Da garan · Ted

-Ted-

Depuis qu'il était parti, Ted essayait de se distraire pour ne pas penser à l'épreuve qu'était en train de passer Lùgh. Ce matin, il était parti avec une lueur de résolution dans le regard, et Ted avait retrouvé le loup d'il y a quelques jours, celui qui avait réussi à plonger dans la mer après y avoir laissé la vie pour y sortir une lourde statuette. Il se raccrochait à ça, Ted, à cette impression de courage, de détermination qui avait orienté le loup beige vers la dragonne que seule sa soeur avait su approcher. Il n'empêchait qu'il n'était pas Onyx, et que voir un loup qu'il portait dans son coeur partir seul à l'affront de la déesse de glace l'angoissait.

Autour du foyer éteint, sa patte tapote la cape qu'il a étendu au sol. Il était en train de coudre la doublure en poil de phoque, en espérant qu'Onyx ne passe pas pour ne pas la mettre mal à l'aise. Il passe l'aiguille d'os dans l'épais tissus, avant de se piquer le coussinet. Aie. Il n'était pas concentré. Il porte la blessure qui perle d'une goutte de sang à sa gueule pour la lécher, le regard porté dans le vide. Que faisait-il à cette heure-ci ? Il devait déjà être arrivé, si tout s'était bien passé. S'il ne s'était pas arrêté, il aurait déjà dû terminer même. Et s'il ne revenait pas ?

Il repose ses pattes au sol. Cela ne servait à rien de s'acharner tant qu'il n'était pas revenu. Car il reviendrait, il s'accrochait à ça, éperdu. Et s'il l'avait fait fuir, la veille ? Il avait peut-être trop parlé. Les promesses qu'il lui avait faites, tout ce qu'il avait dit, tout ça c'était ... Il gémit, avant de se prendre la tête entre les pattes. C'était une torture. Mais une torture un peu agréable, quand même. Les pattes sur les joues, il regarde un peu dans le vide. C'était à son tour, de tomber du même sort qui avait abattu son papa et sa maman, de celui qui avait inspiré tant de chansons et de contes, qui avait fait couler plus d'encre que n'importe quel monstre ou peuple, autant sur ses dangers que ses plaisir.

Il était tombé amoureux.

Il s'ébouriffe encore une fois les cheveux, qui sont déjà bien en bataille, avant de replier sa cape. Il irait préparer un peu de thé, pour se détendre, et pour qu'il soit prêt quand il reviendrait. Il plie sa cape en un petit carré, et s'apprête à la porter à l'intérieur de sa tanière quand il entend un bruit de galop. Des pattes, qui courraient sur le sol rocailleux du Grouffre. Son coeur s'emballe, car même si ça pourrait être n'importe qui, ça pourrait aussi être lui, et cette simple possibilité le rend-

C'est une tornade beige et blanche qui vient s'écraser contre son torse, le faisant basculer à la renverser sur son ouvrage plié qui amortit sa chute. D'un coup, l'absence est comblée par tout : son odeur, entière et joyeuse, son poil doux, sa voix -sa voix excitée, joyeuse, pressante- surtout sa voix, qui résonne et qui vibre, qui assoment Ted de sa présence, d'un coup brut. Ses pattes s'écartent, et viennent l'attirer contre son coeur, doucement. Il glisse avec lui, et une fois la surprise passée, un sourire -un grand, un vrai- viens éclairer ses babines.

Il avait réussi. Il ne partira pas.

Mais il y a plus. La promesse de lui parler de son pays, de lui traduire les quelques mots est tenue, immédiatement, et Ted met quelques secondes à comprendre. Ses yeux se perdent dans les siens, passent sur ses joues toutes rouges, remontent sur ses oreilles, toutes aussi rouges. Son coeur est pire qu'un tambour dans sa poitrine, cherchant à le faire éclater, ses pattes tremblent aussi, et suent, sûrement, il ne sait pas trop. Ca faisait beaucoup, pour Ted. Beaucoup d'émotions, beaucoup d'annonces, beaucoup de lui.

