Nous les dévorerons — Épreuve de vie

La lumière. Les soi-disants glowstick. Curieux, comment les dieux de ce monde poussaient à l’asservissement en échange d’un pouvoir.
Presque astucieux.
Vell grimaça, lorsque la pluie commença à tomber. Son sang bleu et rose continua de s’écouler de la plaie. Profonde griffure, infligée par l’étrange lézard à griffes qui se tenait sur deux pattes. Ce n’était pas un dieu, pourtant sa simple présence avait suffit à répugner le démon. Toute cette lumière verte l’avait aveuglé. À croire, que les dieux de ce monde ne savaient que marquer la chair. Étais-ce là leur seul moyen de combattre ? L'aura mauve avait gravé sa chair, une cicatrice de plus, qu'elle abordait indifférence. Les croyances ici, ne représentaient rien à es yeux. Par moments, elle s’arrêtait, passant sa langue noire sur la blessure pour essayé de stopper le saignement. En vain. Il aurait fallu qu’elle s’immobilise complètement, mais pas ici… pas à proximité de cette source de lumière. Vell marqua une pause plus longue, ses yeux vairons perdus dans le vide, alors que lui revint une bride de souvenir de sa vie.

Lorsque Veth sortit du puit.
Les fidèles s’étaient rassemblés, comme à chaque naissance. C’était là, le plus grand honneur que leur faisait Chaos, leur envoyer de nouveaux démons à vénérer, qui leur remporterait la victoire sur les champs de bataille. Vell avait dû assisté à la douloureuse naissance de son frère. Douloureuse, car ceux châtiés dans le puit, faisaient tout pour vous empêché d’en sortir. C’était la première épreuve, pour vivre dans ce monde.
Lutter pour exister.
Veth s’avéra aussi ignoble que ses frères et soeurs, difforme et effrayant. Démon dotés de plusieurs gueules, qui dévora plusieurs fidèles dès qu’il parvint à arracher la membrane noire qui le recouvrait. Deux démons durent l’arrêter, l’un fut dévoré. Et ceux présents comprirent alors le danger que cela représentait, cet appétit nouveau. Vell se souvint d’Alexh qui avait annoncé leur fin.
De la peur dans ses yeux noirs.

Le démon grogna, sentant son pelage s’alourdir à cause de la pluie.

« — Ce corps, je le hais. »
« — Nous sommes ainsi dans ce monde, quand d’autres nous serons bien plus terrifiants. »

Non.
Ce n’est pas nous ça.
Ce corps, ne nous représente pas.
Vell aurait préféré ressemblé à n’importe quoi d’autre qu’une habitante de ce monde. Ce corps de loup, cette séparation avec Ombre… ce n’était pas eux ça. La lumière ne les avait que trop puni. Frustrée, elle reprit sa marche, ses sens encore éveillés, malgré l’épaule engourdie.

« — Quelque chose nous suit. »

Ce n’était pas le lézard, pas assez de lumière. Alors quoi ?
Le démon se stoppa. Inutile d’avancer, inutile de fuir. Elle était certes, affaiblie, dans ce corps de chair et de sang, mais elle restait un démon. Les démons ne fuyaient pas.
Les démons n’étaient pas des proies.

Je n’ai pas fuit devant Veth et mes frères. Je ne fuirais pas ici.

Ça empeste les marais.
Vell en discerne deux, bêtes bien que plus petites qu’elle. La queue vient doucement fouetter le sol, un premier avertissement, alors que le museau est tourné de trois-quart vers ce nouvel adversaire. Des proies stupides, qui avaient dû sentir le sang, sans se douter qui ils poursuivaient.

« — Que croyez-vous faire ? »
« — Ce ne sont que des charognards. »

Le démon se tourna pour faire face à ces nouveaux adversaires.

« — Mais nous, nous sommes bien vivants. »
« — Dans ce cas… »

Les pattes se fléchissent, un sourire venant dévoiler les canines de la louve.

