L'Effondrement de la Colombe [Libre]

± L'Effondrement de la Colombe

Suite directe de ce RP (J+1 depuis l'arrivée du Dragon)

Vous êtes rentrées à la Maison. Mais malheureusement pas de la manière dont vous le pensiez. Pas de la façon dont vous vous l'étiez promis...

Le Tigre vous dépose au sein même du berceau de Dame Yurai. Un lieu où tu te penses désormais indigne de fouler de ta patte. Mais tu n'as pas ton mot à dire. Tu n'es qu'une louve que l'on transporte comme un louveteau. Aussi faible et vulnérable qu'une Enfant.

Tu as échoué. Ce mot tourne en boucle dans ta tête dénuée d'oreille.

Tes yeux dorés se posent sur le corps de ta Licorne qui se voit délicatement déposé au sol. Elle est partie par ta Faute. Elle est la preuve de ton Imposture. De cet Amour que tu ne mérite pas.

Elle n'aura jamais dû mourir pour toi. Surtout dans ce sacrifice vain. Tu es si écœurée. C'est toi qui aurait dû y rester. C'était ton rôle de veiller à ce que les Tiens rentrent sains et sauf à la Maison. Tu as failli à ta mission. A ta Promesse.

Tu n'es plus digne de ... tout.

D'un geste mêlant le désespoir et la rage, tu décroches ta broche. Tu la déposes sur le rebord de la fontaine. C'est la première fois que tu oses te séparer d'elle. Elle représente tellement pour toi. Un Lien avec ton Passé heureux. C'est le cadeau que t'a offert Maman et Papa. Le symbole de ton indépendance. Petit bijou qui est ensuite devenu la représentation de ta dévotion aveugle envers la Corneille. De cette seconde Mère que tu aimes tant. Qui t'a tant donné.

Mais aujourd'hui, tu ne peux plus la porter. Tout est fini. La Lumière ne t'est plus destinée.

Tes yeux se ferment. Ta patte hésite brièvement. Le poids de l’Échec est le plus fort. Tes griffes de diamant donnent une petite poussée. Et la broche tombe dans l'eau améthyste. Dans un léger 'plouf' définitif.

Tes iris se rouvrent au monde immaculé de l’Église. Tu es vide maintenant. Si fragile sans ton glowstick à la pulsation rassurante.

Mais pas seule.

A défaut d'avoir su la sauver, tu te dois d'honorer ton Amie. Tu ne veux pas que l'Innocent qui entrera ici soit marqué à vie. Alors, tu puises dans tes maigres forces pour ramper vers elle. A l'aide de ta blanche cape d'Oracle trempée dans l'eau de la fontaine, tu enlèves la moindre tâche de boue. Tu essayes de peigner ses cheveux. Tu veux lui donner l'apparence d'une louve simplement endormie. Que l'on se souvienne d'elle comme d'une fière Disciple de la Tigresse. Tu lui dois bien çà. A ta jolie Poupée. Mais aussi à Moiro.

Son intervention a évité aux Tiens de se lancer dans une expédition dangereuse pour retrouver vos corps. Tu lui en es reconnaissante. Après Mido, c'est la troisième Divinité qui te vient en aide. Tu as bon espoir que les Nakhus ne soient jamais laissés sans défenses face à l'adversité. Qu'il y aura toujours quelqu'un pour veiller sur eux.

Ta place n'est plus parmi eux. Ce Monde n'est plus le tien. Tu as trop perdu. Tu n'as plus la force de te relever. C'est la disparition et l'échec de trop.

Malgré tout les efforts, malgré la neutralisation divine du Poison, ton corps et encore plus ton âme sont marqués. Tes organes endommagés continuent de crier leur souffrance. Les dégâts sont importants. Aussi irréparables que la dévastation de vos terres. Tu en es le miroir. Louve beaucoup trop attachée à cette Nature pour ne pas en subir les dommages. Fusionnelle.

En réalité, tu es à la limite de l'agonie. Et il n'y a plus de masque ni de carapace pour le cacher.

Tu te sens coupable de ce Désastre. Tu aimerais le réparer. Mais tu es consciente que l'on ne peut retourner en arrière. Par contre, tu peux influencer le Futur. Tu peux éviter qu'un troisième être aimé ne se sacrifie pour toi. Il suffit de mettre un terme à ton existence.

