discussions et de rires pour palier à la solitude, peut-être oui. Elle sourit un peu nostalgique en se remémorant ce que c'était que d'avoir sa mère, son frère et ses tantes dans la même grotte, lorsqu'elle était bien petite...

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Corps Nourrice Etelkru • 8 ans •
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Il tourna la tête vers elle et leurs regards s'aggripèrent une fraction de seconde. Elle sourit avant de détourner le museau vers un éclat de voix enfantin non loin. Deux chenapans se disputaient une pomme de pin. Les oreilles de Myrtilles s'agitèrent, attentive à l'échange des enfants, soupesant la nécéssiter d'intervenir ou non. Il était mieux de laisser les petits se débrouiller les uns avec les autres tant qu'il n'y avait de gestes volents. L'un des deux finalement, abandonna en ronchonnant, mais sans chercher plus de querelles. Elle rendit son attention à Zen.

< Je ne sais pas si j'aurais l'énergie pour continuer encore le soir venu, à m'occuper seule de petits. Je n'ai pas eu un modèle particulièrement... Complice. >

Si sa propre mère n'avait pas manqué de tendresse, elle avait tout de même été d'idée à laisser Arkhanam et Myrtille faire leurs expériences majoritairement seuls et devenir indépendants le plus rapidement possible. Meshret les avaient poussé à devenir des adultes au plus vite, leur apprenant à s'auto-suffire et n'avoir besoin de personne. En résultait des caractères plutôt solitaire pour les deux loups, mais une capacité à s'en satisfaire. Au point que jusqu'ici, Myrtille n'avait jamais trop remis en question ses relations sociales et son train de vie tranquille. Elle rit pour elle-même, plus qu'autre chose, avant d'ajouter :

< Au moins ici, nous sommes plusieurs pour se relayer et agir. Et nous pouvons dormir la nuit ! >

Enfin, Zen semblait s'en être bien sorti, alors ça ne devait pas être aussi terrible. Ou alors il avait toujours su masquer ses cernes à la perfection !

MYRTILLE
Corps Nourrice Etelkru • 8 ans •
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Myrtille se laissa surprendre par le contact physique. Sans être farouche, la louve n'avait jamais appris à être tactile en dehors du besoin de répondre aux demandes affectives des petits dont elle avait la charge au quotidien. Entre adultes par contre... C'était une autre histoire. Même avec ses tantes elle ne cherchait pas la caresse affectueuse et avait pour habitude plutôt de partager un bon repas et des rires. Forcément ce manque d'habitude marqua le moment de deux sentiments opposés : la résistance face à l'inconnu, à l'inconfort et la surprise de voir le contact n'être pas si désagréable, d'être même plutôt rassurant. Ces deux constatations faites, la louve tachetée sentit la chaleur lui monter aux joues à l'idée que Zen était un mâle, plutôt charmant au passage, et un collègue. Deux raisons qui furent source de réserve et de questionnement : y avait-il quelque chose à comprendre derrière ce contact soudain ? Si elle brisait l'étreinte, se vexerai-il ? Si elle y répondait en toute amitié, n'y verrait-il pas là autre chose ? Le temps qu'elle réfléchisse à cela, il avait de lui-même mit fin à son câlin. Laissant Myrtille le cœur battant et l'esprit un peu sans dessus dessous. Il accompagna ensuite le geste par une offre de présence, de soutien. Un gage d'amitié au minimum. Bien qu'ils soient de bons collègues et qu'il ne semblait y avoir grosse divergence dans les méthodes employés pour leur rang, la femelle n'avait jamais trop pensé à faire un pas vers les autres adultes. Et, en fin de compte, elle apprécia que le mâle le fasse, lui.

< Merci, c'est très gentil, Zen. >

Elle offrit au mâle un sourire rayonnant, espérant ainsi cacher un peu de la chaleur qui picotait ses jours. Ses prunelles olives pétillèrent de curiosité et de malice, à l'idée de, pour une fois, changer ses habitudes et peut-être nouer d'autres liens que ceux familiaux, préexistant en dehors du travail. Non pas qu'elle en ressentait le besoin, mais elle se rappela avoir vu des jeunes s'amuser et rire l'autre jour, insouciants et passant juste du bon temps entre eux. Elle ne les jalousait pas, mais il était vrai que pourquoi pas après tout... Égayer un peu sa routine ne pourrait pas faire de mal.