« — … nous les dévorerons ! »

À deux ils pensaient être plus forts ? Pouvoir la mettre à terre ? De par sa blessure à l’épaule, Vell ne pouvait pas s’appuyer sur la patte blessée. La queue vint en frapper un au niveau de la gueule, pour le sonner, pendant qu’elle s’approche de l’autre gueule ouverte. Les dents de la bête verte claquent près de ses oreilles. Le poignard à la lame rouge est dégainé, coincé entre ses crocs. Une menace à laquelle ces bêtes n’avaient l’habitude. Aussi, quand la dague passe de la mâchoire à l’une des pattes pour s’approcher de la gorge de la hyène, cette dernière met trop longtemps à réagir.
Et la lame s’enfonce.
Profitant de l’effet de surprise, le démon retira son poignard, avant de plonger ses crocs pour dévorer un peu de son ennemi. Cette stupide blessure à l’épaule… la vidait de ses forces. Il fallait qu’elle en reprenne. La gueule dégoulinante, elle se tourne vers le deuxième adversaire. Les prunelles varions l’étudient, lui aussi voulait-il servir de repas ?
Un sourire, puis la gueule s’ouvre en grand, alors que Vell laisse échapper un grognement qui n’avait rien de canin.

Créature stupide.

Abandonnant le corps de son comparse, la hyène décampa. La solitaire mangea, profitant de cette pause pour surveiller sa blessure. Il lui faudrait se « reposer » comme les autres mortels. Une activité des plus ennuyantes. La langue noire passe sur ses canines, tandis qu’elle reprend sa route.

« — Cette viande était ignoble. »
« — Nous trouverons d’autres proies. »
« — Oui. »
« — Elles sont nombreuses ici… »

Ombre ricana.
Vell secouait son museau, espérant rendre sa vision moins floue. Poser sa patte au sol devenait vraiment... douloureux ? Comme c'était étrange comme sentiment. Le démon se coucha sous de larges champignons. Ainsi donc, voilà ce qu'éprouvaient les autres lorsqu'ils étaient blessés ? Elle laissa tomber sa tête en arrière en soupirant. Voilà qu'en plus du corps, elle devait supporter les maux communs des faibles. La faim... la douleur. Devrait-elle se méfier lors de ses prochains combats ?

« — Pourquoi donc ? »

« — Regardes-nous, cette griffure nous a presque mis hors de combat. »

Ombre se pencha au-dessus du museau de la louve, ricanant. Se moquait-il de leur état ou trouvait-il cela réellement amusant ?

« — Allons, tu ne te souviens pas ? Après tout la douleur… »
« — … est ce qui nous rend plus fort. Nous nous en nourrissons. »

Oui.
Vell se redressa, ses babine s’étirant en une grimace. Ce geste suffit à rouvrir la plaie qui se remit à saigner. Le démon fouina entre les champignon, se déplaçant sur trois pattes. Sa vision devenait noire par moments, l’obligeant à se stopper. Heureusement, Ombre veillait, la guider. Quand elle ne pouvait plus voir ou entendre, lui était et demeurait ses yeux et ses oreilles. Sa moitié, celui en qui elle avait toute confiance.
Car rien n’avait su et ne pourrait les séparer.
C’est sur une souche d’arbre en train de pourrir, que Vell trouva un large champignon. Elle se coucha à moitié dessus, sa dague cherchant à arracher l’amadouvier. Les gestes étaient lents. Ombre émis des cliquetis d’agacements, il détestait cela, de ne pas pouvoir intervenir.
De n’être qu’un spectateur.

