Corbeau bureau. (Libre)

Lilith s’adossa aux côtes de l’Ile en sortant de l’eau, telle venus qui naît de l’écume. En regardant autour d elle, tout semblait avoir une aura bleu nuit. Elle sentait que les racines de l’île s’abreuvaient dans l’eau, qu’elles allaient lécher les goutes du centre de la terre nakhu. Tout était bleu, un bleu paon ou abyssal. On ne voyait pas grand chose à cause de la brume, mais ce brouillard faisait s’évaporer les pensées noires de la solitaire. Elle se sentait seule, et n’aimait pas beaucoup cela. Aucune communication, personne à aller emmerder. La louve soupira, et alla se sécher contre un arbre dans une position affalée. Elle fait de la pandiculation. Son ventre vide gronda, depuis qu’elle était réapparue dans le vide cosmique, elle avait la sensation que c’était devenue encore plus dure de survivre qu’avant, en effet, autrefois, la louve était chez les nakhus, elle avait un beau glowstick rose qui lui permettait de manipuler en usant de ses charmes pour obtenir ses besoins. Aujourd’hui, plus aucun pouvoir, cette seconde chance, dont elle avait vaguement conscience, semblait tout aussi inutile qu’un couteau a poil, qu’un tableau de maître dans un salon, elle était, telle une poupée de porcelaine, incapable de se sentir utile si personne ne jouer avec, s’enorgueillit de l’avoir pour trophée, cette beauté incapable de force, cette plante, une rose qui est rose, qu’on laisse reposer au soleil contre une fenêtre dans un instant désolé. Hm…la louve pose son regard vide sur le rien. Le ventre bedonnant sur ses pattes arrières, et bah. Quelle vie de chien. Des animaux, probablement des oiseaux de bonne augure, semblaient batifoler, ah, c’est le printemps. Elle reste immobile, telle une perfection figée qu’on mettrait sous verre, qui se montrait pourtant en déliquescence après le moindre effort. Serait ce le début de la dépression pour une louve qui n’est même pas capable de la moindre profondeur ? Non. Simplement, une fixette, une extinction éphémère. Les rayons bleus qui passaient, filtrés par la brume, venaient éclairer à peine cette silhouette évanouie sur le bord d’un tronc, s’appuyant sur ce caméléon comme fondue à la laideur.
Dans un mouvement qui semblait il lui coûtait un bras, elle déposa sa lourde tête contre une patte, ce qu’elle paraissait humaine tout à coup. « Pffffff » fit elle sentant le poids trop léger de sa minable existence, mirage de pointillisme.
Un ange passe. Puis se dévoilant comme un habit sur une fourrure de renarde, une seconde peau venant lécher des organes, elle entrevue une tombe. Elle pouffa d’un rire noir. La décadente voyait la une telle ironie. « En effet, Lilith, un pied dans la tombe. » elle se leva et décida de aller contempler cet autre vide, ce qui aurait dû l’attendre, si elle n’avait pas été si magique, si exceptionnelle Lolita. Alors elle entre dans le cimetière, et regarde une tombe au hasard sans vraiment la regarder. J’aurais du finir là, et oui. Se dit elle. On aurait dit une adolescente gothique qui se prend en vidéo autour de corbeaux. Ça lui allait assez mal, à la métaphore de demone, la succube était d habitude joviale, sociale, voir insupportable de maniérisme et de bruits.
Elle se racla la gorge, l ennui faisant place à la colére. « eeeeeeehooooooo? » ça faisait un drôle d écho. Qu’est ce qu’elle foutait là sérieux ?

-Dysis-

Les brumes de l’ile chuchotaient leurs secrets aux oreilles de Dysis à chaque fois qu’elle se rendait à la bibliothèque, et chaque fois, il lui fallait se faire violence pour ne pas les écouter. Cette nuit là, cependant, sortie de l’eau comme une sirène, la chasseuse avait dévié ses pas pour entrer dans la brume.

