Parenthood - Kayl.n

Nymeria

Iel poussa d'une patte l'impressionnant porte de vieux bois et de cuivre, qui grinça en s'ouvrant sur l'entrée de la bibliothèque. Iel baissa les yeux pour regarder le petit être gris qui était debout à ses pattes. Il paraissait tout petit, avec ses petites cornes, ses petites ailes, et sa longue queue. Qu'est ce qui l'avait possédé de dire à cet enfant de venir avec lui ?

Iel se revoit arriver au temple de Moiro, pour lui prier au sujet du dragon, de la bataille qui allait bientôt commencer. Gravir la pente pleine de fleurs. S'incliner devant les gardiens tigres. Arriver devant la fontaine, et là ... un petit. Un petit abandonné chez Moiro. Iel avait d'abord cru à une vulgaire moquerie, une tentative hérétique de diffamer le temple de la tigresse ... mais non. Le petit était littéralement là, sous les yeux des tigres. Moiro n'avait rien fait pour s'en débarrasser - et iel ne doutait pas que si elle avait voulu le réduire en charpie, elle l'aurait fait- alors elle voulait certainement qu'il soit trouvé là. Il ne devait pas être Raeder, ni Etelkrus. Tout ce qu'elle semblait vouloir pour lui, c'était qu'on le trouve, qu'on l'éduque. Certainement pour devenir un de ses disciples. Pour sa déesse, iel ferait tout. Même le plus horrible, le plus répugnant!

Iel qui pensait jamais avoir d'enfants.

Iel fait un petit mouvement de tête, pour indiquer à l'enfant - son enfant, berk - qu'il pouvait rentrer à l'intérieur.

"Ici, c'est la bibliothèque, c'est là que j'habite."

Ah part lui avoir dit : Viens. lorsqu'iel l'avait trouvé, et décidé que c'était un présent ou une épreuve de Moiro et qu'iel devait s'en occuper, iel e lui avait pas adressé la parole de tout le trajet, se contentant de vérifier qu'il arrivait bien à suivre et de l'attendre avec agacement lorsque ce n'était pas le cas.

Il avait intérêt à être silencieux. Iel ne voulait pas être dérangé.e durant ses séances de lecture. Surtout maintenant, ou iel essayait de lire l'équivalent d'un rayon un la médecine et les oins d'urgence avant le combat. Iel ne laisserait pas ceux qu'iel aimait mourir. Iel ne laisserait pas celle qu'iel aimait mourir.

Iel rentra dans le grand bâtiment, le petite traînant toujours à ses pattes, et alla jusqu'aux tables de lecture. La sienne était impossible à voler. Des tas de livres comme des colonnes qui allaient vers le ciel l'entouraient, des tasses, des coussins et des couvertures bien pliés sous la table. C’était son paradis de lecture. Et en fait, c’était sa maison. Iel était souvent laissé.e tranquille sur cette table à l’écart des autres, au fond de la bibliothèque. Iel mangeait ici, buvait, dormait ici. Cependant, iel se demandait si ce n’était pas une mauvaise idée d’avoir un enfant ici. Sans trop s’en rendre compte, iel s’était assis à la table et avait ouvert son livre sur les soins des plaies graves.

L’enfant en question s’est déjà endormi par terre. Quel rustre. Même pas sur les coussins. Iel le regarda un instant. Liza aussi, avait adopté un petit. Petit était un mensonge, c’était un énorme bébé. Mais iel devrait lui demander des conseils. En attendant, iel hésita à aller mettre une couverture sur le dos du petit…. Pff, non. Il devrait réfléchir avant de s’endormir n’importe comment. Iel lui en toucherait un mot plus tard.

Iel se replonge dans sa lecture. Les plaies, les plaies. Les points de suture. Les bandages. Les plantes anesthésiantes pour les sutures. C’est beaucoup de choses à apprendre d’un coup. Mais c’est la sa seule solution pour aider les siens. Pfff, les siens, quelle pensées dégoûtante, iel qui voulait quitter les Nakhus, maintenant se trouve à vouloir les aider. Enfin, ils avaient décidé de se bouger et de faire quelque chose. Et puis iel était certain que Liza participerait. Iel ne voulait pas la laisser seule. Elle était trop gentille pour son propre bien, parfois. Iel ne voulait pas qu’il lui arrive quelque chose.

Soudain, en vérifiant que le petit est toujours là, iel réalise qu’il a disparu. Mais fichtre iel adopte un enfant et trois minutes plus tard il s’est cassé ? Iel se redresse, fâchée et inquièt.e, avant de réaliser que le petit est entrain de pousser un gros livre vers iel. Ah. Il n’était pas parti.
Ouf, soupire une partie d’iel qu’iel ne connaissait pas jusque-là, et qu’iel s’empresse de taire. Non mais oh, ouf de rien du tout.
Iel observe le petit bout pousser le livre devant lui, puis l’ouvrir, et mettre la tête dedans, en disant « aide ? ». Il voulait l’aider ? Iel sourit malgré iel. C’était terriblement mignon.

« Tu sais lire ? » demande-iel.
Iel lui apprendra. Il n’y rien de plus important que la lecture et le savoir – sauf la beauté, bien entendu, mais ce petit là ce n’était pas forcément rendu, pour ce qui était de la beauté. Enfin, il était mignon mais …

« Comment tu t’appelles ? » demande-iel, en dépliant une couverture pour venir la poser sur les épaules du petit. Il lui toucherait le mot sur comment et où dormir plus tard.

Iel regarda autour d'eux, confus, et leva un sourcil de dédain et de confusion.

"C'est qui, Kayn ?"
Il n'y avait personne, autour d'eux. Pas d'autre loup qui pourrait être identifié comme un Kayn. Puis iel dissipa cette pensée, bon, il était peut être juste un peu fatigué, le gamin. Il faudrait peut être l'aider à s'endormir de nouveau.

"Lire .. c'est regarder ce qu'il y a sur un livre. Ce sont des mots. Lorsque je te parle, j'utilise des mots. Je est un mot. Utilise est un mot. Et quand tu arrives a reconnaitre les mots quand ils ont été mis dans le livre, tu peux les dire dans ta tête, et comprendre les mots sur le livre. Comme ca, les mots dans le livre deviennent une histoire. Tous les livres sont remplis d'histoires."

Iel sourit un peu. Lire, c'était une des choses qu'iel préférait.
"Est ce que ça te dirais que je te lise une des histoires ?" proposa-il.

Ce serait plaisant pour iel - parce qu'iel pourrait lire, et pour l'enfant, parce que l'enfant ... enfin, Kayl, pourrait écouter une histoire.
Et avec un peu de chance, s'endormir.