Chaque minute semblait devenir une éternité. Vell n’entendait rien autour d’elle, pas même le bruit de la pluie. Ombre lui parlait par moments, mais même écouter sa moitié…

« — C’est ça que tu cherches ? »

Les prunelles varions se posent sur des cailloux noirs. Oui. La patte valide se lève lentement pour les saisir et le mouvement est stoppé. Une étrange tige orange qui capte son regard. Serais-ce possible que… ? Après tout, que risquait-elle si ce n’était pas le cas ? Il ne lui fallait que quelques minutes de lucidité… les griffes vinrent porter le champignon à sa gueule. Le goût est toujours aussi immonde que dans ses souvenirs. Sans perdre davantage de temps, le démon récupère les silex, avant de s’installer sous un champignon. Son coeur difforme tambourinait dans son poitrail, si fort… comme si il allait exploser. Un rire qui franchit ses babines, alors qu’elle découpe des morceaux de champignons qu’elle place sous quelques petites brindilles. Les pierres sont tapées entre elles.
Le museau est par moments relevé, pensant entendre un bruit étrange, comme un cri lointain ou des rires. Parfois elle se joint à ces rires qu’elle pense entendre. Au bout de plusieurs tentatives, l’étincelle jaillit, prend doucement sur les brindilles et le champignon.

« — Les conquêtes nous auront au moins appris quelques petites choses utiles ! »
« — Et maintenant ? »
« — Nous devons attendre. »

Vell somnola, Ombre la réveillant, pour qu’elle alimente le feu. Elle glissa la lame de sa dague entre quelques branches avant de fermer les yeux de nouveau. Un sommeil désagréable et sans rêve.

« — Réveilles-toi ! »

Un grognement. Les griffes viennent saisir le manche de la dague rougeoyante. Les runes gravées brillent de doré. La gorge sèche, le démon vint poser la lame sur la plaie.
Et elle n’aurait pas imaginé que cela soit aussi douloureux.
Un cri qui lui échappe, alors que sa respiration se fait plus rapide. L’odeur de chair brûlé, sa chair, lui retourne l’estomac. Ils étaient devenus si faibles ici, comme de simples mortels.
Vell ne pouvait l’accepter.
Les gémissements se transforment en grognements. Elle canalise sa douleur dans sa colère et sa frustration, pour oublier. La dague est relâchée, vint glisser sur le sol, tandis que sa tête tombe sur le sol.
Pour partir cette fois dans un sommeil de récupération.
Ombre veillait.

Nul ne toucherait à sa moitié.

Mais le sommeil est tout sauf réparateur, et c'est un ennemi qu'Ombre ne peut percevoir qui s'immisce dans le corps meurtri et affaibli de Vell. La fièvre réchauffe le corps malheureux, jusqu'à le faire grelotter de froid. Son esprit s'embrume, son lien avec Ombre s'atténue alors que les images, réelles et imaginaires, dansent sous ses paupières.

Est-ce du à une infection, pour avoir cautérisé la plaie d'une si agressive façon ? Aux champignons, choisis par proximité plus que par réelle connaissance de la mycologie ? Toute autre est la raison peut-être.

Ce qui est certain, c'est que Vell doit trouver une solution, et vite.

Un cliquetis étrange.
Vell sentit ses traits se crisper, tandis qu’elle serrait les crocs, roulée en boule pour se réchauffer tant bien que mal. La douleur, le froid. Tout cela demeurait des sensations auxquelles elle n’était pas habituée.
C’était aussi désagréable que leur naissance.

Matière sombre à l’origine, sévissant au fond du puit, dévorant les âmes condamnées. Jusqu’à progressivement se frayer un chemin, car les âmes avaient étaient de plus en plus puissantes au fur et à mesure de leur ascension. Vell s’était frayer un chemin, écrasant, dévorant sur son passage, suivit par d’autres, pourtant si loin encore derrière elle. Chaque jour, ne lui permettait de gravir qu’un petit mètre. Chaque âme dévorée, lui donnait une forme de plus en plus bestiale.
Jusqu’à ce que nos griffes ne viennent se hisser au bord.
La lumière que les mortels brandirent nous aveugla.
Alors nous les avons écrasé pour que nos yeux ne souffrent plus.
Leurs cris de joie nous brisèrent les oreilles.
Alors nous avons rugis pour les faire taire.
La douleur que nous infligea la lumière fut insupportable.
Alors nous nous promirent de l’anéantir.
Et à nos frères qui suivirent, leur transmettions ce même objectif.