< Tu es très serviable. J'espère que tu as transmis cela à Désiré ! >

Elle rit doucement, déguisant ce compliment sous une douce plaisanterie. Elle avait pourtant l'impression de manquer à ses oblilgations... Mais lesquelles ? Elle ne savait pas trop quoi ! Alors elle proposa tout à trac la première idée qui lui vint, en espérant que ça colle avec la situation. Diable qu'elle pouvait être associable !

< Ça te dit de manger un morceau, ce soir, on pourra discuter un peu plus sereinement ? >

Quitte à briser la routine, autant le faire totalement, non ? Et puis il y avait quand même beaucoup de petits loups en demande d'attention autour d'eux. Notemment un certain petit rouquin qui se rapprochait régulièrement l'air de rien, de son nouveau grand-père.

[b]

MYRTILLE
Corps Nourrice Etelkru • 8 ans •
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Elle n'avait pas imaginé réponse si positive. C'était comme s'il avait attendu une telle proposition. Les oreilles de Myrtille s'agitèrent. S'était-elle fait avoir par une technique de drague insoupçonnée ? Pourtant elle n'avait pas eu l'impression... Zen était devenu bien guillerret d'un coup quand même. Et il surenchérit immédiatement en proposer d'aller chez l'un, ou l'autre. Aloooors, elle avait plutôt imaginé une petite balade en dehors du Castel, à l'air frais, puisqu'ils étaient enfermés une grosse partie de la journée. La femelle tachetée se rendit compte que cette idée -une promenade et un repas sous les étoiles- serait peut-être mal interprêté. Elle hésita, cela semblait quand même la meilleur idée car...

< À vrai dire, chez moi ils y a mes tantes... Qui sont plutôt acariâtres. >

Elle rit de bon coeur, ça n'avait rien d'insultant connaissant le caractère d'Etna et Epine. Les deux se savaient puissantes, directives et pas très patientes. C'était, selon la brune, une très grande qualité : se connaître aussi bien, ses forces et ses faiblesses -même si on estimait ses points négatifs comme étant des positifs, au moins on les connaissait !- et elle préférait éviter à Zen une soirée entouré d'adultes au tempérament de gamin... Ils en avaient assez toute la journée, non ? Les yeux de la nourrice se plissèrent et ses iris s'élargirent. Et puis, ne serait-ce pas comme ramener unn mâle à la maison, chez ses tantes seules parentes ? Ce serait trop éttrange. Ça sonnerait comme une présentation, et il n'y avait rien à présenter. Juste deux adultes qui décidaient de prendre quelques heures au calme, pour se détendre.

< J'imaginais plutôt nous aérer la tête, la lune est bientôt pleine, la soirée devrait être claire. Enfin, si ça te convient ? >

Il y avait une chose, en réalité, qu'il fallait savoir sur Myrtille, c'est que si elle se contentait tout à fait de sa vie au Castel, majoritairement enfermée, c'était parce que ça jouait là comme une réminiscence de sa prime enfance. Après tout, Meshret lui avait dit qu'elle venait du Terrier, elle y était sûrement née. Toutefois, il y avait une différence, le Terrier était sous-terre, peuplés d'un biôme bien à lui et duquel elle avait développé un fort sentiment d'appartenance à la nature. Autant qu'à sa meute. De fait, la pierre froide du Castel devenait écrasante et de temps en temps, Myrtille prenait quelques jours de repos où elle disparaissait complètement des radars pour se ressourcer auprès d'une nature qu'elle ressentait similaire au Terrier, effondré depuis.

MYRTILLE
Corps Nourrice Etelkru • 8 ans •
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Elle réfléchit un instant avant de répondre :

< Il faudrait que je récupère quelque chose chez moi avant, mais je te rejoindrais vite. >