Mais il aime bien. Ca faisait peur, un peu. Par terre, il contracte ses muscles, et attire le corps chaud du mâle contre sa poitrine, la gueule un peu bée, la gorge complètement bloquée, les yeux mouillés. Et puis, il se décontracte. Il s'y abandonne, juste un peu. Il accepte.


Il accepte de ne plus être seul, d'avoir qu'un qui comptait plus que lui. Il accepte d'avoir peur, souvent, car il ne pourrait pas toujours l'aider, pas toujours le sauver. Il accepte d'être heureux à deux, de partager tous les moments qui jusqu'ici, étaient rien qu'à lui. Il accepte d'avoir peur, il accepte d'être heureux, il accepte-

-Ted-

Les sens du grand loup sombre sont submergés, tant qu'il a l'impression de ne plus bien voir ou entendre. Sa voix sonne étrange, dans ses oreilles, et il entend plus son propre coeur qui pulse dans sa poitrine que ce que Lùgh lui répond. Ils sont là, avachis au sol comme si plus rien d'autre au monde n'avait d'importance, et pour une fois, Ted ne s'inquiète pas trop que quelqu'un les voient. Il ne s'inquiète que de la présence de Lùgh, qu'il accueille en entier, pleinement. Il voit fugacement ses yeux mouillés, lui aussi, toute l'émotion qu'il lui envoie, qu'il lui transmet par ses gestes, par tous ces contacts qui sont nouveaux, si nouveaux pour Ted.

Il se laisse faire, un peu, se relève pour respirer un peu avant qu'il ne revienne vers lui, encore assoiffé de contact et de lui. Et avec tout ça, une impression un peu désagréable, une sorte de doute qui mord le coeur de Ted : et maintenant, qu'attendait-il ? Le contact, les mots doux, la joie, les émotions, tout, tout, et avec tout ça il avait peur, Ted, parce qu'il savait, il l'avait lu dans les livres de romance, qu'une fois que les protagonistes s'étaient dit les mots fatidiques, qu'ils avaient succombé à la sorcellerie, ils finissaient souvent, tôt ou tard, par aller ensemble dans leur tanière, et s'ensuivait bien souvent quelques pages que Ted était obligé de sauter, par gêne.

Il s'était toujours dit que s'il aimait quelqu'un, la question ne se poserait pas. Et pourtant, elle se posait maintenant, alors qu'il était à fleur de peau, complètement submergé par le contact qui d'un coup devient trop, beaucoup trop, par l'odeur, les regards, les sons, la voix, les poils, les caresses, tout, tout, et son coeur accélère encore mais cette fois-ci, ça fait un peu mal à son ventre et ça lui monte au crâne et ça vient tambouriner contre sa cage thoracique et-

Il devait respirer. Un peu.
Sa tête lui tourne, et il s'écarte un peu du loup beige pour s'assoir et prendre une grande inspiration. Il n'avait pas réalisé à quel point tout faisait beaucoup pour son corps, surtout quand ça venait tout d'un coup. Il avait chaud, il avait l'impression d'avoir couru un marathon, il avait un peu envie de vomir et la tête qui lui tournait, et c'était comme s'il manquait d'air. Il lève le museau, inspire encore, avant de lever la patte pour essayer d'expliquer, le souffle court :


Il se laisse un peu de temps pour respirer, mais finit par baisser le museau pour croiser le regard de Lùgh. Et de nouveau, l'émotion qui déborde de son coeur, d'un coup, le submerge entier, faisant fourmiller ses pattes et tourner sa tête. Restait une inquiétude rationnelle, dans toute cette salade d'émotions, que le Ted d'avant posait presque avec amusement : ça n'allait pas être comme ça tout le temps, si ? Parce que sinon, il en mourrait d'une crise cardiaque, à ce rythme. Il tend la patte pour la poser sur celle de Lùgh, rétablissant un contact plus doux, moins trop.

