Une vie rendue à l'Océan [Melissandre]

-Edessa-

Sa grossesse n'avait pas été de tout repos, et la pirate avait fini par s'inquiéter. Son ventre ne s'était pas arrondi, ses francls restaient maigres et elle avait fini par douter de la présence de petites vies en son sein. Elle était alors allé voir Nael, en qui elle avait confiance, qui lui avait confirmé qu'elle était toujours pleine, mais ne portait à priori qu'un unique petit. Elle en avait profité pour lui demander des remèdes contre sa nausée, qui ne passait pas.

Comme si son enfant l'empoisonnait.

Pourtant, elle l'aimait déjà, son petit pirate, et avait passé tant de soirées à préparer son arrivée que lorsqu'elle sentir commencer son travail, elle s'en vit heureuse. Enfin, ses nausées allaient s'arrêter. Enfin, elle allait le, ou la recontrer.

Elle s'était installée dans son nid décoré de mille ornements, avait prévenu sa fille et Chimaera, et s'était attelé à la tache de créer la vie. Le travail ne fut pas si long, mais intense, et la présence non loin de l'Océan fut ce qui lui donna assez de force pour donner naissance à sa fille. La pirate l'avai ramenée contre elle, petit corps chaud et humide, qu'elle avait léché pendant de longues minutes. Pourtqnt, quelque chose n'allait pas. L'enfant ne respirait pas.

Edessa n'avait pas abandonné. L'instinct maternel la poussait à continuer ses stimulations, encore et encore et encore, jusqu'à ce qu'elle ne doive se rendre à l'évidence. Son enfant était mort. Son corps, rongé de noir, parsemé de petites renflements osseux, était déformé sans qu'elle ne sache pourquoi. Le sort avait choisi de lui donner un enfant, puis de le reprendre aussitot.

Tête baissée, la louve avait pleuré sans même s'en rendre compte.
Elle avait crié, longtemps après les cris de l'enfantement.
Elle avait hurlé sa peine, avait embrassé son bébé, avait supplié la mer de le lui rendre.

Mais après des heures peut-être, avait accepté de se relever. Le museau sortant de la tanière, le regard rougis par les larmes, elle appelle sa grande fille, d'une voix douce.


Il fallait qu'elle la voit. Qu'elle voit combien elle était belle, qu'elle voit pourquoi est-ce qu'Edessa allait devoir faire ce qu'elle allait faire.
Sinon, elle ne comprendrait pas.
Que l'Océan donnait, mais que l'Océan reprenait aussi.

Elle entre avant de s'installer, avec mille douceur, autour du corps encore chaud de l'enfant. Son regard la couve d'une tendresse infinie, et d'une tristesse horrible. Ses pattes tremblent, sa lèvre aussi.


Et ce faisant, laisse ses larmes couleur de nouveau, aussi salée que l'Océan.

MÉLISSANDRE

Depuis quelque temps, Mélissandre passait de moins en moins de temps à la tanière. Voir maman s'affairer ainsi pour l'arriver du petit l'oppressait. Mais elle ne voulait pas non plus blesser la louve alors elle avait seulement pris un peu ses distances. Laissant Edessa à son bonheur tout en continuant à veiller sur elle en s'occupant de rapporter à manger, des huitres ou du poissons. Elle était inquiète un peu aussi. Ce petit la rendait malade, elle le voyait bien. Était-ce normale que tout ceci soit aussi difficile et éprouvant à supporter ? Ça ne donnait vraiment pas envie d'expérimenter la même chose.

Puis le moment était venue et Méli avait laissé sa mère en paix. De toute manière elle n'avait pas la moindre envie d'assister à tout ça. Mais elle était resté dans les parage, faisant les cents pas, stressé. Assez pour entendre les grondement de douleur et les cris. Savoir ainsi sa mère en souffrance lui brisait le coeur. C'était tellement long. Était-ce normale ? Elle avait déjà hésité plusieurs fois à aller voir inquiète, sourcils froncé et oreilles baissées, le coeur battant. Partagé entre crainte et peut-être quand même une petit forme d'impatience ? Elle n'en était pas sur. Tout ceci l'angoissait bien trop. Pour l'avenir de leur famille. Ou serait sa place dorénavant ?
Le sable était maintenant marqué par ses passages répété et ses pattes presque douloureuse. Il fallait qu'elle laisse de l'espace à sa mère, qu'elle attende qu'elle sollicite sa présence. Car elle savait qu'elle le ferrait, quand le moment serait venue. Mais l'attente était interminable.

