Roaming l Libre

Miru fixait depuis une vingtaine de minutes un petit coin d'herbes folles avec une attention... Démesurée. Elle plissait les yeux, les déplissait, plissait les yeux. Les déplissait. Sans bouger d'un seul centimètre le reste de son corps. Elle ouvrit à demi la gueule. La referma. Plissa le museau et fit une grimace ma foi plutôt cocasse.

Zima !

Son attention était toute entière focalisée sur la touffe d'herbes.

Zima.

Elle se râcle la gorge.

Zima, je ne vois rien. C'est incroyable. Je suis une véritable petite taupe des bois.

Elle approche sa tête du sol, un peu plus. Sa truffe frôle les brins verts.

Zima, tu es insupportable. Tu me casses les oreilles.

Elle réfléchit.

Alors tu peux au moins me répondre. N'est-ce pas ?

Elle se redresse légèrement.

Où sont mes lunettes ?

-Blizzard-

Liza était partie dans les Champs ce matin, pour explorer. Elle avait amené son petit carnet de rêves, qui maintenant lui servait de carnet tout court. Séléné lui avait dit- Ce n'était pas grave si elle rêvait la journée, tant que son carnet était là. Elle était confiante.

Sur sa tête, son bonnet était vissé (rouge).
Et à son cou, autour de son collier où pendaient son demi-glowstick, était enroulée son écharpe (rouge).
C'était maman, qui lui avait fait tout ça. Elle avait- c'était quoi le mot ? Tricoté. Comme Trois, et le bruit des poules !

Et en quelques pensées, Liza se retrouve un peu perdue. Heureusement en tendant la tête, elle pouvait voir l'Eglise, qui lui servait de référence. Elle sort son carnet, le pose devant elle et s'y penche. Oh !

Une fée.
Elle lui parle de lunettes. C'était étrange.
Son doigt est posé sur la page, et ses yeux se plissent. Son écriture se promenait, comme les nuages dans le ciel.
Explorer ! Oui !

Elle relève la tête, à l'écoute des fées. Elle pouvait bien chercher des lunettes, tant qu'elle y était ! Elle sautille, regarde un peu avant d'y penser-
Il y avait quelqu'un qui les voulait, ces lunettes. Oui, une louve aux couleurs arc-en-ciel qui est penchées dans les herbes. Liza s'approche et sourit.


Mmh.
Elle sort son carnet, parce qu'elle allait oublier. Oublier ... Les lunettes ! D'un coup de griffe, elle trace deux cercles sous ses mots à elle. Exploration ... Lunette.

Miru relève la tête d'un mouvement brusque et la tourne vers le nouvel arrivant. La nouvelle arrivant. La forme lupoïde qui lui fait face. Elle plisse les yeux et hausse les sourcils, plisse le museau et ouvre à demi la gueule, montre ses crocs. Penche la tête sur le côté, une oreille en avant.

Garde la pause une seconde.

Le temps de reconnaître qu'elle ne reconnaît pas ce loup. Ou l'a oublié.

Ou peut-être autre chose qui sait.

... A des lunettes.

Ben oui.

Quoi d'autre.

Tu sais. Des lunettes.

Du bout d'une griffe, elle trace des ronds autour de ses yeux. Manque d'en embrocher un.

Fu- aïe, meh. ZIMA !

Elle hurle, peut-être (sûrement) dans les oreilles de son interlocuteur.

ZI-MA, TU TE TAIS il y a du monde, et on entend pas le monde.

Elle plisse de nouveau les yeux.

Peut-être que je n'entends pas le monde parce que je n'ai plus mes lunettes.

-Blizzard-

Liza sourit, et reste en place devant l’autre louve, toute colorée. Son regard dérive, un court instant, sur ses ailes et ses tatouages et ses couleurs ! Et on la ramène à l’ordre.
Des lunettes ! Mais oui, c’était logique. Pourquoi parlait-elle de lunette, déjà ? Ha !