Ton corps t'apportera naturellement ce dénouement. Ton Temps de Vie se compte en moins d'une heure. Mais souiller l’Église de Dame Yurai par ta dépouille ne te plait pas.

Une crainte te prend soudain. Une peur qui déraisonne ton esprit embrouillé par la douleur.

Qui sait si tes vêtements et ta fourrure ne sont pas imprégnés par le Poison qui t'a contaminé ? Tu ne connais rien aux affreuses terres qui ont défiguré le Jardin de Maman. Tu ne peux imaginer les Tiens tomber malades en voulant te déplacer et t'enterrer. Tu te refuses d'être une Menace pour leur Santé.

Si tu en avais l'énergie, tu te serais terrée dans ta Grotte aux Cristaux. Mais tu es bien trop mourante pour ce voyage. Il te faut une autre solution.

Tu cherches autour de toi. Tu n'as pas à réfléchir bien longtemps. Depuis ton enfance, il y a ces failles autour de toi. Ces cauchemars à répétition. Ces Monstres au regard qui pétrifie et à la gueule sur le poitrail. Et si ... ?

C'est ta seule option. Tu peux la tenter. Tu le dois. Même si elle te terrifie. Même si elle te replonge dans le traumatisme.

Peut être y retrouveras-tu Gloria et Maman ? Tu t'accroches à ce mirage.

Et tu tentes d'ouvrir l'une de ces Brèches. Pour te trainer vers le Monde rouge et noir de l'Upside Down. Et ne plus être un Danger pour ceux que tu as toujours aimés et protégés.

Codage par Libella sur Graphiorum

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± L'Effondrement de la Colombe

Tu puises dans les dernières braises de ta volonté. Tu vois la faille s'agrandir doucement. Tu continues. Tu t'acharnes jusqu'à ce que l'ouverture soit assez grande pour toi.

Tu le vois ce monde inversé. Ce monde de cauchemar et peuplé de The Thing. Les fameux Chatouilles. Il t'attend. Il te tend ses bras monstrueux. Tu ne peux flancher. C'est ta dernière ligne droite. L'ultime sacrifice pour les Tiens.

Tu dois faire ce qui est juste, ce qui est le meilleur pour Eux.

Malgré tout, avant de t'engager, les regrets t'assaillent.

Je regrette de ne pas avoir eu d'apprenti pour transmettre mes savoir. Je suis désolée pour ton Jardin, Maman.
Je regrette de ne pas avoir mené à terme l'aménagement du Plateau du Soleil. Je suis désolée pour la promesse non tenue, Nounou.
Je regrette de laisser ma Famille sans successeur. Je suis désolée mes Frères et Sœurs. Pardon Dame Yurai.
Je regrette de ne pas avoir revu Dame Libellule et d'avoir vraiment créé quelque chose avec les Direwolves.
Je regrette de ne pas avoir terminé la lutte contre l'Autre.
Je regrette de ne pas avoir eu le temps de créer des mini-autels pour Dame Yurai et Mido dans nos terres.
Je regrette ne pas avoir réussi à créer des liens avec les Araignées du Manoir.
Je regrette de ne pas avoir réussi à apaiser les tensions entre Etelkrus et Readers.
Je regrette de laisser la dette de Moiro aux Miens.

Peter te sort de ces regrets devenus inutiles. Tu le décroches délicatement. Qu'il vive sa vie de Serpent libre. Pour lui aussi, tu regrettes de ne pas avoir pu le confier à la famille de ta Licorne ou à Dame Moiro elle-même.

Tu uses une dernière fois du lien télépathique qui t'unit à tes deux fidèles partenaires.

Je suis désolée de vous laisser de cette façon Nocera et Lestat. Je n'ai pas le choix.
Prends soin des nôtres, Nocera. J'ai toute confiance en toi. Tu as toujours été mon bras droit.
Lestat, mon bien-aimé, prends soin de nos enfants. Merci d'avoir fais mon bonheur.
Ce n'est qu'un au revoir. Ne soyez pas triste. Je serai là dans chaque aurore boréale.
Je vous aime.

Il est temps pour toi d'y aller. De rejoindre les silhouettes qui t'attendent. Tu les distingues de plus en plus nettement dans ton agonie.
Maman, Papa, Gloria, Eva, Ajani, Serket-Beatriz, Queen, Azkaban, Sachiel, Stance, Iolite, Boite à Clou, Pierre, Lewis, Junlahdwiin, Hedwige, Ysée et Prudence.
Tant d'êtres aimés que tu as perdu précocement.
Tu vas enfin les retrouver.