Elle cherchait une proie. Non, plus que cela : Elle cherchait à écouter ce que la nature s’obstinait à vouloir lui dire. Agacée d’abord, elle s’était fondue dans la nature rêche de l’ile lugubre, truffe au sol, sens en alerte. Peu à peu, elle était devenue brume elle-aussi, et les chuchotements s’étaient amplifiés.

Chants et lamentations, espoirs de revenir ou contes d’anours déchues. Les mots captés ne l’intérressaient pas, jusqu’à ce que …


Elle dresse l’oreille, en alerte. Elle avait cru entendre un chasseur. Elle fronce le museau, suivant le son, essayant d’en savoir plus quand soudain, un hurlement déchire ses tympans, faisant fuir les chuchoturs. Elle couche les oreilles, frustrée. Entre les chapes lascives de brume, des tombes détachaient leurs mornes profils. Et devant l’une d’elle, une louve. Dysis se glisse etre la pierre, deux yeux perçants la brume, repérant la chaleur de l’autre plus que ses couleurs.


La voix est rauque, mais elle veut bien faire. De toute manière, sa piste était perdue.

Lilith avait peut être parlé un peu fort. Si fort que sa voix qui avait émit un écho eu enfin une réponse, ravie, tout en sursautant à l’arrivée d’une louve dechirant le ciel de bruise grise, comme un ombrage sur un dessin expressionniste. Elle se retourna, les yeux vides et apeurés de ne pas avoir vu depuis si longtemps et c’est une voix roque qui lui demanda un concis « perdu ? » la louve réfléchit un cours instant, était elle perdue ? Avait elle au moins une destination ? Une limite ? N’était elle pas, comme une moitié vivante cherchant l’autre moitié morte, un zombie errant dans un monde déjà finis depuis quelques temps ?
la louve surprise crut voir s’imprimer une aura maussade devant elle. Assez obscure quelque part, elle était châtaine, yeux… indescriptibles. Hm… Lilith sentit comme un mauvais présage.
« ah ça y est. Je le savais c’est bon, je vais creuver c’est ça ? » elle ria. « Emporte tout. Rien ne vaut la peine d être laisse même au pire des dinosaures, ces bêtes doivent bien évoluer en mangeant des etres dégénérés comme moi, c’est la nature. »Elle trouva cependant tout de suite quelque chose à dire, habituée à faire la conversation, ce qui n’avait pas l’air d être le cas de l’interlocutrice, tant pis, au moins, ça lui faisait de la compagnie. Elle tourna cependant les yeux, comme si elle était légèrement impressionnée ou plutôt… qu’elle cherchait à se défendre d’un regard intrusif.
« perdue ? Je l’ignore. J’ai l’impression d être si seule depuis mon retour sur ces terres, je vagabonde quoi… » elle marqua une pose en s’apercevant que sa voix était rauque à elle aussi, décidément, elle avait été seule depuis bien trop longtemps.
Elle souria malicieusement. Ne cherchant pas à se détacher d’un certain auto misérabilisme, la louve aillant pour habitude de dramatiser tout sa vie comme on le ferait en regardant des films vintage noir et blanc en sentant la pluie sous la couverture.
« Il semblerait que ce ne soit pas moi que tu cherchais. Tout va bien ? »
Son ventre émit un grondement de nouveau
Elle commençait déjà à bouger, intenable, et décida d’avancer dans la brume.
« On peut continuer à chercher si tu veux. T’aurais pas à manger ? Les gens sont fous de nos jours, ils ne nourrissent même plus Lolita. » voilà qu’elle parlait à la troisième personne, tellement désincarnée de toutes ces marches inutiles. Cependant lo’ n’avait rien perdue de sa langue qui se délie à la moindre occasion. Elle regardait déjà dans ses accessoires qu’elle n’arrivait pas bien à définir si une graine vegan ou une connerie du genre du peuple nakhu lui aurait donné. Ça semblait fait pour chasser après tout. Elle hésita à lui demander si elle baisait dès le premier rendez vous, mais il semblerait que ce ne soit pas correct. Qu’est ce que qu’une chasseuse aller pouvoir faire d’une solitaire imbue d’elle même ? L’aider à se nourrir comme un vieil handicapé ? Ça arrangerait l’assistée qu’elle était, mais elle pouvait vivre sans manger pendant des jours, mettant au premier plan le besoin de beauté et les nécessités au second. Elle avait dit tout cela d’une traite, si ça ne stressait pas la silencieuse Disiz, this is it. This is me. Retournant à ses vieilles habitudes, la louve aspirait déjà les émotions et l’aura de la louve en l’espace de quelques secondes, se rendant elle même blasée. Mais toujours aussi affable, prête à converser, à bouger.

