Me laisses pas seul (PV Salem)

MYROHINO

Depuis qu'il l'avait attaqué Salem n'avait toujours pas repris connaissance. Il l'avait ramené au grand castel avec l'aide de Galielo et confié aux soigneurs. Ces derniers l'avaient foutu à la porte pour pouvoir s'occuper de lui convenablement. Myro était bien trop perturbé et affolé pour faire quoi que ce soit d'utile. Il était partit à contre coeur, complètement bouleversé par les évènement jusqu'à finir au bord du précipice aux falaises littorales. La discussion qu'il avait eux là-as avec Iris lui avait fait du bien. Il lui avait raconté tout ce qui c'était passé et pour l'heure il était le seul à savoir. L'urgence était de soigner Salem du coup on ne lui avait pas encore vraiment posé de questions. Mais Myro redoutait ce qui allait suivre. Peut-être serait-il condamné à l'exile pour son acte ? Au finale peu lui importait. Pour l'heure il voulait juste que Salem aille mieux, qu'il se réveil pour qu'il puisse lui parler, s'excuser, même si ces mots n'auraient certainement pas grande valeur à côté de ce qu'il avait fait.

Alors depuis le début de ses soins le jeune mâle venait tous les jours à son chevet pour veiller sur lui priant leurs dieux qu'il l'épargne. S'occupant de lui éponger le front quand la fièvre le gagnait ou de le couvrir quand il grelotait de froids. Il lui parlait aussi, pour l'encourager et lui dire tout ce qu'il avait sur le coeur, ses questionnements, ses incertitudes, ce qu'il pensait de lui. C'était bien plus facile à dire alors qu'il était inconscient.
Il avait abandonné les entrainements et même demandé à Iris de lui laisser du temps avant de commencer son mentorat. Il c'était aussi mis à trainer plus souvent du côté des temples des dieux, espérant y trouver des réponse sans jamais oser aller se confronter à eux. Il évitait Sakura, en faite il évitait tout le monde à l'exception d'Iris. Il avait besoin de faire le point. Il ne rentrait plus non plus à la tanière familiale préférant dormir dehors que de croiser sa mère.

A l'aube il était déjà chez les panseurs pour s'assurer que Salem était toujours là et savoir s'il c'était réveillé. Un nouvelle fois la réponse était négative et la barre d'inquiétude qui marquait son front s'accentua encore un peu plus alors qu'il rejoignait la couche sur laquelle son demi-frère avait été amené et de laquelle il n'avait pas bougé depuis, couvert de bandages, la respiration sifflante. Myro remonta un peu sa couverture avant de s'assoir à ses côté en murmurant:

-S'il te plait Salem réveilles toi, reviens avec nous... me laisse pas tout seul.

La tristesse et la fatigue se lisait sur son visage, il était bien plus négligé que d'habitude et avait perdu de son allure mais peu lui importait. Toute cette application qu'il mettait à son apparence lui paraissait tellement futile maintenant.

Salem avait toujours été un Etelkru raté.

c'était affreux de se rendre compte que -peu importe à quel point il la détestait- Sa mère avait toujours eut raison sur ce point.
Et ce depuis le début.
Pas seulement à cause de ses immondes pattes à qui il avait toujours rejeté la faute de son exclusion. Dans son floue mental, Salem se revoyait enfant. Cette espèce de petite chose à plume maladroite et chouinarde -qui s'efforçait de suivre ses harceleurs et de sourire les yeux tremblant de larmes à chaque coup qu'on écrasait sur le museau dans la terre.
Pourquoi on me fait ça ? pourquoi on est toujours méchant avec moi ?

De là ou il était -avec son recul et son corp bariolé de cicatrice- Il jeta un regard froid- insensible à la scène.
Seul les faibles demandaient pitié. C'était injuste - Mais on naissait tous avec une place dans ce monde et certains étaient là, juste pour permettre aux plus fort de se démarquer de la masse.
A effort égaux, son frère était un Etelkru parfait et lui - une petite chose si friable.
Salem c'était toujours raccroché au fait qu'en travaillant plus, qu'en étant plus, qu'en faisant toujours plus il aurait pu un jour espérer effleurer de la patte la satisfaction de rabattre le caquet de tout ces loups qui l'avait blessé.
Mais c'était faux.
un simple espoir auquel un loup qui n'avait jamais eut sa place dans le monde aurait pu se raccrocher.
Le rêve futile d'un enfant qui aspirait à devenir ce qu'il serait jamais.

Lorsqu'il rouvrit le yeux- presque déçu d'être encore là- salem grimaça à la vision de la lumière qui - aussi faible soit elle -l'ébloui.
-Putain, je suis où là ?
L'esprit complément embrumé et le corps aussi douloureux que si on lui avait écartelé les membres un à un. L'adolescent reprit doucement conscience.
Il sentit la chaleur d'une couverture sur son corp, sa langue était pâteuse et ses oreilles semblaient à moitié bouché.
Les orienta d'ailleurs vers l'arrière alors - qu'au milieu de l'odeur du sang coagulé dans sa truffe, il sentit celle de son frère non loin.
Qu'est ce qui se passe ici ? Est ce que tout cela est réel ?