-Blizzard-
Liza avait mené une vie plutot tranquille. Du moins, c’était ce qu’elle aurait dit, si on lui avait demandé. Cuisine et dessin, visite de ses amis et de sa famille, récolte de plante pour aider les sortceliers et observation des étoiles, elle avait une vie bien remplie et agréable. Ses nuits étaient agitées de rêves prenants, amusants et d’aventures en tout genre, reflétant son insouciance des jours.
Evidemment, elle avait fait des mauvaises rencontres, avant. La dernière avait été celle de la louve-cauchemar, qui avait essayé de lui voler son glowstick. Pour la première fois, Liza ne s’était pas laissée faire. Pour la première fois, elle avait trouvé quelque chose qui importait plus que faire plaisir aux autres. Cette petite lumière accrochée à son collier, qui n’était pas qu’un objet, pas qu’un pouvoir, non plus.
C’était une place.
C’était un role.
Celui d’aider.
Liza avait mis du temps à comprendre. Non, elle avait mis du temps à réaliser qu’elle avait toujours compris. Elle n’avait pas oublié les paroles de la déesse. Elle n’avait pas oublié les deux questions, écrites en gros sur les premières pages de son carnet. Celles qu’elle avait posé à beaucoup, dans le clan et au dehors.
Qu’attendaient-ils des autres ?
Quelle avait été une de leur plus grande erreur ?
Elle ne se souvenait pas vraiment de l’ordre, mais avait noté chacune des rencontres qui l’avait fait Réfléchir à la question de la déesse. Il y avait eu son papa, qui lui avait parlé de liberté, et lui avait raconté une longue histoire concernant le Manoir, celui qui avait mangé son frère. Il y avait eu maman –juste en dessous, dans le carnet- qui lui avait parlé d’amour et avait chanté une chanson.
Liza n’avait pas tout le temps posé les bonnes questions. Mais elle avait obtenu des réponses, et trouvé sa voie.
Il y avait eu son ami Ottar, qui était si silencieux. Lui n’avait pas trop aimé les questions, lui montrant que le plus important n’était pas de trop réfléchir, mais de profiter. Pour Liza, ce qu’il attendait des autres était simplement d’être là, avec lui. Dans le moment.
Alors, elle avait été là. Et ils avaient joué !
Il y avait eu Dame Kerguelen, aussi. Liza ne lui avait pas posé les questions et pourtant, elle avait perçu des réponses auprès de la Corneille. Un portrait, entouré de violet, était encadré dans son carnet.
Liza aussi voulait chasser les ombres du coeur des autres.
Elle savait ce qu’elle voulait devenir, ne restait plus que doucement trouver sa place, parmi tout les autres.
Il y avait eu, peut-être dans le désordre, son amimosa, qui lui avait offert son chapeau sans qu’elle ne lui ai demandé.
Séléné lui avait dit que les souvenirs lui manquaient, car ils pouvaient faire mal.
Liza aimerait l’aider à trouver ce que ce chardon signifiait, en échange du chapeau qu’elle portait souvent.
Et puis, la louve au pelage de ciel, qui lui avait appris à rêver. Liza n’avait rien donné, seulement reçu. Tout n’était pas que transaction, et avec elle, l’amour se dédoublait comme avec ses parents.
Elle avait une place, celle de l’élève.
Elle attendait des leçons.
Nyméria, ensuite, lui avait appris à poser des questions. Elle qui se faisait beaucoup d’amis, avait appris à connaitre leurs préférences. Avec elle, c’était le thé, les fleurs, la musique. Apprendre à faire des madeleines, c’était mieux que juste en manger seule.
Liza avait appris à partager, ensemble, au lieu de donner en s’oubliant.
Et puis, elle avait confromté ses cauchemars.
La louve verte, rouge- qui désormais portait un nom, Susie.
Elle cherchait la rédemption, et Liza ne lui avait pas offert.
Elle attendait des éfforts.
Car ce qu’on lui avait pris n’avait pas de prix. Sa mémoire, sa concentration, sa maturité. Toujours, on la considérait comme enfant alors qu’elle n’en était pas une.
Peut-être qu’elle devrait attendre de la confiance, des autres. Car elle devenait quelqu’un, n’était plus seulement l’enfant fragile et perdue.
Elle était Blizzard, on l’appelait Liza. Un jour, elle espère, elle pardonnerait à Susie ; Mais pour le moment, elle attendait des excuses.
Et enfin …
La louve-cauchemar.
Elle qui voulait manger sa lumière, elle qui voulait mort et chaos. Elle qui lui avait montré ses rêves sans pudeurs, chauchemars pour Liza.
Sa première ennemie.
Celle à qui la rédemption serait refusée.
Celle qui lui avait fait comprendre que tout le monde ne pouvait être sauvé.
Il y en avait eu tant d’autres, pendant ce temps. Son pouvoir, aperçu seulement, l’avait aidé à rendre visite à ceux qu’elle avait connu, qu’elle avait perdu de vue. Elle avait appris à le dompter, un peu.
Elle avait compris qu’il pouvait être utilisé pour faire le bien, chasser les orages du coeur de ses amis.