Et quand finalement le visage de la louve était sortit de la tanière pour l'appeler, Méli l'avait rejoint avec précipitation pour découvrir ses yeux rougit. Avait-elle pleuré ? Pourquoi !? Son corps se mit à battre plus vite dans sa poitrine alors que les pattes tremblante elle pénétrait dans leur chez elles. La louve retourne sur sa couche et s'y installe avec toute les précautions. Contre elle, le petit. Mélissandre approche, hésitante, pour mieux le voir. Et la surprise se lit sur son visage lorsqu'elle le découvre, difforme , noirci comme brûlé. Que lui était-il arrivé ? C'était terrifiant. Comment ce pouvait-il que ce soit là un enfant d'Edessa ?

Les larmes se mettait à couleur sur ses joues, silencieuse, sans quelle ne sache pourquoi. Elle pouvait sentir la détresse de sa mère, son immense amour et son immense tristesse lorsqu'elle lui annonça que le petit n'avait pas survécu; c'était horrible à voir, plus encore que le corps sans vie de l'enfant.
Avec précaution Méli s'approcha un peu plus, assez pour toucher délicatement le petit de bout de la truffe. Elle n'avait encore jamais vu de loup mort. C'était tellement étrange, comme si ce n'était pas vraiment un loups. Déjà la chaleur d'Edessa le quittait. Elle recule soudain de quelques pas, réalisant. Elle était vraiment morte, cette petite louve qui aurait pu être sa soeur. Celle pour qui maman avait tant souffert, celle qu'elle avait tant attendu, avec tellement de hâte et d'amour que peut-être Mélissandre aussi c'était mise à l'attendre. Et elle était là, vide de toute vie. Si mélissandre avait pu avoir peur de sa futur présence, peur qu'elle lui vole une partie de sa mère, ici face au corps inerte elle ne ressentait qu'un profond chagrin. Amplifié par la douleur d'Edessa qui ne pouvait retenir ses larmes.

Mélissandre était incapable de dire quoi que ce soit, la gorge noué et les pattes tremblant elle vint doucement s'allonger dans le dos de sa mère, glissant sa tête sous son cou et ferma les yeux, espérant que sa permettrait de tarir un peu ses larmes.

-Edessa-

Le silence emplit la tanière, et la mère ressent sans mal la douleur de sa fille adoptive. L'adolescente s'approche, et Edessa ne dit rien, ouvrant ses yeux mouillés en retenant sa respiration pour ne pas hoqueter. Ce moment était le leur, le seul, peut-être, entre son enfant et sa soeur. Cette image insupportable de tendresse, elle décide de la graver dans son esprit au fer blanc, alors pourtant qu'y penser était tout simplement insupportable. Elle s'enroule autour de son bébé, profite de la présence réconfortante de sa grande fille pour pleurer, encore. Les larmes ne cesseront jamais, il lui semble.

Et quand elle sent la chaleur de l'enfant la quitter avec lenteur, elle réalise que déjà, leur temps est terminé. C'est une nouvelle déchirure que de s'imaginer devoir se séparer d'elle, que de se dire que jamais elle ne jouera avec sa grande soeur, jamais elle ne connaitra ni le soleil, ni l'Océan, ni-

La douleur immense reflue, après ce qui lui semble être des heures. Soudain, la tristesse la quitte ou bien, prend une autre forme. Et c'est plus neutre, échevelée et joues creusées de larmes qu'Edessa se perd. Si sa fille ne grandira jamais, elle connaitrait l'Océan - car celui qui lui avait insufflé vie la reprendrait. Doucement, elle bouge et tourne la tête vers sa grande fille, lui lèche le front avec tendresse. Sa voix est rauque, ses yeux plus déterminés.


Elle avait quelque chose de difficile à lui demander.