Liza cherche des lunettes. Mmh. Où est-ce qu’elles pourraient bien s’etre enfuies ? Sous des herbes, dans les terriers ? Liza courbe le cou et cherche, attentive. Et quand la remarque retentit, elle redresse la tete.


Ca, c’était vrai. Ou bien c’était juste elle ? Soudain, elle redresse la tete. Oh ! Peut-etre que ce n’était qu’un reve ? Elle se rapproche alors de l’autre louve, pour lui demander, tout simplement :


Parce que quand meme, elle parlait bizarre et lui donnait des quêtes, comme dans ses reves !

Elle réfléchit un instant.

Mais si j'entends mal le monde parce que je n'ai pas mes lunettes, et si on entend mieux la nuit... Ca n'est pas logique. Moins et moins n'égalent pas plus.

Elle plisse encore plus les yeux, hausse les sourcils, et tire la langue.

Sauuuuuuf. Dans le monde des fées. Ah, non bien sûr, je ne suis pas un rêve, bien que j'y voyage parfois.

Elle tourne la tête, regarde autour d'elle.

Peut-être que nous sommes dans un rêve. Ou que nous sommes un rêve. Est-ce que je pourrais être un rêve ? Oh ! Ca n'est pas impossible, non non, tu as raison. Zima, Zima pourquoi lui grimpes-tu sur la tête ? Touche pas la dame. Le monsieur. La personne. Le rêve. Touche pas.

Miru laisse échapper un ronflement fatigué, et roule sur le flanc.

KRAK

Oh !

Elle se redresse, contorsionnée pour observer son flanc légèrement ouvert et rougi.

J'ai trouvé mes lunettes.

-Blizzard-

Il ne fallait pas parler logique à Liza.
Elle cille, regardant de ses yeux verts et tout tordus la louve aux couleurs du soleil et du ciel. Elle n'avait pas compris.

Mais c'était surement parce qu'elles étaient des rêves, non ?
Liza porte sa patte à sa truffe pendant que l'autre parle, mais pourtant arrive à arrêter sa respiration. Oh ?
Le test disait faux, la gueule disait vrai. Etrange !

Et puis, quelque chose lui grimpe sur la tête ! Oh non ! Liza porte ses pattes dans ses cheveux, sur son chapeau et l'enlève.


Elle ne voulait pas la blesser ! Surtout si c'était l'amie de la louve aux ailes de ciel et de soleil. Et puis soudain ...

Crack.

Liza s'approche.
Les lunettes ! Elle prend un air triste et approche ses pattes.


Elle n'avait jamais entendu quelqu'un qui connaissait les fées.

Elle plonge les pattes dans les éclats de verre et se coupe en de multiples endroits les coussinets.

Ah, oh. Flûte.

La situation ne semble pas la déranger plus que ça.

Zima. Mh. C'est lui, bien sûr !

Elle pointe du bout d'une patte un espace situé vers la gauche de l'épaule de la louve claire. Mmh.

Peut-être qu'elles le pourraient.

Miru se penche en avant, encore plus en avant, son museau effleure celui de Liza et elle mélange leurs souffle, dans un murmure presque indistinct :

Mais les fées n'aiment pas trop réparer les choses.

Elle sourit et se redresse, satisfaite.

Elle préfèrent casser.

Miru fronce les sourcils.

Peut-être que Zima m'a fait casser mes lunettes exprès.

Elle fronce les sourcils, perturbée par cette possibilité.

-Blizzard-

Un peu de sang, qui perle sur les coussinets.
Une couleur rouge, qui lui fait cligner des yeux.
Liza se souvenait-
De cette louve rouge, et avant ? Du sang sur la glace. Des larmes de sa mère. Du sourire-

Une patte se tend pour tourner une page du carnet, et le moment d'absence est passé. Devant elle s'étale une luciole, de ces fées qui peuplent ses journées et alors, les mots lui font revenir ce à quoi elle pensait.