-Dysis-

Dysis reste entièrement, complètement silencieuse tout du long de la tirade de l’autre louve, dont les brumes semblait avoir impacté l’esprit. Ou bien était-ce la faim ? Le regard fixe descend le long du corps émacié, se cachant derrière une chevelure fournie. Elle ne devait pas avoir mangé depuis longtemps.

La chasseuse aurait peut-être du la laisser là. La nature voulait que ceux ne pouvant s’alimenter soit voués à mourir. Mais elles étaient louves, et les loups s’entr’aidaient - d’autant plus les nakhus. Qu’aurai dis sa mère, ou sa grand-mère, si elle avait laissé là une affamée perdue dans le cimetière ?

Alors, la louve lui fait un signe de tête avant de s’enfoncer de nouveau dans la brume. Le pas est léger et la tête basse, le regard silencieux, jusqu’à arriver plus proche de la mer, où un buisson de baies comestible se trouvait.

Elle le pointe de la tê. Elle n’était pas bavarde, Dysis. A part quand il s’agissait de chasse. En parlant de chasse …


Chasser pour quelqu’un ? C’était son role, et elle l’aimait bien, même si les proies de l’ile étaient assez rares.

Lilith continuait son brouhaha joviale tandis que Disiz s’éloignait déjà de l’ambiance étrange pour lui désignait quelque chose. Lilith regarda la louve qui restait silencieuse. Hm. Ça allait être dure de faire connaissance, mais… ah oui. Son ventre. Elle était famélique ces temps ci Lolita, pas belle à voir. Elle se demanda si c’était cela d ailleurs qui lui inspira pitié ? Faire pitié, ça ne la dérangeait pas à la rousse, elle avait l’habitude et puis elle n’était pas à ça prêt. Alors elle suivit disiz et se repu de baies, petits points comme ses propres phrases qui n’en finissait pas, brillantes comme autant de rubis, c’était un maigre butin, mais c’était déjà ça.
« Awwww merci, t’es adorable toi ! » elle se retourna vers disiz, se demandant qui elle était ? Et puis ce qu’elle faisait là?
« Tu es… chasseuse, un truc du genre ? Tu t’appelles comment ? Moi c’est Lilith. Je ne saurais expliquer le lien entre mon passé et mon présent… et tu t’en doutes, l’avenir est incertain. »
La bavarde montra alors sa dégaine toute amaigrie, elle qui venait d’en prendre conscience maintenant que disiz avait privilégié sa nourriture à la discussion.
Elle se colla un peu plus à elle, c’était en vue de paraître aimable bien que la louve ne prêtait pas à l’amabilité, elle lui avait offert un repas. La succube n’avait rien perdue de ses charmes, ni de son côté bout en train, malgré les jours sombres qui précèdent la venue de la châtaine. Lilith n’était pas une louve d’action, c’est pourquoi elle s’intéressait autant à sa personne, mais elle se demanda un bref instant si elle était… un ange gardien ? Un truc comme ça, pour l’avoir sauver. Elle avait un grand sourire en sérigraphie, laissant les gencives apparentes. Tout en essayant de temps en temps de chasser le brouillard pour y voir quelque chose, un squelette ambulant qui semblait pas du tout en phase avec l’environnement en somme.