Elle sourit, ravie de cette nouvelle perspective de soirée, tout en étant un peu étonnée d'elle-même. Des années a vivre des journées identiques ou presque et en l'espace de quelques minutes, elle sortait de sa zone de confort. La discussion continua sur la teneur du repas et qui apportait quoi tandis que la nourrice avança vers un groupe d'enfants bagarreurs. La fin de journée approchait et la fatigue rendait les louveteaux plus irritables et impatients. Elle roffrit un sourire à Zen, avant de proposer une nouvelle activité plus calme pour apaiser les esprits échauffés. Une petite histoire afin de calmer le groupe avant le retour de la majorité des parents.
La soirée tourna agréablement bien, sous les étoiles et avec un repas appréciable en douce compagnie. Si bien qu'il réitérèrent la sortie plusieurs fois, dans une complicité digne de grands amis. Si Myrtille n'avait jamais ressentit le besoin de ce genre de lien sociaux avant, elle se découvrait ravie de ces petits moments passés à deviser de ses journées, mais aussi de rire tranquillement sur des sujets et d'autres. Bien sûr au début, les conversations tournaient majoritairement autour de Sollos et Désiré, de la relation profonde et forte qui s'était nouée entre eux comme si leurs âmes avaient été faites pour être ainsi affiliées, puis forcément, le loup bleu et elle avait parlé travail... Jusqu'à ce que petit à petit la confiance pleine et entière se gagne et que tout type de discussion puisse être lancée. Ils avaient pris l'habitude de se voir ainsi au moins une fois par lune depuis presque une année. Que le temps filait !

Ce soir encore, ils se retrouvaient dans la douceur du printemps pour un pic-nique aux falaises, histoire de changer un peu de décor. Myrtille apportait donc dans un panier quelques baies pour le dessert et des lambeaux de tendons séchés a rogner pour faire plaisir au palais. Le soleil déclinait déjà, car les journées étaient encore assez courtes, mais bientôt, le soleil battrait la lune et ils profiteraient de la soirée plus longtemps !

MYRTILLE
Corps Nourrice Etelkru • 8 ans •
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La femelle était contemplative, perdue entre des pensées vagues et peu utiles : jusqu'où allait l'horizon ? Y avait-il un autre monde derrière comme ils avaient découvert l'ancien monde des Dires derrière les colosses de glace de la banquise ? Qu'y avait-il sous la surface de la mer scintillante sous le soleil ? Les reflets étaient aussi lumineux que ce que ses profondeurs étaient sombres, si on écoutait les vieux radoter. Myrtille n'était pas le genre d'Etelkru particulièrement friande de ce qu'il y avait au delà des frontières de sa Meute : pas qu'elle en soit haineuse non plus, mais son éducation par des louves strictes et chauvines au possible, et ses instincts réminissants de sa basse naissance l'avait fait aimer et se cantonner à ce tirritoire connu et sécurisant sans chercher à en savoir plus de l'extérieur que les notions minimum apprises et transmises par ses paires. Alors la mer restait un flou à la fois effrayant et mystérieux qu'elle appréciait contenpler, de loin. Ses oreilles s'agitèrent alors que le pas bien connu de son ami la ramena à la réalité.

< Zen ! Enfin ! Que Kiro me garde, j'ai cru qu'il t'avait repris ta réputée célérité ! >

Elle gratifia le mâle d'un sourire tout aussi taquin et pencha la tête sur le côté, observant le disciple de l'Anaconda ajouter ses provisions au panier de pique-nique. Le soleil couchant striait le poil clair du mâle de couleurs chaudes qui tranchaient avec son bleu pâle. Alors que les muscles du loup roulaient sous sa peau à ses mouvements, des vagues d'orange et de rose dansèrent sur le flanc de Zen. Le spectacle était joli, amusant, comme un nuage qui se promenait en fin de journée. L'idée la fit rire, car elle était proche de la réalité. Les soirées avec lui étaient devenues un havre de paix, des moments légers et apaisants. Comme l'était le passage lent d'un nuage dans un ciel vide. Zen avait rajouté un peu d'épice dans son simple quotidien. Elle se trouva surprise de ce petit sentier de pensées s'enchaînant avec tant de naturel. Myrtille n'avait jamais encore laissé son esprit divaguer ainsi sur le corps du mâle. Elle détourna son regard vert comme les feuilles nouvelles vers le museau de son compère nourrice et se figea. Instinctivement, elle le rejoignit en quelques pas et posa sa patte sur sa joue, inspectant la coupure comme elle l'aurait fait avec celle d'un des jeunes dont ils avaient la garde, sourcils froncés d'inquiètudes :

< Qu'est-ce qui t'es... Oh ! Pardon, déformation professionnelle ! >

Elle recula d'un bond, s'assit, gênée d'avoir été si proche et si... spontanée, avec un mâle adulte. C'était tout à fait autre chose que la même scène avec un louvard de quelques mois. Où avait-elle la tête !