Un sourire émerveillé. Liza n'avait jamais, jamais connu quelqu'un comme elle. Peut-être qu'elle n'était pas-
Seule.
?

Elle regarde par dessus son épaule.


Elles ne lui disaient pas de casser des choses.
Mais parfois, elle lui disait de se faire du mal.
Seulement quand le sourire revenait.
Le sourire-

Elle remonte ses lunettes sur son museau - ah non. Elle étale une trace de sang sur le blanc de son museau, manquant de s'éborgner au passage, les lunettes gisant au sol un peu oubliées : pas étonnant que sa vision était aussi floue. Fuh, elle allait devoir... Devoir... Qu'avait-elle fait la dernière fois qu'elle avait cassé ses lunettes ?

Elle n'était pas sûre. Elle en avait trouvé une nouvelle paire, mais impossible de se souvenir comment. Les lui avait-on donné ? Etait-ce... Avant que MamEva ne parte ? Ou après ? Ou peut-être que c'était un de ses frère, soeur, elle en avait tant, mmh ? Ou quelqu'un du clan. Tante Kergu, ou Nocera ?

Quelqu'un avait du lui donner des lunettes, oui. Avoir pitié d'elle, déjà pas très lumineuse en temps normal, mais complètement impotente sans ça.

Les fées ? Alors, je connais bien Zima, sur ta gauche là, et André, et Mila, et Zunoï, et Tilo, et Amy, et Zuro, et Nahihana, mmh, enfin je crois ? Il y en a plein d'autres que je ne connais pas si bien que ça. C'est quoi, connaître ? C'est quand on connaît le prénom, ou c'est quand on connait les parents, ou quand on est resté avec plusieurs heures, jours, dynasties ?

Elle agite les pattes.

Mmmoui, faut faire attention quand même. Les fées. Des fois. Elles font des bêtises, elle tendent des pièges. Regarde. Zima. Mes lunettes. Mmh. Mais leurs feuilles, eh ! Leurs feuilles sont si jolies.

Mmmmh.

-Blizzard-

Il fallait faire quelque chose pour tout ça. C'était un bazar qui déconcentrait absolument Liza, tant le rouge était là, prenant et intense, tourbillonnant sous ses yeux. Liza n'aimait pas le rouge, enfin. Parfois si. La confiture de fraise lui plaisait, mais pas ce rouge là.
Celui qui lui rappelait - Quoi, déjà ?

Elle voulait parler des fées, mais avant il fallait pallier le rouge. Elle tend la patte, douce, et attrape celle toute de rouge habillée. Là ! Elle sort un bout de tissu, et-


Voix suppliante, regard égaré.
Et de ses petites pattes, elle soigne ... Non. Elle enfonce le morceau de verre encore plus loin. Son oeil qui ne fonctionnait pas l'avait trompée, l'empechant de bien voir où était ce petit bout de lunette. Ha ! C'était ironique, presque.

Et le rouge continuait de tomber, sur ses pattes à elle, maintenant.
Et les fées bourdonnent dans sa tête, et l'empêchent de penser, et-

Est-ce que c'était Zima, qui l'empêcher de se concentrer ? Elle ne faisait que des betises ! Une patte se pose, une tache de sang sur son carnet. Elle secoue la tête, faisant s'envoler son chapeau.


Il voulait du mal à la louve couleur.
Voulant changer ses ailes en rouge, rouge, juste du rouge.

Le membre 'echapp' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'PC ING - Soin' :

Une patte, sur la sienne, Miru se laisse tâter, elle a l'habitude qu'on la guide. Viens, Miru, par ici ! Miru, avance un peu plus vite s'il te plait. Montre-moi ta pattes, Miru, arrête de bouger, voyons. Miru, tu ne bouges pas d'accord ? Toujours, elle obéissait, enfin, quand elle n'oubliait pas, des fois elle oubliait, ou alors un contre-ordre prenait le dessus, parfois, oui, parfois c'était un peu confus. Alors elle abandonne sa patte, et ça pique un peu, quand le morceau de verre un peu plus loin s'enfonce.