-Dysis-

Avec une grimace qu’elle ne cherche pas à cacher, Dysis s’écarte de la louve aux longs cheveux qui la collait. Elle n’était pas tactile, pas bavarde non plus, mais pas assez mauvaise pour laisser une solitaire famélique mourir sur les terres de leur clan, perdue dans la brume. Elle s’écarte de quelques pas, sauvage, dardant un regard blasé sur l’autre louve. Les questions pleuve – Elle se sentait peut-être seule, cette Lillith.

Elle déglutit, fendant la brume de ses yeux perçants. Personne à l’horizon. Alors, la solitaire était seule, et malgrés sa propension à toucher Dysis, cette dernière ne pouvait pas la laisser vadrouiller comme ça. Elle savait quoi faire, n’en avait juste pas envie. Tout juste alors que les murmures lui avaient sussurré une piste …

Les yeux se posent de nouveau sur la louve. Ils étaient un clan d’accueil avant tout, de réfugiés du Nord, et avaient un devoir d’aide aux ames errantes. Dysis, malgré son air sauvage et agacé, était respectueuses de ces valeurs. Et puis, elle savait que beaucoup chez eux étaient bien plus à même de faire la conversation avec cette louve qui ne savait pas chasser.

Lilith posa sa tête sur le côté. Pourquoi tout le monde s’était toujours acharné à la rejeter ? Elle n’était pas un calimero, devait elle allumer le calumet du diable pour fait partie de la bande ? D’ailleurs c’est ça ce truc rose qui pend non ? Lilith n’avait jamais vraiment eu de pouvoir, même si réapparaître comme un double solitaire était en sois, une forme de pouvoir que lui avait transmis les nakhus d’ailleurs.
« Oh ce serait super oui ! » elle l’observe droit dans les yeux cette fois ci, sa timidité la rendant, Lilith, décomplexée. Elle était belle cette Disis, chasseuse, mais Lilith tenait à sa liberté paradoxalement bien qu’elle fut incapable de survivre seule. Aurait elle donc besoin d’un… clan ? Un groupe d’amis ? Elle qui dérangeait sans cesse par son côté justement tactile qui venait de dégoûter sa vis à vis. Peut être que ça lui ferait du bien, à Lolita, de parler avec des gens. Elle était faite pour la vie sociale après tout, ce petit papillon nocturne.
« Il y a des gens là bas ? »

-Dysis-

Dysis reste silencieuse. Finalement, l'autre avait l'air gentille. Perdue, faible, mais gentille. Elle lève le menton en une mimique d'acceptation. Puis, prend encore quelques baies pour le voyage, et repart. Il faudrait des forces pour traverser l'eau. Dysis espérait que Lillith pourrait y arriver. Elle n'avait pas vraiment envie de la trainer. Enfin, si elle était arrivée ici, c'est qu'elle savait nager. Elle marche lentement, tête basse, pénétrant la brume en se repérant aux sons. Ses yeux perçent le silence - elle observe. Sa voix est toujours rare. Elle préfère hocher la tête à la question.


Ils étaient un grand clan. Elle pourrait s'y sentir chez elle, si elle le voulait. Ou bien repartir. La louve continue, la guidant jusqu'à la berge qu'ils devraient traverser. Elle fait la conversation, se force, un peu. Sa maman avait dit qu'elle devait se faire des amis. Dysis ne voyait pas vraiment pourquoi. Sa voix est rèche.