Les cliquetis résonnent encore.
Vell ouvre les paupières, du moins en a l’impression, mais le lieu lui semble différent. Plus sombre. D’autres cliquetis, juste derrière elle. Quand elle tourne son museau, ce n’est pas sur Ombre qu’elle tombe, mais quelque chose de bien plus grand et dangereux.
Sur eux.
Les yeux multicolores la fixe, alors que la gueule sur le poitrail s’entrouvre, laissant apparaître la mâchoire difforme. Vell cherche à se lever, vacille sur sa patte blessée.

« — Ombre. »
« — Regardes à quoi ils nous ont réduit. »

La longue queue claque, venant s’enrouler autour du cou de Vell. Où était Ombre ? Bouger ravivait la douleur. Son estomac semblait sur le point de se retourner, un goût acide envahissait sa gueule. Entre les griffes du démons, elle se sentait si faible. Sans Ombre, si seule. Les yeux colorés ne sont qu’à quelques centimètres de ses prunelles vairons.

« — Regardes, comment la lumière t’a écrasé. »

Non.
Vell chercha à sa dégager tant bien que mal.
Les crocs s’approche d’elle, sans qu’elle ne puisse faire quoique ce soit. Et au moment où la gueule se referme… la solitaire se réveille en sursaut, le pelage trempée de sueur. La douleur est toujours présente, accompagnée d’une migraine terrible. Les pattes passent sur leur front. Le démon a froid à l’extérieur, mais terriblement chaud intérieurement.
Plus grave encore…

« — Ombre ? »

Étais-ce sa vision qui avait du mal à rester nette qui l’empêchait de le discerner ?
Même quand il furent enfermé dans la peluche, même quand la lumière le rendait moins net… Ombre ne disparaissait jamais. Ils n’étaient qu’un. Quand Vell ne le voyait pas, il était là, à l’intérieur.
Alors pourquoi ne ressentait-elle rien ?
Un battement de cil.
Ses paupières lui paraissent terriblement lourdes.
S’était-elle endormie ?
Il faisait encore plus sombre qu’à son réveil.
Un silence de mort règne, au point qu’elle entend son coeur tambouriner dans son poitrail.
Et un étrange sentiment qui l’habite, au fur et à mesure que les battements s’accélèrent.

Tu aurais dû m’invoquer, moi je les aurais déjà tous dévoré, Vell.

Un frisson qui parcourt le corps du démon, alors que son regard se porte entre les champignons. Une paire d’yeux rouge apparaît, suivi d’autres. Créature difforme, pourvut de multiple gueule et de six pattes qui sortit des ténèbres. Les yeux appartenant à la plus grosse des gueules observaient avec cette lueur de folie qui lui était propre.

« — Veth. »

Le Dévoreur.
Celui-qui-les-écrasait-tous.

Je vais te dévorer, lentement, pour que tu profites de chaque secondes.

Un rire.
Vell chercha à se redresser, mais aucun de ses membres ne bougea. Son regard ne quittait pas le corps monstrueux qui avançait progressivement jusqu’à elle. Sans même s’en rendre compte, sa respiration s’était accélérée. Si son frère la dévorait, alors elle et Ombre cesserait d’exister tout simplement. Les démons n’avaient pas d’âmes, ne pouvaient être ramené à la vie comme les mortels. Après les morts les attendait un enfer bien particulier.
Mais que se passait-il lorsqu’un démon en dévorait un autre ?
À chaque pas, les gueules de Veth font claquer leurs mâchoires, émettent des cliquetis voir même des hurlements. La langue de serpent vint chatouiller la truffe de Vell, tétanisé par la peur. Son frère, jamais n’avait été un ennemi car elle et Ombre s’étaient montrés bien plus forts.
Dans leur ancien corps.
Pas ce corps de mortel.

Promenons-nous dans les bois,
Pendant qu’la lumière n’y est pas,
Si elle y était,
Elle nous détruirait,
Mais comme elle n’y est pas,
Alors nous sommes là…

Les autres gueules répètent en échos.