Tu te retournes une dernière fois.
Tu regardes ceux que tu laisses derrière toi.
Dame Yurai, Nocera, Lestat, Stendhal, Lucian, Sobieski, Cloud, Onyx, Violette et Blizzard.
Une poignée d'êtres aimés pour lesquels tu es prête à tout.

Tu traines ton propre corps affaibli à travers la Brèche. Tremblante et mourante. Tu te laisses happée par cet Univers. Mais cette fois-ci, tu n'es pas une Enlevée. Tu y vas de ton propre Chef. A bout de Vie.

Pour Eux.

Plus personne ne mourra pour toi. Ni aujourd'hui, ni demain.

Codage par Libella sur Graphiorum

L'éffondrement de la Colombe

Son église se met à pulser.
Le chant des corneilles en son sein semble se mettre à s'accorder pour former une note, qui bat comme un coeur.
Un rythme à l'agonie, et un son qui se met à s'élever dans la bâtisse, face à cette brèche déjà refermée.
Un cri de désespoir, le hoquet de larmes enragées ou leur équivalent.

Une seconde perte trop tôt.
Il y a une image qui pulse parmi les Nakhus.
La déesse avec de multiples ailes qui s'enroulent autour de l'âme de Kerguelen, une rage oubliée dans son regard violet.

La sagesse n'est pas l'inaction.
Elle n'en a pas fait assez ; et pour cela elle a causé la perte de son Oracle, et la perte d'une disciple de Moiro.

La petite chapelle où grandissait les fleurs éclate, les plantes se transvasent autre part, sur le Plateau du Soleil.

" C'était là ton projet, mon Oracle, c'était là les derniers restes du jardin que tu aimais tant."

Alors elle les joint.
Laisse éclater ensuite une colère qu'elle a oublié, qui lui a été ôtée lorsqu'elle a été séparée de sa corruption.

La sagesse n'est pas l'inaction.
La sagesse n'est pas l'inaction.

Elle va faire plus.
Bien au courant des potentielles conséquences.

Priam

L'Effondrement de la Colombe [Libre] Capture_decran_2023-01-22_a_16.10.26

Les autres ne sont pas rentrés. Pourquoi les autres ne rentraient pas ? Priam serre Mistigri fort contre lui. Il y a encore de la boue dans son pelage. Un peu d’agitation autour, alors que la petite chapelle est mentionnée. Accompagné de son mentor, il s’y rend.
Tout est si vide.
Il est encore fatiguée des dernières péripéties.
Un silence étrange règne.
Le regard se pose sur une silhouette familière. Si jolie. Elle l’a toujours été, maman, même si elle n’appréciait guère être appelée ainsi. Pourquoi était-elle étendue comme ça ? Les oreilles du Nakhus se couchent sur son crâne, alors qu’hésitant, il fait un pas vers elle.

« — … ma… maman… ? »

Appel timide, sans réaction. À chaque pas, la pression manque de l’écraser. Quelque chose l’angoissait, sans qu’il ne puisse déterminer quoi.

« — … hé m’man… »

Il baisse son museau, au niveau de la tête de Prudence. Mistigri ont se serrer à l’une de ses pattes. Pourquoi est-ce qu’elle ne se réveillait pas ? Étais-ce à cause de la fatigue ?
Pourquoi es-tu si paisible maman ?
Pourquoi es-tu si froide ?
Un mouvement, alors qu’un serpent se glisse sur le sol. Priam posa alors ses yeux sur le glowstick de sa mère. Sans lumière.
Pas pas de lumière.
Alors…

« — … non … »

Il se redressa horrifié, alors que peu à peu, son esprit assemblait les pièces du puzzle. Ce n’était pas possible.
Ce n’est pas possible. Ce n’est pas possible.

« — NONNNNNNNNN ! »

Priam se recroquevilla, contre sa mère, plaçant ses pattes sur sa tête. Son coeur palpitait si fort, il a du mal à respirer, suffoque un peu alors que la panique le gagne. Mistigri retombe inerte sur le sol, alors qu’anéanti, ses yeux fixent un instant le corps sans vie de la Licorne. Les paupières se ferment.
Ce n’est qu’un mauvais rêve. Ce n’est qu’un mauvais rêve.
Il se réveillerait, tout irait bien. Dysis serait à ses côtés. Séléné aussi. Oncle Sobieski leur aurait fait des madeleines pour le petit déjeuner.
Tout irait bien. Tout irait bien.
Mais quand les paupières s’ouvrent à nouveau, le corps est toujours là, aussi immobile. Alors, il hurle Priam, pleure aussi. Son grand corps frêle tremble.