MYRTILLE
Corps Nourrice Etelkru • 8 ans •
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Myrtille n'était out-être pas une animal social habituée à déchiffrer les émotions traversant les visages adultes, mais elle n'était pas née de la dernière pluie, et en cet instant le museau de Zen était aussi limpide que la mine d'un louveteau réjouie : son inquiètude ne l'avait aucunement gêné, bien au contraire. Il y eu un flottement dans l'attitude de la femelle, deux-trois secondes à observer, à étudier le regard de son comparse, à comprendre où du moins à supposer l'invitation muette à poursuivre son geste. Bien l'autorisation verbale, claire et sans appel pour ne plus laisser planer le doute et la nourrice Etelkru reposa sa patte sur la joue du loup blanc et bleu en une très légère caresse qui suivi la fine ligne rosée. Si la pensée ne se permit pas de suivre l'action et d'analyser la situation d'un œil raisonné, un drôle de picotement à ses coussinets vint la chatouiller et la refaire sourire. Myrtille n'avait pas lâché le regard de Zen, et soudain, elle réalisa : lui répondre ainsi était une avance de sa part, n'est-ce-pas ? Un pas vers un changement dont l'idée lui faisait chauffer les oreilles et accélérer le coeur. Pourtant, rien ne l'a fit reculer, cette fois.

< Et ça va ? >

Ce n'était visiblement pas grand-chose, mais elle ne pouvait s'empêcher de s'enquérir par authentique intérêt de son bien-être. Elle n'avait pas de baume, mais elle penserait à lui rappeler de faire un détour par la tanière des soigneur au retour de leur soirée. Le regard clair de la louve pétilla face au soleil couchant, alors que sa patte retomba, avant que le contact ne devienne trop étrange pour elle. Elle ne s'était pas attendue, pas imaginée, apprécier créer un pont physique entre eux, même aussi simple que ça. Elle se mordit la langue lorsque quelques autres pensées moins innocente rajoutèrent à sa bouffée de chaleur. Elle se morigéna intérieurement, elle n'allait pas, à presque 10 ans, devenir curieuse des abeilles et des fleurs, c'était déplacé !

MYRTILLE
Corps Nourrice Etelkru • 8 ans •
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La voix de Zen était sereine, apaisante. Sans balayer son inquiétude et la reléguer au rang de non-fondée comme l'aurait fait beaucoup de mâle, il se contenta de l’accepter et d'y répondre pour la rassurer et clore le sujet. Elle sourit, c'était ainsi qu’ils interagissaient avec les petites têtes blondes dont ils s'occupaient la journée, mais c'était la première fois qu'on lui offrait pareil traitement. Les adultes entre eux oubliaient très souvent de prendre en compte les ressentis des autres comme des faits à accepter, se contentant de les nier ou de les repousser sous des prétextes quelconques avec des petites phrases invalidantes telles que " t'en fais trop pour rien " ou " arrête de stresser pour ça ". Des petites piques que la louve aux tâches de rousseur couleur du fruit dont elle portait le nom avait souvent eu l'occasion d'entendre de la part de sa tante Epine, aussi bienveillante qu'elle soit pour elle, la guerrière d'Aka avait rarement les mots justes à employer. Elle ne lui en voulait pas, la soeur de sa mère adoptive n'avait pas appris, simplement. Myrtille pencha la tête sur le côté, et acquiesça quand son comparse proposa de faire le repas ce soir, elle leva une patte pour montrer ce qu’elle avait apporté pour appuyer sa réponse.

« Avec plaisir, je te laisse me montrer tes talents, passés la porte de sortie du boulot ! »

Elle rit doucement, elle connaissait déjà quelques uns de ses qualités : son humour, sa sincérité et sa jovialité qui lui avaient prouvé qu'il était aussi bon compagnon pour leurs paires que nourrice pour les petits Etelkru. Elle ouvrit de grand yeux limpides surpris. Compagnon au sens large, évidemment. Compagnon, équipier, collègue, bien entendu. Et pourtant, elle se posait la question maintenant, amenée par cette sensation non désagréable lorsqu’elle avait effleurer sa joue. Deux fois. Etait-il aussi bon acolyte au quotidien, en dehors de l'espace de travail, que ce qu'il était excellent ami de manière régulière ? Avait-elle envie de le savoir ? Avait-elle envie de donner une chance à cette possibilité ?

« Qu'est-ce que tu penses du camping ? »

Loin d'elle toute idée de rapprochement physique non innocent, mais pour une fois, elle n'avait pas envie de retrouver sa tanière froide et vide, après avoir passé repas qui promettait, comme toujours, si bonne compagnie.