Taupe des bois, elle reprend sa patte, et la considère.

Mmh.

Elle sent... Que la louve panique, face à elle, bien qu'elle ne comprenne pas pourquoi. Elle lui fait un grand sourire, et de sa patte valide lui tapote l'épaule.

Eh, mmh, Sarah (elle avait une tête de Sarah), t'en fais pas. Respire. Si tu bouges, tu vas lui faire peur, et il va faire encore plus de bruit, ou tu risques d'attirer Tilo, et Tilo des fois il tire les babines quand il s'ennuie.

Elle tapote les herbes autour d'elle, plongeant de nouveau des bouts de lunette un peu partout dans ses pattes. Il ne faudrait pas que ça s'infecte.

Regarde. De l'herbe. Toute douce. Tout va bien. Y'a même des fleurs.

Elle plisse les yeux de manière comique.

Des fleurs. Bleues. Et des transparentes, celles qui brillent et qui s'envolent.

Miru agite sa patte pleine de sang vers sa congénère, mais la loupe un peu, enfin elle croit, elle touche un truc, mais tout est si flou.

-Blizzard-

La louve est surprise par le contact, qui d'rodinaire la rend encore plus confuse mais cette fois, la rassure. Elle sent un peu de paix, dans sa tête, et la voix de la louve colorée chasse les fées qui venaient la déconcentrer. Il ne fallait pas paniquer ! Car sinon, on appelait Tilo, une autre fée.
Oh.

Liza regarde sa comparse, soudain impressionnée. Elle pouvait les voir, ces fées qui lui tournaient autour et lui parlaient sans cesse, et en plus connaissait leurs prénoms, et leurs petites habitudes. Le reste, et les fleurs, et toutes les couleurs s'éffacent et Liza se dit qu'elle pourrait bien se renommer Sarah, si ça pouvait lui faire plaisir.

Une patte s'écrase contre sa jouem répandant encore de ce rouge que Liza détestait tant.
Alors, elle se tourne pour regarder autour, et retrouver la raison de tout ce meli melo de couleurs. Là ! Elle ramasse les morceaux avec soin, de verre et de métal.


Oui, c'était une idée. Liza, elle, ne savait pas. Maman peut-être ? Ou tonton Sobieski ?
Elle s'agite, Liza. Sarah. Sarah. Elle s'agite et récupère les morceaux, avant de venir toucher la patte de la louve-qui-parlait-aux-fées.


Peut-être qu'elle y tenait, qui sait.

Trouver quelqu'un.

Oui, c'est ce qu'on lui proposait souvent. Il y a quelqu'un qui peut t'aider ? Est-ce que tu es ici toute seule ? Mmh, tu sais où tu habites ? Enfin, c'était moins courant maintenant. Maintenant qu'elle était adulte. Elle dépassait la plupart des loups d'une tête, ou deux, et son empennage impressionnant pouvait en abriter trois ou quatre lorsqu'elle tendait vraiment ses épaules. Elle était... Impressionnante, oui.

Elle aurait pu l'être, si elle n'était en permanence prostrée, allongée dans l'herbe, le regard ailleurs.

Perdu.

Elle se lève. Oh, les morceaux. Oui. Miru tend la patte vers Sarah et lâche les bouts de verre.

Oui, c'est une bonne idée. Plus de loups, et l'attention des fées sera divisée. C'est une très bonne idée.

-Blizzard-

La petite louve violette récupère le verre, avec beaucoup de soin. Le sang-
Lui tache un peu les pattes.
Elles sont un peu rouges. Bien vite, elle les baissent.

.... ?
Ha oui !


Toutes les deux un peu aveugles, il fallait le faire. Mais Liza tiens la chaine qui lui pendait au cou pour la donner à sa nouvelle amie à plume. Elle glousse, toute contente.


Elle n'avait jamais essayé, tiens.