[Utilisation de mon lot 1x Le souffle - Volstein (PW Awards 2020) - Volstein peut revenir pour un RP]

L'Effondrement de la Colombe [Libre] Vieux

Volstein

C'était comme se réveiller d'un long sommeil. Mais il n'avait jamais vraiment dormi.
Chaque jour, il avait été là, à tes côtés, lorsque tu avait peur, lorsque tu doutais, lorsque tu pensais que tu n'étais pas assez, pas assez bien. Peut être l'as tu senti, peut être l'as tu entendu, parfois, te souffler du courage, de la volonté de vivre, de l'amour, de la sagesse.

Les yeux de la statue de l'ancien oracle s'animent, deux lumières d'or qui emplissent soudain un coin de l'église de lumière. Il cligne des yeux, puis de la pierre luisante se sépare un corps. Un vieux loup blanc et noir, vêtu d'une cape à la broche dorée brillante de violet, avec une cape blanche sur le dos, et des ailes de cristal qui bougent avec un léger tintement. La lumière s'y reflète comme dans un vitrail. Il marche lentement, comme si il avait oublié comment faire, comme si il était encore à moitié pierre. Vers le corps de Prudence et la brèche qui se referme lentement.

Il passe à côté de Priam et pendant un instant, pose une patte sur son épaule. Peut être que à travers cette patte, chaleur et réconfort peuvent le toucher, même dans ce moment le plus dur de sa vie. Si il a besoin, Volstein le laisserai bien un instant se cacher contre son épaisse fourrure pour pleurer. Mais il n'as pas cette possibilité pour longtemps. Il n'est pas là pour longtemps. Alors il enlève sa cape, pour la mettre autour des épaules du jeune loup chagriné.

Il se relève, et pose un instant son museau contre celui de Prudence celle qui a fait tant, pour sa fille chérie. Merci. Il la retrouverai parmi les cieux, il n'en avait aucun doute.

Puis il s'avance, et rentre dans la brèche avant qu'elle ne se ferme.
C'est là qu'il la retrouve, et il la prends dans ses pattes pour la serrer contre lui. Sa fille. Sa fierté. Son amour. Il t'as perdu une fois, ici. Mais c'est ici qu'il te retrouve. Et plus jamais vous serez séparés.

"Tu as été la meilleure personne que tu aurais pu être. Je suis si fier de toi, ma colombe." lui souffle-il en la serrant contre lui, les larmes aux yeux. Peu importe le poison, lui, est déjà mort. Une forme grise les serre aussi dans ses pattes. Ils sont réunis.

Il ferme les yeux et l'instant d'après, ils sont partis. Dans l'Eglise, une statue en pierre apparaîtra, une Oracle jamais oubliée.

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-Violette-

[Après le dragon, après Mona Lisa, en supposant que Mona Lisa n'a pas eu beaucoup d'impact et que les capturés ont été récupérés ; Priez pour notre time line]

L'adrénaline le faisait tenir debout, plus que tout, depuis le moment de l'arrivée du dragon jusqu'à la sortie de ce satané Manoir, en passant par son passage éclair chez Ao. Pourtqnt, le vieux corps fatiguait, les articulations crissaient et les muscles tremblaient lorsqu'enfin Violette pu retourner dans son chez-lui, ravagé par ces marais puants. Là, le constat est sévère : Cloud et sa fille ne sont toujours pas revenus. Son disciple, Stendhal, et Nocera, non plus. Prudence et Kerguelen sont toujours perdues dans les marais, elles aussi. Sans eux, lui a les pattes liées ; Tas de muscles durci sans direction, il se contente d'aider les autres à protéger ceux qui restent au Dédale.

Jusqu'à ce que, depuis l'Eglise, une vibration retentisse. Dans sa poitrine, son coeur sombre alors que son instinct lui assène une certitude, plus forte que tout.

Elle était morte.