-Ted-

Lùgh accepte de lui laisser un peu d'air, et le frais revient à la place de la chaleur de son lui tout entier. Ted respire, calme un peu son coeur et reprend ses esprits, se souvient d'où il était, de la cape, du foyer, de l'automne qui arrivait. En face, le loup beige est tout excité, visiblement plus heureux que jamais et la vision fait encore gonfler son coeur, lui donne des fourmis, des papillons, tout un bestiaire qui s'agite dans son corps, tant que ç'en est presque douloureux. Il n'avait jamais pensé pouvoir ... Aimer ? Comme ça. C'est plus puissant qu'avant, c'est plus étourdissant, plus effrayant, ça avait goût de maintenant et de pour toujours, et tout ça lui faisait tourner la tête.

Mais déjà, quand il sent la pression redescendre, il a cette envie de s'enivrer encore qui revient, et qu'il ne comprend pas. Il relève les yeux et écoute Lùgh, réalisant à peine que maintenant (il supposait ?) il avait le droit à ce contact, il n'avait plus à en être gêné. Il lui raconte son épreuve, et alors il comprend : il avait été là, lui aussi. Enfin, sûrement une illusion pour éprouver la détermination de Lùgh. Avec ça vient une réalisation qui lui fait sombrer le coeur, un peu, mais le rend aussi heureux, celle qu'il avait cette place là dans son coeur, une sorte de réciprocité, de mise à nu pour eux deux, pour aller l'un vers l'autre.

C'était un peu abyssal. Les pensées du grand loup sombre étaient toutes agitées, à mélanger les poèmes et livres qu'il avait lu, les éxpériences, et à les comparer avec ce qui se passait, essayant désespérément de savoir quoi faire pour ne pas briser l'instant précieux, fragile, ne pas heurter son ami ... Son amoureux, maintenant ? Il rougit. Déglutit. Puis, il avance la tête jusqu'à frotter -un peu timidement encore- son museau sur celui du beige. Il ferme les yeux alors que le contact créée une autre vague de fourmillements, moins forte, plus gérable, agréable, avant de poser son front sur le sien. Là, il peut regarder ses yeux et-

Il oublie un peu tout ce à quoi il pensait.


Sa voix est un peu mouillée, craquante comme un feu de bois. Mais au fond y brille un trésor de joie profonde. L'idée que Lùgh n'ai plus à se soucier de sa malédiction, qu'il pourra enfin vivre comme il l'entendait, qu'ils pourraient rester ensemble plus longtemps, sans avoir peur, tout ça le rend profondément heureux. Alors, il le fixe, de ses yeux qui lui transmettent tout ça sans le lui dire, parce qu'il n'y arriverait pas de toute manière et parce qu'il n'en avait pas besoin.

-Ted-

Il mourra encore. Le glowstick ne fera que le faire revenir, encore et encore. Ted ne peut empêcher un pli soucieux de barrer son front, alors qu'il écoute le loup aux bouclettes blanches essayer de le rassurer. Son coeur ne peux s'empêcher de se serrer, par empathie, par peur, parce qu'il l'a déjà vu mourir et qu'il se souvient à quel point il en avait souffert, mais aussi parce qu'il le voit si résolu à le faire encore et encore, pour lui. Il couche les oreilles. Il ne voulait pas qu'il meurt, pas pour lui. Même s'il revenait.

Il lui parle de ses terres natales, aussi, d'un moyen de briser la malédiction qui le fait mourir au lieu de chercher à toujours le faire revenir. Mais Ted sait que ces terres sont lointaines, qu'ils ne sont pas sûrs de revenir, et que cela voulait dire quitter sa famille à lui peut-être pour toujours. Il maintient son regard dans celui bleu pâle de Lùgh, et prend encore une fois la pleine mesure de sa détermination. Il était prêt à mourir. Il était prêt à mourir. Ted ne savait pas quoi répondre à ça. La mort le terrifiait, l'idée que son père parte bientôt, qu'Agathe soit déjà partie, tout ça le terrifiait. Mais lui ...

Il était un peu comme une lumière. Ce n'était pas à Ted de la ternir. Lentement, et parce qu'il en avait envie, il lève les pattes pour attirer Lùgh contre son coeur, posant sa tête dans son dos. Il était petit, plus petit que lui et pourtant contenait tellement de courage et de force. Il n'y avait vraiment que le bleu, pour le sublimer.


