Reo ▬ Orange Blood [Maps]

Un combat, la mort d’un opposant, la satisfaction de la gloire, d’avoir ramené la sécurité sur leurs terres tandis qu’une monstruosité s’en prenait aux leurs. Ils auraient dû festoyer, célébrer leur victoire mais, le destin ne semblait s’accorder à cette finalité. Les Nakhus –ces lâches et couardes girouettes– avaient pleurniché la mort du dragon quand ils avaient eux-même –avec l’appui de leur déesse, pour ainsi dire !– réclamé assistance. Assistance, les Etelkrus leur avaient fourni. Un miracle de la part de chacun de leur dieu, ils ont même obtenu. Ainsi, pourquoi une telle dissension ? Reo ne comprend pas vraiment, mais ce que le grand blond sait, c’est qu’en toute circonstance sa foi restera intacte. Car envers et contre tout, Dairo les avait protégés, avec les autres, il l’a senti durant la bataille. Et, plus intimement, Dairo l’a protégé lui, avec son pouvoir et la lumière qu’offre sa foi au travers de sa malédiction. Depuis la bataille, il se sent plus fort, plus en accord avec lui-même ; il a goûté à la chaleur extasiante de la mort d’un monstre, à son goût délicieux. Pourtant il ne souhaite y céder : il sait ce qu’est une addiction. Il refuse de s’y plier. Malgré ça...il en connaît désormais la saveur. Le grand mâle sait qu’il devra toute sa vie gérer cette pulsion qui court dans les veines de sa famille. Mais il commence à croire en lui, en sa capacité de ne pas finir tragiquement comme certains membres de sa famille. Peut-être.

C’est pour porter un tribut qu’il est allé au contact de Maps, autre fervente de la Dame Orange. Samael est fatigué, après le combat, et Nirvana étant introuvable, il est allé retrouver un autre membre de la meute avec qui partager sa foi, et lui proposer de porter une offrande, un remerciement, au temple de la côte. Il souhaite prouver sa bonne volonté par ce petit voyage, tout en profitant de la présence d’une autre porteuse d’orange pour discuter entre eux. Car un vent de changement semble commencer à souffler, et les réponses qui étaient autrefois claires le deviennent un peu moins, comme si le monde subissait une profonde remise en question.

Il guette sagement sa venue assis à l’entrée du Castel, tel un lion gardien doré.

« Salutations, Dame Maps, » dit-il poliment, le poil lustré malgré quelques légers bandages çà et là.

Il est heureux de la revoir, après s’être battu à ses côtés. Il sait qu’il a été très chanceux de s’être tiré indemne du combat, et se sent sincèrement soulagé quand il voit d’autres des soldats en bonne santé.