Il ne l'avait pas accepté. Ce n'était pas possible. Alors, lui et Priam, qui attendait toujours sa maman, étaient partis vers l'Eglise. Les odeurs horribles des marais se battaient avec celles des fleurs dans un mélange étrange. Il avance aux coté du jeune qui était devenu plus grand que lui, un peu comme le fantome de ceux qui restent.

Dans l'Eglise, seul le silence les acueille. L'odeur de madeleine est partie, et Violette sait que Yurai est occupée à autre chose. Il a peur de comprendre pourquoi. Ses oreilles sifflent et il s'avance vers la masse avachie au sol. Prudence. Les yeux suivent ceux du disciple pour y trouver un glowstick sans lumière, les cris résonnent dans les tympans sans parvenir jusqu'à la tête.

Prudence était claquée, kaput. Et Kerguelen, avec elle-

Le museau du male se baisse alors qu'une douleur immense lui serre le coeur, et d'une patte tremblante, attire Priam contre lui. La gueule s'ouvre, la gorge nouée, les yeux mouillés alors qu'il réalise, en cascade, tout ce qu'il aurait du faire, tout ce qu'il n'avait pas pu dire, tout ce qu'il ne pourrait plus jamais lui avouer. Et, comme en réaction contraire à la tristesse qui lui pèse si fort sur le corps, c'est la colère qui répond.

Le glowstick bleu dégorge d'une lumière plus forte que jamais.
Il se battrait.
Ils se battraient.

J'suis désolé

Y avait-il quelque chose à dire, à un gosse qui venait de perdre sa mère ? Les yeux du male se ferment, alors que la rage et la douleur le submerge, manquant de l'emporter. Et puis, les épaules se redressent. Encaisser, toujours. Il fallait bien, car en l'absence des autres, on allait compter sur lui, peut-être un peu. Car c'était pas fini.

C'était loin d'être fini.

Priam

Une patte qui vient se poser sur son épaule. Pas suffisant pour le sortir de la panique, alors que son regard reste figé sur le corps sans vie de sa mère. Son Oncle vient le sert contre lui, cherchant à le réconforter.
Ça c’est assez, pour le réveiller.
Priam se recula, encore tremblant et pleurant. Il ne voulait pas qu’on le touche. Personne ne devait le toucher, si c’était pour mourir.

« — Je ne devais plus avoir peur, mais… je suis encore plus terrifié. »

Et si triste.
Tellement triste.
Le coeur est déchiré. Lui qui voulait tant donné, pourquoi on lui prenait ça. Un lien déjà si fragile avec cette mère, qu’il aurait aimé construire.

« — Personne ne les protégera.
… ils vont tous mourir…
Maman… maman pardon. »

À chaque mot, il recule d’un pas, veut chasser cette horrible vision de son esprit. Faites que ce soit un simple cauchemar.
Je ne serais pas assez fort au final.

« — … je suis désolé… je suis désolé… »

Le coeur tambourine si fort.
Priam fit volte-face fuyant cette scène. N’importe où, ce serait mieux qu’ici. Loin de toute cette violence, de toute cette mort.
N’importe où, où il ne verrait plus le corps de l’une de ses mères.
Derrière lui, Mistigri qui reste sur le sol, immobile.

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-Violette-

L'enfant se dégage, et le vieux loup ne cherche pas à le ramener contre lui. Ptet qu'il aurait du, cela dit, parce qu'après avoir gromelé quelques mots douloureux, Priam s'enfuit, laissant derrière le corps de Prudence caché par la cape. Violette reste interdit, le coeur en miette et les pattes lourdes. Il aurait aimé ... Se reposer, peut-être. Il relève les yeux vers l'Eglise et vers Yurai, alors qu'un sourire douloureux, rageur étire ses babines. De sa truffe, l'effluve de Kerguelen se dégage de la cape, une odeur qu'il aurait envie de serrer contre lui avant qu'elle ne disparaisse. Mais il avait autre chose à faire, quelque chose de plus important.

Nous nous battrons.

Son coeur appelait vengeance, son glowstick lui répond et pourtant, il sait que l'émotion n'est pas la bonne. Une patte se pose sur le corps de Prudence, et il réalise qu'il ne pourra pas s'interdire de la ressentir. Car ce qu'il y avait derrière cette colère, cette rage et cette envie de vengeance, il ne voulait pas le découvrir. Il resterait debout, jusqu'au bout.

Désolé Prudence. Je reviens vite.

Ton fils a besoin de quelqu'un.