MÉLISSANDRE

Voir et entendre sa mère ainsi pleurer déchirait le coeur de la petite louve. Elle ressentait toute sa peine tout son chagrin et ne savait pas comment faire pour l'aider à ce sentir mieux. Peut-être d'ailleurs n'y avait-il rien à faire, peut-être était-ce juste une marrée qu'il fallait laisser passer sur la grève effaçant toutes traces pour ensuite laisser une surface vierge, prête à être reconstruite. Mélissandre laissait les larmes couler sur ses joue en silence elle ne voulait pas ajouter à la peine d'Edessa. c'est d'ailleurs pour ça qu'elle c'était couché derrière elle, masquant son propre chagrin et la peu qu'elle ressentait quand à ce qui allait se passer après ça. Peut-être Edessa resterait triste comme ça pour toujours. C'est la première fois qu'elle comprenait à quel point l'amour de sa mère pouvait être grand et à quel point il pouvait faire souffrir si l'on y prenait pas garde. Combien de fois l'avait-elle blessé avec ses incertitude face à la naissance d'autres petits ? Comme la louve devait être triste de ne pas la voir partager ce bonheur avec elle... Alors cette fois elle n'allait pas s'éclipser, elle partagerait sa peine et la soutiendrait du mieux qu'elle peut.
Elles restèrent ainsi collé l'une contre l'autre pendant de longue, très longue minutes. Et petit à petit l'agitation d'Edessa se calme pour laisser place à une neutralité presque effrayante.

À la demande Mélissandre resta interdite quelques secondes. Elle ne voulait pas partir, elle ne voulait pas la laisser seule. Mais elle ignorait quoi faire, elle se sentait impuissante dans cette situation. Peut-être tonton Nazel lui saurait-il trouver les mots juste ? Aider maman à se sentir mieux ?
Alors après avoir serré très fort sa maman contre elle, elle se leva un peu tremblante. Elle posa un regard à la fois doux et anxieux sur la louve et répondit la voix cassé:

-Ok...Je reviens vite !

Elle essuya ses larmes d'un revers de patte et s'élança à grande foulé, traversant le camp comme un boulet de canon jusqu'à la tanière de son oncle. Ses larmes s'envolaient dans le vent brouillant sa vision. Elle n'avait plus de retenue elle laissa s'exprimer sa peur et son chagrin les dents serré. Elle aurait presque pu hurler.
Lorsqu'elle arriva chez Nazel, elle freina des quatre pattes, glissant sur la pierres lisse alors que sa respiration essoufflé se mêlait à ses hoquets de sanglots. Pendant quelque seconde elle ne parvenait pas à parler, dans tous ses état. Et finalement elle parvint à articuler la voix écorchée et douloureuse, criant à moitié entre deux sanglots:

-Tonton Nazelll, ma..maman m'a demandé de venir te chercher ... Il est arrivé un truc horrible...

Sa gorge se serra alors qu'elle était prise de hoquet incontrôlable les pattes tremblante. Si ça se trouve son oncle n'était même pas là.

Pour certaines - une en particulier. Le grand jour approchait.
Il y a de ça deux jours, Nael avait rendu visite à Edessa afin de lui laisser quelques herbes et médicaments pour rendre sa tâche moins ardus.
Lui avait du travail avec la formation de Ann, mais il avait fait comprendre à la seconde que -au besoin- il resterait sur morne -oeil et qu'il ne fallait pas qu'elle hésite à dire à Mélissandre de venir le chercher si jamais elle avait besoin de lui.

Le temps passa. Et un beau soir - sans surprise- une silhouette blanche et noire se trouva à l'entrée de sa tanière. Ses vibrisses sentirent un pas hésitant et lorsqu'il tourna la tête vers la silhouette de l'adolescente, il sentit son coeur se serrer et ses muscles se crisper d'un coup.
Quelque chose n'allait pas

-Tonton Nazelll, ma..maman m'a demandé de venir te chercher ... Il est arrivé un truc horrible...

L'hybride resta interdit quelques secondes, le temps que l'information monte à son cerveau.
Merde..
D'un mouvement de patte, il poussa son grimmoire et abbandona sa tâche pour venir s'approcher de la petite -plus si petite- Perle.
Il vint doucement l'etraindre -sans un mot autre que son expression désolé-
Il songeait, reflechissait à ce qui avait pu mal se passer..Poutant, tout s'était bien passé..alors pourquoi..

-"Je zuis dézolé Méli.."

Désolé que tu ai du voir cet apect là de la nature -sauvage, injuste et cruel.
Après quelques seconde -le temps qu'il fallait pour l'adolescente calme -au moins un peu- ses sanglots, Nael se decolla, ajoutant

"-Allons voir ta mère.."

Dans sa tanière, il alla chercher sa sacoche de médécin, l'accrochant à son dos avant de suivre l'adolescente jusqu'à la tanière d'Edessa. Il entra d'un pas lent mais sur, grimaçant quelques seconde à la forte odeur du sang et celle propre à une naissance douloureuse.
Son regard doucement s'orienta en direction du petit corps immobile puis de son amie qui se tenait là, l'expression fatigué et les joues creusé par les larmes.
Nael attendit son feu vert avant de s'approcher et analyser le petit corps les oreilles en arrières.