MYRTILLE
Corps Nourrice Etelkru • 8 ans •
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Le ton enjouée de Zen fini de la détendre complètement, et elle observa sans commenter les gestes précis du loup bleu et blanc. Alors qu'il ajoutait la touche finale, elle s'assura que le sol soit confortable en virant les éventuels cailloux mal placés par exemple. Ils discutèrent de la journée, en mangeant, jusqu'au moment du thé. Myrtille inspira l'odeur qui lui rappelait les froides soirées d'hiver en compagnie de ses proches autour d'un petit feu de camp pour se réchauffer et soupira d'aise. Elle lapa quelques gorgées avant que ses oreilles ne se tournent vers son comparse et qu'elle écoute sa réponse. Encore une fois, il était tout à fait en adéquation avec son ressenti. Elle-même s'octroyait à chaque lune un tour de cadran complet de repos loin dans les sous-bois, où elle se ressourçait. Elle n'était jamais aussi bien que dans un espace clos, humide et terreux. Un peu comme un terrier géant, à vrai dire. Elle sourit à cette idée, sachant tout à fait que c'était là-bas qu'elle avait été trouvée, alors tout bébé.

« Oui, quand je sens que j'ai besoin de recharger les batteries, en général je pars un moment en forêt. Pas tout a fait à la belle étoile, ceci-dit. »

Elle prit quelques lampées de thé en plus, apprécié l'épice et le sucre acidulé de la pomme sur sa langue.

« En fait, je n'ai pas le cœur à rentrer ce soir. Et... »

Le geste de tout à l'heure lui revint en tête, encore, le regard de Zen à ce moment là, son questionnant des derniers temps, à savoir si elle voulait encore évoluer, à chercher si, malgré son âge avancée, il valait le coup de changer. A deviner si le mâle pourrait faire parti de ce changement. Le contact physique initié, accepté et réitéré lui semblait être un aveu silencieux. Celui d'être prête à vivre autrement, autre chose, avec quelqu'un. Un quelqu'un avec qui elle s'entendait bien. Par exemple.

« J'aimerais que tu restes avec moi. Si... Tu en as envie, évidemment. »

Elle fixa son regard sur l'horizon et la nuit presque tombée, pas certaine d'avoir le cran de regarder Zen là tout de suite.

MYRTILLE
Corps Nourrice Etelkru • 8 ans •
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L’enthousiasme presque adolescent du mâle la fit rire. Un véritable rire, simple, enjoué, ravi, aussi. Elle ne s'était pas attendu à ce qu'il montre autant d’intérêt à passer la nuit avec elle, sous le clair de lune. Une douce chaleur l'enveloppa : celle de la timidité mêlée au plaisir de comprendre sa compagnie désirée, attendue. Elle se demanda depuis combien de temps plus tôt qu'elle, Zen s'était-il posé les questions qui la taraudait ce soir ? Il semblait avoir une longueur d'avance sur elle, ce qui était loin d'être déplaisant. Alors qu'il retirait sa patte, soucieux de ne pas la brusquer, la nourrice en fût certaine : si il devait y avoir une hisotire à vivre, elle voulait que ce soit avec lui. Le museau de la louve revint en direction du mâle, et elle sourit davantage. Si elle ne réitéra pas le contact de leurs antérieures, elle laissa sa longue queue divaguer jusqu'au flanc de son collègue et lui signifier, à son tour, qu'elle acceptait son contact et n'en était pas dérangée le moins du monde. Il fallait prendre sur elle un peu, évidemment, sortir de sa zone de confort... Mais jusque là, ça semblait bien se passer.

« C'est une bonne idée, les nuits restent fraiches en extérieur. »

Ses oreilles se redressèrent et elle se fit malicieuse, comme si elle était suceptible de partager son secret.

« Tu choisis le spot ce soir. Et la prochaine fois, je t'emmènerais dans mon endroit. »

Là où elle se sentait le mieux, là où elle se réfugiait. Elle partagerait cela avec lui. Elle termina son thé, et hésita presque à en redemander un bol. Il était délicieux. Autant que l'instant était spécial.

« Excellent ton thé, m'apprendrais-tu ta recette ? »

Pour retrouver un semblant de sujet plus simple, plus léger. Histoire de faire redescendre un peu la tension de l'impatience mixée d'appréhension...