Il lui semble qu'il lui faut encore plus d'énergie pour bouger sa lourde carcasse, mais il saisit la peluche dans ses crocs et se met à galoper à la suite de Priam. Sa piste n'est pas difficile à suivre, et il finit par retrouver l'enfant, se tenant à plus de distance cette fois-ci. Il pose mistigri devant lui, la gorge serrée, le regard enflammé, douloureux.

Priam. On a pas pu les protéger, mais c'est pas fini. Ta soeur, Séléné, tes cousins, mes enfants, tes amis, y sont tous en danger.

Sa gorge s'éraille alors que son coeur se serre encore plus fort. Elle les avait protégés, il le savait. Il passe une langue rèche sur ses babines rompues par les cicatrices.

Tu peux partir, si tu veux. Mais ta mère et Kerguelen, elles ont donné leur vie pour tous les protéger, et moi j'compte bien reprendre le combat pour plus qu'il y ai d'autres morts ! Ce dragon, il va r'partir la queue entre les pattes et y va comprendre qu'on vient pas tuer nos mères, tuer nos enfants et nos compagnons sans être puni !

Ses yeux s'étaient humectés, sans qu'il ne le réalise, et il renifle, rageur. Il protègerait le ptit Priam, c'était une promesse qu'il s'était fait ; Mais en tant que disciple, s'il voulait s'battre avec eux, alors il l'accueillerait. Il hoche la tête, crocs serrés. Ils se battraient.

Si tu veux continuer, alors vient avec moi. Sinon, j'peux t'amener au Refuge. T'y s'ras en sécurité le temps que ça s'tasse. Mais moi j'abandonne pas.

On abandonnait pas, quand on était bleu.

Priam

Priam ne sait pas où il va, s’en moque au fond. Les larmes brouillent sa vision. À bout de souffle, il s’arrête près d’un arbre, vient taper ses cornes vertes sur le tronc. C’était pas un mauvais rêve. Au soin de la voix, il fait volte-face.
Le regard se pose aussitôt sur Mistigri. Comment avait-il pu le laisser derrière ? Un pas. Suivit d’un autre. Les pattes se ferment sur la peluche qui remue ses pattes. Le museau s’enfouie dans le cou du chat. La licorne cherche à calmer sa respiration, reprendre un souffle normal. Quand son museau se relève, les larmes sont toujours là, mais la panique… s’est un peu apaisé.

« — C’est pas le dragon qui l’a tué. »

La voix est un peu cassée.

« — C’est pas le dragon. »

Priam s’assit, serrant sa peluche contre lui.
Tout ce qu’il voulait, c’était oublier tout ça. Dormir aux côtés de Dysis, pour ensuite prendre le goûter à la bibliothèque avec Echos.
Un instant il conserva le silence, avant de fixer son Oncle.

« — Alors pourquoi je devrais lui faire du mal ? »

Le côté Licorne s’y oppose, à lever ne serais-ce qu’une griffe sur le dragon, qu’importe le mal commis. La simple idée de le faire souffrir, de le blesser… Priam savait que cela se paierait et cher. Les paupières se ferment un instant, alors que le jeune Nakhus retint un haut-le-coeur.

« — Arrêtes de parler de mort… s’il te plaît… »

C’est un mot trop douloureux pour le moment. Les crocs se serrent. Le jeune loup est frustré, un peu en colère aussi. Depuis le début, il entendait tout le monde dire qu’il fallait tuer ce dragon, s’en débarrasser.
Étais-ce ça les Nakhus ?

« — J’abandonne pas, mais je ne peux pas aider.
Pas à faire ce que vous voulez au dragon.
Ce n’est pas dans ma nature.
Ce n’est pas comme ça que je voyais les Nakhus, Oncle Violette.
Pas comme des tueurs.
Maman non plus. »

Les Licornes, n’aspirent pas à ça.

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-Violette-

Les yeux du vieux male détaillent le visage de son disciple, douloureux. Les larmes, la douleur, tout ça, il le méritait pas Priam. Il le méritait pas. Personne le méritait, surtout pas Prudence, surtout pas Kerguelen. Elles méritaient d'partir dans leur sommeil, après avoir bien mangé, entouré par leurs proches, leurs amis et leurs amants. Tout mais pas ça, et c'était ça qui le rendait enragé, Violette.

