La petite vie - Miraj

Elle est là !
Sa Petite Vie dont elle cherche chaque jour la vue, à chaque fois que ces cils se lèvent sur ses yeux bleus.
Elle est là, éminence qui foule ce monde, celle à qui l'on refusa presque l'existence quand la sienne fut réfutée. Elle était sa princesse, son sang à demi-noir, sa toute belle, sa..!
Notre fille,
Qui manque parfois à nos entrailles,
Mais répond à notre envie parentale.

Nous l'avons si longtemps héberger,
Notre Roi nous donnerait-il autre héritier ?
Parfois, elle regrette l'utérus vide, lorsque l'enfant n'est plus dans son champ de vision.
Mais cette miséreuse sensation lui est vite ôtée, lorsque lui parait à nouveau sa petite vie.

Son museau se relève et elle capte l'odeur de son chrysanthème.
Ainsi la rose lui vint.
Et ce nom !

Mère est digne de reine.

« Ma lumière ! »

Elle s'en vint étreinte de ses fines pattes le corps frêle de sa descendance, l'amenant tout prêt d'elle alors que ses pattes recoiffent ses mèches noires.

« Que de désordre, dans cette chevelure, il faut la parer d'une couronne pour mieux le sublimer ! Qu'en dis-tu ? »

Elle a un roucoulement au bord de sa gueule, quand elle s'apprête à apprêter cette belle poupée.

« Tu seras plus belle encore, sublimée d'or. »

Magnifique est notre enfant,
Aux yeux flamboyants
Aux cheveux désordres
Notre oncle aimerait cette discorde
Au pelage nous rappelant,
Ce parent.

La pensée s'insinue, quand ses griffes amènent ses cheveux à maintenir la couronne large et pourtant, d'une discrétion supérieure à la sienne ; loin de pourtant s'oublier. Elle ne fait encore pleinement peser sur la tête de son enfant, ce qui attire tant l'attention.
Elle finit par la lui murmurer, sa gueule aux abords d'une oreille.

« Et voilà qui te mènera, à une vie grandiose. »

Ses longues pattes se reposent sur le sol et son sourire s'étire jusqu'à la moitié de ses joues. La beauté est un atout dont disposait sa lumière,
La lumière, elle disposait aussi dans son regard.
L'héritage de son sang.

« Bien entendu, ma Lumière. Je me dois de te faire parcourir notre royaume, de te faire connaitre sa plage comme sa jungle. »
Elle passe une patte dans ses cheveux, puis pose les deux sur ses petites épaules.
« Nous pourrions aller voir aussi cette lumière que tu concurrence, de l'autre côté de l'Océan. Le soleil n'a point à t'envier et tu te dois de le défier ! »

Il en vint un rire, comme une note cristalline.

Il y a un sourire qui s'étire, pour sa Petite vie, alors que d'une griffe nacrée, elle en touche le bout du museau en un petit geste affectif et malicieux.

« Je ne puis que te le souhaiter ! »

Quant à ce soleil... Diantre ! Elle est une mère au mouvement de recul vif, qui porte à sa poitrine une patte. Outrage pour cet astre qui condamnait aussi durement son enfant, par des larmes en ces yeux.
Il lui faut glisser une patte sous son menton, pour mieux observer ses yeux si clairs, comme si elle cherchait à en sécher une larme, cachée quelque part, là !

« Nous irons donc sous la Lune, si le soleil te jalouse au point de te blesser, ma Lumière ! Je ne l'aime guère non plus, que l'Orage de mon Oncle nous préserve en notre Royaume bien des années encore. »

Elle hoche la tête, quelques petites fois. Oui oui oui ! Son Oncle avait eu le plus délicieux des égards, en leur permettant vie de semi-obscurité.
Ainsi donc n'avait-elle plus sentie cette sensibilité, depuis bien des années...
Aux côtés de son enfant, la voici alors en mouvement.
Enfant qui quête grande aventure, elle en a, à lui raconter ! Sa longue queue se déroule avec élégance derrière elle, alors que Miraj conte.

« J'eus jadis l'opportunité de contribuer à la libération de nos voisins Raeders, alors sous l'emprise d'un immense monstre marin ! Il fallait pour se faire, ouvrir la porte de leur prison, protégé par six sceaux dont nous devions trouver la clé. Alors que de valeureux soldats se battaient contre ce monstre, moi, et d'autres ! nos chargèrent de cela. J'eus pour tâche de me montrer tant maligne que rusée, pour obtenir l'ouverture du sceau de la renarde !
Mais je ne me contentas point de réussir seulement cette tâche, non !
J'épaula aussi mon amie Astrid, dans l'obtention de la clé du sceau de la dragonne, lui permettant par moult encouragements de tenir bon et d'y parvenir.

Et tous les sceaux ouverts !
Et le monstre presque vaincu !

Je referma derrière lui la porte de la prison, lorsqu'on le fit s'y engouffrer.

Voilà l'une des formidables aventures que je peux te narrer, ma Lumière. »

Son sourire éclaire ses babines d'une blancheur sans égal.