Promenons-nous dans les bois,
Pour trouver mon repas,
Si il est puissant,
Nous le détruirons,
Mais comme il ne l’est pas,
Nous le mangeront…

Le long cou de Veth se redressa, surplombant Vell qui restait toujours incapable d’esquisser le moindre geste. C’est comme si les multiples yeux de son frère et les sourires qu’étiraient ses gueules l’hypnotisait.
Serais-ce la fin ?
Tout cela pour finir dévoré, par Veth ?

« — Vell, y es-tu ? M’entends-tu ? Que fais-tu ? »

Un moment de silence. Le corps de Veth disparait. Le malaise est toujours là pourtant. Son estomac émit un son étrange, gargouillant de manière dérangeante. Vell put se redresser, son museau à la recherche de son frère. Son museau s'abaisse vers le sol, pour rendre la respiration moins insupportable. Quelque chose la dérangeait. Les minutes passent.
Et c’est quand elle se croit hors de danger, que les cliquetis se font entendre dans son dos. Lentement, elle tourna sa tête, les gueules de Veth ouvertes.

« — J’ARRIVE ! »

Les gueules se referment.
Le démon se réveilla en sursaut, une horrible sensation parcourant tout son corps. Cette fois, le décor est plus éclairé. Les champignons sont là et…

« — Ombre ! »

Un murmure.
Le ton est quelque peu paniqué. La longue queue noire s’agite, venant chasser des champignons. Continuait-elle de rêver ? Était-elle réveillée ? Comment le savoir ?

« — OMBRE ! »

Un hurlement presque désespéré cette fois.
Des cliquetis qui lui semblent lointain. Étais-ce parce que la blessure l’avait affaiblit ? Les démons sentent la faiblesse des leurs, savent quand il est temps de les dévorer. Est-ce que ce monde qui les avait séparé, faisait que lorsqu’elle était affaiblie, Ombre disparaissait ?
Pourquoi je ne t’entends pas ?
Tout s’embrouille dans son esprit, au fur et à mesure qu’elle cherche une solution. Il ne fallait pas qu’elle s’endorme, pas encore, sinon les autres reviendraient la tourmenter. Quelque cause la rendait mal, en plus de la blessure. Étais-ce le lieu ? Les champignons qu’elle avait ingurgité ? Peut-être étaient ils à l’origine de tous ces rêves étranges ? Elle était trop faible pour bouger, alors… Répugnée à cette idée, elle leva sa patte, glissant deux doigts dans sa gorge, jusqu’à sentir un haut-le-coeur. Sa gorge la brûlait. Fébrile, ses yeux vairons observèrent le contenu régurgité, un poids en moins dans l’estomac.
Cela laisse un goût amer et désagréable dans sa gueule.
Au moins, cette action la rendit bien éveillée.

« — Pourquoi t’agiter autant ? »

Un sursaut.

« — Pourquoi… tu ne répondais pas ? »

Ombre cliqueta.

« — Tu ne m’entendais pas ? »
« — Veth était là. »

Ou dans ses rêves.
Qu’importe.
Le voir…
Avait éveillé quelque chose de nouveau en elle. Une peur qu’elle aurait souhaité ne jamais connaître.
Un sentiment qu’elle pensait réservé aux mortels.
Un rire nerveux qui échappa au démon. Ils devaient agir. Rapidement. Car si eux percevaient le potentiel chaotique de ces terres… d’autres viendraient. Et il fallait éviter avant tout la venue de Veth en ces lieux.
Parce que lui, détruirait tout.
Pour ne laisser que les cendres.

Vell se roula en boules sentant un peu mieux, maintenant que son estomac ne contenait plus de champignons.

« — Ombre, restes avec moi. »
« — Toujours, nous ne sommes qu’un. »

Que tu me vois ou non.
Nous serons toujours unis.
Le démon remua doucement sa longue queue en guise de réponse, gardant les paupières ouvertes.
Le sommeil serait peut-être cette fois plus apaisé ?