Doutait-elle, de réussir cette nouvelle épreuve ? A vrai dire, elle n’avait pas été préssée. Mais lorsque le dragon-ciel était arrivé, elle avait compris. Elle ne voulait plus être une enfant. Elle voulait se battre elle aussi. Pas avec ses crocs, mais avec son esprit et ses rêves.
Elle chasserait les orages, l’onironaute.
Et si elle avait douté, ce n’était plus le cas à présent. Elle savait ce qu’elle attendait des autres, dans toute leur complexité, et savait quelle erreur elle ne voulait plus faire. DOnner son pardon, ou d’ele-même à ceux qui ne le méritaient pas ; S’autoriser à devenir une victime de nouveau ; Faire pleurer ses parents-
Elle était prête à devenir disciple, entièrement, absolument, et pour toute sa vie.
Elle avait écrit tout ça dans son carnet, Liza. Elle ne se préparait pas souvent, et cette épreuve serait peut-être une exception. Elle n’était pas sure de réussir, alors elle avait écrit toutes ses réponses en vrac.
Evidemment, elle s’était déconcentrée, et avait fini par dessiner Yurai et ses corneilles, en nuance de mauve et blanc. Ce n’était pas très grave ! Non. Elle se reconcentre, avec douceur, pour revenir à sa rédaction. Et quand elle a couché sur le papier toutes ses réponses, elle referme son carnet.
Il lui fallait un cadeau, pour Dame Yurai. Et elle avait une idée parfaite ! Elle avait repris la recette de madeleine de maman, et y avait fait quelques modifications de son cru.
Elle l’avait testé, en rêve. Estce que ça serait différent ? Surement !
Elle était parti dans la Vallée à la recherche des premières violettes, celles que le printemps amenait avec lui lorsqu’il vchassait l’hiver. Elle en avait ramassé beaucoup, pas trop !
S’était un peu emportée, et avait fait un bouquet pour sa maman, un pour sa soeur, un pour papa et un pour Holzer. Tous devaient revenir bientot, elle pensait.
Espérait.
Fredonnante, elle était allé chercher des oeufs, du miel, de la farine, du lait, et avait commencé sa cuisine. D’abord, enrober les pétales de violette dans du meil en faisant chauffer. Miam ! Ça croustillait. Elle goute - ça avait le gout de bonheur et de printemps. Pas du tout comme dans son rêve !
La recette la concentre, et elle la suit, non sans difficulté.
Oeufs, farine, miel, lait, tout est mélangé et les pétales violets sont ajoutés. Ca donnait une jolie couleur ! Puis, cuit dans des petits moules.
Des jolies madeleines, elle avait fait.
Elle en garde un certain nombre, car elle avait une grande famille et beaucoup d’amis. Une pour elle, aussi. Et surtout, une pour Yurai.
Plus qu’à prendre ses affaires, et à partir vers l’Eglise de sa déesse.
Dans son sac, Liza y met les deux madeleines, celle de Yurai et la sienne, pour le courage ! Elle fourre aussi son carnet dans son sac, des herbes et un livre, sans se souvenir de pourquoi.
Peut-être que c’était pour lui donner plus de confiance, au fond.
Une fois ses préparatifs terminés, il ne lui restait plus qu’une seule étape : Choisir son chapeau ! Devrait-elle mettre son chapeau de paille, fabriqué par papa, usé par l’hiver ? Ou son bonnet, tricoté par maman, pour ne pas avoir froid aux oreilles ? Ou, encore, la gavroche offerte par Mimosa, ou bien la couronne tressée avec Echos ?
Elle avait le choix, Liza.
Elle choisit le même que la dernière fois, son vaillant chapeau de paille qui avait bien vécu. Et, tout aussi vaillante, part d’un bon pas vers l’Eglise.
Sa silhouette l’accueille, embrassant le ciel et choyée de vols de corneilles noires. Liza y rentre, chapeau vissé sur la tête. Cette fois-ci, elle n’oublie pas pourquoi elle est là. Elle rentre, sourit à la statue, et s’asseoit. Les madeleines sortent de son sac, une sur la fontaine, et une pour elle.
Bonjour, Yurai.
Je sais que c’est difficile, en ce moment.
Que tu fais tout pour ma famille dans les marais, et au Manoir.
Que Dame Kerguelen n’est toujours pas revenue, que tu es inquiète.
Je n’ai pas pu aider, mais je veux faire plus
Pour te donner de la force, je suis devant toi.
J’ai cuisiné une madeleine, pour toi ! Et moi, aussi.
Elle croque dans la sienne. C’était sucré.
Elle avait hate que sa famille puisse les gouter, les siennes aussi.
Je crois que … C’est compliqué pour vous, en ce moment. Mais j’aimerai vous aider, j’aimerai-
Elle cille. Sourit.
La sagesse n’est pas l’inaction. Elle n’avait jamais entendu la phrase et pourtant, avait trouvé la réponse dans son coeur et dans les autres.
Je suis prête à devenir votre disciple, je crois. Si vous voulez bien.
Un oeil se lève sur la statue.
Elle était prête.
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