"Edessa.."

Il regarda la petite "brûlé" et difforme avec des sortes de malformations -cornes à la place des yeux-
Jamais dans la nature auparavant il avait vu celà. Si son esprit scientifique avait été plus fort, il aurait aimé l'emporté pour l'analyser et comprendre.
Sauf qu'il s'agissait ici de la fille d'edessa, le bébé mort née de son amie. Une reader qui n'avait pas eut la chance de les connaitre.

-"Dit moi ze que je peux faire pour toi..

est ce que tu as mal ? j'ai des plantes pour la douleurs..Ou d'autres pour l'anxiété Il tourna le museau une nouvelle fois vers le louveteau

-"Ou pour elle.."

-Edessa-

Un long silence s'ensuit, bercé par l'unique respiration de la tanière. Sa fille est partie, sa grande fille, alors qu'Edessa reste avec celle qui n'avait pas eu la chance de survivre. Son coeur est tarit de larmes, et seul son visage déformé témoigne de sa douleur, terrible et glacée. Elle attend, encore, profite de ces moments avec elle, la caresse. Observe ses coussinets, ses os qui effleuraient sa peau, et au bout de quelques minutes, se décide à lui donner son nom.

Acanthe.

Lorsque Nael et Melissandre reviennent, elle se sent un peu plus paisible. Cette fille qu'on lui avait retirée à peine née était la sienne, le sera toujours ; Et si elle voulait passer encore des heures, des jours, une vie avec elle - et cette pensée lui fend le coeur, le martèle, le met en pièce- au moins, elle se promet de la faire vivre dans son coeur, à jamais.


Ses yeux se ferment. La douleur est forte, si forte qu'elle croit chavirer à l'diée de devoir quitter Acanthe, de devoir la laisser repartir dans l'Océan, elle qui était si petite. Un soubresaut agite son corps, mais ses yeux d'ambres se rouvrent, tristes. Elle aurait du courage, comme chaque fois que le sort lui avait offert une épreuve. Et dans son coeur, elle savait que sa fille aurait une place privilégiée dans l'endroit où allaient les pirates qui étaient morts dans l'honneur.


La gorge se noue, le regard se mouille.


Elle renifle, s'arrête. Les yeux se font un peu plus durs, car elle devait être courageuse, maintenant. Pour Melissandre, et pour Acanthe.

Nael ...

Il y a de la douleur dans sa voix. Sur son visage, il voit pour la première fois une expression qu'il ne saurait decrire. C'était compliqué d'imaginer le visage d'une mère qui venait de perdre son enfant. Nael ne l'oublierait pas.
Il reste alors près des deux louves, reste calme et écoute.

J'aimerai que tu la rendes à l'Océan. Elle s'appelle Acanthe. Est-ce que tu pourrais ... Guider son ame, vers le repos ?


Le raeder reste quelques secondes interdit. Il n'était pas encore vraiment maître des rituels mais..

"-Je peux"

Melissandre était un peu comme une fille qu'il n'avait jamais eut. Edessa quand à elle était une de ses amie les plus proche. Les lien influait sur la magie et dans cette situation pour une fois, il se sentait plus à sa place que n'aurait pu l'être Ann.
Le museau vient alors se poser sur le front d'Edessa d'un geste doux.
Elle n'était et ne serait jamais seule.
Il laisse passer quelques secondes puis murmure:

"-A la lueur de la lune, les ezprits des marins qui demeure dans les flots. Ze peux les invoquer, si tu le zouhaites..

Ils seraient guide de l'âme d'Acanthe et il esperait qu'il pourrait la guider au coeur de l'océan.Nael vient légèrement s'ecarter et tourne le museau vers l'enfant difforme. D'une délicatesse infini, il vient toucher son museau

-Est ze que tu veux l'accompagner ? Pour ze dernier voyaze ?

Il n'y avait pas de bonne ou de mauvaise réponse. Tout le monde avait sa façon de vivre un deuil. Même si la question s'adressait plus à Edessa. melissandre était elle aussi, libre de venir ou non.