Sa voix est un chuchotement, parce qu'il a peur, Ted. Maintenant, il réalisait à quel point il pouvait lui faire du mal, autant que lui pouvait le torturer s'il le désirait. Et si Lùgh pensait que pour le garder, pour l'aimer, il fallait le suivre sans avoir peur de la mort, alors il le ferait, même si cela le terrifiait aussi. Il prend une inspiration. Il réfléchissait trop, parfois. Ses pattes se serrent un peu plus autour de lui.

-Ted-

Le silence qui suit ses paroles inquiète un peu Ted. L'un contre l'autre, il continue à le tenir là, au coeur de ses bras, à un endroit où il lui semble il avait toujours appartenu. Mais ce silence-là veut dire qu'il réfléchit, lui aussi, et que la réponse serait teintée de vérité. Alors, il est patient. Ce n'est pas difficile d'être patient quand on tenait à quelqu'un. Lùgh l'était, aussi, patient avec lui. Et lorsque la réponse vient, elle est plus calme, mesurée, argumentée même. Ted écoute, attentif, et comprend que si Lùgh voulait le suivre, il avait aussi envie de réaliser ses propres projets et de participer à ... Leur communauté.

Ses derniers mots le touche, et il l'attire de nouveau contre lui pour le serrer, un peu plus fort. Il aime bien être ici, et surtout, il aimerait que le beige comprenne que lui aussi l'inspirait. Sa force, sa détermination, son envie de vaincre. C'était tout ça qui l'avait poussé à se dépasser aussi. Ils étaient meilleurs ensemble. La définition d'une bonne équipe, lui disait sa raison, l'envie de partager toujours avec lui, lui disait son coeur. Il reste silencieux un peu, réfléchissant lui aussi à sa réponse, avant de demander ce qui lui semblait être intéressant :

C'était mal expliqué, mais c'était l'idée de réciprocité qui l'intéressait. Il ne voulait pas être celui qui décidait, cette idée là lui faisait bizarre. Il avait pour projet d'aller dans le Nord, mais voulait que Lùgh y trouve son compte, lui aussi. Il voulait construire leurs projets ensemble, maintenant. Ensemble.

-Ted-

Les pattes de Ted se resserrent un instant lorsqu'il lui dit qu'il avait déjà aidé. C'est vrai, en soit, qu'ils avaient cherché ensemble pour sa malédiction et son corps à changer, mais pour Ted, cela relevait plus d'une sorte de nécessité que de vraiment un projet venant de Lùgh. Ils auraient le temps, alors, de laisser éclore leurs intérêts et de continuer à œuvrer ensemble. Ils auraient le temps. Enfin, combien de temps ? Le glowstick bleu de Lùgh était un espoir, une sorte de phare dans la nuit de sa malédiction, et pour cela, Ted remerciait encore et encore la terrifiante dragonne bleue. Il expire, lentement. Ils avaient le temps.

Lentement, il hoche la tête et sourit, avant de fermer les yeux et de laisser la présence de Lùgh l'envahir, plus douce que la tornade qui lui était tombée dessus avant. Et pourtant, avec la pause qu'il s'accordait, revenaient les questions, plus prenantes. Qu'étaient-ils maintenant, au juste ? Une sorte de ... Couple ? C'était comme ça que ça fonctionnait ? Ted avait du mal à le formaliser, et pourtant en avait désespérément besoin. Il était un loup qui avait besoin de clarté, surtout dans ses relations. Alors, il rouvre les yeux et pose doucement son menton sur les cheveux frisés et doux du loup. Ne pas le regarder de face était un peu plus facile, il était encore gêné bien souvent de parler de ... Ce qui ressentait.


Est-ce qu'il voulait venir habiter avec lui ? Devraient-ils l'annoncer à sa famille, ou bien se laisser du temps? Qu'est-ce que Lùgh attendait de lui, de, de ... Eux ? C'était stressant, comme questions, et malgrés toutes ses lectures, Ted n'avait aucune idée de comment naviguer la situation. Tout était plus facile, dans les bouquins : ils se promettaient un amour éternel, puis se mariaient et avaient beaucoup d'enfants. Oh par Mido, est-ce que Lùgh en voulait ? Est-ce que c'était le moment d'y penser, là tout de suite ?