Mais il ne pouvait pas en vouloir à Priam de suivre ses convictions. A l'inverse, ça l'rendait ... Bizarrement fier. Le sourire ne persoce pas jusqu'à ses yeux, car la colère était trop forte. Mais son torse se bombe un peu, et ses iris se teintent d'une lueur respectueuse.

Si c'est ça, tes valeurs, alors je les respecte.

D'un bleu à un aspirant. Ao lui avait donné son pouvoir en lui disant de choisir pour qui il voulait mourir ; Priam, lui, devait choisir un aut' chemin. Et c'était ok. La fuite n'était qu'une fuite lorsqu'elle était pas un choix. Il se frappe doucement le torse du poing, laissant un peu de cette saleté de colère transparaitre, déborder tout autour.

Les miennes, c'est d'protéger. Coute que coute. Alors, j'vais y aller, quoi qu'il arrive. On va essayer de le renvoyer autre part sans le blesser, le dragon, mais si on peut pas, on peut pas.

Il lève légèrement le menton. Priam n'était plus tout à fait son disciple, à présent, plutot un égal. Il comprendrait seul c'que le vieux loup essayait de dire, et Vio' savait qu'il saurait les respecter, elles aussi. Elles étaient parfois opposées, mais se ressemblait en c'qu'elles étaient pas quelque chose avec quoi ils pouvaient négocier. C'était leur ligne de conduite, à eux. Il renifle.

Ya d'la place pour aider aux soins, si tu veux, mais si tu préfères partir ou tenter autre chose, dis le moi. Si j'peux aider, j'le ferai.

Il allait devoir y retourner, bientot, mais avait le temps pour un aller-retour au refuge, pour confier le ptit Priam à quelqu'un, sa tata licorne, n'importe qui, ou juste le foutre à l'abris le temps qu'le combat se passe.

Priam

Son Oncle. Ce héros. Quand Priam lui aussi se sentait faible et un peu lâche. Les autres le jugeraient-ils de ne pas combattre ? Serait-il vu comme un trouillard, parce qu’il ne vengeait pas sa mère ? Ne combattait pas aux côtés des Nakhus.
Il sert Mistigri contre son poitrail.
Participer aux soins, pour ne pas contribuer à ce carnage. Devrait-il fermer les yeux en entendant les cris du dragon ? Le museau remua doucement.

« — Je… je pensais que c’était les valeurs de tout le clan. »

Que c’était ça être Nakhus.

« — … je ne pars pas… mais je ne resterai pas.
Pas si être Nakhus c’est cautionner ça… »

Prudence.
Maman.
Sa famille.
Aucun n’étaient des tueurs.
Priam a froid, veut juste rentrer, que ces derniers jours puissent être oubliés. Relève la tête, sans croiser le regard de son mentor.

« — … dé-… désolé Oncle Violette… je… »

Les larmes montent à nouveau.

« — … je dois trouver ma maman. »

Penaud, il se détourna de son Oncle avant d’avancer d’un pas lent jusqu’au Dédale.

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-Violette-

Un clan n'était pas unique, ça il l'avait compris plusieurs fois, Vio'. C'était à son disciple d'faire son propre chemin à présent, de voir si leur clan, leur famille, était toujours en accord avec ces valeurs-là d'la vie qui était ce qui guidait sa vie. Il pouvait plus trop l'aider, Violette, à part ptet en s'assurant qu'il soit accompagné par les bonnes personnes, pour l'moment. Et en prenant soin d'sa mère, en attendant qu'il soit prêt. Le vieux male hoche la tête, acceptant la réponse qui n'en est pas vraiment une. Il aurait aimé le serre contre lui, mais le ptiot avait pas voulu.

Soit pas désolé, mon grand.

Un brin de fatigue dans sa voix. Il aurait aimé que tout soit différent, Violette. A la place, il s'accroche à la colère parce que ya plus rien d'autre à faire. Le museau se lève vers le ciel, douloureux. Qu'est-ce qu'il pouvait dire, à l'enfant qui perdait une mère ? Rien. Voilà. Y'avait rien à dire.

Tu sais où m'trouver si t'as besoin de moi.

Il le laisse partir dans le Dédale, le coeur lourd. Et d'un pas soudain rageur, repart vers l'Eglise. Il avait une fossoyeuse à appeler, mais ne savait pas s'il en aurait la force tout de suite.

» De Lion en Colombe. [Kerguelen, Lestat]
» Prends ton envol petite colombe grise ഛ Hanna, Kerguelen
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