Lolita en commençant à marcher regardait du coin de l’œil la louve maussade, peut être que quitter le cimetière fera changer son humeur ? Comme si la gothique devenait une princesse ? Lolita se demandait si les gens étaient tous plus adorables les uns que les autres chez les nakhus, elle n’avait que le souvenir d’un charme qu’elle opérait à une époque, sans savoir que c’était du à son pouvoir ou à la déesse de l’amour, c’est ainsi qu’elle la voyait. Mais adorable? N’est ce pas un mot un peu… infantilisant ? Mielleux ? Lolita fit une grimace rien qu’à cette pensée, pourtant la petite louve n’avait rien contre le fait d être qualifiée ainsi. Mais c’était pour plaire. Rien d’autre. Elle ne se considérait pas comme adorable, elle n’était pas méchante loin de là, mais elle savait que le glow rose donnait bien plus de qualité que simplement la joliesse, le charme au sens premier du terme. Lolita était belle, sans rien derrière, c’était une carapace peut être, c’est ce qui la rendait peste… et si la beauté était un vice ? La louve étant peut être semblables à ces congeneres, peut être qu’ils n’étaient que des images eux aussi. Des images sur lesquels elle aimerait mettre un like si seulement elle était pas aussi paumer dans la nature. Bon. On verra bien. Elle préféra poser la question quand même. A mesure que le temps s’éclaircissait, l’émotion de Lolita se faisait de plus en plus cajoleuse, avec l’envie de l’été peut être. D’un joli soleil. Mais pas de sécheresse par pitié. La louve voulait des amis ? Tiens tiens. Enfin, elle aimait tout le monde, c’était le principe, et ce qui l’a rendait aussi inquiétante.
« Qui sont ils, ces nakhus, dis moi ma belle ? » elle avait employé l’appellation cucul en suivant le fil de ses réflexions, un peu comme pour tester les limites.
Elle espérait ne pas tomber sur le dragon une fois arrivée la bas, le dragon était ce que Elon Musk était à Twitter ou Éric Zemmour aux gays, elle se chierait dessus comme un paon qu’on déplume. Aimant à les détester. D’ailleurs les nakhus n’étaient ils pas une bande de théâtreux de haut niveau? Peut être que le dragon allait anéantir les terres et qu’elle finirait par tomber d’un amour platonique pour le professeur de la bibliothèque, qui changerait d’avis à son sujet, et verrait sa grandeur dans sa petitesse, croc blanc qu’elle l’appelait. Elle sourit à cette pensée.
Puis elle réponds à la question : « je… » elle hésite. Rien que d’y penser elle avait comme une barre qui lui traversait le cerveau et l’envie de pisser, mais bon, elle n’était pas du genre à cacher quoi que ce soit, et même, intérieurement, elle voulait découvrir qui elle était. Peut être qu’en parler l’aiderait ? Bof. Faut pas compter là dessus. Mais au point où elle en est.
« J’ai oublié. J’ai le souvenir de… d’un… » elle ne sait pas trop comment l’exprimer, alors elle fait son habituel sourire sarcastique et elle sort sa griffe en lui faisant une pichenette, douce. « D’un trauma quoi… »

-Dysis-

Dysis reste fidèle à elle-même, silencieuse et revêche. Elle guide la solitaire à travers la brume en répondant à ses questions. Elle ne connaissait pas les nakhus. C’était étrange. Mais pas si inhabituel, à vrai dire. Beaucoup se perdaient, ici. L’odeur de leur clan était assez faible. L’ile attirait parfois aussi. Elle répond :


Un silence.


Car elle ne pourrait pas la laisser vaquer dans la nature. Si Dysis était asociable, elle connaissait ses devoirs en tant que nakhus. Guider les perdus jusqu’à leur lumière. ENfin en théorie. Aux abords de l’eau, la brume se sépare. Dysis entend les clapotements. Sent les traces des proies venues boire, des loups venus traverser. Elle pose sa truffe au sol. Retrouve la plage où la traversée était la plus facile. La mer était calme. Tout irait bien.

Elle se redresse pour fixer l’autre de ses yeux barrés de croix. Ne sait pas quoi dire. Une amnésique. Ceci expliquait surement beaucoup. FInalement, elle hoche la tête. Elle devrait dire quelque chose, peut-être.

Elle se tourne vers l’eau avant de la désigner.


Une question en suspens dans son regard se tend vers la solitaire. Etait-elle prête ?