-Ted-

Son coeur continue à palpiter dans sa pauvre poitrine, mais le regard doux de Lugh le calme un peu. Ses paroles son calmes, simples : compagnons. Ted cille. Et dans sa poitrine, une douce chaleur se répand, encore. Ils étaient compagnons. Ça faisait bizarre, de l'entendre ainsi. De se dire qu'à partir de cet exact moment ils seraient liés, que leur vies seraient entremêlées pour un moment, pour toujours peut-être. Mais d'un autre côté ... C'était réconfortant. Lorsqu'il repense à tout ce qu'ils avaient partagé, tous les deux, Ted ne peut se cacher que c'est simplement logique. Il aime bien, ce qui était logique. Il reste silencieux, juste un peu, et lorsqu'il est sûr et certain que dans sa poitrine, la peur qu'il ressentait était positive, il hoche lentement la tête. Il avait peur de blesser Lugh, oui, peur de ne pas lui suffire, peur de le voir mourir aussi. Mais il n'avait pas peur de devenir son compagnon, au contraire. Il en avait envie.

Il sourit. Il ne peut pas s'en empêcher, et ne pense pas qu'il devrait. Mais il sent aussi qu'il devra répondre avec des mots, et ça, c'est toujours compliqué. Lugh, lui, a plus de facilités, et les paroles savent toucher le coeur de Ted, comme une sorte de câlin de l'intérieur. C'est assez magique, quand on y pensait. Il utilise de sa langue a lui, une langue que Ted ne peut qu'associer avec Lugh et avec leur relation, une langue qui sonne doux et chaud, et il sent son ventre s'agiter un peu, le faisant sourire encore et encore, sans pouvoir s'arrêter.

"Muihan ... Karret"

La prononciation n'était pas la même, mais tant pis. Ted l'aimait, ce mot la. Il voulait encore l'entendre dire, murmuré, juste pour lui. Il avance sa truffe pour toucher celle de Lugh, et se décidé à parler. Parce que maintenant qu'ils étaient compagnon, il n'allait plus pouvoir s'enfuir : la parole serait indispensable. Autant s'entrainer maintenant.

"Ça serait mon euh ... Honneur aussi, de t'appeler compagnon."

Il sourit encore, un peu benêt, et son expression transcrivait de tout son bonheur. Il avance sa tête pour venir poser doucement son front contre celui de Lugh. Il avait encore tant de questions qui se précipitaient en lui, mais ne voulait pas que tout aille trop vite. Les doutes, il préférait essayer de les repousser pour attendre le moment où ils seraient nécessaires pour avancer. Il inspire, se force de l'odeur du mâle avant d'essayer d'expliquer :

C'est nouveau, pour moi. Tout ça. Je suis heureux. Mais tout est nouveau.

-Ted-

Ted hoche la tête. Ca le rassure un peu, de savoir qu'il n'est pas le seul à avoir un peu peur, à être plein de questions. Sans aller jusqu'à douter, il redoute l'inconnu que leur relation apporte, mais sait qu'il veut bien être courageux car il sent que cela en vaudra la chandelle. Il ferme les yeux un court instant, appréciant le contact de leurs deux pelages, avant de les rouvrir pour les plonger dans les iris pâles de Lùgh. Il hoche la tête de nouveau, d'accord. Ils pouvaient aller doucement. Il n'avait jamais eu d'autre modèle de couple que celui de ses parents, qui s'entendaient si bien, qui avaient déjà des enfants, une vie ensemble. Il n'avait jamais été témoin des commencements : il devra tout improviser, mêlant un peu de ce qu'il a lu dans les livres à beaucoup de ce qu'il désire.


Il sourit. C'était un peu excitant en un sens, de construire à deux. Il se souvient du projet du Refuge, se souvient de combien il avait aimé, même si cela l'avait diablement fait sortir de sa zone de confort. C'était un peu pareil, ici. Ils construiraient ensemble un morceau de futur. Il aimait bien cette idée. Il ferme les yeux, et laisse la présence du beige l'envahir, alors que ses mots résonnaient encore dans son coeur comme une musique heureuse.

Da Garan.