-Edessa-

La Seconde réprime un sanglot qui vient l’agiter entière, alors que le contact avec Nael l’ancre dans une réalité dont elle aimerait s’échapper à tout prix. Ses pattes se serrent avec tendresse, instinctives et protectrices, atour du corps de sa si belle enfant. L’esprit se durcit, alors que le corps faiblit sous le poids de ce qui restait à faire.

Lui rendre une liberté qu’elle n’avait jamais pu gouter.

Les pattes tremblent, mais la frisée se redresse. Autour d’elle, elle sent la chaleur de sa grande fille et de cet ami, qui, plutot que de réconforter ce qu’on ne pouvait calmer, lui donne plus de force pour ne pas flancher. Sa tête se hoche à la première proposition –celle d’invoquer ces esprits qui guideraient son ame vers l’Océan- et le museau vient embrasser l’enfant une dernière fois.


La voix est plus ferme, cette fois. Le choix de la mère était fait. Pénétrer dans l’eau avec sa jeune fille voulait dire ne plus en sortir, elle pouvait le sentir dans ses os et dans son coeur. Alors, elle ferait le choix des vivants ; Car beaucoup ici avaient encore besoin d’elle.

Son regard couve de tendresse le corps inanimé, et après un dernier contact sur cette fille qui était si froide déjò, elle la confie ò Nael. Un regard adressé au loup abyssal, profond d’une confiance que peut-être, elle n’avait jamais éprouvé de manière si profonde en cet instant, brouillé de larmes et déformé de volonté. Puis un dernier murmure pour cette fille perdue si tot.


Et d’un geste, s’arrache au contact avec son enfant, fermant les yeux pour endurer la douleur qui lui hurlait son corps à lui tordre le coeur.

Nael cligne des yeux avec lenteur quand il voit Edessa fondre en un sanglot désespéré. Il reste figé alors que pour la première fois, il voit ce piller inébranlable qu'était l'ancienne solitaire se fissurer.

“Non”

Son cœur se serre - Mais il tient bon.
Car c'était son rôle en tant que maître des rituels - d'être une boussole quand les autre raeders étaient désorientés. Aujourd'hui marquerait la première fois où il embrasserait ce rôle.
Et l'enterrement d'une petite mousse qui n'avait pas eut la chance de pouvoir connaitre la chaleur.
Le regard se porte lentement vers l'enfant quand la dernière embrassade est faite. Quand Edessa se force à briser l'étreinte avec le petit corps.

“Au revoir, Acanthe. Je t’aime.”

D'un mouvement lent, il vient offrir à son tour un caresse à la louvette avant de la soulever par la peau du coup et de l'emmener avec lui. Un dernier regard est offert à Perle. Il est désolé. Aujourd'hui, elle devrait faire un choix compliqué qui ne dépendrait que d'elle.
Accompagner sa jeune sœur dans son dernier voyage ou rester avec sa mère brisé. Lui n'avait pas son mot à dire qu'importe la décision qu'elle prendrait.
Il va alors dans sa tanière et récupère des ingrédients qu'il sélectionne avec soin. De quoi à offrir à Acanthe un enterrement digne d'un marin.

Le petit corps froid, il vient l'arranger dans un cercueil minuscule en forme de barque. D'un bout de tissu noir, il lui confectionne un bandeau -afin qu'elle n'oublie jamais la famille qu'il l'aime-.
Entre ses pattes minuscule, il place une pièce d'or -afin qu'elle trouve des trésors dans l'autre monde-
Ce n'est que lorsque la lune se retrouve haute dans le ciel que Nael l'accompagne sur la plage - transporté avec douceur comme si il s'agissait de sa propre fille endormie.
Il soupire doucement, la respiration un peu lourde lorsqu'il ferme les yeux pour finalement invoquer les esprits.
Une bougie est allumé, flamme vacillante dans le noir.
Il berce Acanthe - lui adresse une prière dans son esprit -essaie de la rassurer. Il lui raconte l'histoire des marins- ceux qui trouvent leur place au coté des esprit de l'océan. Il lui parle du poisson lanterne géant, de la nuée de méduse qui nage à l'unisson et de paquot.
Ce qui compte n'est pas où on va petite mousse. C'est que tu te souvienne, qu'au fond de toi - peut importe où tu te trouves, tu ne seras jamais seule.
Les heures passe et la bougie finit par s'éteindre. Il rouvre les yeux et se sépare à contre coeur de la barque qu'il vient laisser offrir à l'océan.
Maintenant c'était à elle de trouver son chemin.
Sa gorge se serre mais il recule - sans pour autant détourner le regard.

Adieu Acanthe.