Lolita suivait à l’odeur du peu d’instinct qu’elle avait Disis, les yeux plissés, guidée par la belle louve à natte. La brume la faisait se sentir encore plus flottante dans son corps, pas que Lolita était mystique, mais elle n’était pas non plus corporelle. Elle n’était pas grand chose cette petite renarde, peut être bien très cognitive. Elle aurait d’ailleurs était bien incapable de se retrouver parmis les sentiers qu’elle avait traversait à l’allé. S’étant contentée de s’affaler comme une crêpe sur le sol, mais elle gardait un sourire figé et un air bégayé, bêchât le sol de sa truffe pour faire genre je suis débrouillarde. On se sentait un peu mieux en quittant le cimetière, bien que Lilith devait avouer que c’est là que Disis était apparue et qu’elle se fondait merveilleusement à l’ambiance neo romantique. On se croirait dans un tableau allemand. Bref. On voyait pas grand chose mais c’était bien heureux de quitter cet endroit. La louve avait envie de se mettre bien au chaud dans une tanière, elle squatterait leur clan sans le moindre scrupule mais comptait sur sa joliesse et son charme pour être appréciée bien que cela faisait des mois qu’elle n’avait pas communiquer ni fait la cour, seule capacité de la nymphette.
Disis déclara prêt de la rive qu’il fallait traverser et que peut être on pourrait l’aider ? Bon. Lolita regarda la louve dans les yeux de nouveau, elle avait des croix un peu comme des tatouages ou des cicatrices, dur à dire vu le rapide coup d’œil qu’elle coulait sur elle. La louve répondit un « okkk! » jovial avant de sauter dans l’eau en retenant sa respiration, sa jupe à froufrou fit effet parachute au contact de la surface et la renarde gonflait les joues au cas où elle se retrouverait sous l’eau, mais rien, à part un air debile, elle nageait aussi bien a l’allé qu’au retour, c’était à se demander quelle autre capacité elle avait avant de disparaître et… réapparaître.
Elle faisait la conversation de nouveau en parlant tant bien que mal malgré la nage qui demandait un certains effort. En regardant le glowstick de Disis il lui semblait avoir déjà vu une telle luminescence.
« Ça m’étonnerait pas que j’eus un pouvoir un jour. Bizarre quand même de venir sur ses terres sans passé, sans histoire, sans rien d’autre qu’un physique avantageux ahahhha glouglou. Peut être que quand j’étais petite j’avais un ventre bedonnant et un nez de cochon et qu’on m’a laissé pour morte. Mais j’ai du mal à le croire. »
Arrivées de l’autre côté elle déclara « ah bah on y voit plus clair. » elle souria a Disis, la voyant beaucoup plus distinctement. Elle avait tout un attirail de chasseuse, définitivement, mais Lolita commençait à se demander si elle l’emmerdait pas un peu avec toute sa verve et son côté… légèrement imposant. Elle marchait en la regardant de temps en temps, surveillant qu’elle ne se carapate pas à l’autre bout d’un coup d’un seul, la laissant planter là comme une debile.
(On continue le sujet chez les nakhus?)

-Dysis-

Elle avait l'air de bonne humeur. C'était étrange. Enfin. Elle la dépasse, et Dysis constate une fois encore les cotes saillante. La malnutrition. Pourtant, la louve avait de l'énergie. Elle se jette à l'eau, et Dysis grimace en voyant ses habits se tremper. Elle allait prendre froid. Il faudrait faire un feu, en rentrant. Elle s'enfonce dans la mer à sa suite, battant des pattes. Elle avance jusqu'à la rive, surveillant Lolita pour éviter une noyade. Ce serait bête. Très bête.

La phrase de la louve lui fait bouger une oreille. Elle connaissait l'existence de pouvoirs, mais pas des nakhus. Avait des soucis de mémoire. Ne savait pas d'où elle venait. Il lui était arrivé quelque chose, c'était à présent une certitude. Pourtant, elle n'avait pas l'air blessée, seulement à l'Ouest. La frisée décide d'attendre de voir, alors. Et d'un pas lent, la guide jusque les loups du Nord.

(j'ouvre ça au Dédale !)